Chronologie de la vie d'Honoré de Balzac en 1833

Cet article présente une chronologie de la vie d'Honoré de Balzac en 1833.

1833 modifier

Janvier - Avril

(A.B. 1964) En dépit de son travail, Balzac continue à fréquenter les salons. Il est reçu par le marquis et la marquise de Fitz-James, la marquise de La Bourdonnaye, la duchesse de Rauzan, le baron et la baronne de Rothschild.

Janvier

Le peintre Auguste Borget, ami de Zulma Carraud, s’installe dans un petit appartement situé au 1, rue Cassini, dans la même maison que Balzac. Il y reste quelques semaines avant de voyager.

(A.B. 1963) Première lettre de Balzac à L'Étrangère conservée.

13 janvier

La Revue de Paris (t.XLVI, 2e livraison) publie la deuxième partie des Marana sous le titre Histoire de Madame Diard et précédée d’une épigraphe empruntée à Louis Lambert : « il était vivante et sublime Élégie, toujours silencieux résigné; toujours souffrant, sans pouvoir dire : je souffre ».

La dédicace à la comtesse Merlin apparaît pour la première fois en 1846.

28 janvier

(A.B. 1963) Charles Gosselin qui vient d'apprendre que Balzac a fait tirer, en plus de l'édition de Louis Lambert, 125 exemplaires destinés à ses relations, lui écrit une lettre pleine de reproche : « 125 exemplaires lancés dans le monde, même à des amitiés en dehors de vos relations ordinaires, feront un tort considérable à la vente ». Pour apaiser son éditeur Balzac accepta de supporter la perte de cette opération.

Vers le 31 janvier

Gosselin met en vente l’édition in-18 de l’Histoire intellectuelle de Louis Lambert (volume signalé dans Le Bibliologue du 31 janvier et enregistré à la BF, no 731, du 9 février)

1er février

(A.B.1963) Mme Carraud analyse le caractère de Balzac : « Ne sais-je pas la mobilité, la succession rapide de vos sensations, et aussi combien vous êtes accessible au découragement ? (…) vous n'êtes point philosophe ». Puis elle ajoute cette promesse dont Balzac se souviendra toujours : « Si quelque maladie vous enlevait cette fécondité d'esprit vraiment merveilleuse, je serais toujours là, comme adoucissement à votre existence ».

13 février

(A.B. 1963) Zulma Carraud annonce à Balzac qu'il est attendu à Angoulême pour le 16 !

« Vous saurez que cette ville a enfanté une femme auteur, artiste, habillée souvent à la grecque, ne s'asseyant jamais dans les salons et étant toujours le centre d'un groupe plus ou moins nombreux. Cette dame a prié ses intimes, ses affidés, à une lecture que vous devez lui faire, samedi 16 de ce mois ».

Il s'agit de Mme Surin qui prenait ses désirs pour des réalités. Balzac n'alla à Angoulême qu'en avril 1833.

Février (?)

(A.B. 1963) Eugène Delacroix à qui Balzac a envoyé Louis Lambert, lui écrit : « J'ai été moi-même un(e) espèce de Lambert, moins la profondeur mais quand (sic) aux heures délicieuses que l'enfant passe au milieu de ses poétiques imaginations, cet isolement où il se met au milieu de sa classe le nez collé sur son livre et feignant de suivre l'explication, tandis que son âme voyage et construit des palais, j'ai connu tout cela comme vous, comme votre Lambert et j'oserais dire comme tous les enfants ».

20 février

(A.B. 1963) Le Bibliologue annonce comme étant sous presse le Médecin de campagne, par M. de Balzac, un volume in-8°. Cette promesse de fut pas tenue, l'ouvrage en un volume -in-8° ayant pris dans l'imagination créatrice de son auteur de plus vastes proportions.

Vers le 20 février

(A.B.1963) Balzac à Zulma Carraud : « Le Médecin de campagne me coûte dix fois plus de travail que ne m'en a couté Lambert : il n'y a pas de phrase, d'idée, qui n'ait été revue, corrigée, c'est effrayant ».

21 février

(A.B. 1963) On lit dans la Caricature : « L'une des œuvres où le talent remarquable de M. de Balzac se montre sous son plus véritable jour est sans contredit L'Histoire intellectuelle de Louis Lambert (...) Nous félicitons donc l'éditeur d'avoir cédé au désir manifesté par un grand nombre de personnes en publiant séparément extrait des Romans et Contes philosophiques. Cette édition à part a permis à M. de Balzac d'enrichir son œuvre d'une foule de belles pages ».

24 février

(A.B. 1963) Amédée Pichot vient de faire composer le début de Ferragus. Il réclame avec insistance la suite et préfère différer la publication de la première partie plutôt que de risquer une interruption.

1er mars

(A.B. 1963) Mme Carraud met Balzac en garde contre les Girardin : « Lui est un spéculateur, et cette sorte de gens sacrifierait son enfant. Elle, est sèche ».

2 (ou 23) mars

(A.B. 1963) La B.F. enregistre la publication de : Romans et Contes philosophiques par M. de Balzac. Quatrième édition revue et corrigée. 4 vol., in-8°, Imp. de Barbier. - À Paris, chez Ch. Gosselin. Tirée selon la Note de l'éditeur des Études philosophiques, à 400 exemplaires.

Cette édition est en réalité la 3e, mais l'édition de 1931 (la 2e de la Peau de chagrin) avait eu son tirage divisé en 2e et 3e édition. On y retrouvait l'Introduction de Philarète Chasles. La Peau de Chagrin occupe les deux premiers tomes ; les deux autres reproduisent les douze contes de l'édition précédente, mais dans un ordre quelque peu différent.

11 mars

(A.B. 1963) Balzac signe avec Charles Gosselin un nouveau traité concernant les Contes drolatiques, le Privilège et la succession du marquis de Carabas. Il promet le Privilège pour le 15/05/1833 et le Marquis pour le 15 /05/1834. Ces deux œuvres ne verront pas le jour.

10, 17 et 31 mars

La Revue de Paris (t.XLVIII, 2e, 3e et 5e livraison) publie la préface de l’Histoire des Treize et les chapitres I à III de Ferragus, chef des Dévorants.

13 ou 15 mars

(A.B. 1963) Grande soirée littéraire chez la marquise Arthur de la Bourdonnaye, 1, rue Boudreau. La femme du député de Pontivy, surnommée la Sapho de la rue Boudreau, reçoit aristocrate légitimistes, serviteurs du nouveaux régime, écrivains et artistes. Le comte Rodolphe Apponyi, conseiller de l'ambassade d'Autriche, décrit cette soirée dans son Journal : « ...Toutes les dames entouraient M. de Balzac pour le prier de raconter une petite histoire. Il avait beau dire qu'il n'en avait point l'habitude, qu'il n'était point préparé, que toutes ces dames, tous ces hommes lettrés et spirituels lui en imposaient, tout cela fut inutile; on lui fit prendre place à la cheminée, Jules Janin se plaça vis-à-vis du narrateur et fit, pendant que l'autre contait, le feuilleton, en critique de l'histoire, de la manière la plus spirituelle, la plus impitoyable pour notre pauvre Balzac, qui se fâcha tout rouge. Dans son histoire, il y avait deux amants échoués sur une île déserte, ils sont près de mourir de faim; l'amour seul les soutient et leur fait découvrir un couvent. Dans ce couvent, ils trouvent de quoi manger à satiété. Ceci fut une véritable bonne fortune pour Jules Janin qui railla spirituellement ce bon dîner servi dans une île déserte, ces moines bien nourris sur un roc escarpé sans arbres, sans végétation quelconque, et tout cela placé là pour recevoir les amants de M. de Balzac qui, sans se secours, auraient dû impitoyablement mourir de faim ».

19-25 mars

(A.B. 1963) Tractation difficile entre Balzac et Amédée Pichot. Il s'agit de renouveler le contrat qui lie le romancier à la Revue de Paris, contrat expirant en avril. L'accord ne se fit pas, Balzac se montrant trop exigeant pour le prix de ses articles. Il abandonna la Revue de Paris après la publication de Ferragus.

2 ou 23 mars

La BF enregistre la publication de Romans et contes philosophiques, « quatrième édition revue et corrigée » (en réalité la deuxième, en 4 vol. in-8°). La couverture est datée : « février 1833 ».

27 mars

(A.B. 1963) Par un traité signé avec Victor Bahain, directeur de l'Europe littéraire, Balzac donne à ce journal l'exclusivité de ses articles qui lui seront payés 125 frs la colonne par dérogation à la clause d'exclusivité, Balzac conserve le droit de donner vingt pages par mois à la Revue de Paris. Pour des raisons mal connues, ce traité ne fut pas appliqué.

Peu après le 10 avril

(A.B. 1963) La Revue de Paris (livraisons supplémentaires publie le chapitre IV et la conclusion de Ferragus. La date février 1833 apparaît en 1840, la dédicace à Hector Berlioz en 1843.

(A.B. 1963) Brouillé avec Pichot qui avait refusé d'accepter les conditions d'un nouveau contrat, Balzac cesse de collaborer à la Revue de Paris et ne lui donne pas la suite de l'Histoire des treize. Il fera sa rentrée en juin 1834 après l'abandon par Pichot de la direction de la Revue.

Vers le 15 avril

L’Écho de la Jeune France (t.1, 1re liv.) publie le début de Ne touchez pas à la hache (La Duchesse de Langeais), deuxième Histoire des Treize.

Mi-avril –mai

Balzac, durant plus d’un mois, est l’hôte de Mme Carraud à la Poudrerie d’Angoulême.

19 avril

(A.B. 1963) Le Dr Ménière chargé par le gouvernement de veiller sur la santé de la duchesse de Berry interné au fort de Blaye écrit à Balzac qu'après avoir lu Louis Lambert et commencé Ferragus, la duchesse était si pressée de connaître « la fin de l'histoire de cette pauvre Mme Jules » qu'il était sur le point d'envoyer un exprès à Paris ; mais heureusement la dernière livraison de la Revue est arrivée.

Vers le 26 avril

Très flatté de la lettre du Dr Ménière, reçue à Angoulême, Balzac lui répond longuement, le Dr lui répond le 28.

30 avril

(A.B. 1964) A.D. de Montzaigle, qui était rentré au service en 1831 du général Jean-Girard Lacuée, comte de Cessac, devenu pair de France sous Louis-Philippe et membre de l'Académie française, obtient la croix de la Légion d'honneur.

Début mai

(A.B. 1963) L’Écho de la Jeune France (t.1, 2e liv.) publie le chapitre II de Ne touchez pas à la hache, intitulé : L’Amour dans la paroisse de Saint-Thomas-d’Aquin.

À la fin on lisait : la suite au prochain numéro. Cette suite ne parut jamais dans ce périodique, car, explique Balzac à Mme Hanska, Jules Forfelier, directeur de l'Écho, a « eu l'impertinence d'imprimer mes notes, sans attendre les travaux auxquels je me livre toujours sous presse ». La fin du roman parut au début de 1834 dans les Scènes de la vie parisienne.

21 mai

(A.B. 1963) Balzac est de retour à Paris. Le duc de Fitz-James donne à Balzac des nouvelles de Mme de Castries : « Je l'ai laissé à Rome assez triste et mécontente de sa jambe sur laquelle elle peut à peine se soutenir (...) Elle attendait les dernières revues de Paris et sans doute si vous avez bien voulu penser à elle, elle aura dévoré les dévorants comme je l'ai fait moi-même à mon retour. Si vous saviez avec quelle satisfaction on lit du Balzac à 400 lieues de Paris : Mais M. de Metternich ne le permet pas toujours ».

28 mai

(A.B. 1963) Le dessinateur Auguste Régnier, à qui Balzac avait écrit dès son retour de Paris, se rend rue Cassini et dessine la maison pour sa série d'habitations des personnages célèbres.

(A.B. 1963) Balzac fait une visite à Mme Récamier qu'il trouve souffrante « mais prodigieusement spirituelle et bonne ».

(A.B. 1963) Le soir, il se rend chez Mme de Girardin « presque guérie de sa petite vérole ». Il y rencontre des ennuyeux parmi lesquels Paul Lacroix (son frère Jules Lacroix, épousera le 06/11/1851, la sœur de Mme Hanska, Caroline Rzewuska).

8 juin (?)

(A.B. 1963) A un dîner chez Mme Veuve Charles Béchet, Léon Gozlan rencontre Balzac pour la première fois. Celui-ci parle longuement de la duchesse de Berry qui, le matin même, accompagnée du général Bugeaud s'est embarquée pour Palerme. Balzac très hostile au geôlier de la duchesse, prédit que si Bugeaud met le pied en Sicile, « il ne sera pas de retour en France de sitôt ».

13 juin

(A.B. 1963) Bagatelle publie Le Prosne du joyeux curé de Meudon, huitième conte drolatique du deuxième dixain.

19 juin

(A.B. 1963) L’Europe littéraire publie La Veillée, histoire de Napoléon contée dans une grange par un vieux soldat (extrait du Médecin de campagne, reproduit dans un supplément extraordinaire du Bon sens daté du 26 juillet. Ce morceau remporta un grand succès, il fut immédiatement contrefait sous forme de brochures populaires.

21 juin

(A.B. 1963) L’imprimerie A. Barbier, 17, rue des Marais-Saint-Germain, déclare avoir l’intention d’imprimer une édition en deux volumes in-8° d’un ouvrage intitulé Le Médecin de campagne. (La veille, Balzac menacé d'une action judiciaire par Mame, avait décidé de faire imprimer le deuxième volume à ses frais et non plus à ceux de son éditeur). Déclaration annulant celle faite le 23 janvier précédent qui prévoyait un seul volume.

Début juillet (avant le 9 juillet)

(A.B. 1963) Louis Mame assigne Balzac devant le tribunal civil de première instance de la Seine pour la non livraison du manuscrit promis. Dans sa requête il expose que contrairement aux engagements de Balzac il n'a reçu aucun des manuscrits promis le 5 juin 1832, qu'en ce qui concerne le Médecin de campagne, proposé par Balzac le 30 septembre 1832, l'impression du premier volume a été commencée en décembre, mais qu'il n'a pas encore reçu le deuxième, ce qui laisse l'ouvrage incomplet. Il réclame en tout 11 000 fr de dommages et intérêt s'il n'a pas satisfaction dans trois jours.

9 juillet

(A.B. 1963) Le Figaro publie un article non signé, intitulé : M. de Balzac, ses contes et sa généalogie : « Une couronne de comte, des portraits d'aïeux, le testament d'un trisaïeul, une bague d'argent avec un chaton de faïence, un vase de Chine fêlé, un couvre-pied de soie pisseuse, c'est le mobilier rigoureux, la première mise de fond, le premier capital de l'homme de lettres. M. de Balzac, un des premiers, s'est procuré ces douceurs de la descendance, ces souvenirs de famille. Il s'est donné un peu de mal, mais il a trouvé l'intérêt de sa peine. Un tour sur le quai de la Ferraille, et il a eu son affaire : rentré chez lui, il s'est révélé à lui-même qu'il descendait d'Henriette de Balzac, marquise d'Entragues ». (Six jours plus tard le même journal revenait à la charge en des termes plus injurieux).

20 juillet

La BF enregistre la publication du deuxième dixain des Cent Contes drolatiques colligez ès abbaies de Touraine, et mis en lumière par le sieur de Balzac pour l'esbattement des Pantagruelistes et non aultres. In-8° de 27 feuilles. Impr. d'Everat, chez Ch. Gosselin.

29 juillet

(A.B. 1963) Balzac vend à Abel Ledoux le droit d'imprimer la première édition du troisième dixain des Contes drolatiques pour 1 750 fr ; il promet le manuscrit pour la fin août.

Harcelé par son procès, Balzac ne remit pas le manuscrit à la date donnée. Ledoux renonça à publier ce dixain qui ne verra le jour qu'en 1837 chez Werdet.

Fin juillet

(A.B. 1963) « La vie de Napoléon racontée dans une grange par un soldat à des paysans a été l'objet d'une spéculation. Voici vint mille exemplaires qui s'en sont vendus à mon détriment par des gens qui ne m'ont ni nommé, ni indiqué mon livre ».

2 août

(A.B. 1963) Un arrêt ayant été rendu le 1er août en faveur de Mame (Gazette des tribunaux du 2 août), Balzac se rend à son ancienne imprimerie et brouille la composition du Médecin de campagne.

5 août

(A.B. 1963) P.V. dressé par le commissaire de police : « Le Sr de Balzac était venu vendredi dernier, à six heures du matin, se faire ouvrir la porte de l'imprimerie et celle (du...) cabinet particulier (du prote) il s'était emparé dans ce dernier, de toutes les épreuves de la composition du 2e volume de l'ouvrage intitulé le Médecin de campagne, avait fait transposer plusieurs lignes de presque toutes les pages de cet ouvrage, en avait mettre plusieurs en tête, briser çà et là ».

13 août

(A.B. 1963) Balzac et Mame choisissent deux arbitres pour régler leur différend : Philippe Dupin et Boinvilliers.

15, 18, 25 août et 5 septembre

L’Europe littéraire (nouvelle série, précédée d’un Avertissement rédigée par Balzac) publie la Théorie de la démarche.

(A.B. 1963) Ce petit traité, fort ennuyeux d'après son auteur, devait paraître primitivement dans la Revue de Paris. Balzac le considérait comme une partie de la Pathologie de la vie sociale qu'il ne réunit jamais en volume.

19 août

(A.B. 1963) Dans une lettre à Mme Hanska, Balzac mentionne pour la première fois Eugénie Grandet, une Scène de la vie de province « dans le genre des célibataires » destinée à L'Europe littéraire.

22 août

Sous la signature « De Balzac », La Quotidienne publie « Biographie universelle, Partie mythologique », compte-rendu des tomes LIII et LIV (1832), rédigés par Valentin Parisot, de la Biographie universelle publiée chez Louis Gabriel Michaud.

Vers le 25 août

(A.B. 1963) A la duchesse d'Abrantès : « Vous me rendez un triste service en parlant de mon œuvre à cet ignoble bourreau qui porte le nom de M(ame) qui a du sang et des faillites dans la figure, et qui peux ajouter aux larmes de ceux qu'il a ruiné les chagrins d'un homme pauvre et travailleur. Il ne pouvait pas ruiner, j'avais rien; il a tenté de me salir, il m'a tourmenté. Si je ne vas pas chez vous, c'est pour ne pas rencontrer ce gibet de bagne. La marque est abolie pour les forçats, mais la plume marquera pour toujours d'un sceaux d'infamie ce scorpion humain ».

27 août

(A.B. 1963) Sentence arbitrale rendue contre Balzac dans son procès avec Mame.

Le texte exact de l'arbitrage n'est pas connu. Balzac le commente ainsi dans une lettre à Zulma Carraud : « Les deux avocats les plus distingués du barreau ont jugé que j'avais mis de la mauvaise volonté en employant huit mois à faire le médecin de campagne. Ils m'ont donné quatre mois pour faire les trois cardinaux. Et ils sont gens d'intelligence ! (…) Faute d'exécuter la sentence, je devrais 3 800 fr d'indemnité et je serais libéré ».

Septembre

Relation avec Marie Louise Françoise Daminois (épouse Du Fresnay) - Naissance de Marie Caroline en juin 1834.

3 septembre

Mise en vente du Médecin de campagne, d'après une annonce des Débats.

7 septembre

(A.B. 1963) La B.F., no 4802, enregistre la publication du médecin de campagne.

L'impression avait été achevée chez Lachevardière après la destruction opérée par Balzac le 2 août, à l'imprimerie Barbier. Le nom de Balzac ne figure pas sur la page de titre qu'à la suite de l'épigraphe : « Aux cœurs blessés l'ombre et le silence ».

8 septembre

L’Europe littéraire publie Persévérance d’amour (premier conte du troisième dixain des Contes drolatiques).

17 septembre

Reprenant d’anciens projets de diffusion du livre, Balzac signe avec Victor Bohain et l’imprimeur Adolphe Éverat l’acte constitutif d’une Société d’abonnement général.

18 septembre

(A.B. 1963) Programme du voyage en Suisse exposé à Mme Hanska : « Je ne puis partir que le 22, mais la malle,… me mettra en quarante heures à Besançon. Le 25 au matin je serai à Neuchâtel ».

19 septembre

L’Europe littéraire publie le premier chapitre d’Eugénie Grandet. La suite étant annoncée pour « le prochain numéro ». Seul ce chapitre a été publié dans l'Europe littéraire, Balzac n'ayant pas obtenu les conditions désirées pour renouveler son contrat.

20 septembre

(A.B. 1963) Avant son départ pour la Suisse, Balzac rend visite à la duchesse d'Abrantès.

22 septembre

6 heures du soir : Balzac part pour Besançon.

24 septembre

(A.B. 1963) Balzac arrive à Besançon dans la matinée, il est accueilli par Charles de Bernard et rend quelques visites ; le soir même il repart pour Neuchâtel, où il arrive dans la matinée du lendemain.

(A.B. 1963) Charles Weiss, bibliothécaire de la ville, ami de Nodier, n'était pas chez lui quand Balzac vint pour le saluer. Deux jours plus tard Weiss note dans son journal : « M. de Balzac s'est présenté à la bibliothèque et dans ma chambre. Je regrette beaucoup de ne pas m'y être trouvé. J'aurai eu du plaisir à lui entendre exposer la théorie de la littérature industrielle ».

25 septembre

(A.B. 1963) Première rencontre de Balzac avec Mme Hanska à Neuchâtel.

Le ménage Hanski, Anna, leur fille et la gouvernante suisse Henriette Borel séjournaient depuis juillet à la maison André située faubourg du Crêt. Il est probable qu'une première rencontre inopinée de Balzac avec l'Étrangère eut lieu à la sortie de l'hôtel du Faucon, précédant de peu un rendez-vous à la Promenade du faubourg, sur la colline du Crêt. Ensemble ils firent des excursions à l'île Saint-Pierre et au Val de travers. Balzac retrouva à Neuchâtel Auguste Bourget qu'il présenta à Mme Hanska.

26 septembre

Les Causeries du monde, recueil dirigé par Sophie Gay, publient Fragment d’un roman publié sous l’Empire par un auteur inconnu (texte inséré en 1843 dans La Muse du département).

29 septembre

(A.B. 1963) De Neuchâtel Balzac écrit à Charles de Bernard pour lui annoncer qu'il repassera par Besançon le mercredi 2 octobre.

1er octobre

Balzac part de Neuchâtel.

2 octobre

À Besançon, Balzac retrouve Charles de Bernard qui l’invité à déjeuner dans un restaurant réputé. Il rencontre Charles Weiss, bibliothécaire de la ville qui le décrit longuement dans son Journal en date du 2 octobre : « Enfin, j'ai eu le plaisir de voir M. de Balzac. Il est arrivé hier de Suisse, et j'ai déjeuner avec lui chez Mignon. C'est M. de Bernard qui m'avait invité, et moi Pérennès, par suite du dicton qu'un ami a toujours le droit d'en amener un autre. M. de Balzac est un homme de trente quatre ans, taille moyenne; il a de l'embonpoint, la face large et blanche, presque carrée, des cheveux noirs, et dans toute sa personne quelque chose de coquet, mais de bon goût; il parle bien, sans prétention et sans suite ».

3 octobre

À 5 heures du soir, faute de place dans la malle-poste, Balzac voyage inconfortablement su l’impériale d’une diligence.

Weiss note : « En politique, M. de Balzac se dit légitimiste et parle comme un libéral. J'en conclus qu'il ne sait pas trop lui-même ce qu'il pense. Il a foi dans l'avenir, il est content d'être au monde à une époque aussi fertile en événements. Il redoute l'ambition de la Russie et dit naïvement que l'empereur Nicolas peut remettre Henri V sur le trône ».

4 octobre

Arrivée à Paris, dans la soirée de Balzac.

11 octobre

(A.B. 1963) A Mme Hanska : « Une maison de librairie assez respectable m'achète 27 000 fr l'édition des Études de mœurs du XIXe siècle, 12 volumes in-8°, composé de la 3e édition des Scènes de la vie privée, la 1re des Scènes de la vie de province, et la 1re des Scènes de la vie parisienne... Voilà de quoi faire rugir tous les fainéants, les aboyeurs, les gens de lettres ».

12 octobre

Dans une longue lettre à sa sœur Laure, Balzac raconte sa rencontre de Neuchâtel avec « l’illustre étrangère », le contrat en vue pour ses œuvres et aussi ses espoirs de paternité avec une « délicieuse bourgeoise » - Maria Du Fresnay (1809-1892).

13 octobre

À Mme Hanska : « Mes Études de mœurs au XIXe siècle sont achetées 27 000 fr ».

Le traité dont le texte n'a pas été retrouvé est signé avec Mme veuve Béchet ce même jour. La Quotidienne du 31/10 précise le prix d'achat : 30 000 fr.

19 octobre

(1007) Enregistrement à la BF d’ Une blonde sous le nom d’Horace Raisson (un vol. in-8°, Jules Bréauté, 1833). Début de la rédaction possible en 1828.

13 ou 20 octobre

Balzac vend pour 30 000 F à Mme veuve Charles Béchet les droits de publication des Études de mœurs au XIXe siècle (le texte complet de ce traité n’a pas été retrouvé).

24 octobre

(A.B. 1963) On lit dans l'Europe littéraire : « La maison Veuve Charles-Béchet vient d'acheter un tirage des trois premières parties d'un ouvrage qui a pour titre Études de mœurs par M. de Balzac. la publication de cette œuvre est destinée, par le nombre et la variété de ces tableaux à produire une vive sensation dans le monde littéraire ».

(A.B. 1963) Balzac rend visite à la duchesse d'Abrantès pour qu'elle l'aide à trouver un arrangement avec Mame.

25 ou 26 octobre

(A.B. 1963) La duchesse d'Abrantès voit Mame.

27 octobre

(A.B. 1963) Mame s'est montré intraitable, la duchesse fait part à Balzac de l'échec de son ambassade.

29 octobre

(A.B. 1963) A Mme Hanska : « J'ai été voir Delphine (de Girardin), ce matin. j'ai à l'implorer pour placer un pauvre homme (Louis de Balay), qui m'est recommandé par la dame d'Angoulême, et qui m'a donné de la terreur par sa silencieuse missive (...) A propos, mon amour, L'Europe littéraire est en déconfiture; il y a rendez-vous demain de tous les actionnaires pour aviser aux moyens. J'airai à sept heures du soir, et comme c'est à deux pas de chez Delphine, je dîne avec elle, et j'irai achever ma soirée chez Gérard ».

(A.B. 1963) Le soir, il dîne chez Mme d'Abrantès qui lui donne des détails sur l'échec des négociations avec Mame. En sortant de chez elle, il rencontre Rossini sur les boulevard. Ils vont ensemble à l'Opéra, dans la loge du compositeur, et entendant la Grisi dans la Gazza ladra.

30 octobre

(A.B. 1963) Balzac dîne chez Delphine Gay, puis « après avoir assisté à l'agonie de l'Europe littéraire », il se rend chez le baron Gérard. Il y rencontre la Grisi, qu'il a applaudi la veille à l'Opéra, et la complimente. L'admirable Vigano refuse de chanter, mais « j'arrive, je lui demande un air, elle se met au piano, chante et nous ravit. Thiers demande qui je suis ; on me nomme ; il sit : C'est tout simple maintenant. Et l'assemblée d'artiste de s'émerveiller ».

Novembre

(A.B. 1963) Pour compléter le tome 2, sous presse, des Scènes de la vie de province, Balzac écrit rapidement l'Illustre Gaudissart. Daté de Paris, novembre 1833. La dédicace à la duchesse de Castries n'apparaîtra qu'en 1843.

Durant tous le mois, il travaille à Eugénie Grandet, sont seulement le début avait été rédigé en septembre.

2 novembre

(A.B. 1963) A Mme Hanska : « Aujourd'hui inventé péniblement le Cabinet des Antiques (...) Je vais m'habiller pour aller chez ma libraire (Mme Béchet), où je dois avoir pour compagnon Béranger ».

11 novembre

(A.B. 1963) Mme Carraud met en garde Balzac contre Victor Bohain dont elle a entendu parler par des officiers

12 novembre

(A.B. 1963) A Mme Hanska : « Mon docteur que j'ai vu ce matin (...) m'a menacé de l'inflammation du tégument de mes nerfs cérébraux ».

« De minuit à midi, je compose, c'est-à-dire que je suis douze heures sur mon fauteuil à écrire, à improviser, dans toute la force du terme. Puis de midi à quatre heures, je corrige mes épreuves. À cinq heure je dîne, à cinq heures et demie, je suis au lit, à minuit réveillé ».

17 novembre

En visitant l’atelier du sculpteur Théophile Bra, cousin de Marceline Desbordes-Valmore, avec laquelle il s’est lié d’amitié, Balzac conçoit le sujet de Séraphita.

(A.B. 1963) Balzac note dans son Album : « Le sujet de Séraphita. Les deux natures comme Fragoletta, mais un ange à sa dernière épreuve. Au dénouement elle se transfigure. - Amour céleste entre elle et un homme et une femme. - Prendre pour épigraphe adoremus in oeternum.- Les anges sont blancs de Louis Lambert. -Séraphita conçue en voyant Dimanche 16 novembre (sic pour 17) le Séraphin de Bra ».

(A.B. 1963) Ce soir là, il dîne chez Olympe Pélissier avec Rossini qui lui donne un autographe destiné à la collection de Venceslas Hanski.

19 novembre

À Mme Hanska : « Mon fauteuil, mon compagnon de veille, s'est cassé. C'est le second fauteuil que j'ai tué sous moi depuis le commencement de la bataille que je livre ».

(A.B. 1963) Par un écrit sous seing privé, Mame reconnait avoir reçu de Balzac la somme de 4 000 fr en deux effets de 500 frs et en trois billets souscrits par Mme Béchet éditeur au profit de Balzac qui est ainsi libre de toutes obligations envers Mame.

Vers le 12 décembre

Mise en vente des tomes I et II des Scènes de la vie de province (1re liv., datée 1834, des Études de mœurs au XIXe siècle. Le tome I contient Eugénie Grandet ; le tome II, Le Message, les Célibataires (le Curé de Tours), La femme abandonnée, La Grenadière, L'Illustre Gaudissart. Ces deux volumes datés de 1834, seront enregistrées à la B.F. le 15/02/1834.

18 décembre

Balzac fait des démarches au Museum pour se faire recommander auprès du grand naturaliste genevois Augustin Pyrame de Candolle.

21 (ou 19 ou 20) décembre

Balzac quitte Paris pour Genève apportant à Mme Hanska le manuscrit d'Eugénie Grandet.

24 décembre

Balzac arrive à Genève, descend à l’Auberge de l’Arc au Pré Lévêque aux Eaux-Vives Mme Hanska, son mari et sa suite sont à la pension Mirabaud. Il va rester 45 (ou 43) jours à Genève.

27 et 31 décembre

Balzac rend visite à Pyrame de Candolle, qu’il désire consulter pour Séraphita. Il le revoit le 31/12 et plusieurs autres fois.

Notes et références modifier