Hemorrhois hippocrepis

espèce de serpents
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Couleuvre fer-à-cheval

Hemorrhois hippocrepis
Description de cette image, également commentée ci-après
Hemorrhois hippocrepis (jeune)
Classification ReptileDB
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Reptilia
Sous-classe Lepidosauria
Ordre Squamata
Sous-ordre Serpentes
Infra-ordre Alethinophidia
Famille Colubridae
Sous-famille Colubrinae
Genre Hemorrhois

Espèce

Hemorrhois hippocrepis
(Linnaeus, 1758)

Synonymes

  • Coluber hippocrepis Linnaeus, 1758
  • Coluber domesticus Linnaeus, 1767
  • Coluber diadema Bonelli, 1834
  • Coluber hippocrepis nigrescens Cattaneo, 1985

Statut de conservation UICN

( LC )
LC  : Préoccupation mineure

Hemorrhois hippocrepis ou Couleuvre fer-à-cheval est une espèce de serpents de la famille des Colubridae[1]. Cette couleuvre se rencontre autour de la mer Méditerranée occidentale.

Répartition modifier

Cette espèce se rencontre dans une grande partie de la péninsule Ibérique (Espagne, Portugal, Gibraltar) et en Afrique du Nord (Maroc, Algérie, Tunisie). Elle est aussi présente en Sardaigne, sur l'île de Pantelleria et depuis le début des années 2000 à Ibiza (Baléares), où elle est invasive[1],[2].

Liste des sous-espèces modifier

Selon The Reptile Database (14 février 2014)[3] :

  • Hemorrhois hippocrepis hippocrepis (Linnaeus, 1758)
  • Hemorrhois hippocrepis nigrescens (Cattaneo, 1985)

Description modifier

C'est une grande couleuvre vive et rapide. Adulte elle atteint entre 100 et 140 cm, avec un maximum de 185 cm. Les mâles sont un peu plus grands que les femelles en moyenne. Elle a de grands yeux. Ses pupilles très visibles sont rondes comme pour toutes les couleuvres d'Europe occidentale[2].

Elle est assez colorée, avec une couleur de fond jaune ou gris, souvent envahie de sombre. Les alentours de la gorge sont souvent orangés, et parfois tout le dessous du corps. Sur cette couleur de fond contrastent des grandes taches arrondies plus sombres, souvent noires, parfois rousses, bordurées de clair plus concentré que sur le fond. Ces taches sombres couvrent une grande partie de la surface du dos, puis fusionnent ensemble en arrivant à la queue pour former une raie médiane régulière. Des taches sombres moins grandes couvrent aussi les flancs en alternance avec celles du dos, et se rejoignent également au niveau de la queue pour former des raies latérales.

Hemorrhois hippocrepis étant originaire d'Afrique du Nord, où elle a trouvé son refuge glaciaire, la parure particulière de cette couleuvre et son comportement de défense sont probablement le fruit d'une mimétisme batésien avec Daboia mauritanica.

Comportement modifier

Elle n'est pas venimeuse et est totalement inoffensive pour l'homme. Elle est craintive et s'enfuit le plus souvent. Dérangée, elle aplatit sa tête qui devient triangulaire, ce qui la fait ressembler à une vipère, se replie en S et souffle. Elle se défend énergiquement en mordant si on l'importune.

Étymologie modifier

L'épithète spécifique hippocrepis vient du grec ιππος, « cheval », et κρηπις, « chaussure », donc « en fer à cheval » en référence à la forme du dessin qu'elle présente à l'arrière de la tête[4].

Statut IUCN modifier

Cette espèce de Colubridae est classée Préoccupation mineure (LC) sur la liste rouge des espèces menacées IUCN du fait de sa zone de répartition relativement grande. Selon IUCN : "Une tolérance de modification (dégradation) de son habitat est possible, une grande population est présumée et qu'il est peu probable que l'espèce soit en déclin rapidement, cette espèce est inscrite en préoccupation mineure"[5].

Captivité modifier

  • La Ménagerie du Jardin des plantes détient au moins 1 spécimen de Hemorrhois hippocrepis, maintenu dans un terrarium d'un peu plus d'1 mètre carré. (02/2015)

Espèce invasive modifier

Depuis 2003, dans l'île d'Ibiza, Hemorrhois hippocrepis est une espèce reconnue comme invasive. Son introduction est le résultat de l'importation d'oliviers du continent, dans les racines desquelles s'abritaient ces couleuvres. Les lézards endémiques de l'archipel des Baléares, notamment Podarcis pityusensis sur Ibiza, ont évolué en l’absence de prédateur de cette importance, et sont donc aujourd'hui menacés[6]. D'autres serpents introduits plus anciennement posent problèmes sur cet archipel, comme Macroprotodon mauritanicus et Zamenis scalaris, introduits dès l'époque romaine, qui ont déjà fait disparaitre certains lézards dans les îles principales, et Natrix maura qui a entrainé la quasi-disparition d’Alytes muletensis. Leurs effets s'ajoutent à ceux d'autres prédateurs étrangers à l'archipel comme les chats domestiques et les rats[7]. Hemorrhois hippocrepis a également été introduite à Pantelleria et en Sardaigne, où elle n'est pas considérée comme nuisible.

Galerie modifier

Publications originales modifier

  • Cattaneo, 1985 : Il Colubro Ferro di Cavallo dell’isola di Pantelleria: Coluber hippocrepis nigrescens subsp. nova (Reptilia Squamata Colubridae). Atti della Societa Italiana di Scienze Naturali e del Museo Civico di Storia Naturale di Milano, vol. 126, no 3-4, p. 165-184.
  • Linnaeus, 1758 : Systema naturae per regna tria naturae, secundum classes, ordines, genera, species, cum characteribus, differentiis, synonymis, locis, ed. 10 (texte intégral).

Liens externes modifier

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Notes et références modifier

  1. a et b Reptarium Reptile Database, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  2. a et b Philippe Geniez, Guide Delachaux des serpents d'Europe, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, éditions delachaux et niestlé, 2015, (ISBN 978-2-603-01955-9).
  3. Reptarium Reptile Database, consulté le 14 février 2014
  4. Jean Lescure et Bernard Le Garff, L'étymologie des noms d'amphibiens et de reptiles d'Europe, Paris, Belin, coll. « Éveil nature », , 207 p. (ISBN 978-2-701-14142-8, OCLC 165085146, BNF 40110787)
  5. Jose Antonio Mateo Miras, Marc Cheylan, M. Saïd Nouira, Ulrich Joger, Paulo Sá-Sousa, Valentin Pérez-Mellado, Iñigo Martínez-Solano, Roberto Sindaco, Antonio Romano, « The IUCN Red List of Threatened Species », sur IUCN Red List of Threatened Species, (consulté le ).
  6. Diario de Ibiza du 4 avril 2014 - Un experto advierte de que la serpiente de herradura ha colonizado ya media Ibiza
  7. J. Speybroeck, W. Beukema, B. Bok, J. van Voort, I. Velikov, Guide Delachaux des amphibiens et reptiles de France et d'Europe, éditions delachaux et niestlé, édition française de 2018 (édition originale de 2016), (ISBN 978-2-603-02534-5), pages 28 et 29.