Gambit Blackburne

ouverture d'échecs

Le gambit Blackburne ou gambit du shilling est une ouverture d'échecs douteuse, dérivée de la partie italienne, qui commence par :

Gambit Blackburne
abcdefgh
8
Tour noire sur case blanche a8
Fou noir sur case blanche c8
Dame noire sur case noire d8
Roi noir sur case blanche e8
Fou noir sur case noire f8
Cavalier noir sur case blanche g8
Tour noire sur case noire h8
Pion noir sur case noire a7
Pion noir sur case blanche b7
Pion noir sur case noire c7
Pion noir sur case blanche d7
Pion noir sur case blanche f7
Pion noir sur case noire g7
Pion noir sur case blanche h7
Pion noir sur case noire e5
Fou blanc sur case blanche c4
Cavalier noir sur case noire d4
Pion blanc sur case blanche e4
Cavalier blanc sur case blanche f3
Pion blanc sur case blanche a2
Pion blanc sur case noire b2
Pion blanc sur case blanche c2
Pion blanc sur case noire d2
Pion blanc sur case noire f2
Pion blanc sur case blanche g2
Pion blanc sur case noire h2
Tour blanche sur case noire a1
Cavalier blanc sur case blanche b1
Fou blanc sur case noire c1
Dame blanche sur case blanche d1
Roi blanc sur case noire e1
Tour blanche sur case blanche h1
8
77
66
55
44
33
22
11
abcdefgh
Position après 3. Fc4 Cd4
1. e4 e5
2. Cf3 Cc6
3. Fc4 Cd4 ?!

Il est également parfois appelé le gambit Kostić d'après le grand maître international serbe Borislav Kostić, qui l'a joué en 1912[1].

Histoire modifier

Wilhelm Steinitz fait la première mention connue de cette ligne, en la notant en 1895 dans l'annexe de son livre Modern Chess Instructor, partie II[2]. La première partie avec l'ouverture sur chessgames.com, Dunlop – Hicks, championnat de Nouvelle-Zélande, date de 1911[3]. Une autre partie ancienne, mentionnée par Bill Wall, est Muhlock – Kostić, Cologne en 1912[1],[4].

Le piège commençant 4. Cxe5 !? continue de faire des victimes, dont deux fois lors de deux rondes successives à Blackpool en 1987[5].

Analyse modifier

Le troisième coup des noirs est un coup imprécis et qui fait perdre du temps. Steinitz recommande 4.0-0 ou 4. Cxd4 en réponse[2] Le maître international Jeremy Silman écrit que les Blancs ont un avantage après 4,0-0 ( Paul Keres donne 4,0-0 d6 5. Cxd4 exd4 6.c3 "avec la meilleure position". ), 4.c3 ou 4.Cc3. Il recommande comme meilleur 4. Cxd4 ! exd4 5.c3 d5 6.exd5 De7 + 7. Rf1 +/= [6] Si 5 ... dxc3, les Blancs ont l'initiative au centre après 6. Cxc3 d6 7.d4 +/− ; si 5. . . Fc5 ?, Les noirs perdent un pion à 6. Fxf7 +Rxf7 7. Dh5 + ( Wolfgang Unzicker )[7].

La seule vertu de 3. . . Cd4 est qu'il tend un piège qui a surpris de nombreux joueurs. Après le naturel 4.Cxe5! ?, les noirs gagnent du matériel avec 4. . . Dg5! Maintenant, l'évident 5.Cxf7 ?? perd à 5. . . Dxg2 6. Tf1 Dxe4 + 7. Fe2 Cf3 #, un mat à l'étouffée. C'est ce piège qui donne son nom à la variante : le joueur anglais Joseph Henry Blackburne aurait pu l'utiliser pour gagner un shilling par partie remportée contre des joueurs de café[5]. Wall a toutefois mis en question cette affirmation, déclarant qu'il n'y avait pas de parties enregistrées de Blackburne avec cette ouverture[1].

L'ouverture n'est pas un vrai gambit, puisque les Blancs ne peuvent pas prendre le pion en e5 sans perdre de matériel ; cependant, après 4. Cxe5 Dg5, les Blancs peuvent maintenir une partie jouable avec 5. Fxf7 +! Steinitz a écrit que ce coup, « suivi d'un roque, est maintenant la meilleure chance des Blancs et dans une certaine mesure une chance prometteuse, étant donné qu'il a deux pions et l'attaque en échange d'une pièce[2] ». La partie G. Chandler - NN, Stockbridge 1983, continua 5. . . Re7 (5. . . Rd8 est meilleur) 6.0-0 Dxe5 7. Fxg8 Txg8 8.c3 Cc6 ( Silman analyse : 8. . . Ce6 9.d4 Df6 10.f4 quand « avec deux pions et une attaque pour la pièce sacrifiée, la compensation des Blancs n'est pas mise en doute[6] » ) 9.d4 ( =/∞ Keres [8] ) Da5? 10.d5 Ce5? 11. Dh5! Cf7? 12.d6 +! 1–0 (suite à 13. Dxa5).

Références modifier

  1. a b et c Bill Wall (2005), The Blackburne Shilling Gambit.
  2. a b et c Wilhelm Steinitz, The Modern Chess Instructor, Edition Olms Zürich, 1990 (reprint), p. 63 of Part II. (ISBN 3-283-00111-1).
  3. « John Boyd Dunlop vs. E. Hicks, NZL-ch (1911), Timaru », Chessgames.com.
  4. « Muhlock vs. Borislav Kostić, Koln (1911), Cologne GER », Chessgames.com.
  5. a et b David Hooper et Kenneth Whyld, The Oxford Companion to Chess, 2nd, (1re éd. First pub. 1992) (ISBN 0-19-280049-3), « Blackburne Shilling Gambit », p. 43
  6. a et b « Jeremy Silman (2004), Two Wild Black Systems » [archive du ] (consulté le )
  7. Tim Harding et G. S. Botterill, The Italian Game, B.T. Batsford Ltd, (ISBN 0-7134-3261-6), p. 128
  8. Aleksandar Matanović (dir.), Encyclopédie des ouvertures d'échecs, vol. C, Yugoslavia, 2nd, , p. 242, n. 1.

Liens externes modifier