Chronologie de la vie d'Honoré de Balzac en mars 1831

Cet article présente une chronologie de la vie d'Honoré de Balzac en mars 1831.

Mars modifier

Début mars

À Saint-Cyr, chez les Carraud, Balzac travaille à La Peau de chagrin.

1er mars

Corr.31-9 : Édouard Gautier d'Arc à Honoré.

À la suite de son voyage en Grèce, Gautier demande à Balzac d'intervenir à la Revue de Paris pour qu'il insère un article sur à ce séjour. (Un article sur ses Souvenirs de Grèce paraîtra dans La Revus des deux mondes d'avril 1831)

  • Dans une lettre à Mme Hanska en date de mars 1835, Honoré écrira de Gautier d'Arc : « Ceci est d'un de mes amis qui peut devenir quelque chose, et il a cela de curieux et qui le recommande à votre faveur heraldicomane, qu'il descend de Jeanne d'Arc, par Gautier, son frère. Il se nomme Édouard Gautier d'Arc, baron du Lys, et il a les armes de France soutenues par une femme dans son écu. N'est-ce pas une des plus belles choses actuelles? Eh bien, là où nous devrions en faire un pair de France, avec un beau majorât, on le fait tout bonnement consul à Valence. Il a de l'ambition ».
7 mars (lundi)

Corr.31-10 : De Saint-Cyr - Balzac écrit à Charles Gosselin : « Je me suis exilé à Saint-Cyr, où je travaille sans relâche et sans distraction à vous achever La Peau de chagrin. Je termine ce soir la première partie, celle qui me donne le plus de soucis ». Il espère aller le voir jeudi (10/03).

George Sand à Jules Boucoiran au sujet d'une passion dans le désert et de Sarrasine[1] : « La littérature est dans le même chaos que la politique. Il y a une préoccupation, une incertitude dont tout se ressent. On veut du neuf et pour en faire, on fait du hideux. Balzac est au pinacle pour avoir peint l'amour d'un soldat pour une tigresse et celui d'un artiste pour un castrato. Qu'est que tout cela, bon Dieu? Les monstres sont à la mode. Faisons des monstres ».

(Pl.X, p. 1223) Peut-être Balzac fit-il ensuite un séjour à Champrosay, chez sa sœur Laure, mais ce n'est pas certain.

9 mars (mercredi)

(A.B. 1962) Balzac assiste au premier concert de Paganini à l’Opéra qui est arrivé à Paris fin février..

Corr.31-11 : Honoré au caissier du journal Le Voleur. Il accuse réception d'une somme de 166 frs pour solde de compte pour les Lettres sur Paris.

10 mars

(1009) Le Voleur : XVIIe lettre sur Paris. (Numérotée par erreur XIXe).(C.H.H. XXII, 484-487) dédiée à M. V…, à Chartres. (Datée : Paris, 8 mars 1831).

13 mars

Corr.31-12 :Balzac à Samuel-Henry Berthou.

  • Le cachet postal du 14 figure au verso d'un feuillet du second manuscrit des Deux Amis ayant servi d'enveloppe.
  • Balzac fait part à son ami Samuel-Henry Berthou, directeur de la Gazette de Cambrai, de son désir de se présenter aux élections législatives prévues pour juillet. Il lui promet en échange de son aide, d'intervenir à La Revue de Paris, pour faire paraître son article intitulé Prestige. Il y aura bien un article de Gautier, Souvenirs de Grèce, qui paraîtra en avril 1831, mais dans La Revue des deux mondes.
  • « Je vous griffonne ceci entre deux épreuves des Contes drolatiques (titre du premier volume où sera Impéria) entre une épreuve des Scènes de vie militaires, deux de La Peau de chagrin, une de la Revue de Paris et d'autres du Voleur et de la Revue des deux mondes ».
Peu avant le 15 mars

(1009) La Revue des Deux Monde publie Le Petit souper, conte fantastique dans une livraison antidatée de décembre 1830. Première publication de Balzac dans cette revue. (1009) Reproduction corrigée des Deux Rêves (Sur Catherine de Médicis, IIIe partie), parue dans La Mode du 8 mai 1830, amputée de ses trois premiers paragraphes.[réf. souhaitée]

15 mars

(A.B. 1962) Le Voleur reproduit Le Petit souper, Conte philosophique, précédé de la note suivante : « Cet article (...) renferme une pensée politique, aussi hardie que profonde, et qui a besoin d'être méditée pour être bien comprise. L'auteur, M. de Balzac, paraît ne pas vouloir s'arrêter à la réputation littéraire que la Physiologie du mariage, ses compositions remarquables de la revue de Paris et les Lettres sur Paris publiés dans notre journal, lui ont assurée : son talent grandit en s'avançant vers un avenir politique qui, maintenant, s'est en quelque chose rapproché de lui ».

(1009) Le texte est à chaque fois précédé d'une brève note rédactionnelle (B.jour., 493 et Pl.X, 1412) attribuable à Balzac. Inséré sous le titre Les Deux rêves dans les Romans et contes philosophiques en septembre. (Pl.XI, 443-457)

Corr.31-13 : Traité avec Boulland et Canel.

Balzac vend la Monographie de la vertu, tirée à quinze cents exemplaires, à Félix Boulland et Canel, formant deux volumes de 25 feuilles, moyennant une collection du Moniteur complète jusqu'à ce jour, et 400 frs quand le manuscrit sera terminé. Balzac demande un an pour livrer son manuscrit.

Le manuscrit ne sera pas livré à la date indiqué, et Dieulouard à qui Canel avait cédé ses droits en mai 1831, n'eut pas plus de succès. Il reste une trace de cet ouvrage projeté, les deux épigraphes qui figuraient en tête de L'Élixir de longue vie publiée dans la Revue de Paris en octobre 1830.

17 mars

Corr.31-14 : Gabriel de Berny à Balzac.

Indigné des propos libéraux tenu devant lui par Balzac, M. de Berny lui écrit : « Soyons, Monsieur, modérés et restons chacun en notre maison : nous éviterons des rencontres qui n'auront rien d'agréable l'un pour l'autre ».

19 mars

Corr.31-15 : Honoré à Samuel-Henry Berthoud.

  • Le début de la lettre manque.
  • Honoré vient de lire Notre-Dame de Paris dont il écrit « ...un déluge de mauvais goût (...) une fable sans possibilité et par-dessus tout un ouvrage ennuyeux, vide, plein de prétention architecturale... »

(Corr.31-32 note 1) La Gazette de Cambrai annonce que Balzac a fait don des Scènes de la vie privée et de la Physiologie du mariage à la Société d'émulation et ébauche une campagne politique : « M. de Balzac n'est point seulement un écrivain célèbre, il est plus encore peut-être un publiciste profond. Il ne faut citer à l'appui de cette assertion que les Lettres de Paris publiées dans Le Voleur et dans lesquelles on remarque un jugement si sûr, une précision si lucide (...) En outre, M. de Balzac s'occupe d'une publication de politique qui doit contribuer puissamment à répandre, parmi les classes les plus pauvres, l'instruction et mieux encore : les idées saines ».

20 mars

(1009) Le Voleur : XVIIIe Lettre sur Paris (Numérotée par erreur XXe) (C.H.H. XXII, 487-491) dédiée à M. V..., à Bayeux. (Datée de: Paris, 18 mars 1831).

21 mars

(A.B. 1962) Nantes, Henry-François de Balzac, accompagné de sa mère, s'embarque sur Le Magellan commandé par le Capitaine de Beaufort, à destination de l'île Maurice.

23 mars

Corr.31-16 : Honoré à Charles-Michel Galisset. Voir lettre 30-17 et lettre 31-48 à Malher.

Au sujet du contentieux à propos de la collection des lois avec la société Malher et Cie. Galisset lui répondra le 08/05 (courrier non retrouvé).

24 mars

(1009) La Caricature : La Procession du Diable. Commentaire non signé d'une lithographie satirique de Gavarni.

27 mars

(1009) La Revue de Paris (t.XXIV ; 4e livraison) publie Le Doigt de Dieu (La Femme de trente ans, chap. IV ; 1re partie). Inséré dans le seconde édition des Scènes de la vie privée en mai 1832 (Pl. II; 1142-1148).

31 mars

(1009) Le Voleur : XIXe Lettre sur Paris (Numérotée par erreur XXIe). Dernière lettre de la série de 19 commencée le 30 septembre 1830.(C.H.H. XXII, 491-496). Dédiée à M. L..., à Cambrai.(Datée de : Paris, 29 mars 1831).

Mars (?)

Corr.31-17 : Honoré à François Buloz. À propos de L'Enfant maudit où il demande une épreuve sur papier blanc pour correction.

Mars – mai

En vue des élections générales qui auront lieu le 5 juillet suivant, songe à se présenter ; il envisage des candidatures à Cambrai, Fougères et Tours.

Le ministère Lafitte avait fixé le cens d'éligibilité à 500 frs d'impôts, or Balzac n'en payait que 31,55 frs, toutefois Laure de Surville affirmera : « Les propriétés que possédait ma mère, veuve, donnaient le cens à son fils »[2].

L.-J. Arrigon suppose que Balzac projetait alors un riche mariage, lui permettant d'atteindre le cens d'éligibilité.

Fin mars et début avril

(A.B.1962) Balzac séjourne à La Bouleaunière, il travaille à La Peau de chagrin. Du 31 mars au 13 avril, la composition de la fin de la première partie de La Peau de chagrin est en pages[1].

Notes et références modifier

  1. a et b Roger Pierrot, Honoré de Balzac, Fayard, 1994
  2. Roger Pierrot - Hervé Yon, Correspondance 1809-1835, Gallimard - Pléiade, 2006