Hamlet (opéra, Brett Dean)

opéra de Brett Dean

Hamlet est un opéra contemporain en deux actes, du compositeur australien Brett Dean, sur un livret en anglais de Matthew Jocelyn, basé sur la pièce Hamlet de Shakespeare.

Hamlet
Genre Opéra
Nbre d'actes 2
Musique Brett Dean
Livret Matthew Jocelyn
Langue
originale
anglais
Sources
littéraires
Hamlet, pièce de William Shakespeare
Durée (approx.) deux heures et quarante cinq minutes
Dates de
composition
Brett Dean
Création 11 juin 2017
Festival de Glyndebourne (UK)

Représentations notables

Metropolitan Opera en mai 2022

Historique modifier

L'opéra a été créé le 11 juin 2017 au festival de Glynderbourne qui avait passé commande au compositeur Brett Dean. La mise en scène était réalisée par Neil Armfield, et la direction musicale assurée par Vladimir Jurowski[1]. Le ténor Allan Clayton tenait le rôle-titre et Brett Deam a écrit certains airs pour la voix de l'artiste, reprenant sa composition en fonction des résultats[2].

Le 6 juillet, une retransmission a été assurée par site du festival permettant un large accès en streaming au public découvrant cette oeuvre. Elle a depuis été reprise dans la même mise en scène et souvent avec les mêmes chanteurs, en 2018 au Festival d'Adelaide puis en mai 2022 au Metropolitan opéra où elle a donné lieu à une retransmission en direct dans les cinémas du monde entier[3]. Elle sera à nouveau à l'affiche en juin 2023 pour l'ouverture du festival d'été du Bayerische Staatsoper de Munich, à nouveau sous la direction de Vladimir Jurowski, actuel directeur musical du théâtre et avec Allan Clayton dans le rôle-titre.

Une autre mise en scène, réalisée cette fois par le librettiste lui-même, Matthew Jocelyn, a donné lieu à une série de représentations à l'opéra de Cologne en novembre et décembre 2019, avec David Butt Philip dans le rôle-titre. Il avait été Laerte lors de la création à Glyndebourne[4].

L'accueil a été excellent dès la Première. Ainsi le Guardian écrivait-il sous la plume de Erica Jeal, en juin 2017 « Les nouveaux opéras ne sonnent pas tous aussi bien... Shakespeare offre un gant aux compositeurs qu'ils ne parviennent pas toujours à relever. Le Hamlet de Dean relève le défi. »[5].

Genèse modifier

Le livret s'appuie sur la pièce de Shakespeare dont il respecte la trame tout en puisant également son inspiration sur les "quarto", ces versions antérieures des textes de l'écrivain, y compris les "bad quarto" considérés comme non autorisés. Un long monologue du héros est également rajouté en introduction[6].

L'Avant-scène opéra souligne à ce sujet : « Brett Dean bénéficie ainsi d’un livret en douze scènes (et en deux actes dissymétriques) pas trop touffu mais conservant une grande force dramaturgique et une langue intense, subtile mais directe, parfois violente. »[7].

Personnages, tessitures et distribution de la première modifier

Rôles Tessitures Distribution de la première, le

Direction musicale : Vladimir Jurowski

Hamlet Ténor Allan Clayton
Ophelia Soprano colorature Barbara Hannigan
Claudius Baryton basse Rod Gilfry
Gertrude Mezzo-soprano Sarah Connolly
Polonius Ténor Kim Begley
Horatio Baryton Jacques Imbrailo
Fantôme / Gravedigger / Quatrième joueur Basse John Tomlinson
Laertes Ténor David Butt Philip
Rosencrantz et Guildenstern Contre-ténor Rupert Enticknap, Christopher Lowrey
Marcellus / Troisième joueur Baryton James Newby
Premier joueur Ténor John Findon
Deuxième joueur Ténor Anthony Osbourne

Synopsis modifier

Acte 1 modifier

Danemark. Le roi Hamlet vient de mourir, son fils, le Prince Hamlet du Danemark le pleure en un monologue ponctué de "not to be". Mais dès ses funérailles achevées, la reine Gertrude épouse le frère de son défunt mari, Claudius. Il y croise Horatio et lui fait part de ses doutes.

Le prince est profondément troublé par la précipitation des deux événements. Annoncé par ses amis qui l'ont vu la nuit précédente, le spectre du roi mort, lui apparait. Hamlet s'en étonne, il veut savoir pourquoi son royal père est sorti de son suaire. Le fantôme lui annonce qu'il a été assassiné par Claudius. Il lui décrit la scène et le meurtre par ce poison versée dans son oreille, cette liqueur lépreuse. Il demande à son fils de le venger et de tuer l'usurpateur.

Hamlet est indécis sur l'attitude à adopter et montre un comportement de plus en plus erratique, chassant son amour Ophélie, rejetant et renvoyant ses camarades de jeunesse, Rosencrantz et Guildenstern qui ont été convoqués par Claudius à Elsinore pour l'aider à découvrir la cause de la démence apparente d'Hamlet.

Quand une troupe de comédiens arrive au château, Hamlet leur demande de jouer une pièce représentant l'assassinat du roi Gonzague par son frère, ce qui met en fureur Claudius, preuve de sa culpabilité pour Hamlet.

Hamlet est alors convoqué par sa mère furieuse de son comportement, il trouve Claudius en pleine prière et est incapable de le tuer. Une nouvelle apparition du Spectre de son père, lui rappelle sa mission.

Rendu très nerveux par la situation, il tue par erreur Polonius, le père d'Ophélie, croyant qu'il s'agit de Claudius.

Acte 2 modifier

Laërte, le fils de Polonius, arrive alors pour venger son père et menace Claudius qui lui désigne le véritable coupable. Ils se liguent pour fomenter son assassinat.

Ophélie est à son tour prise de folie, sa raison vacille, victime du rejet d'Hamlet comme de la mort de son père. Elle se noie, ce qui décuple la volonté de vengeance de Laërte qui défie Hamlet en duel. De nombreuses morts s'ensuivent[8].

Enregistrements, CD, DVD modifier

La Première du festival de Glyndebourne a été filmée et retransmise en streaming. Elle a fait l'objet de la sortie d'un DVD en 2018.

  • Allan Clayton (Hamlet), Barbara Hannigan (Ophélie), Sarah Connolly(Gertrude), Rod Gilfry (Claudius), Kim Begley (Polonius), John Tomlinson(le Fantôme d’Hamlet père, le Fossoyeur, l’Acteur), David Butt Philip(Laërte), Jacques Imbrailo (Horatio), Rupert Enticknap (Rosencrantz), Christopher Lowrey (Guildenstern), London Philharmonic Orchestra, The Glyndebourne Chorus, dir. Vladimir Jurowski. Mise en scène : Neil Armfield (juin 2017, Glyndebourne). 2018 - DVD Opus Arte OA 1254 D. Distr. DistrArt Musique.

Notes et références modifier

  1. « Hamlet | Anaclase », sur anaclase.com (consulté le )
  2. « That’s what more or less has happened to me.’ Has it happened to you? LT: How do you deal with love? Is it a limit, or is it something that’s so explosive it’s not a limit? This thing we feel to be unique when we experience it is so common. Warhol did have love affairs. He did in the last years of his life live with somebody, I believe. I think the kinds of questions you set for yourself around what you’re feeling can stop you from just being able to throw yourself into it. Also, there’s the problem of emotional repetitiveness. PN: There’s a related interest here in breaking with conventional forms of narrative. In one of your later stories, Madame Realism writes in her notebook: ‘Beware of premature closure’ (MR, 147), and this distrust of narratives which are driven by a need for endings is already there in Haunted Houses. LT: Yes, that’s right. PN: And a lot of this depends on how you think about memory. Haunted Houses offers at least two different views: Jane, for example, thinks that ‘there was just as much invention in versions of the past as in what’s written about the future’ (H, 100), while Jimmy wonders whether ‘remembering things keeps you from thinking new thoughts’ (H, 103). LT: I don’t think you have a choice between these two. Memory is in fact very active. A sociologist who read Motion Sickness in manuscript said he was disgusted by it because the narrator was so passive. And I said what do you mean ‘passive’? She thinks all the time. PN: ‘Grace thought her time in bars would lead to something but Lisa said she shouldn’t expect anything to lead to anything’ (H, 146). In Motion Sickness you describe a fight as ‘much less conclusive’ than a prizefight or a baseball game—‘It’s much more like fiction’ (M, 21). How does this inconclusiveness relate to the narrative desire to connect one thing with another? LT: They’re in bed together. You wouldn’t have that desire to connect one thing with another unless there was all this inconclusiveness. Again, it’s the absence of an ability to make a conclusion that draws you to want to make connections. PN: That recalls Gertrude Stein’s comment about any assemblage of heterogeneous things already containing implicit narrative links. LT: I’m sure she was influenced by the Kuleshov experiment in film, that when you edit, you can put images together and no matter what, the viewer makes connections. Take what Tarantino does with narrative in Pulp Fiction. I began to think of it as a kind of time-line being stretched, and the end, what kind of end is that? », dans Textual Practice, Routledge, (ISBN 978-0-203-98621-9, lire en ligne), p. 58–58
  3. Christian Peter, « Hamlet — New York », sur Forum Opéra (consulté le )
  4. « Hamlet de Brett Dean à l’Oper Köln : la saisissante longévité du théâtre (Chronique) | Opera Online - Le site des amateurs d'art lyrique », sur www.opera-online.com (consulté le )
  5. (en-GB) Erica Jeal, « Hamlet review – Brett Dean conjures spectres, swordfights and swapped soliloquies », The Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  6. Laurent Bury, « Hamlet — Glyndebourne », sur Forum Opéra (consulté le )
  7. « Hamlet de Brett Dean (DVD Opus Arte), compte rendu », sur Avant Scène Opéra (consulté le )
  8. « Brett Dean Hamlet - Opera », sur www.boosey.com (consulté le )

Liens externes modifier