Groupe de la taafféite

Groupe de la taafféite
Catégorie IV : oxydes et hydroxydes[1]
Image illustrative de l’article Groupe de la taafféite
Magnésiotaafféite-2N’2S (Mg3Al8BeO16)
Identification
Couleur incolore, violet grisâtre, violet rouge, rouge, verdâtre, vert clair, violet rose, mauve
Système cristallin hexagonal
Macle par réflexion sur {001}
Clivage imparfait - franc - absent
Cassure conchoïdale
Échelle de Mohs 8-8,5
Trait blanc
Éclat vitreux
Propriétés optiques
Indice de réfraction nω=1,722, nε=1,777
Biréfringence δ = 0,055
Pléochroïsme faible
Transparence transparent
Propriétés chimiques
Densité 3,60 - 3,61

Unités du SI & CNTP, sauf indication contraire.

La taafféite n'est pas une espèce minérale mais un nom de groupe qui réunit trois espèces :

  • la ferrotaafféite-6N'3S ;
  • la magnésiotaafféite-2N’2S ;
  • la magnésiotaafféite-6N’3S.
Spécimen du gisement topotype Ratnapura, Sri Lanka

Par extension et facilité, le terme taafféite est devenu le synonyme de Magnésiotaafféite-2N’2S, qui est l'espèce la plus fréquente du groupe.

Historique de la description et appellations modifier

Inventeur et étymologie modifier

Décrit par Anderson et Claringbull en 1951, le minéral est nommé d'après le comte Charles Richard Taaffe (1898–1967) qui a découvert la première gemme taillée et polie en [2]. De fait, c'est la seule gemme qui fut premièrement découverte sous forme travaillée. Celle-ci fut, avant son identification par Taaffe, confondue avec le spinelle. Longtemps après cette découverte, seuls quelques échantillons étaient connus et la taafféite est toujours considérée comme étant l'une des plus rares variétés de gemmes dans le monde[3].

Historique modifier

Le comte Charles Richard Taaffe a acheté des pierres précieuses chez un joailler en . Après avoir remarqué quelques différences entre le spinelle et la taafféite, Taaffe envoya le quelques échantillons à B. W. Anderson du laboratoire de la London Chamber of Commerce and Industry. Dans sa réponse du , Anderson indiqua qu'il n’était pas sûr de la nature du minéral ; il se demandait si c'était un spinelle ou quelque chose de nouveau. Il fit aussi part de ses doutes dans la revue Gemmologist[4].

Topotype modifier

Le topotype se trouve dans le village de Niriella, district de Ratnapura, province de Sabaragamuwa, au Sri Lanka.

Caractéristiques physico-chimiques modifier

Critères de détermination modifier

La confusion entre le spinelle et la taafféite est compréhensible lorsque l'on sait que la majorité des caractéristiques structurelles de ces deux minéraux sont identiques. Anderson et alli[4] ont classé la taafféite comme un minéral intermédiaire entre le spinelle et le chrysobéryl[5]. La caractéristique qui permet de différencier le spinelle de la taafféite est la propriété de biréfringence, absente pour le spinelle.

Composition chimique modifier

En 1951, des analyses chimiques et aux rayons X ont montré que les principaux constituants de la taafféite sont le béryllium, le magnésium et l'aluminium[6], faisant par ailleurs de la taafféite le premier minéral à contenir, ensemble, du béryllium et du magnésium comme principaux composants[7].

Gîtes et gisements modifier

La taafféite est présente dans les roches carbonées, associée avec de la fluorine, du mica, du spinelle et de la tourmaline. Ce minéral extrêmement rare se trouve de plus en plus dans les alluvions au Sri Lanka[8] et en Tanzanie[7]. De la taafféite de qualité moindre est également présente dans les dépôts calcaires en Chine[5].

Exploitation des gisements modifier

La taafféite est uniquement utilisée en tant que gemme[9].

Notes et références modifier

  1. La classification des minéraux choisie est celle de Strunz, à l'exception des polymorphes de la silice, qui sont classés parmi les silicates.
  2. (en) International Mineralogical Association General Meeting, Papers and proceedings of the International Mineralogical Association. General meeting, Mineralogical Society of America, (lire en ligne) (en) Papers and proceedings of the International Mineralogical Association. General meeting, Mineralogical Society of America, vol. 9, p. 502
  3. (en) Michael R. Collings, Gemlore : An Introduction to Precious and Semi-Precious Stones, Wildside Press LLC, , 2e éd., 178 p. (ISBN 978-1-4344-5702-8 et 1-4344-5702-8, lire en ligne), p. 152
  4. a et b (en) B.W. Anderson, C.J. Payne et G.F. Claringbull, « Taaffeite, a new beryllium mineral, found as a cut gemstone », Mineralogical Magazine, vol. 29,‎ , p. 765-772 (lire en ligne [PDF])
  5. a et b Institut mineralogii, geokhimii, i kristallokhimii redkikh ėlementov, Geochemistry and mineralogy of rare elements and genetic types of their deposits, vol. 2, Institut mineralogii, geokhimii i kristallokhimii redkikh elementov (English Version Publisher: Israel Program for Scientific Translations), 1966, p. 77-79
  6. (en) Peter G. Read, Gemmology, Boston/Paris, Butterworth-Heinemann, , 324 p. (ISBN 0-7506-6449-5, lire en ligne), p. 5
  7. a et b (en) Arthur Thomas, Gemstones : properties, identification and use, New Holland Publishers, , 256 p. (ISBN 978-1-84537-602-4 et 1-84537-602-1, lire en ligne), p. 74
  8. (en) Geological abstracts, Issues 1–7259 (1992). Elsevier/Geo Abstracts, p. 565
  9. (en) « TAAFFEITE (Beryllium Magnesium Aluminum Oxide) », sur www.galleries.com (consulté le ).