Guy de Combaud-Roquebrune

Guy de Chieusses de Combaud Roquebrune (1904 - 1944) est un résistant, officier français, chef d'entreprise, mort au combat.

Biographie

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Guillaume (dit Guy) Louis Antoine de Chieusses de Combaud Roquebrune, fils de Jean de Chieusses de Combaud Roquebrune et de Marie Thénard, est né le 20 octobre 1904 à Paris.

Il épouse le 9 octobre 1927 à Menthon-Saint-Bernard (Haute-Savoie) Ghislaine de Menthon (1904-1993), d'où six enfants, dont l'acteur de cinéma Jean Sorel.

Il prépare Saint-Cyr, mais un grave accident l’en empêche de se présenter. Il prend alors la direction de l'imprimerie familiale FERRAN à Marseille.

Il participe à la guerre comme brigadier, est démobilisé, entre en Résistance dès 1940 et imprime la nuit dans son imprimerie les journaux clandestins, notamment Liberté[1] journal qu'il fonde avec son beau-frère, François de Menthon, Combat, ainsi que des tracts. Il impressionne ceux qui le rencontrent : "homme superbe (...) d'une belle distinction, assez grand, aux traits acérés et aux yeux d'un bleus intense. Il était très sympathique, ouvert et chaleureux"[1]. Il constitue, "la meilleure réplique, la meilleure représentation, au XIXe siècle, de ce que pouvait être un chevalier chrétien au XIIe siècle, avec toutes ses qualités et bien peu de défaut. Il était unanimement aimé de tous ceux avec qui il était en contact, aussi bien de ses soldats que de ses ouvriers, aussi bien de ses parents que de ses amis et relations"[2].

Après son arrestation par les Allemands, il est emprisonné au Fort Saint Nicolas (Marseille) d'où il s’évade. Il rejoint l’Espagne, où il est emprisonné au camp de Miranda puis de Jaraba d'où il s'évade encore, caché dans la coffre de l'attaché militaire anglais qui le conduit jusqu'à Gibraltar.

Le 15 avril 1943, il rejoint l’Angleterre.

À Londres, en tant qu’officier de réserve, il entre à l’état-major des Forces Françaises Libres, puis, demande à suivre l’entraînement des parachutistes où il est nommé lieutenant.

II conçoit la mission « Newton » consistant à être parachuté en France, s’infiltrer à travers les lignes allemandes pour renforcer les maquis.

Avec le grade de lieutenant, il prend le commandement d’un escadron du 3ème SAS équipé de 19 jeeps, chacune armée de 4 mitrailleuses, composé de 6 officiers et 51 soldats[3]. Il débarque le 16 août 1944 près de Courseulles-sur-Mer en Normandie.

Après avoir progressé avec une colonne américaine, il sépare sépare son escadron en deux : 11 jeeps vers la région nantaise et la Vienne et 8 jeeps sous son commandement vers la Saône. Il progresse de nuit par petites routes, traversant la Loire à gué, passe dans les régions d’Orléans et de Montargis. Au sud d’Auxerre. Il sépare encore son détachement en deux, 4 jeeps à travers le Morvan et les 4 autres avec lui.

Le 24 août, regroupant les deux derniers groupes avec 8 jeeps il atteint son but : La Vineuse, au nord-ouest de Cluny, siège du PC de la Résistance en Saône et Loire. Après avoir reçu ses ordres de son chef de corps SAS, le commandant Pierre Château-Jobert dit « Conan », il installe le 28 août son PC à Tallant.

Il effectue des coups de mains et des accrochages contre les forces allemandes en repli, à Saint-Ambreuil, Dracy-le-Fort, Charrecey. Le 30 août son détachement participe à une importante embuscade entre Sénozan et Saint-Jean le-Priche.

Le 4 septembre, il participe à la bataille de Sennecey-le-Grand où il est tué avec 9 de ses hommes.

Il est enterré à la chapelle de La Ferté, puis au château de Talmay en Côte d’Or.

Il est cité à l’ordre de l’Armée aérienne et nommé capitaine de FFL à titre posthume. Il reçoit à titre posthume la Croix de Chevalier de la Légion d’Honneur, la Croix de guerre avec palmes et la Médaille de la Résistance avec rosette (décret du 24/04/1946 publié au JO le 17/05/1946).

Une stèle à sa mémoire a été dressée à l’endroit de sa mort. A Marseille une rue porte son nom.

 
Rue Guy de Combaud Roquebrune
 
Plaque Commémorative Guy de Combaud Roquebrune à Marseille (7°)

Ouvrages

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  • Testament spirituels à mes ouvriers, in-16, 32 p, imp. Jobard, Dijon, 1945

Bibliographie

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  • André Montaron, Le maquis de Corlay, Contribution à l'histoire de la Résistance en Saône-et-Loire, suivie de témoignages inédits sur Büchenwald, Dachau, Montluc, FenniXX, 2003, (ISBN 9782307131908)
  • Louis-Henri Nouveau, Des capitaines par milliers : Retour à Gibraltar des aviateurs alliés abattus en 1941-42-43, Calman-Lévy, 1958, rééd. FeeniXX, (ISBN 9782706201905)
  • Mireille Nathan-Murat, Roger Nathan-Murat, Lily Nathan-Murat, Poursuivi par la chance, de Marseille à Buchenwald : mémoires partagées 1906/1996 : dialogue avec Roger & Lily Nathan-Murat, L'Harmattan, 1996, (ISBN 9782738446770)

Article connexe

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Sources

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  1. a et b Henri Danon-Boileau, Journal de Guerre, Paris, Odile Jacob, , 224 p. (ISBN 9782738165961, lire en ligne)
  2. Louis-Henri Nouveau, Des capitaines par milliers : Retour à Gibraltar des aviateurs alliés abattus en 1941-42-43, Paris, Calmann-Lévy, réd. FennXX, , 486 p. (ISBN 9782706201905, lire en ligne)
  3. Thomas Gosque, « Quand les SAS français appuyaient le débarquement allié », Valeurs Actuelles,‎ (lire en ligne)