Les dolmens d'Ithé sont deux dolmens situés à Aussurucq dans le département français des Pyrénées-Atlantiques.

Dolmens d'Ithé
Image illustrative de l’article Dolmens d'Ithé
Dolmen no 1
Présentation
Type dolmen ouest-pyrénéen
Période Néolithique moyen/récent et Âge du bronze
Faciès culturel Campaniforme
Visite accès libre
Caractéristiques
Matériaux calcaire
Décor non
Inhumations oui
Mobilier armatures de flèches, éléments de parure, céramiques, objets métalliques
Géographie
Coordonnées 43° 06′ 05″ nord, 0° 57′ 54″ ouest
Pays Drapeau de la France France
Région Nouvelle-Aquitaine
Département Pyrénées-Atlantiques
Commune Aussurucq
Géolocalisation sur la carte : Pyrénées-Atlantiques
(Voir situation sur carte : Pyrénées-Atlantiques)
Dolmens d'Ithé
Géolocalisation sur la carte : Aquitaine
(Voir situation sur carte : Aquitaine)
Dolmens d'Ithé
Géolocalisation sur la carte : France
(Voir situation sur carte : France)
Dolmens d'Ithé

Contexte général

modifier

Les deux dolmens sont situés à 750 m l'un de l'autre en bordure d'une ancienne piste pastorale[1]. Le dolmen no 2 est situé (43° 06′ 25″ N, 0° 57′ 59″ O) légèrement au nord du dolmen no 1 (43° 06′ 05″ N, 0° 57′ 54″ O). Ils appartiennent à un ensemble de plusieurs tumulus funéraires, édifiés au fond de la vallée du massif des Arbailles. Les architectures mégalithique des deux dolmens d'Ithé comportent de fortes similitudes, les réelles différences étant liées uniquement au substrat rocheux immédiat (sol plat pour Ithé no 1, beaucoup plus accidenté pour Ithé no 2), celles des autres tumulus demeurent inconnues car ils sont désormais trop ruinés. L'ensemble plaide pour une contemporanéité des constructions[1].

Dolmen d'Ithé no 1

modifier

C'est l'un des plus grands dolmens du Pays Basque français : il a conservé une partie de son tumulus circulaire d'une quinzaine de mètres de diamètre. Le tumulus est constitué d'une couche de sédiments argilo-limoneux sur près de 1 m de hauteur, surmontée d'une couche de blocs de calcaire et de marne de 0,20 m à 0,50 m d'épaisseur. Toutes les dalles du dolmen sont en calcaire urgonien d'origine locale. La table qui était encore en place au milieu du XXe siècle gît désormais au sol, brisée en quatre morceaux. La chambre sépulcrale est de forme rectangulaire à sub-trapézoïdale (2,70 m de long sur 1,35 m de large) pour une hauteur de 2,35 m. Elle est orientée selon un axe est-sud-est. Elle est délimitée par deux orthostates côté sud, un orthostate côté nord, une dalle de chevet très haute (2,70 m) et une murette en pierre sèche située près de l'entrée de la chambre. Les diaclases du sol marneux ont été utilisées pour caler la dalle de chevet et les supports latéraux et complétées par le creusement de rainures[1].

Dalle[1] Longueur Largeur/Épaisseur Hauteur
Orthostate nord 3,55 m 0,55 m 2,50 m
Orthostate sud n°1 1,80 m 0,35 m 1,20 m
Orthostate sud n°2 1,65 m 0,40 m 2,40 m
Chevet 2,70 m 1,35 m 2,70 m

Dolmen d'Ithé no 2

modifier

Le tumulus est de forme ovalaire. Il est constitué d'un amoncellement de petits blocs de 0,20 à 0,50 m de long. La chambre sépulcrale est de forme rectangulaire à sub-trapézoïdale avec un rétrécissement au niveau de l'entrée. Elle est orientée selon un axe est-sud-est. Elle est délimitée par une dalle de chevet, deux supports latéraux au nord et deux autres au sud. La table de couverture est fragmentée en plusieurs petits blocs de 0,15 à 0,30 m de long. Comme pour le dolmen no 1, les fractures naturelles du substrat sous-jacent ont été réutilisées pour caler les supports latéraux. Le sol de la chambre est recouvert d'un dallage constitué d'une dalle et de plaquettes en pierre jointives, le pavage est beaucoup plus irrégulier vers l'entrée[1].

Dalle[1] Longueur Largeur/Épaisseur Hauteur
Orthostate nord n°1 2,05 m 0,16 m 0,99 m
Orthostate nord n°2 2,45 m 1,27 m 0,40 m
Orthostate sud n°1 2,78 m 0,15 m 0,83 m
Orthostate sud n°2 0,79 m 0,12 m 0,98 m
Chevet 0,90 m 0,17 m 1,73 m

Mobilier archéologique

modifier

Des fouilles archéologiques ont été entreprises entre 1977 et 1987 par Dominique Ebrard sur les deux monuments. Chaque construction a été précédée par un dépôt rituel de pointes de flèches en silex. D'autres armatures de flèches tranchantes ont été découvertes sur le dallage ou entre les pierres du dallage (Ithé no 2). Des éléments de parure (pendeloques, boutons, perles) et des matières colorantes (hématite, bâtons d'ocre jaune) ont été recueillis dans les deux dolmens. Le mobilier céramique est constitué d'une céramique fine de couleur rouge (gobelets) très fragmentée (8428 tessons à Ithé no 1 et 2960 tessons à no 2) et très altérée et par des tessons de vases à fond plat. Un petit mobilier métallique (fragment de lame, alène) a également été recueilli. Les restes osseux humains sont extrêmement fragmentés, aucun n'a été retrouvé en connexion anatomique mais ils correspondent cependant à des inhumations primaires (présence des petits os des mains). Leur état résulte des piétinements consécutifs aux multiples opérations de vidange et aux réutilisations successives des chambres. Une partie des ossements retrouvés présentait des traces de combustion[1].

La première phase d'utilisation d'Ithé n°2 est datée entre 3790 et [2]. La construction des dolmens daterait d'une période comprise entre le Néolithique moyen et le début du Néolithique récent (armatures de flèches et éléments de parure datés du Campaniforme). Les édifices furent utilisés jusqu'au milieu de l'Âge du bronze (urnes funéraires, incinération)[1].

Notes et références

modifier
  1. a b c d e f g et h Ebrard 1993.
  2. Patrice Dumontier, « Le Néolithique dans les Pyrénées nord-occidentales : circulation et complémentarité entre le piémont et la moyenne montagne », dans La conquête de la montagne : des premières occupations humaines à l’anthropisation du milieu, Paris, Éditions du Comité des travaux historiques et scientifiques, (ISBN 9782735508846, lire en ligne)

Annexes

modifier

Sur les autres projets Wikimedia :

Bibliographie

modifier
  • Dominique Ebrard, « Architectures, stratigraphies et fonctionnements des dolmens I et II d'Ithé (Assurucq, Pyrénées-Atlantiques) », Bulletin de la Société d'Anthropologie du sud-ouest, vol. XXVIII « Mégalithes du sud-ouest - colloque 29 février 1992 »,‎ , p. 151-178
  • Alain Beyneix, Monuments mégalithiques en Aquitaine, Saint-Cyr-sur-Loire, Éditions Alan Sutton, , 96 p. (ISBN 978-2-84910-957-1).  

Articles connexes

modifier

Liens externes

modifier