Coronella girondica

espèce de serpents
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Coronella girondica, appelée en français Coronelle girondine ou Couleuvre bordelaise, est une espèce de serpents de la famille des Colubridae[1].

Coronella girondica
Description de l'image BennyTrapp_Coronella_girondica.jpg.
Classification ReptileDB
Règne Animalia
Embranchement Chordata
Classe Reptilia
Sous-classe Lepidosauria
Ordre Squamata
Sous-ordre Serpentes
Infra-ordre Alethinophidia
Famille Colubridae
Sous-famille Colubrinae
Genre Coronella

Espèce

Coronella girondica
(Daudin, 1803)

Synonymes

  • Coluber girondicus Daudin, 803
  • Coluber meridionalis Daudin, 1803
  • Coluber riccioli Metaxa, 1823
  • Coluber rubens Gachet, 829
  • Coronella laevis var. hispanica Boettger, 1869
  • Rhinechis amaliae Boettger, 1881

Statut de conservation UICN

( LC )
LC  : Préoccupation mineure

Description

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C'est un petit serpent assez fin et élancé, aux écailles lisses et brillantes, qui mesure en général entre 45 et 65 cm de longueur, jusqu'à 80 cm. Les plus grands spécimens, provenant de l’île d'Oléron, soit en limite nord de répartition, atteignent 95 cm[2]. Comme toutes les couleuvres en Europe de l'Ouest, ses yeux ont des pupilles rondes.

La coloration dorsale est variable. La couleur de fond peut être brunâtre plus ou moins foncé, gris souris, jaunâtre clair, ocre, rougeâtre ou rosâtre. S'y ajoute des motifs plus sombres, le plus souvent des petites barres irrégulières disposées en diagonale, parfois divisées en deux ou reliées par deux raies longitudinales. La couleur de ces motifs est également variable. Ils sont souvent bordurés irrégulièrement de noir. Presque chaque écaille est finement ponctuée de rouge ou noir[3]. Des tâches plus diffuses ornent les flancs.

En comparaison avec la coronelle lisse, elle est plus fine et svelte, sa tête est plus distincte et son museau est un peu plus long mais aussi plus arrondi. Sa face ventrale est bicolore, avec un fond jaune, orange ou rouge sur lequel contraste un damier noir, formant parfois deux lignes, alors que la coronelle lisse a une face ventrale uniforme. Comme la coronelle lisse elle possède une bande noire derrière l’œil allant jusqu'au cou, mais celle-ci ne continue pas de l'autre côté de l’œil vers le bout du museau contrairement à la coronelle lisse. Sous l’œil une petite ligne sombre, comme une larme, est aussi caractéristique de l'espèce, mais n'est pas toujours présente. Sur le dessus de la tête la marque sombre de la nuque est souvent un peu différenciée, dessinant une sorte de diadème[4],[2]. Le croissant reliant les deux yeux, courbé vers le museau, est plus souvent présent et plus marqué.

Répartition

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Aire de répartition de l'espèce Coronella girondica selon l'UICN (consulté le ).
 
Coronelle girondine (Hérault, France)
 
Tête de coronelle girondine (nord de l'Espagne)
 
Spécimen plus clair (nord de l'Espagne)

Cette espèce se rencontre dans le sud-ouest de l'Europe : dans le sud de la France, dans presque toute l'Espagne et le Portugal, et dans une partie de l'Italie au nord-ouest et au centre. On la trouve aussi en Afrique du Nord : au Maroc, en Algérie et en Tunisie[1].

Habitat

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Elle vit dans des milieux secs, surtout les forêts claires, les haies, les bords de chemins, les voies ferrées, les friches, et dans les habitats méditerranéens comme les garrigues, les maquis et les côtes rocheuses. On l'observe souvent autour des vieux tas de végétaux et dans les endroits pierreux (tas de pierres, murs de pierres sèches…). Elle peut cependant être présente au bord des zones humides.

Elle peut s'adapter au milieu urbain, pourvu que ses proies principales, les lézards et geckos, y soient bien présents. Il arrive même qu'elle vive sur les toitures des maisons, en trouvant des refuges idéaux entre les tuiles. Elle est très habile pour escalader les murs.

La coronelle girondine est plus thermophile que la coronelle lisse. Les deux espèces sont écologiquement concurrentes et tendent donc à s'exclure mutuellement. Là où les deux espèces sont présentes, la coronelle girondine est davantage une espèce de basse altitude, elle occupe les terrains plus secs, mieux exposés, plus méditerranéens, alors que la coronelle lisse occupe les terrains plus élevés, plus frais et humides. Le même phénomène se retrouve en Afrique du Nord avec les couleuvres à capuchon (Macroprotodon brevis, M. abubakeri, M. mauritanicus), mais cette fois dans le sens inverse : les couleuvres à capuchon occupent les milieux les plus chauds et arides de basse altitude alors que la coronelle girondine vit plus haut en montagne.

Elle peut atteindre 1 600 m dans les Pyrénées, 2 470 m dans les sierras du sud de l'Espagne et 2 900 m dans l'Atlas marocain[2].

 
Lentement mais surement, la coronelle girondine est capable de grimper des murs en s'aidant de modestes prises.

Elle chasse le soir et la nuit par temps chaud. Elle est particulièrement active pendant les nuits tièdes et pluvieuses de printemps.

Ses proies principales sont les lézards, mais elle chasse parfois de petits mammifères ou d'autres petits serpents.

La reproduction a lieu au printemps, à la sortie de l'hibernation. La femelle pond de 1 à 16 œufs oblongs, de 20-45 x 13-16 mm, généralement collés ensemble.

En cas de danger, la coronelle girondine tente de fuir. Sinon, elle s'aplatit et élargit la tête pour ressembler à une vipère. Elle occupe les mêmes milieux secs et chauds que la vipère aspic et peut de surcroît lui ressembler. Elle est cependant non venimeuse et totalement inoffensive. Elle reste calme et ne cherche même pas à mordre lorsqu'elle est manipulée.

C'est une espèce totalement protégée en France depuis 1976.

Sous-espèces

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Selon The Reptile Database (20 septembre 2011)[5] :

  • Coronella girondica girondica (Daudin, 1803)
  • Coronella girondica amaliae (Boettger, 1881)

La sous-espèce Coronella girondica amaliae n'est pas reconnue par de nombreux auteurs[6].

Étymologie

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Le nom de cette espèce, girondica, vient du latin girondica, « girondine, de la Gironde »[7].

Publications originales

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  • Daudin, 1803 : Histoire Naturelle, Générale et Particulière des Reptiles; ouvrage faisant suit à l'Histoire naturelle générale et particulière, composée par Leclerc de Buffon; et rédigee par C.S. Sonnini, membre de plusieurs sociétés savantes, vol. 6, F. Dufart, Paris, p. 1-439.
  • Boettger, 1881 : Diagnoses Reptilium novorum Maroccanorum. Zoologischer Anzeiger, vol. 4, p. 570-572 (texte intégral).

Liens externes

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Notes et références

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  1. a et b Reptarium Reptile Database, consulté lors d'une mise à jour du lien externe
  2. a b et c Philippe Geniez, Guide Delachaux des serpents d'Europe, d'Afrique du Nord et du Moyen-Orient, éditions delachaux et niestlé, 2015, (ISBN 978-2-603-01955-9).
  3. Jacques Fretey, Guide des reptiles de France, éditions Hatier, 1987, (ISBN 2-218-01522-6).
  4. (fr) Nicholas Arnold et Denys Ovenden, Le guide herpéto : 228 amphibiens et reptiles d'Europe, Delachaux & Niestlé, , 287 p. (ISBN 9782603016732)
  5. Reptarium Reptile Database, consulté le 20 septembre 2011
  6. Saint Girons, 1956 : Les serpents du Maroc. Variétés scientifiques, Société des Sciences Naturelles du Maroc, vol. 8, p. 1-29.
  7. Jean Lescure et Bernard Le Garff, L'étymologie des noms d'amphibiens et de reptiles d'Europe, Paris, Belin, coll. « Éveil nature », , 207 p. (ISBN 978-2-701-14142-8, OCLC 165085146, BNF 40110787)