Ionel Schein

architecte français

Ionel Schein, né le 3 février 1927 à Bucarest en Roumanie et mort le à Paris, est un architecte, urbaniste et historien de l'architecture français.

Considéré par Frédéric Edelmann comme une « figure majeure » de l'architecture en France[1], il a notamment travaillé sur la mobilité.

Formation modifier

Après des études d'architecture, de 1945 à 1948, à l'Université de Bucarest, il quitte la Roumanie en 1948, s'installe à Paris et poursuit des études à l'École nationale supérieure des beaux-arts[2].

Parcours modifier

Il collabore ensuite avec Claude Parent, qu'il rencontre en 1949[3], jusqu'en 1955[4],[5], gagnant avec lui en 1953 le premier prix d'architecture pour le concours de la Maison Française[2].

En 1955, il fonde le Bureau pour l'étude des problèmes de l'habitat[6].

en 1956, son prototype de maison entièrement réalisée en matières plastiques, exposé au salon des Arts ménagers est remarqué par la presse et le public[7],[8]. Réalisé grandeur nature, ce prototype suscite d'autres expérimentations mais n'est pas suivi de commandes[5]. La même année, il présente un projet de cabine hôtelière mobile[6],[9].

En 1965, il est un des membres fondateurs du Groupe International d'Architecture Prospective (GIAP)[10].

Il est considéré comme une figure majeure de l'architecture expérimentale en France[2], s'élevant dès les années cinquante, dans la revue d'architecture Le Carré Bleu, contre ce qu'il appelle l'« esprit de caste » des architectes français[11],[12].

En 1980, il conçoit la synagogue du Mouvement juif libéral de France, à Paris, avec le souci d'éviter toute « symbolique faussement judaïque » et d'effectuer une {{dé-dramatisation et [une] démythification de l'espace liturgique et de l'espace communautaire}} comme il l'indique dans un article de 1982[13].

Urbaniste, il s'élève notamment contre le développement des gratte-ciels à Paris[14]. Il s'intéresse par ailleurs à ce qu'il appelle l'« espace drugstorien » dans le cadre de réflexions sur la polyvalence de l'espace urbain[15]. À partir de 1956 il entreprend des recherches sur la mobilité, affirmant que « l'homme se défixera »[16],[6].

Il meurt le à Paris 15e[17].

Expositions modifier

  • 1998 : « Ionel Schein », Londres, Barlett School[18]
  • 1998 : « Ionel Schein, "Autour de la Maison en Plastique" », Tours, École des Beaux Arts[19],[20]
  • 1999 : « Ionel Schein », Paris, École spéciale d'architecture[21]
  • 1999 : « Schein, Coop Himmelblau, Tschumi », Marseille, École supérieure des beaux-arts[22]
  • 2000 : « Vision and Reality », Copenhague, Musée Louisiana[23]
  • 2001 : « Mobilité et migration », Bourges, Maison de la culture[24]
  • 2005 : « Archilab », Tokyo, Musée Mori[25]
  • 2013 : « Habiter les formes de la nature », Orléans, Carmes village[26]

Publications modifier

  • Paris construit. Guide de l'architecture contemporaine, Vincent Fréal et Cie, , 99 p.
  • Le Corbusier : bâtisseur de sociétés, Architecture,
  • avec Anatole Kopp : Architecture et urbanisme soviétiques des années vingt : "ville et Révolution", Anthropos,
  • avec Antoien Haumont et Michel Ragon : Univers concentrationnaire ou urbanisme socialiste, Centre d'études socialistes, , 44 p.
  • Axiologie de l'aménagement du territoire, Vincent Fréal et Cie, , 35 p.
  • Espace global polyvalent, Vincent Fréal et Cie, , 20 p.
  • France en Roissy, Vincent Fréal et Cie,
  • « Ledoux et notre temps », dans Jacques Ohayon, Yvan Christ, Ionel Schein (dir.), L'oeuvre et les rêves de Claude-Nicolas Ledoux, Paris, Chêne, .
  • Pour Paris : aménagement d'une jungle, Vincent Fréal et Cie, , 58 p.
  • Caracas ou la difficulté d'être une ville, Vincent Fréal et Cie,
  • avec Justus Dahinden et Karl Schwanzer : Penser, sentir, agir, Bibliothèque des arts,
  • Ponts urbanisés, Ministère des affaires culturelles, , 135 p.

Références modifier

  1. Frédéric Edelmann, « Ionel Schein », Le Monde,‎ (lire en ligne)
  2. a b et c « Ionel Schein », FRAC Centre (consulté le )
  3. Ionel Schein, « Ionel Schein : « Nous étions des clandestins » », Le Moniteur,‎ (lire en ligne).
  4. « Ionel Schein », dans Encyclopædia Universalis (lire en ligne  )
  5. a et b Michel Ragon, « Ionel Schein », Ubanisme,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. a b et c Marie-Pierre Vandeputte, « Archigram, de l’utopie à la folle fiction », sur ESADE (consulté le )
  7. « Ionel Schein », FRAC Centre
  8. (en) Barry Bergdoll, Peter Christensen et Ron Broadhurst, Home Delivery: Fabricating the Modern Dwelling, Museum of Modern Art, (lire en ligne), p. 123
  9. « Cabine hôtelière mobile - Schein - Magnant - Coulon - 1956 », sur Modern Architecture 1950 to 1970 (consulté le )
  10. « GIAP », sur Olats.
  11. (en) Jane Rendell et Barbara Penner, Gender Space Architecture: An Interdisciplinary Introduction, Routledge, (lire en ligne)
  12. (en) Dana Arnold, Reading Architectural History: An Annotated Anthology, Routledge, , p. 207
  13. (it) « Centro comunitario e sinagoga a Parigi », Architettura,‎ (présentation en ligne)
  14. La bataille de Paris (1971) cité par (en) Charles Rearick, Paris Dreams, Paris Memories: The City and Its Mystique, Stanford University Press, , p. 108
  15. Ionel Schein, « La notion d'espace global polyvalent », Urbanisme, nos 120-121,‎
  16. Marie-Ange Brayer, « Colloque Art et Architecture », sur Ministère de la culture, (consulté le )
  17. « Relevé des fichiers de l'Insee », sur deces.matchid.io.
  18. « Ionel Schein », sur FRAC Centre
  19. « Ionel Schein, "Autour de la Maison en Plastique" », sur FRAC Centre
  20. (en) Adrian Dannatt, « Plastic house originator gets a show at last.... (Ionel Schein, Ecole superieure des beaux-arts », EMAP Architecture,‎ (présentation en ligne)
  21. « Ionel Schein », sur FRAC Centre
  22. « Schein, Coop Himmelblau, Tschumi », sur FRAC Centre
  23. « Vision and Reality », sur FRAC Centre
  24. « Mobilité et migration », sur FRAC Centre
  25. (en) « About the exhibition », sur Mori Art Museum
  26. « Habiter les formes de la nature », sur FRAC Centre

Bibliographie modifier

Liens externes modifier