Classes de transition

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Les classes de transition sont, en France, des classes ayant été établies en 1963 pour les élèves les plus en difficulté du cycle élémentaire.

Contexte modifier

Le décret Berthoin le fit passer l'âge de la scolarité obligatoire de 14 à 16 ans pour les élèves ayant fêté leur sixième anniversaire cette année-là, ce qui fit passer l'application effective de cette prolongation en 1966.

De plus, les décideurs avaient la volonté de réformer l'orientation et de la rendre moins dépendante du niveau social et de la géographie et décidèrent de créer des cycles d'orientation de deux ans à l'issue du CM2 puis, devant l'échec de ces cycles, établirent le collège d'enseignement secondaire.

Enfin, il fallait tenir compte des élèves en situation d'échec au niveau de l'instruction élémentaire.

Histoire modifier

Selon les circulaires du et , les classes de sixième de transition

« ... sont destinées à des élèves âgés de 11 à 12 ans, qui n’ont pas été admis dans le cycle d’observation et qui, pour des raisons diverses, souffrent d’un retard scolaire sans, pour autant, relever de l’enseignement des classes de perfectionnement. »

Fonctionnement modifier

La ventilation entre les filières du CES était effectuée d'abord sur la base d'un examen d'entrée en 6e[1] puis par une commission dirigée par l'inspecteur d'académie[2].

Selon les prévisions officielles du IVe plan quinquennal[3], sur un secteur scolaire, 40 % de CM2 devaient entrer en 6e I, la même proportion en 6e II et 20 % en 6e III; cette répartition était observée dans la réalité, avec quelques variations géographiques[Note 1],[2],[4].

L'admission en sixième de transition était réservée pour les élèves le plus en difficulté du cycle élémentaire, c'est-à-dire le CM2 et même quelquefois des classes inférieures pour multiredoublants pour lesquels le redoublement était déconseillé en raison de leur âge ou de leur niveau ; la sixième de transition se prolongeait en une cinquième de transition pour les élèves n'ayant pas pu être réorientés en filière moderne court (soit la voie II après 1969) ou en filière classique ou moderne long (soit la voie I après 1969).

Après la 5e de transition, l'élève pouvait être orienté vers :

  • la 4e pratique[Note 2], qui sera remplacée par la CPPN ;
  • une 5e de la voie I ou II
  • un CAP en trois ans préparé dans un CET s'il avait plus de 14 ans[Note 3] ;
  • L'apprentissage avec la loi Royer s'il avait plus de 14 ans.

Les enseignants de ces classes étaient des instituteurs titulaires, en théorie, du CAET[Note 4]. Formés à des méthodes de pédagogie actives, proches de celles défendues par Célestin Freinet[5] ; les horaires de ces classes étaient indicatifs, l'enseignant pouvant les moduler selon le niveau de ses élèves[6].

Classes pratiques modifier

Le but de ces classes était une préprofessionnalisation rapide des élèves, notamment à l'aide de travaux pratiques ; les débouchés principaux étaient l'apprentissage.

Les enseignants étaient des instituteurs théoriquement titulaires du CAEP[Note 5].

Critiques modifier

Ces classes étaient souvent critiquées pour leur recrutement parmi les classes sociales les plus défavorisées et pour être des ghettos et des voies de garage[2],[4].

Disparition modifier

En 1977, à la suite de la loi Haby mettant en place le collège unique, les classes de transition disparaissent, remplacées par les classes à programme allégé.

Voir aussi modifier

Liens internes modifier

Liens externes modifier

Articles modifier

  • Jean Vial, « La pédagogie des classes de transition », Revue française de pédagogie, vol. 1, no 1,‎ , p. 17-27 (lire en ligne, consulté le )
  • Célestin Freinet, « Classes de transition et classes terminales », L’Éducateur, 3e série, no 6 « Dossier pédagogique de l’Ecole Moderne »,‎ (lire en ligne)

Bibliographie modifier

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Dans un quartier lillois, autour de 40 % des élèves de C.M.2. entraient en 6e III[4]
  2. Cette classe débouchait sur celle de 3e pratique (qui, elle, sera remplacée par la Classe préparatoire à l'apprentissage.)
  3. L'entrée dans ces CAP était très compétitive : cf. Collectif, La Psychologie de l'enfant de A à Z, RETZ, coll. « Les encyclopédies du savoir moderne », , 546 p. (ISBN 978-2-7256-6036-3, lire en ligne), p. 354
  4. Certificat d'aptitude à l'enseignement en classe de transition
  5. Certificat d'aptitude à l'enseignement en classe pratique

Références modifier

  1. Journal de l'année, Larousse, , 377 p. (lire en ligne), p. 310
  2. a b et c Jean-Pierre Moulins, « Les trois sixièmes », L'Unité,‎ (lire en ligne [PDF], consulté le )
  3. Lise Demailly, Le collège : crise, mythes et métiers, Presses Univ. Septentrion, , 373 p. (ISBN 978-2-85939-383-0, lire en ligne), p. 42
  4. a b et c « Recalés pour la vie », Le Nouvel Observateur,‎ , p. 42 (lire en ligne [PDF], consulté le ) (La page 43 est disponible « ici » (consulté le ) en PDF)
  5. Célestin Freinet, « L'officialisation de nos techniques et de notre pédagogie », L’Éducateur, no 20,‎ (lire en ligne, consulté le )
  6. Arrêté du 2 mai 1972 décrivant les horaires pour les différentes filières du collège.