Henri Garnier (ecclésiastique)

prêtre catholique français

Jean-Baptiste-Henry Garnier, dit Henri Garnier, ( à Viévigne - à Porrentruy en Suisse) était un ecclésiastique français, missionnaire en Chine.

Henri Garnier
Image illustrative de l’article Henri Garnier (ecclésiastique)
Henri Garnier en 1906
Biographie
Naissance
Viévigne
Décès (à 82 ans)
Porrentruy

Biographie modifier

Sa famille, en 1892, part s'installer à Dijon. Henri Garnier fréquente les écoles Saint-Bénigne et du Petit-Potet avant d'entrer au séminaire de Plombières-lès-Dijon à l'âge de 12 ans. Bon latiniste, il est bachelier à 17 ans et entre au Grand séminaire de Dijon.

Missionnaire en Chine modifier

En 1900, il est remarqué par Mgr Favier, lors d'une visite à Dijon, et le , il quitte la France pour rejoindre quarante jours plus tard l'ensemble épiscopal du Pé-Tang à Pékin. Il doit parachever ses études théologiques au Pé-Tang en même temps qu'assimiler la langue locale. Le , il est ordonné prêtre. Il enseigne ensuite la philosophie aux séminaristes, rédige un opuscule latin afin de leur en faciliter l'étude. Il est finalement nommé missionnaire apostolique le . Bien que destiné à œuvrer parmi les Lazaristes, il conservera le statut séculier.

En , le Père Garnier est vicaire à Tong Lu, à 170 km au sud de Pékin, ville facilement accessible grâce au chemin de fer. La population est dense et de christianisation récente (1880) mais les Boxers y ont laissé de mauvais souvenirs.

La rencontre avec le Père Vincent Lebbe sera le catalyseur d'une prise de position aboutissant à la rédaction de l'ouvrage le Christ en Chine puis au rappel en Europe du Père Garnier. Cet ouvrage s'en prenait au Père Lebbe et aux dispositions romaines en faveur d'une Église autochtone. Dans un premier temps le ministre des Affaires Étrangères chinoises ne souhaite plus traiter des missionnaires avec les diplomates étrangers mais avec l'autorité pontificale, parallèlement la France négocie une convention avec le gouvernement de Chang Kaï-Chek, alors que le Saint-Siège se rapproche de l'Italie.

Vincent Lebbe, de nationalité Belge, et son ami Antoine Cotta (1872-1957) qu'il avait rencontré au séminaire lazariste à Paris militent pour que la hiérarchie catholique, alors venue de l'étranger et dépendante des puissances étrangères, devienne véritablement chinoise. Ils reprennent les principes que leur confrère Joseph Gabet avait publiés en 1848, et qui avaient alors été condamnés. En 1916, ils s'opposent à l'annexion par le consulat de France d'un terrain à la lisière de la concession française, à la demande des autorités de l'Église, pour bâtir la cathédrale. À la demande des autorités françaises, Vincent Lebbe est muté hors de Tientsin (Tianjin) puis est, à son tour, rappelé en Europe. Il plaide sa cause, se valorise par des discours et publications dans lesquels la réalité trop enjolivée et quelques affabulations vont émouvoir ses auditeurs et lecteurs. Il trouve une écoute au Saint-Siège, ainsi il pourra repartir en Chine. Depuis sa retraite forcée à Réclère, en Suisse, Henry Garnier, devenu curé, n'aura de cesse de dénoncer, de se justifier et donner un sens à sa mission.

Œuvres modifier

  • Henri Garnier, Chez les paysans du nord de la Chine, souvenirs de mission, Pékin, Imprimerie des lazaristes, 1920
  • J. B. H. Garnier, Le Christ en Chine, R. Picart, éditeur, 1928
  • Henri Garnier, Drame en Pays Jaune, no 17 de la Collection Lavigerie, Namur, 1947
  • Henri Garnier, Introduction à la vie réelle du père Lebbe. Première partie, Dijon, Imprimerie Bernigaud et Privat, 1948, 48 p.
  • Henri Garnier, Introduction à la vie réelle du père Lebbe. Deuxième partie, Dijon, Imprimerie Bernigaud et Privat, 1948, 43 p.
  • Henri Garnier, Les missionnaires de Chine répondent à M. Levaux, Dijon, Imprimerie Bernigaud et Privat, 1948, 43 p.

Voir aussi modifier

Mémoire par RIZZO Gianmarco, , 141 p. Crise des missions en Chine : la polémique autour du « Bulletin des Missions » (1926-1931). (Promoteur : Claude SOETENS - Cote BGSH : Lv 34801).

Dans l’entre-deux-guerres, à l’Abbaye de Saint-André à Bruges, est éditée sous la direction de Dom Edouard Neut une publication missionnaire, le Bulletin des Missions. Cette revue a pour ligne directrice de promouvoir les directives papales relatives à l’apostolat missionnaire, notamment en terre chinoise. Or, de 1926 à 1931, la publication brugeoise suscite le mécontentement de certains milieux missionnaires et devient la cible d’attaques violentes. On a tôt fait de remarquer que les auteurs de ces prises de position sont exclusivement français : Paul Claudel, Mgr de Guébriant, Henri Garnier, des anonymes et des lazaristes français. Toutefois, les protagonistes n’agissent pas tous de manière identique et les motivations de leur action sont parfois divergentes. C’est ce que tente d’expliquer et d’analyser le présent travail.

Bibliographie modifier

  • Claude Soetens, L'Église catholique en Chine au XXe siècle, Beauchesne, 1997, p. 141
  • Claude Soetens, Inventaire des archives Vincent Lebbe, Louvain-la-Neuve, Publications de la Faculté de théologie, 1982, p. 72-74, 81