Héraclès de Lansdowne

sculpture romaine de Héraclès
Héraclès de Lansdowne
Présentation
Type
Fondation
Vers Voir et modifier les données sur Wikidata
Matériau
Hauteur
1,94 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Largeur
0,8 mVoir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Localisation

L'Héraclès de Lansdowne est une sculpture romaine en marbre datant d'environ 125 apr. J.-C. Aujourd'hui, il fait partie de la collection de la villa Getty du musée J. Paul Getty sur la côte de Malibu, à Los Angeles. La statue représente le héros Héraclès comme un jeune Lysippique imberbe[1],[2],[3] saisissant la peau du lion de Némée avec sa massue sur son épaule. L'œuvre a été découverte en 1790 à Tivoli, en Italie, sur le site de la Villa d'Hadrien, où de nombreuses belles copies et pastiches hadrianiques de sculptures grecques avaient été découverts depuis le XVIe siècle. Aujourd'hui, la sculpture est considérée comme un exemple d'inspiration du style sculptural grec du IVe siècle avant notre ère plutôt que comme une copie d'un original grec spécifique[4],[5].

La sculpture a été trouvée dans la partie de l'ancien site de la villa qui appartenait au conte Giuseppe Fede. Elle est rapidement acquise par Thomas Jenkins[6],[7], un connaisseur et marchand d'antiquités anglais ayant des liens profonds avec les aristocrates anglais du Grand Tour. En 1792, la statue est achetée par le premier marquis de Lansdowne, William Petty FitzMaurice. La statue était fragmentée lors de sa redécouverte. Elle est restaurée à cette époque, probablement par Carlo Albacini [8]. Il complète les parties manquantes de la statue selon les sensibilités de l'époque : le nez est terminé, l'avant-bras droit, plusieurs doigts, l'arrière de la peau du lion, une partie de la cuisse droite et la totalité du mollet gauche sont sculptés et assemblés le plus discrètement possible.

Les restaurations sont cependant retirées dans les années 1970, après la détection de broches en fer et en plomb reliant les restaurations à l'original qui menaçaient d'éclater le marbre en raison de la corrosion. Les restaurations sont en partie remplacées par des moulages en résine époxy, « pour montrer l'original autant que possible sans ajouts étrangers », selon le restaurateur Jerry Podany[9].

La sculpture est restée à Lansdowne House, à Londres, jusqu'à ce que les grandes salles de réception soient rasées dans le cadre d'un projet d'élargissement de la rue. Les sculptures de Lansdowne sont vendues aux enchères en 1930[10]. Le milliardaire et collectionneur J. Paul Getty achète la sculpture en 1951[5].

Références modifier

  1. Adolf Michaelis, Ancient Marbles in Great Britain, Cambridge, Cambridge University Press, , p. 451 :

    « This beautiful statue...exhibits the hero as of youthful age... In spite of the powerful square-built frame... the statue is unmistakeably in the spirit of Lysippos. »

  2. Andrew Stewart, Polykleitos, the Doryphoros, and Tradition ("Notes on the reception of the Polykleitan Style"), Madison, University of Wisconsin Press,
  3. Frel, « A Hermes by Kalamis and Some Other Sculptures », The J. Paul Getty Museum Journal, The J. Paul Getty Museum, vol. 1,‎ , p. 55–60.
  4. Lattimore, « Two statues of Herakles », J. Paul Getty Museum Journal, vol. 2,‎ , p. 17–26
  5. a et b Seymour Howard, The Lansdowne Herakles, The J. Paul Getty Museum, (1re éd. 1966), 17–21, 22 note 28 (ISBN 0-89236-008-9, lire en ligne)
  6. Ford, « Six Notable English Patrons in Rome, 1750–1800 (Thomas Jenkins, Banker, Dealer, and Unofficial English Agent) », Apollo, vol. 99,‎ , p. 408-461 (416ff)
  7. Jenkins, « Antiquity Restored. Essays on the afterlife of the antique », Journal of the History of Collections, vol. 7, no 1,‎ , p. 120–123 (DOI 10.1093/jhc/7.1.120)
  8. Vaughan, « Albacini and his English patrons », Journal of the History of Collections, vol. 3, no 2,‎ , p. 183–197 (DOI 10.1093/jhc/3.2.183)
  9. Salvador Muñoz Viñas, Contemporary Theory of Conservation, Oxford, Elsevier Butterworth-Heinemann, , 95–97 p. :

    « Thus, for the sake of truth, authentic imprints of real history (in this case, the substantial work of a neoclassical sculptor) were removed due to them being considered alien to the object. »

  10. Catalogue of the celebrated collection of ancient marbles, the property of the most honorable the marquess of Lansdowne, London, Christie, Manson & Woods,