Guillaume des Escotais

Guillaume des Escotais nait vers 1300 à Jublains (dans l'actuelle Mayenne) et meurt en 1379 à Evron (Mayenne). Il est durant 34 ans le XIXe abbé du monastère bénédictin de Notre Dame à Évron. En raison de l'importance de sa fonction et de celle de sa famille dans la région, il cumule de nombreuses autres distinctions religieuses comme celle de chanoine de Notre Dame de la Couture au Mans. Sa tombe est aujourd'hui encore visible dans la basilique Notre-Dame de l'Epine à Évron.

Guillaume des Escotais
Image illustrative de l’article Guillaume des Escotais
Tombe de l'abbé Guillaume des Escotais
Biographie
Naissance vers 1300
Jublains (Mayenne)
Ordre religieux Dominicain
Décès
Évron (Mayenne)
Abbé de l'Église catholique
Abbé de Notre Dame d'Évron
Autres fonctions
Fonction religieuse
Chanoine de l'Église Notre-Dame de la Couture du Mans (au Mans)

Biographie modifier

Origines familiales modifier

Guillaume des Escotais nait vers 1300 en la seigneurie des Escotais à Jublains en Mayenne (France) qui s'étend d'Aron à Evron. Il est probablement un des fils puisnés de Guillaume des Escotais[1], seigneur des Escotais et autres lieux. Son arrière-grand-père est probablement Thibault des Escotais qui participe en 1191 à la troisième croisade auprès de Richard Cœur de Lion et dont le blason orne la salle des croisades du château de Versailles[2],[3],[4].

Sa famille a une certaine importance dans la structure féodale de l’époque car elle relève directement de la baronnie de Mayenne à laquelle elle doit « trois fois et hommages pour la haute justice et pour les foires de la Saint-Luc et de la Saint-Laurent »[5]. Bien avant la naissance de Guillaume, sa famille soutenait déjà financièrement depuis près d’un siècle l’abbaye d’Evron qui se trouve au sud de leurs terres. Elle offre notamment successivement quatre rentes annuelles en y fondant des anniversaires (messes perpétuelles), dont l'anniversaire de la famille le 25 mars[6],[7].

Sa vie modifier

Comme de nombreux cadets de famille, Guillaume rentre dans les ordres religieux.

En raison de l’importance de sa famille dans la région, Guillaume est élu en 1335 abbé de l’abbaye d’Evron à la suite de l’abbé Jacob (1332-1335)[8],[9]. Il est le XIXe abbé depuis la restauration du monastère par Robert, vicomte de Blois à la suite de sa destruction par les Normands au IXe siècle[9].

L'abbaye Notre-Dame d'Évron est une ancienne abbaye bénédictine fondée au VIIe siècle à Évron, dans le département de la Mayenne. Elle est à cette époque un lieu de pèlerinage important et est l’abbaye la plus importante du Bas-Maine avec la fondation de plus de vingt-deux dépendances prieurales[10].

Durant son temps à la tête de l'abbaye, de nombreux travaux vont être entrepris comme la création du transept actuel et deux travées de la nef se soudant à la nef ancienne. La Chapelle Saint-Crépin est aussi reliée au pourtour du coeur au prix d'efforts architecturaux particuliers. De nombreux vitraux sont aussi réalisés qui en plus des motifs religieux classiques, reprennent aussi la légende du pèlerin et sa relique de "lait de la vierge". C'est aussi à cette époque que la statue reliquaire de lait de la vierge sera recouverte d'argent[11].

En dehors de son abbaye, Guillaume joue aussi un rôle important dans la structure religieuse du Maine. Il est notamment nommé chanoine du Mans en 1349[12]. Il participe à la fondation de la chapellenie des SS. Sébastien et Thibault, faite à la cathédrale du Mans en 1350[12]. Il est aussi très proche de la paroisse de Jublains où se trouve la seigneurie des Escotais. Il sera notamment exécuteur testamentaire de l’abbé Goyet, curé de Jublains en 1367[13].

Il meurt en 1379[8],[9] après 34 années comme abbé d’Evron et est enterré dans la basilique d’Evron. Sa pierre tombale a été déplacée à plusieurs reprises et se trouve maintenant dans la chapelle Saint-Crépin, au pieds de l’hotel[14]. Elle est classée aux monuments historiques en 1910[15].

Voici la description de la pierre tombale qui est faite dans la revue historique et archéologique du Maine[16] comme dans l’épigraphie de Mayenne de l’Abbé Angot[5]:

La tombe est ornée d’une longue croix à quatre fleurons dont les branches sont reliées par un quatre-feuilles. La hampe est flanquée d’un écu frustre et d’un écu garni de trois quintefeuilles deux et une. On peut encore y lire ces mots de l’inscription en lettres onciales : CI GIET GUILLAUME DES ESCHOTTEZ

Comme le voulait la tradition, les abbés réguliers d'Evron continuaient à porter les armes de leur famille[9]. Guillaume portait donc d’argent à trois quintefeuilles de gueules qui sont les armes de la famille des Escotais[1].

Alain Duplessis de Châtillon est élu par la communauté pour prendre sa suite[9].

Notes et références modifier

  1. a et b N. de Saint Allais, Nobiliaire universel de France, t. 4, (lire en ligne), p. 146
  2. A. Borel d'Hauterive, Notice sur les cinq salles des croisades et les noms qui y figurent, (lire en ligne)
  3. A. Angot, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, t. II, "Les Ecottais"
  4. E. Soulié, Notice du musée national de Versailles, Paris, , 572 p.
  5. a et b Alphonse Angot, Épigraphie de Mayenne, t. I, Laval, , p. 312
  6. Cartulaire de l’abbaye d’Evron, Obituaire
  7. Cartulaire d'Evron, Acte 174
  8. a et b Cartulaire d’Evron, Liste des abbés
  9. a b c d et e Abbé Gérault, Notice historique sur Évron, son abbaye et ses monuments, Laval, Sauvage-Hardy, (lire en ligne)
  10. S. Hiland, « Evron compte-rendu du colloque Notre Dame de l'épine », Société d'Archéologie et d'Histoire du Maine,‎ (lire en ligne  )
  11. A. Angot, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, t. II, Laval (lire en ligne), Evron
  12. a et b A. Ledru, Nécrologe-obituaire de la cathédrale du Mans, Le Mans, (lire en ligne), p. 17, 139
  13. A. Angot, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, t. IV, Laval (lire en ligne), "Guillaume des Ecottais"
  14. Levèfre-Pontalis, « L’Eglise abbatiale d’Evron », Revue Historique et Archéologique du Maine, t. 54,‎
  15. Ministère de la Culture, « Notice PM53000198 »  , sur Plateforme Ouverte du Patrimoine, (consulté le )
  16. Société historique et archéologique du Maine, « Revue historique et archéologique du Maine », Revue historique et archéologique du Maine,‎

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • A. Angot, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, t. IV, Laval (lire en ligne), "Guillaume des Ecottais"
  • A. Angot, Dictionnaire historique, topographique et biographique de la Mayenne, t. IV, Laval (lire en ligne), "Guillaume des Ecottais"
  • A. Ledru, Nécrologe-obituaire de la cathédrale du Mans, Le Mans, (lire en ligne), p. 17, 139
  • Levèfre-Pontalis, « L’Eglise abbatiale d’Evron », Revue Historique et Archéologique du Maine, t. 54,‎
  • Abbé Gérault, Notice historique sur Évron, son abbaye et ses monuments, Laval, Sauvage-Hardy, (lire en ligne)
  • N. de Saint Allais, Nobiliaire universel de France, t. 4, (lire en ligne), p. 146

Articles connexes modifier