Ernst Cole

photographe sud-africain (1940–1990)

Ernest Cole (né à Eersterust le , mort à New York le ) est un photographe sud-africain. Il est l'un des premiers photographes noirs ayant documenté l’apartheid en Afrique du Sud[1].

Ernest Cole
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Biographie
Naissance
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Eersterust (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Décès
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New YorkVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Période d'activité

Biographie

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Jeunesse et formation

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Ernest Cole commence la photographie à huit ans[2].

Carrière

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Photographie de pancartes ségrégationnistes dans une station ferroviaire d'Afrique du Sud, prise par Ernst Cole.

Il trouve un travail comme photographe pour les journaux Drum magazine et Bantu World.

En , Cole réussit à déjouer les autorités sud-africaines en étant classé en tant que « coloured »[3]. Il peut partir pour New York en et y publie un livre avec l’aide de Magnum Photos contenant ses clichés témoignant de l’apartheid. Il est alors banni d’Afrique du Sud, et s'exile aux Etats-Unis.

Il est ensuite mandaté pour recréer son livre « House of Bondage » dans le Sud des États-Unis[4].

Il est mort en 1990 à New York[5].

Commentaire sur l’œuvre

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Le travail de photographie documentaire d’Ernest Cole se caractérise principalement par la place qu'y occupent les portraits et les compositions urbaines[4]. À l’instar d’autres photographes, la particularité du travail de Cole est son rapport au sujet. En effet, son travail se concentre sur son expérience personnelle d’homme noir durant l’apartheid et capture des scènes et récits auxquels il s’identifie[4].

Ce qui permet à Ernest Cole, au-delà de sa détermination, de transmettre son message au monde, est son classement en tant que « coloured ». Cela lui donne accès à des zones interdites aux personnes noires[6]. Cole développe plusieurs astuces pour photographier où cela est interdit, mais aussi pour prendre ses clichés sans être vu. Il lui arrive parfois, par exemple, de cacher son appareil dans son sandwich ou de déclencher à la hanche, c’est-à-dire sans viser, ce qui réduit le temps d’exposition de l’appareil à son environnement[2]. Bien évidemment, il n’utilise pas de flash[7].

Son projet principal, « Maison de la servitude » ou « House of Bondage » en anglais, est un projet qui le suit durant une décennie. Son but est d’exposer le quotidien et la persécution raciale systémique que subissent les Noirs durant l’apartheid. Il se concentre principalement sur des scènes de la vie courante. Cela se traduit par une opposition marquée entre des clichés joyeux et élégants ainsi que des scènes oppressantes de persécution[8]. Cette série transmet en apparence une attitude pessimiste de l’artiste. Cole sublime ses clichés accusateurs par une justesse et une rigueur technique de compositions classiques[7]. Il est animé toute sa vie par l’idée d’assembler ses images dans une édition, qui est, selon lui, le moyen le plus efficace de transmettre un message[4].

Filmographie

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Références

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  1. Film-documentaire.fr, « Ernest Cole, photographe », sur www.film-documentaire.fr (consulté le )
  2. a et b (en) M. Z. Adnan, « Ernest Cole’s Defiant View of Apartheid », sur newyorker.com, The New Yorker, (consulté le ).
  3. (en-GB) « Apartheid, civil rights and beyond: Ernest Cole’s secret archive – in pictures », the Guardian,‎ (ISSN 0261-3077, lire en ligne, consulté le )
  4. a b c et d (en) « Ernest Cole • Magnum Photos Magnum Photos », sur Magnum Photos (consulté le ).
  5. « Ernest Cole », sur Centre Pompidou (consulté le )
  6. (en) « Apartheid, civil rights and beyond: Ernest Cole’s secret archive », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  7. a et b « Ernest Cole », sur Squal-Photographie (consulté le ).
  8. https://www.all-about-photo.com/photographers/photographer/1237/ernest-cole
  9. Sandra Onana, « Cannes 2024 : Ernest Cole à la peau de Raoul Peck », sur Libération (consulté le )