Lysippe

sculpteur et bronzier grec du IVe siècle av. J.-C
Lysippe
Hermès d'Atalante, copie romaine d'un original attribué à Lysippe, musée national archéologique d'Athènes.
Naissance
Décès
Nom dans la langue maternelle
ΛύσιπποςVoir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Enfants
Œuvres principales

Lysippe de Sicyone (né vers et mort vers ) est un sculpteur et bronzier grec ancien, portraitiste attitré d'Alexandre le Grand, père et maître de Daippos, Boédas et Euthycrate.

Notice biographique modifier

Sa carrière s'étend de , date à laquelle il réalise une statue de Troïlos, un vainqueur des Jeux olympiques, jusqu'en environ. Pline l'Ancien situe son apogée lors de la 113e olympiade (vers -328)[1].

Théoricien, il reprit les calculs de proportions de Polyclète et les modifia, en établissant un nouveau canon plus élancé du corps humain, avec une hauteur de huit têtes : la tête fait un huitième du corps au lieu de un septième. Multipliant les recherches sur le mouvement et le rôle de la lumière, il se fit le champion d'un art expressif et réaliste.

D'après Pline, il a réalisé une sculpture colossale de Zeus de quarante coudées, soit environ de dix-huit mètres à Tarente. Il fit également selon Pline un quadrige d'Hélios, on ignore s'il se trouvait sur un pilier de l'acropole de Rhodes ou devant le temple d'Apollon à Delphes. Pline dit encore que cette sculpture de bronze l'a couvert de gloire.

Il est réputé pour avoir produit 1 500 œuvres[2], et ne semble appartenir à aucune école de bronziers[3].

Parmi les œuvres ayant survécu, Lysippe est usuellement reconnu comme l'auteur :

  • de l’Apoxyomène ;
  • de l’Hercule Farnèse, original disparu ;
  • de l’Éros bandant son arc ;
  • le monument votif de Daochos, dit aussi Trésor des Thessaliens, au sanctuaire d’Apollon à Delphes ;
  • du Pugiliste des Thermes ;
  • du type de l’Alexandre Azara ;
  • de l’Hermès à la sandale.
  • de l'Athlète victorieux, un élégant bronze d'un mètre 50 cm de haut sur 70 cm de large, datant du IVe siècle av. J.-C. trouvé en 1964 par trois pêcheurs de Fano sur la mer Adriatique, qui, ne supportant pas son regard, lui auraient arraché les yeux. Rentré illégalement dans les collections du Getty Museum, il a fait l'objet ainsi que 39 autres œuvres d'art d'un long procès à Rome pour « association de malfaiteurs », « recel » et à Pesaro pour « contrebande »[4]. En décembre 2018, la Cour de cassation italienne a rendu un jugement historique : déboutant le J. Paul Getty museum à Los Angeles. À la suite de cette décision, le musée américain est dans l'obligation de restituer l'œuvre à l'Italie[5][non pertinent].

Galerie d'œuvres modifier

Notes et références modifier

  1. Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne], XXXIV, 51.
  2. Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne], XXXIV, 37.
  3. Pline l'Ancien, Histoire naturelle [détail des éditions] [lire en ligne], XXXIV, 61.
  4. Sur la fin du contentieux constitutionnel, voir (it) Giampiero Buonomo, « La richiesta di pubblicità dell’udienza sull’appartenenza dell’atleta di Fano », Diritto penale e processo, no 9, 2015, p. 1173.
  5. Pascal Corazza, envoyé spécial à Pessarro, « Le retour du héros, le bronze de Lysippe restitué à l'Italie », Archéologia, no 575, avril 2019, p. 64-69.

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Marion Muller-Dufeu, La Sculpture grecque. Sources littéraires et épigraphiques, Paris, éditions de l'École nationale supérieure des Beaux-Arts, coll. « Beaux-Arts histoire », (ISBN 2-84056-087-9), p. 588-625, nos 1749-1842.
  • Claude Rolley, La Sculpture grecque, vol. II : La période classique, Manuels d'art et d'archéologie antiques, Picard, (ISBN 2-7084-0506-3), p. 323-362.

Articles connexes modifier

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