citron vert de la rivière Brown, Citrus wintersii
Description de cette image, également commentée ci-après
Herbier du Smithsonian Institution collecté en 1974
Classification
Règne Plantae
Classe Equisetopsida
Sous-classe Magnoliidae
Super-ordre Rosanae
Ordre Sapindales
Famille Rutaceae
Genre Citrus

Espèce

Citrus wintersii F.M. Bailey, Tanaka
( 1928 )

Citrus wintersii, le citron vert de la rivière Brown ou lime digitée de Brown River[1] est une espèce sauvage de microcitrus endémique de Papouasie-Nouvelle-Guinée décrite pour la première fois en 1976 par Harold F. Winters (USDA, Beltsville) comme microcitrus papou (Microcitrus papuana), d'où son nom de wintersii donné par D.J. Mabberley (1998) qui le reclasse en espèce nouvelle[2].

On le rencontre dans la région de Brown River, au nord de Port Moresby[3].

Taxonomie modifier

Dans sa monographie fondatrice sur les Citrus australiens (1998) David Mabberley note qu'il existe 2 espèces de microcitrus non australiennes et néoguinéennes:

  1. Citrus warburgiana, F.M. Bailey, Contrib. Fl. Brit. New Guinea (1902), ex P. Microcitrus warburgiana, F.M. Bailey, Tanaka (1928),
  2. Citrus wintersii Mabb., ex Microcitrus papuana H. Winters (1976).

Ce dernier est très proche de l'australien Citrus gracilis Mabb.[4] à quelques détails morphologiques près (fruit non cylindrique beaucoup plus gros[5]). La classification de Mabberley ne concorde pas avec les données phylogénétiques[6].

Il est aussi classé Microcitrus papuana H. F. Winters (1976), comme C. warburgiana la question de l'appartenance à Citrus ou Microcitrus est discutée[7].

Noms communs modifier

On rencontre en français citron vert de la rivière Brown[8] , en anglais Brown River finger lime, en italien Limetta papuana[9].

Hybrides modifier

Il est interfécond avec le kumquat (C. japonica) et Poncirus trifoliata (Winters 1976)[2], sa greffe est compatible avec Citrus[10]. La plante présente des dispositions favorables à l'hybridation avec d'autres genres (2014)[11], un hybride intergénique à fructification entre Citrus et Citropsis a été publié en 2013[12]. La plante présente de graves symptômes à de nombreuses maladies bactériennes[13].

Morphologie modifier

Arbuste de 1 à 2,5 m de haut, spontané de la zone de transition entre la savane d'eucalyptus et la forêt tropicale humide. Longues feuilles étroite lancéolée très variables 1,5 à 2,8 cm de long, 0,2 à 0,6 cm de large , vert moyen à soutenu. Fruit cylindrique un peu incurvé, apex abrupt, base conique, 5 à 8 cm de long, 1 à 1,3 cm au plus large, de vert à jaune à maturité, 3 à 5 cellules avec en moyenne 5 des graines (il est décrit comme ressemblant à celui de Citrus wakonai [12]).

 
Sensibilité aux bactéries pathogènes : E. glauca , F. hindsii , C. wintersii et M. ovatifoliolata développent des symptômes avec la plupart des souches et présentent les tailles de population bactérienne les plus élevées après inoculation[14].

Le fruit écrasé dégage une forte odeur de lime[15].

Utilité modifier

T. K. Lim (2012, il donne quelques photos) écrit «le fruit est mangeable mais très acide»[16].

La plante étant un hôte de Diaphorina citri asiaticus, vecteur de Candidatus Liberibacter (maladie du dragon jaune) son utilisation comme porte greffe n'a pas été promue[17]. Une publication européenne (2022) met en évidence la sensibilité de la plante aux bactéries pathogènes[17].

Écologie modifier

  • Il existe 10 à 11 espèces sauvages de Citrus en Océanie (6 en Australie, 4 en Papouasie-Nouvelle-Guinée, 1 en Nouvelle-Calédonie) «Beaucoup d'entre eux sont gravement menacés in situ et/ou limités à des fragments de forêt et donc vulnérables aux changements climatiques[ ] les semences de ces espèces n'ont pas été systématiquement collectées et ne sont pas actuellement représentées dans les collections ex situ nationales ou internationales»[18].
 

Notes et références modifier

  1. (en) T. K. Lim, Edible Medicinal And Non-Medicinal Plants: Volume 4, Fruits, Heidelberg, Springer, , 1023 pages (ISBN 978-94-007-4052-5), p. 739 et sq.
  2. a et b (en) D.J. Mabberley, « Australian Citreae with notes on other Aurantioideae (Rutaceae) », Telopea 7(4):,‎ , p. 333 à 344 (lire en ligne [PDF])
  3. « Citrus wakonai », sur www.homecitrusgrowers.co.uk (consulté le )
  4. « citrus gracilis », sur web.archive.org, (consulté le )
  5. (en) Atlas of Living Australia, « Species: Citrus gracilis (Humpty Doo Lime) », sur bie.ala.org.au (consulté le )
  6. (en) Véronique Zech-Matterne et Girolamo Fiorentino, AGRUMED: Archaeology and history of citrus fruit in the Mediterranean: Acclimatization, diversifications, uses, Publications du Centre Jean Bérard, (ISBN 978-2-918887-77-5, lire en ligne), p. 18
  7. (en) Rudolf Mansfeld, Mansfeld's Encyclopedia of Agricultural and Horticultural Crops: (Except Ornamentals), Springer Science & Business Media, (ISBN 978-3-540-41017-1, lire en ligne), p. 1019
  8. « Citrus wintersii (citron vert de la rivière Brown – anc. microcitrus papuana) – Bourse.E-Fruitiers.net » (consulté le )
  9. (it) « Citrus wintersii 'Limetta papuana' », sur www.milazzoflora.it (consulté le )
  10. (en) Iqrar A. Khan, Citrus Genetics, Breeding and Biotechnology, CABI, (ISBN 978-1-84593-193-3, lire en ligne), p. 64
  11. İlknur Polat, « Bazı Citrus ve akrabalarının genetik farklılık ve yakınlıklarının SSR moleküler belirteçlerle belirlenmesi », Akdeniz Üniversitesi Ziraat Fakültesi Dergisi, vol. 27, no 2,‎ , p. 0–0 (ISSN 1301-2215, lire en ligne, consulté le )
  12. a et b (en-US) Malcolm W. Smith, Debra L. Gultzow et Toni K. Newman, « First Fruiting Intergeneric Hybrids between Citrus and Citropsis », Journal of the American Society for Horticultural Science, vol. 138, no 1,‎ , p. 57–63 (ISSN 2327-9788 et 0003-1062, DOI 10.21273/JASHS.138.1.57, lire en ligne, consulté le )
  13. (en) Grazia Licciardello, Paola Caruso, Patrizia Bella et Claudine Boyer, « Pathotyping Citrus Ornamental Relatives with Xanthomonas citri pv. citri and X. citri pv. aurantifolii Refines Our Understanding of Their Susceptibility to These Pathogens », Microorganisms, vol. 10, no 5,‎ , p. 986 (ISSN 2076-2607, DOI 10.3390/microorganisms10050986, lire en ligne, consulté le )
  14. (en) Grazia Licciardello, Paola Caruso, Patrizia Bella et Claudine Boyer, « Pathotyping Citrus Ornamental Relatives with Xanthomonas citri pv. citri and X. citri pv. aurantifolii Refines Our Understanding of Their Susceptibility to These Pathogens », Microorganisms, vol. 10, no 5,‎ , p. 986 (ISSN 2076-2607, DOI 10.3390/microorganisms10050986, lire en ligne, consulté le )
  15. « Citrus wintersii, Microcitrus papuana », sur www.homecitrusgrowers.co.uk (consulté le )
  16. (en) T. K. Lim, Edible Medicinal And Non-Medicinal Plants: Volume 4, Fruits, Springer Science & Business Media, (ISBN 978-94-007-4053-2, lire en ligne), p. 740
  17. a et b (en) Patrícia A Felisberto, Eduardo A Girardi, Leandro Peña et Guilherme Felisberto, « Unsuitability of indigenous South American Rutaceae as potential hosts of Diaphorina citri », Pest Management Science, vol. 75, no 7,‎ , p. 1911–1920 (ISSN 1526-498X et 1526-4998, DOI 10.1002/ps.5304, lire en ligne, consulté le )
  18. « Wild citrus in Oceania: harnessing the diversity », sur www.actahort.org (consulté le )

Annexes modifier

Articles connexes modifier

Liens externes modifier

  • Sylvain (2014) sur le site de la découverte de C. wintersii. « J'ai eu l'occasion de montrer à la population locale des photos des fruits ronds censés être produits par cette espèce. Ils disent n'avoir jamais vu de fruits ronds dans la région. Ils affirment également n'avoir jamais vu le fruit jaune»[1].