Frederik-Valdemar Olsen

Frederik Olsen ou Frédéric Olsen (24 mai 1877 Kalundborg, Danemark – 19 novembre 1962, Etterbeek) est un militaire danois et belge, général-major et commandant en chef de la Force Publique du Congo belge.

Frederik-Valdemar Olsen
Frederik-Valdemar Olsen

Naissance
Kalundborg
Décès (à 85 ans)
Etterbeek
Origine Drapeau du Danemark Danemark
Allégeance Drapeau du Danemark Danemark, Drapeau de la Belgique Belgique Drapeau de l'État indépendant du Congo État indépendant du Congo et Drapeau du Congo belge Congo belge
Arme Artillerie
Grade Général-major
Années de service 1896 – 1925
Commandement Force publique
Conflits Première Guerre mondiale
Faits d'armes Tabora
Distinctions Grand-croix de l'ordre de l'Étoile africaine
Autres fonctions Administrateur général de l'Otraco

Biographie

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Frederik-Valdemar Olsen né le 24 mai 1877 à Kalundborg est le fils de Peter Olsen, modeste bagagiste. Il épouse Harriet Meta de Stricker à Copenhague le . Après en avoir divorcé, il se remarie le à Paris avec Yvonne Atgier, d'origine française.

Le , il entre dans l'armée danoise pour y faire son service militaire. Son intelligence ayant été remarquée par ses chefs, le bourgmestre de Kalundborg lui paie son entrée à l'Académie militaire danoise dont il sort diplômé avec le grade de sous-lieutenant en 1897. Il est versé au 1er régiment d'artillerie sous les ordres de F.-V. Stökel, un ancien militaire de l'État indépendant du Congo. Attiré par les récits de ce pionnier du Congo, il s'engage au service de l'État indépendant du Congo en [1].

Le sous-lieutenant Olsen commence à faire campagne dans l'est du Congo pour réprimer la révolte des Batetela de l'expédition du capitaine Francis Dhanis et participe à l'occupation militaire du Kivu. Le , il crée le poste de Nya Lukemba (qui allait donner naissance à Bukavu) sur le lac Kivu.

En 1901, il revient en Belgique, ayant accompli son premier terme au Congo. Il aura souffert au cours de son séjour au Congo de malaria. Il retourne au Congo en 1902 mais fait en 1903 une crise d'hématurie qui le contraint à retourner en Belgique en [1].

Il repart au Congo en et retourne dans le Ruzizi-Kivu qu'il connaît bien. En , il est promu capitaine-commandant et désigné chef de zone à Uvira, chef-lieu de la région du Ruzizi-Kivu. Il en reçoit le commandement supérieur en .

De 1907 à 1908, il retourne en Europe ayant achevé son troisième terme au Congo.

En 1909, a lieu une tentative anglaise d'empiètement territorial dans le Kivu en territoire congolais. Olsen fait preuve d'initiative et de fermeté en prenant des mesures préventives de défense : il fortifie Kigezi et réunit troupes et artillerie visant ainsi à faire empêcher les infiltrations anglaises. Il appuie ensuite le gouvernement belge en vue de faire prévaloir les prérogatives congolaises dans les négociations avec les Anglais[2].

En 1910, il est désigné commandant de la Force publique au Katanga et est promu major en .

 
Entrée des troupes belges à Tabora.

Au début de la Première Guerre mondiale en , il intervient avec ses troupes en Rhodésie britannique pour dégager la ville d'Abercorn menacée par les troupes de l'Afrique orientale allemande. Il est promu lieutenant-colonel en et part ensuite pour le Kivu. D'avril à , il participe à la tête de la brigade sud de la Force publique aux campagnes d'Afrique de l'Est. Il attaque entre le lac Kivu et le lac Tanganyka et occupe les localités de Shangugu, Kitega et Usumbura. Il descend ensuite vers le sud et s'empare le de Kigoma qu'il prend à revers puis d'Ujiji. Olsen progresse ensuite vers Tabora en réparant la voie de chemin de fer que les Allemands en retraite avaient détruits. C'est le prélude de la bataille de Tabora en Afrique orientale allemande[2]. Après de violents combats à Usoke et Lulanguru, Olsen s'empare de Tabora le . Poursuivant les Allemands, il en capture plus de 200, ceux-ci abandonnant de nombreuses armes et munitions.

En 1920, il est nommé commandant en chef de la Force publique et promu colonel. Il obtient par la même occasion la nationalité belge par grande naturalisation.

En 1924, il assume encore le poste de gouverneur du Congo-Kasaï résident à Léopoldville et est nommé général-major peu avant sa pension de l'armée en [2].

Le ministre des Colonies fait ensuite appel à lui pour réorganiser les transports fluviaux. Il prend ainsi la direction générale de l'Unatra, organisme chargé de ce type de transport. Ses résultats à la tête de l'Unatra attirent ensuite l'attention de dirigeants de la Compagnie du chemin de fer du Congo supérieur aux Grands Lacs africains (CFL) en charge du transport ferroviaire au Congo et fluvial sur la rivière Lualaba. Il en est nommé directeur général assumant ainsi la direction de deux grandes sociétés de transport. En 1930, il est atteint par la maladie du sommeil qui le contraint à réduire ses séjours en Afrique. En 1936, il prend la tête de l'Otraco (Office des Transports Congolais) qui regroupe l'Unatra, le chemin de fer Matadi-Léopoldville et le chemin de fer de Mayombe. De 1940 à 1945, il reste en Belgique occupée par les Allemands. En 1947, il prend sa retraite à 70 ans[1].

Olsen a été nommé membre titulaire de l'Institut royal colonial belge à sa fondation le . Pendant son service à la tête de la Force publique, il a notamment eu le souci de faire apprendre aux soldats congolais de la Force publique un métier utile pour la vie civile et, dans les organismes de transport qu'il préside, à créer des écoles professionnelles destinées aux Congolais[1].

À la suite de son décès le 19 novembre 1962 à Etterbeek, ses funérailles sont célébrées le en l'église Notre-Dame du Sacré-Cœur d'Etterbeek. Il était veuf d'Yvonne Atgier.

Hommages et distinctions

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En 1948, on a mis en service à Léopoldville le grand bateau courrier baptisé Général Olsen en son honneur[3]. Une stèle a été érigée au général Olsen à Bukavu en 1953.

Parmi les nombreuses distinctions belges et étrangères, il a été fait[4] :

Références

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  1. a b c et d André Lederer, Olsen Frederik Valdemar, Bruxelles, Académie royale des sciences d'outre-mer, (lire en ligne), p. 783-784
  2. a b et c « Mort du général Olsen », Le Soir,‎ , p. 7 (lire en ligne  )
  3. Ce bateau sera rebaptisé « Président Mobutu »
  4. « Nécrologie », Le Soir,‎ , p. 6 (lire en ligne  )