Initiative populaire « Pour que les pédophiles ne travaillent plus avec des enfants »

L'initiative populaire fédérale « Pour que les pédophiles ne travaillent plus avec des enfants » est une initiative populaire suisse, approuvée par le peuple et les cantons le .

Initiative populaire fédérale
Pour que les pédophiles ne travaillent plus avec des enfants

Déposée le
Déposée par Marche Blanche

Contre-projet non
Votée le
Participation 54,9 %
Résultat : acceptée[NB 1]
Par le peuple oui (par 63,5 %)
Par les cantons oui (par 16 6/2)[NB 2]

Contenu modifier

Cette initiative vise à ajouter un paragraphe à l'article 123 de la Constitution fédérale pour préciser que toute personne condamnée pour « avoir porté atteinte à l’intégrité sexuelle d’un enfant ou d’une personne dépendante » n'est plus autorisée à pratiquer une activité (professionnelle ou bénévole) en contact avec des mineurs ou des personnes dépendantes. Le texte complet de l'initiative peut être consulté sur le site de la Chancellerie fédérale[1].

Déroulement modifier

Contexte historique modifier

Le comité « Marche Blanche » suisse a été fondé en 2001 par un groupe de parents sur le modèle de son homonyme belge et combat « le trafic d'enfants et la pornographie enfantine ». Elle dépose une première initiative fédérale « Pour l'imprescriptibilité des actes de pornographie enfantine » en 2006 tout en revendiquant également la création d'un office fédéral de la famille, ainsi que la création d'une force de police chargée de la lutte contre la pédocriminalité[2].

À la suite de l'acceptation de la première initiative populaire en 2006, le comité dépose une seconde initiative, cette fois-ci pour interdire aux personnes condamnées de pouvoir travailler avec des enfants. Entretemps, le Conseil fédéral et le Parlement acceptent une modification pénale allant dans ce sens, tout en respectant le principe de proportionnalité. Malgré l'entrée en vigueur de cette loi, les initiants maintiennent leur initiative, arguant que l'interdiction professionnelle obligatoire de dix ans prévue dans cette loi n'est pas suffisante[3].

Récolte des signatures et dépôt de l'initiative modifier

La récolte des 100 000 signatures nécessaires par le comité « Marche Blanche » s'est déroulée entre le et le . Le même jour, elle a été déposée à la chancellerie fédérale qui l'a déclarée valide le [4].

Discussions et recommandations des autorités modifier

Si le Conseil fédéral[5] recommande le rejet de cette initiative, le parlement[6] ne parvient pas à se mettre d'accord (le Conseil national approuve l’initiative alors que le Conseil des États la rejette) et ne donne donc pas de recommandation.

Les recommandations de vote des partis politiques sont les suivantes[7] :

Parti politique Recommandation
Parti bourgeois-démocratique oui
Parti chrétien-social non
Parti démocrate-chrétien non[NB 3]
Parti évangélique non
Parti libéral non
Parti socialiste non
Vert'libéraux non[NB 4]
Les Libéraux-Radicaux non[NB 5]
Union démocratique du centre oui
Les Verts non[NB 6]

Votation modifier

Soumise à la votation le , l'initiative est acceptée par la totalité des 16 6/2 cantons[NB 2] et par 63,5 % des suffrages exprimés[8]. Le tableau ci-dessous détaille les résultats par cantons[8] :

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Selon l'article 139 de la Constitution, une initiative proposée sous la forme d'un projet rédigé doit être acceptée à la fois par la majorité du peuple et par la majorité des cantons. Dans le cas d'une initiative rédigée en termes généraux, seul le vote du peuple est nécessaire.
  2. a et b Le premier chiffre indique le nombre de cantons, le second le nombre de cantons comptant pour moitié. Par exemple, 20 6/2 se lit « 20 cantons et 6 cantons comptant pour moitié ».
  3. Les sections d'Argovie, de Bâle-Campagne, de Fribourg, de Genève, des Grisons, du Jura, de Saint-Gall, du Tessin, de Vaud et du Bas-Valais se prononcent en faveur de l'initiative, alors que la section de Lucerne laisse la liberté de vote.
  4. Les sections de Fribourg, de Genève, des Grisons et de Neuchâtel des Vert'libéraux laissent la liberté de vote.
  5. Les sections de Fribourg, de Genève, du Jura et de Vaud se prononcent en faveur de l'initiative, alors que les sections de Lucerne et de Neuchâtel laissent la liberté de vote.
  6. La section du Tessin des Verts recommande d'accepter l'initiative, alors que la section de Saint-Gall laisse la liberté de vote.

Références modifier