Gurdisten
une illustration sous licence libre serait bienvenue
Fonctions
Abbé
Abbaye Saint-Guénolé de Landévennec
-
Historien
Guénolé de Landévennec
-
Biographie
Période d'activité
IXe siècleVoir et modifier les données sur Wikidata
Œuvres principales
Vita Sancti Winwaloei (d), Cartulaire de LandévennecVoir et modifier les données sur Wikidata

Gurdisten parfois orthographié Uurdisten ou Wurdisten, en latin Uurdistenus Landevenecensis (fl.860-884), était un abbé de l'abbaye Saint-Guénolé de Landévennec à la fin du IXe siècle, à l'époque où l'abbaye est l'un des plus importants établissements monastiques de Bretagne.

Biographie modifier

Il est principalement crédité de la rédaction de la Vita Sancti Winwaloei (vie de saint Guénolé) vers 870, long écrit compilatoire tiré de sources très variées, autant orales qu'écrites[1],[2].

En cela, Gurdisten apparaît comme un pionnier de l'historiographie médiévale, soucieux de ne pas dépendre d'un seul récit. La qualité du travail témoigne d'une importante formation intellectuelle. Gurdisten, ainsi que ses contemporains de l'abbaye sont des lettrés, qui ont lu et étudié un grand nombre d'ouvrages et possèdent une bonne maitrise des techniques littéraires. Ils forment une école hagiographique capable de reprendre les anciennes traditions pour les mettre en scène avec des perspectives neuves, tout en diffusant l’image d’un monastère de tradition celtique qui s’adapte et adopte pleinement et volontairement les réformes religieuses carolingiennes[3].

Gurdisten joue un rôle moteur, car c'est lors de son abbatiat que la communauté effectue un important travail de mémoire et d’identité. A la demande de l'empereur Louis le Pieux, il contribue à diffuser la Règle bénédictine alors qu'en Bretagne, à cette période, l’intégration politique et culturelle à l’Empire n'est pas achevée[3].

Le scriptorium de Landévennec, sous l'impulsion de Gurdisten, prend un réel essor jusqu'au XIIe siècle. Les moines contribuent à la production de manuscrits de qualité[4],[5]. On peut citer, l'exemple du moine copiste Wormonoc auteur de la vita sancti Pauli Aureliani (vie de saint Paul Aurélien) commandée par l'évêché du Léon[3],[6].

Gurdisten est également l'auteur de la première partie du Cartulaire de Landévennec[7].

La commande du manuscrit Vita Sancti Winwaloei n'est pas directement liée à l'abbaye éponyme, en tout cas pour l'un des exemplaires conservé aujourd'hui. Ce manuscrit a été commandé par Lambertus et a probablement appartenu à l’église de Saint-Guénolé à Château-du-Loir (Sarthe), transformé en prieuré de l'abbaye de Marmoutier vers 1067-1068. Le volume est passé ensuite à la cathédrale Notre-Dame de Paris et à la Bibliothèque des Oratoriens de Paris, vers 1680. Le manuscrit entre à la Bibliothèque Royale vers 1740, il est aujourd'hui conservé à la Bibliothèque nationale de France[8].

Notes et références modifier

  1. Joseph Le Jollec, Guénolé, le saint de Landévennec : vie, œuvre et culte, Quimper, Roz-Avel, , 264 p.
  2. Joseph-Claude Poulin, « L’intertextualité dans la Vie longue de saint Guénolé de Landévennec », Etudes Celtiques, vol. 40,‎ , p. 165-221 (lire en ligne)
  3. a b et c Yves Morice 2007.
  4. Bernard Merdrignac et Louis Lemoine, « Autour du scriptorium de Landévennec », CORONA MONASTICA, Moines bretons de Landévennec : histoire et mémoire celtiques,‎ , p. 155-164 (lire en ligne)
  5. Louis Lemoine, « Le scriptorium de Landévennec et les représentations de saint Marc. », Mélanges, par François Kerlouégan,‎ , p. 363-380 (lire en ligne)
  6. François Kerlouégan, « Un indice de relations entre les abbayes de Redon et de Landévennec à la fin du IXe siècle ? », Mélanges Pierre Lévêque. Tome 1 : Religion,‎ , p. 179-182 (lire en ligne)
  7. Arthur de La Borderie, Le cartulaire de Landévenec, coll. « Histoire de Bretagne », , 70 p.
  8. Wrdistenus Landevenecensis (rédaction du manuscrit) et Laura Albiero (rédaction de la notice BnF), « Vita et miracula sancti Winwaloei » (Cote : Latin 5610A), sur archivesetmanuscrits.bnf.fr, (consulté le )

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • Marc Simon, Louis Cochou, et Armelle Le Huërou, « Traduction de la Vie longue de saint Guénolé par l’abbé Gurdisten », dans Cartulaire de Saint-Guénolé de Landévennec, Rennes, Presses Universitaires de Rennes / Société d’Histoire et d’Archéologie de Bretagne, 2015, p. 111-150 (ISBN 978-2-7535-2725-6)
  • Yves Morice, L’abbaye de Landévennec des origines au XIe siècle a travers la production hagiographique de son scriptorium : culture monastique et idéologies dans la Bretagne du Haut Moyen Age (Thèse de doctorat en Histoire), (présentation en ligne), « Gurdisten, auteur d'une version longue de la Vie de Saint Guénolé », p. 66-70

Articles connexes modifier

Liens externes modifier