François Marcille

collectionneur d'art français et peintre (1790-1856)
François Marcille
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François Marcille (François Martial) est né à Orléans le et mort à Paris le . Il délaissa sa profession de grainetier pour se consacrer à sa passion, la peinture, en tant que collectionneur.

Biographie modifier

 
Chauveau-Lagarde par François Marcille, musée des Beaux-Arts de Chartres.

Descendant d’une vieille lignée de laboureurs, fabricants de bas, il se marie à Chartres en 1814 à Ermine Juteau. Il a deux fils, tous deux nés à Chartres, Eudoxe en 1814, et Camille en 1816.

François est grainetier, mais il a depuis longtemps envie de peindre. En 1822, il quitte une situation florissante et vient à Paris où il s'installe près du musée du Louvre, rue de Bourbon (rue de Lille actuelle).

Il passe son temps à fréquenter les musées, à copier les tableaux. Il fréquente également les galeries de peinture et fait aussi la connaissance du Père Giraud qui exposait des tableaux de Greuze, peintre du XVIIIe siècle complètement tombé dans l'oubli. François Marcille conçoit une vraie passion pour ce peintre, il commence à faire des copies de ses toiles... puis les achète. Au fil des années, sa vocation se transforme et sa principale activité est de courir les brocantes et les ventes. Avec un ami, le docteur Louis La Caze, qui partage sa passion, il quadrille Paris en secteurs "de chasse" qu'il visite minutieusement. C'est ainsi qu'au hasard de leurs promenades, La Caze découvre le Gilles, de Watteau et François Marcille, La fuite à dessein, de Fragonard. Les deux compères constitueront leurs collections dans une amicale concurrence.

Le rythme des acquisitions pose chez les Marcille des problèmes matériels insolubles. Quand le dimanche la famille vient déjeuner, il faut superposer les piles mouvantes de toiles afin de creuser une tranchée par laquelle on se fraye un passage. Pendant trente cinq ans, François Marcille va continuer ses acquisitions, le résultat est éloquent : trente Chardin, quarante Boucher, dix-huit La Tour, quinze Perronneau, vingt-cinq Fragonard, en tout 4 600 tableaux de toutes les époques et de toutes les écoles.

Au mois de septembre 1856, alité et déjà très malade, François Marcille fit procéder devant lui par ses fils et selon un tirage au sort au partage de ses trésors, un « ensemble d’œuvres du XVIIIe comme on n’en reverra plus jamais[1] ». Ces derniers durent se résigner, tant ils en avaient, à se séparer de nombreuses toiles. Il ne fallut pas moins de six sessions organisées à Drouot par le commissaire-priseur Charles Pillet pour vendre plus de 2 700 peintures et dessins.

« Si François Marcille avait offert ses tableaux au Louvre comme son ami La Caze (1798-1869) qui, lui, n’avait pas d’héritiers, il aurait certainement eu sa salle avec, à l’entrée, son nom en lettres d’or. Faute de reconnaissance officielle, celui-ci disparut, pendant des décennies, de l’histoire du collectionnisme. Il est aujourd’hui, inséparable de la révélation, bien avant que les Goncourt ne s’en prévalent, du XVIIIe français[2]. »

Œuvres modifier

Descendants modifier

  • François Marcille (1790-1856) épouse en 1814 Ermine Juteau

Ses deux fils Eudoxe et Camille continuent son œuvre. Après son mariage avec Cécile Walckenaer, Camille s'installe à Oisème près de Chartres. Il y reçoit les Frères Goncourt, Eugène Scribe et Corot, qui y peint une vue de Oisème.

Son autre fils Eudoxe Marcille (Eudoxe François Marcille) est un collectionneur de tableaux (né à Chartres le , mort le ). Il fut également artiste peintre. Il reste à Paris. Après son mariage avec Louise Erat-Oudet, il s'installe rue d'Hauteville. En 1870, il exerce la fonction de directeur du musée des Beaux-Arts d'Orléans. En 1871, il est nommé président de la société des amis des arts. Grâce à sa fortune personnelle qui lui permet d'aider les artistes, il laisse le souvenir d'un mécène.

Il sera fait chevalier de l'ordre national de la Légion d'honneur le 19 avril 1879[9].

Ni Eudoxe, ni Camille n'auront de fils. Par contre, Eudoxe aura une fille et Camille quatre filles dont la descendance est connue. Ils lègueront au musée du Louvre l’essentiel de la collection de leur père.

Notes et références modifier

Références modifier

  1. Les grands collectionneurs, Pierre Cabanne, tome 1, les Editions de l'Amateur 2003, p.185.
  2. Pierre Cabanne, op. cit.
  3. Éric Moinet, Le Temps des passions. Collections romantiques des musées d'Orléans, Orléans, musée des Beaux-Arts, (ISBN 2-910173-07-0), n°267
  4. Éric Moinet, Le Temps des passions. Collections romantiques des musées d'Orléans, Orléans, musée des Beaux-Arts, (ISBN 2-910173-07-0), n°268
  5. Éric Moinet, Le Temps des passions. Collections romantiques des musées d'Orléans, Orléans, musée des Beaux-Arts, (ISBN 2-910173-07-0), n°269
  6. Éric Moinet, Le Temps des passions. Collections romantiques des musées d'Orléans, Orléans, musée des Beaux-Arts, (ISBN 2-910173-07-0), n°360
  7. Émile Bellier de La Chavignerie, Notice des peintures, dessins et sculptures par P. Bellier de La Chavignerie ; Musée de Chartres (2e édition), Chartres, impr. de E. Garnier, , 124 p. (BNF 30080667, lire en ligne), p. 27.
  8. Dictionnaire Bénézit, édition de 1939, lire en ligne sur Gallica.
  9. « Cote LH/1732/50 », base Léonore, ministère français de la Culture.

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