Formation réactionnelle

Une formation réactionnelle est une attitude susceptible de se transformer en traits de caractère, qui substitue un comportement acceptable à des pulsions inacceptables en s'opposant à un désir refoulé. Du point de vue économique, c'est un contre-investissement d'un élément conscient dont la force apparaît équivalente et capable d'agir dans la direction opposée à l'investissement inconscient. Sur le plan clinique, les formations réactionnelles peuvent être symptomatiques du fait de la rigidité ou de la fixation de ces comportements substitutifs, ceux-ci étant à la fois compulsifs et exagérés.

Définition

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Selon la définition du Vocabulaire de la psychanalyse, une « formation réactionnelle » correspond à une attitude ou habitus psychologique s'opposant à un désir refoulé dans l'inconscient et en réaction à celui-ci[1]. Laplanche et Pontalis donnent l'exemple de la pudeur s'opposant à des tendances exhibitionnistes[1]. Ils considèrent qu'en termes économiques, c'est un contre-investissement d'un élément conscient, « de force égale et de direction opposée à l'investissement inconscient »[1].

Dans une attitude autorisée et en matière de contre-investissement, de l'énergie pulsionnelle est retirée aux représentations interdites : par exemple la sollicitude peut être une formation réactionnelle contre des représentations violentes ou agressives, de même que les exigences de propreté de l'obsessionnel constituent une formation réactionnelle contre son désir de souiller. C'est un mécanisme précoce mais fragile qui se développe avec prédilection pendant la période de latence au profit des valeurs mises en avant par les contextes historiques, sociaux et culturels, et au détriment des besoins pulsionnels frustes, agressifs ou sexuels directs, tout en cherchant à les drainer de façon indirecte. Cet aspect fonctionnel et utilitaire contribue à l'adaptation du sujet à sa réalité ambiante. À un degré de plus, ce mécanisme conduit aux originalités du caractère propre du sujet par rapport à celui des autres. Si les formations réactionnelles deviennent trop systématiques, trop impératives, trop rigides, on entre alors dans la pathologie caractérielle. Dans les névroses classiques, ces formations demeurent puissantes mais limitées à un type déterminé spécifique du mode de relation d'objet et de chaque norme de névrose.

Notes et références

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  1. a b et c Jean Laplanche et J.-B. Pontalis, « Formation réactionnelle », dans Vocabulaire de la psychanalyse, , p. 169-171.

Voir aussi

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Bibliographie

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  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

(Dans l'ordre alphabétique des noms d'auteurs)

  • Jean Bergeret, Psychologie pathologique. Théorique et clinique. 8e édition, Masson, Paris.
  • Jacquet S, Ionescu S et Lhote C., Les mécanismes de défense. Théorie et clinique, Col. fac psychologie, Nathan, 1997.
  • Jean Laplanche et Jean-Bertrand Pontalis, Vocabulaire de la psychanalyse, Paris, PUF, coll. « Bibliothèque de la psychanalyse », (1re éd. 1967) (ISBN 2 13 038621 0).
    • « Formation réactionnelle », dans Vocabulaire de la psychanalyse, , p. 169-171.  
    • « Formation de compromis », dans Vocabulaire de la psychanalyse, , p. 167-168.
    • « Formation substitutive », dans Vocabulaire de la psychanalyse, , p. 171-172.
    • « Formation de symptôme », dans Vocabulaire de la psychanalyse, , p. 168.
    • « Contre-investissement », dans Vocabulaire de la psychanalyse, , p. 101-102.
  • Dans : Alain de Mijolla (dir.), Dictionnaire international de la psychanalyse, Paris, Calmann-Lévy, (ISBN 2-7021-2530-1); rééditions : Hachette-Littérature, 2005 (ISBN 9782012791459):
    • Michèle Bertrand, « Formation réactionnelle », dans Dictionnaire international de la psychanalyse, , p. 653-654.
    • Roger Perron, « Formation de compromis », dans Dictionnaire international de la psychanalyse, , p. 649.
    • Paul Denis, « Contre-investissement », dans Dictionnaire international de la psychanalyse, , p. 385.

Articles connexes

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