Florence Conrad

infirmière américaine ayant aidé à la libération de la France lors de la Seconde Guerre Mondiale

Florence Conrad, née le 19 février 1886 à Chicago (États-Unis), épouse Thomson, épouse Rosenfeld, épouse Lanusse, décédée le 12 juillet 1966 à Rouziers-de-Touraine (37) est une américaine francophile connue essentiellement comme créatrice et commandante du Groupe Rochambeau formé d'ambulancières, engagé aux côtés de la 2e division blindée (2e DB) pendant la Seconde Guerre mondiale.

Florence Conrad
Biographie
Naissance

Chicago
Décès
(à 80 ans)
Rouziers-de-Touraine
Sépulture
Prénom social
Florence
Nationalité
Activité
Autres informations
Membre de
Groupe Rochambeau
Conflit
Deuxième guerre mondiale
Distinctions

Action en faveur des soldats français de 1917 à 1940 modifier

Américaine, née à Chicago, veuve deux fois et dotée d’une grande fortune, Florence Conrad participe au premier conflit mondial en France en tant qu’infirmière de la Croix Rouge.

En septembre 1939, à la déclaration de guerre, Florence Conrad crée, de sa propre initiative, un foyer du soldat dans la Meuse, près de la ligne Maginot[1].

Le succès de son foyer est tel que le général Huntziger lui demande d'en créer d'autres. Dans un livre publié en 1942[2], elle décrit les conditions de vie des soldats pendant la Drôle de guerre, qu'elle essaie d'améliorer par l'achat de couvertures et la distribution de denrées[2].

Après l'offensive allemande de mai 1940 , à l'aide de sa propre ambulance, Florence Conrad participe à l'évacuation des blessés de la zone des combats vers les hôpitaux. Faite prisonnière, elle parvient à s'échapper mais est reprise à la suite d'un accident. Libérée car américaine, Florence Conrad revient à Paris[2].

Comme elle parle couramment l'allemand, elle repart vers les Frontstalags pour permettre aux prisonniers d'informer leurs proches de leur sort. Elle repart aux États-Unis, à la fin de l'année 1940 où elle entreprend de lever des fonds auprès des administrations et de ses amis pour aider les prisonniers de guerre[3].

Création du groupe d'ambulancières Rochambeau modifier

À New York, après le débarquement anglo-américain en Afrique du Nord de novembre 1942, elle décide de lever à nouveau des fonds pour acheter dix-neuf ambulances neuves, des Dodge WC54 pour aider l'armée française alors réarmée par les Américains. Elle recrute douze femmes françaises vivant à New York, dont Suzanne Torrès, qui sera son lieutenant, afin de créer une unité sanitaire à qui elle donne le nom de Groupe Rochambeau, en hommage au comte de Rochambeau, héros français de la guerre d'indépendance des États-Unis. Dès le 11 octobre 1943, arrivée à Rabat, elle se démène pour trouver un logement pour ses conductrices ambulancières et pour intégrer cette unité au sein de la 2e division blindée (2e DB) du général Philippe Leclerc de Hauteclocque[4].

Le Groupe Rochambeau rejoint la Grande Bretagne par convoi sur le paquebot Capetown Castle entre le 20 mai et le 31 mai 1944 et les ambulancières débarquent en Normandie à Utah Beach dans la nuit du 4 au 5 août 1944, elles participent à la bataille de Normandie et à la Libération de Paris[3].

Dès les premiers déploiements des ambulances en Normandie, Florence Conrad, alors âgée de 59 ans, cède le commandement du groupe à Suzanne Torrès avec pour mission d'accompagner la 2e division blindée (2e DB) jusqu'à la victoire[5]. Florence Conrad reste à Paris et elle est détachée à l'hôpital militaire du Val-de-Grâce, chargée de l'hébergement à Paris des convalescents de la 2e D.B[3].

Elle est faite chevalier de la Légion d'honneur, sa décoration est remise par le général Leclerc[1]. C'est au cours de cette cérémonie qu'elle rencontre son troisième mari, le colonel Paul Lanusse (1895-1981) avec qui elle achète le château des Grandes-maisons à Rouziers-de-Touraine.

Distinctions modifier

  Chevalier de la Légion d'honneur

  Croix de guerre 1939-1945

  Presidential Unit Citation

Bibliographie modifier

  • Florence Conrad, Camarades de combat, Montréal (Québec), Valiquette, , 345 p.
  • Suzanne Massu, Quand j'étais Rochambelle, Paris, Grasset, 1969.
  • Suzanne Massu, Un commandant pas comme les autres, Paris, Fayard, 1971.
  • Édith Vézy, Gargamelle, Mon ambulance guerrière, 2e DB, Paris, l'Harmattan, 1994.
  • Zizon Bervialle, Au volant de Madeleine-Bastille, Paris, Caravane.
  • Marie-Gabrielle Copin-Barrier, Marguerite ou La vie d'une Rochambelle, Paris, l'Harmattan, 2001.
  • Ellen Hampton (trad. de l'anglais par Claude Urraca), Les Rochambelles, des femmes au front : Les ambulancières de la France combattante 1943-1945 [« Women of Valor: The Rochambelles on the WWII Front »], Tallandier, (ISBN 979-10-210-5107-2).
  • Pauline Brunet, Les Rochambelles, Ambulancières de la Division Leclerc 1943-1945, Memorabilia, 2021.

Notes et références modifier

  1. a et b Frères d'armes, « Florence Conrad » (consulté le )
  2. a b et c Florence Conrad, Camarades de Combat, Montréal (Québec), Valiquette, , 345 p.
  3. a b et c « Les Filles de la DB », sur marinettes-et-rochambelles.com (consulté le )
  4. Elodie Jauneau, « « Des femmes dans la 2e division blindée du général Leclerc. Le Groupe Rochambeau : un exemple de féminisation de l'Armée française » », Travail, genre et sociétés, vol. (n° 25),,‎ , p. 99-123 (lire en ligne)
  5. Suzanne Torrès, Quand j'étais Rochambelle, Paris, Grasset, 1969.