Germaine Will
Germaine Will est une enseignante française d'anglais née Favre en 1913 et morte en 1995.
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Germaine Favre |
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École normale supérieure (à partir de ) |
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Conjoint |
Biographie
modifierFille de César Favre, ouvrier horloger chez Patek Philippe, et d'une couturière, Germaine Favre naît à Genève le [1]. Elle grandit dans la ferme de sa grand-mère, à Marcellaz-en-Faucigny, aux côtés de son cousin Émile Hudry[1]. Se faisant remarquer dès son enfance par sa « vive intelligence », elle fait ses classes à Genève[1]. À partir de 1925, son éducation est prise en main par les parents d'Émile Delavenay, instituteurs, avant qu'elle ne rejoigne l'école primaire de Thonon-les-Bains ; là, elle apprend le latin et passe le baccalauréat[1].
En 1929, alors que sa famille est touchée par la Grande Dépression, elle entre en classes préparatoires à Lyon, où elle se spécialise en anglais ; admissible en khâgne, elle fait sa khûbe au lycée Louis-le-Grand, où elle peut compter de sa meilleure amie, Simone Bitry[1]. En 1933, elle est admise à l'École normale supérieure[1]. Elle est l'une des 41 élèves féminines de l'établissement, avant que le concours ne soit interdit aux femmes après 1940[2]. Dès sa 2e année d'école, elle est assistante au Bedford College, puis devient assistant lecturer en français au Newham College of Further Education (en)[1].
Reçue 2e à l'agrégation d'anglais en 1937[3], et alors qu'elle doit aider sa mère devenue veuve, elle n'entreprend pas de recherches comme le lui suggère Louis Cazamian[1]. Elle préfère intégrer l'enseignement secondaire et est nommée au lycée de Saint-Just[1]. Après une année, elle déclare une tuberculose qui nécessite un an de repos en Haute-Savoie[1].
En 1939, elle peut être nommée au lycée Thiers[1],[4]. Fiancée depuis 1937 à Ernest Will, son camarade de Louis-le-Grand puis de l'ENS, elle l'épouse le alors qu'il est en permission[1]. Installés à Oullins, où ils connaissent « une fin de guerre agitée », ils auront un fils et deux filles[1]. Elle retrouve quelque temps après le lycée de Saint-Just[1].
En 1946, elle suit son mari à Beyrouth, et devient enseignante au Collège protestant français[1]. Elle effectue des « promenades archéologiques » à Damas et à Palmyre[1]. De retour en France en 1951, elle est mutée au lycée pilote de Sèvres[1]. Elle y donne des conférences sur les écrivains contemporains français, anglais et américains, et dispense eu parallèle des cours de langue et civilisation français au Centre américain ; elle s'occupe également de l'éducation de ses enfants et soigne sa mère atteinte de la maladie d'Alzheimer[1]. Elle fait naître de multiples vocations d'anglicistes[1]. Elle prend sa retraite en 1967[1].
Dans le cadre des responsabilités de son époux, elle continue ses séjours au Liban, écourtés une fois la guerre civile commencée ; elle y revient pour la dernière fois en [1]. Bien que sa santé se détériore, elle continue à se tenir au courant des développements de la littérature anglaise[1]. Agnostique, républicaine et socialiste convaincue, elle demeure une « observatrice perspicace de la vie nationale et internationale »[1]. Ayant aménagé un ancien presbytère à Châteaudouble, elle y meurt le [1].
Références
modifier- Delavenay 1997.
- Loukia Efthymiou, « Le genre des concours », Clio, vol. 18, , p. 91-112 (lire en ligne).
- Recherche dans le répertoire des agrégés de l'enseignement secondaire (1809-1960) d'André Chervel.
- Marc Dragoni, Pierre Échinard et Sylvie Orsoni, Le Lycée Thiers : 200 ans d'histoire, Aix-en-Provence, Edisud, , 275 p. (ISBN 978-2-7449-0495-0 et 2-7449-0495-3), p. 239.
Bibliographie
modifier- Émile Delavenay, « Notices sur les camarades décédés : Favre », Recueil annuel de l'Association amicale de secours des anciens élèves de l'École normale supérieure, no 1997-I, , p. 43-46.