Forewick Holm
Forewick Holm est une île des Shetland située à proximité de Papa Stour. C'est une micronation depuis 2008.
Forewick Holm | ||||
Carte de localisation de Forewick Holm. | ||||
Géographie | ||||
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Pays | Royaume-Uni | |||
Archipel | Shetland | |||
Localisation | Océan Atlantique | |||
Coordonnées | 60° 19′ 09″ N, 1° 39′ 49″ O | |||
Superficie | 0,01 km2 | |||
Géologie | Île continentale | |||
Administration | ||||
Nation constitutive | Écosse | |||
Council Area | Shetland | |||
Démographie | ||||
Population | 1 hab. (2008) | |||
Densité | 100 hab./km2 | |||
Plus grande ville | Aucune | |||
Autres informations | ||||
Découverte | Préhistoire[réf. souhaitée] | |||
Fuseau horaire | UTC+0 | |||
Géolocalisation sur la carte : Shetland
Géolocalisation sur la carte : Écosse
Géolocalisation sur la carte : Royaume-Uni
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Îles au Royaume-Uni | ||||
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Emplacement
modifierForewick Holm est située à environ 200 mètres au sud du promontoire de Forewick Ness sur Papa Stour et à 1,5 kilomètreau nord de Melby sur la péninsule de Sandness. Un petit îlot appelé Scarf's Head est accessible depuis Forewick Holm à marée basse.
Nom
modifierL'île est officiellement nommée Forewick Holm. Får est un mouton en norvégien, danois et suédois moderne. Wick est une anglicisation de Vik, en vieux norrois et norvégien moderne pour la baie. Holm est un nom commun dans les îles Orcades et Shetland, et ailleurs, pour une petite île arrondie. Forewick Holm veut donc dire : Petite île ronde de la Baie des moutons.
Histoire
modifierIl n'y a aucune trace de l'île habitée en permanence, et en 2008, Stuart Hill n'y résidait quelques jours par an.
Le SS Highcliffe fait naufrage sur l'îlot le 6 février 1940. Il transporte une cargaison de minerai de fer de Narvik à Immingham[1],[2].
La propriété actuelle de l'îlot est en litige entre Mark King, un résident de Papa Stour, et Stuart Hill, un résident de Cunningsburgh[3]. Hill est un Anglais installé aux Shetland après y avoir fait naufrage en 2001 lors d'une tentative infructueuse de contourner les îles britanniques, ce qui lui a valu le surnom de "capitaine Calamity"[4],[5]. Hill avance que les titres de propriété "par occupation" (selon l'ancienne loi udal norvégienne) lui ont été remis par le propriétaire Mark King, en 2008[6]. Il prétend avoir un document signé l'attestant. King, lui, déclare que ce n'était pas le cas, mais qu'il avait accepté de vendre l'île à Hill. En mars 2009, King revendique toujours la propriété, déclarant que Hill n'avait pas payé l'île comme convenu[3].
État souverain de Forvik
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Le , Stuart Hill (en) proclame l'indépendance de l'île vis-à-vis du Royaume-Uni, la renommant pour l'occasion « Forvik »[7].
Il cite un accord conclu en 1469 entre le roi Christian Ier de Danemark, Norvège et Suède et le roi Jacques III d'Écosse, par lequel Christian a mis en gage les îles Shetland à James afin de collecter des fonds pour la dot de sa fille[8].
Il soutient que, comme le prêt n'a jamais été remboursé et qu'aucun autre accord juridique n'a été mis en place, les Shetland restent dans les limbes constitutionnelles et devraient jouir correctement du statut de dépendances de la Couronne telles que l'île de Man ou les îles Anglo-Normandes[9]. La validité de cette affirmation n'a pas été acceptée par le gouvernement britannique[6].
Selon Stuart Hill, les Shetland n'ont jamais fait partie de l'Écosse et donc ne font pas partie du Royaume-Uni, ni de l'Union Européenne[7],[6].
Il n'y avait pas de résidents à temps plein ou de structures permanentes sur l'île[10]. Hill annonce son intention d'ériger une structure sur l'île, sans permis de construire[11].
En juillet 2008, Hill annonce qu'il invite les entreprises pétrolières à payer pour les droits d'exploration pétrolière dans les eaux territoriales de Forvik[10],[12]. Il prétend que ce qu'il essaye de faire avec Forvik est l'exemple de ce que les Shetlanders pourraient réaliser s'ils affirmaient leurs droits légaux et se séparaient de la même façon du Royaume-Uni[10].
Il s'implique aussi dans d'autres activités sécessionnistes aux Shetland[13],[14].
En septembre 2008, alors qu'il se déplace autour de l'île sur un petit bateau, fait maison, en contreplaqué à fond plat, il doit être secouru par un hélicoptère des garde-côtes et un canot de sauvetage après que son navire a commencé à couler. Son bateau a été décrit comme « délabré » et « armoire flottante » et a été critiqué par ses sauveteurs pour n'avoir ni gilet de sauvetage ni radio à bord. Il s'agissait de son 8e sauvetage[15].
En 2008, Hill vend une centaine de "citoyennetés" entre 60 £ et 540 £[16],[17]. Les conditions d'adhésion sont par la suite passées à 20 £ par an, et en 2015, Hill affirme avoir 218 citoyens[13].
Hill refuse de payer des taxes au gouvernement britannique, créant ses propres documents délivrés par Forvik. En 2011, il est arrêté pour conduite sans assurance ni taxe de circulation et dix autres infractions. Il est condamné à 1 400 £ d'amende, une perte de 12 points sur permis de conduire et six mois de suspension de permis[18].
Hill se présente aux élections à Orkney and Shetland comme Sans étiquette, aux élections générales britanniques de 2017. Alors qu'il se rend à Orkney pour le décompte des voix, un hangar à bateaux qu'il avait construit sans permis de construire est démoli[19]. Aux élections, Hill arrive dernier avec 245 voix (1,1%)[20]. Il refusera de soumettre un rapport de ses dépenses électorales, comme le prévoit la loi britannique[21].
Références
modifier- « Wrecksite - Highcliffe cargo ship 1927-1940 », sur www.wrecksite.eu (consulté le )
- (en) « Diving further afield in Shetland with Orkney and Shetland Charters », sur Orkney and Shetland Charters (consulté le )
- (en-GB) « War of words over Forvik after island owner reveals it was gift », sur The Shetland Times, (consulté le )
- (en-GB) « 'Captain Calamity' returns to sea », BBC News | Scotland, (lire en ligne, consulté le )
- (en-GB) « Lucky escape for 'Captain Calamity' », BBC News | Scotland, (lire en ligne, consulté le )
- (en-GB) « "Captain Calamity' goes it alone again, this time safe on dry land », sur The Shetland Times, (consulté le )
- Une île minuscule des Shetlands se déclare indépendante du Royaume-Uni, dépêche AFP du 19 juin 2008.
- Nicolson, Shetland, 1972 p. 58-60
- (en) Stuart Hill declares independence, article de Hans J. Marter paru dans The Shetland News du 19 juin 2008
- (en-GB) « Hill issues invitation to oil firms over rights to the Forvik seabed », sur The Shetland Times, (consulté le )
- (en-GB) Urmee Khan, « Captain Calamity to create new state in Shetland islands », The Telegraph, (ISSN 0307-1235, lire en ligne, consulté le )
- Dailyrecord.co.uk, « Island owner welcomes oil bids », sur dailyrecord, (consulté le )
- (en) George Nelson, « Meet 'Captain Calamity,' the Man Who Wants to Free Shetland from the UK's 'Imperial Ruling Class' », sur Vice, (consulté le )
- (en-GB) « Stuart’s Sovereign Nation of Shetland », sur Shetland News, (consulté le )
- Bob Dow, « 'Captain Calamity' rescued for 8th time after setting sail in 'floating wardrobe' », sur dailyrecord, (consulté le )
- (en-GB) « Forvik wins some local backing as trio snap up plots of land and voting rights », sur The Shetland Times, (consulté le )
- (en-GB) « Forvik maverick hopeful of confrontation with taxman over streak of independence », sur The Shetland Times, (consulté le )
- (en-GB) « Hill accused of using “Google law” », sur Shetland News, (consulté le )
- (en-GB) « Stuart Hill is left reeling after boat shed pulled down », sur The Shetland Times, (consulté le )
- (en-GB) « Orkney & Shetland parliamentary constituency - Election 2019 », BBC News, (lire en ligne, consulté le )
- (en-GB) « Hill refuses to submit return of election expenses », sur The Shetland Times, (consulté le )
Annexes
modifierBibliographie
modifier- (en) James R. Nicolson, Shetland, David & Charles, 1972 (ISBN 978-0715355480)