Chronologie de la vie d'Honoré de Balzac en 1828

Cet article présente une chronologie de la vie d'Honoré de Balzac en 1828.

1828 modifier

(1007) Balzac ébauche les Tableaux d’une vie privée qui annoncent Le Dernier Chouan

  • Rédaction possible de Une blonde. (enregistrée à la BF 19/10/1833)
  • Rédaction de l’ Avertissement du Gars.

Cependant la concentration de son activité d’imprimeur et de fondeur, sans réserve de trésorerie ne réussit pas à sauver Balzac de la faillite. Le passif de l’imprimerie-fonderie dépassant l’actif, Barbier, l’associé de Balzac, l’abandonne et est remplacé dans l’entreprise par Mme de Berny.

  • Liquidation judiciaire : Le 16 avril 1828, Balzac perd tout droit sur la fonderie. Le 12 août suivant, il est obligé de liquider l’imprimerie. Il doit près de 90 000 francs de l'époque (2 à 3 millions de nos francs), 45 000 F à sa mère et 45 000 F à Mme de Berny.
  • Le cousin Charles Sédillot procède à la liquidation : l’actif s’élève à 67 000 F, le passif à 113 000 F. Finalement, toutes affaires réglées, la dette de Balzac s’élèvera à environ 60 000 F dont l’essentiel était dû à sa famille.
  • Deberny & Peignot : Sa mère fait alors appel à son cousin Charles Sédillot pour liquider l'affaire avec compétence. Cette dernière est reprise (fonds et brevet) par Barbier le 18 septembre 1828. Ce dernier réussira là où Balzac a échoué faisant d’excellentes affaires avec l’imprimerie, tandis que la fonderie passée sous la direction du fils de Mme de Berny, Alexandre Deberny (il avait renoncé à la particule pour des raisons que l’époque explique aisément) prospérera également et deviendra au XXe siècle, la très célèbre fonderie Deberny & Peignot, qui disparaîtra, «dans des conditions balzaciennes», Alfred Firro dixit, le 31 décembre 1972.

(1002 – Arrigon I) « Peut-être, dès 1828, avait-il été présenté par Latouche ou la duchesse d’Abrantès chez Sophie Gay qui habitait, rue Gallion, un modeste entresol de un groupe d’hommes célèbres ou notoires : Lamartine, Victor Hugo, Étienne de Jouy, Amaury-Duval, Baour-Lormian, le comte Jules de Rességuier, Casimir Bonjour, Alexandre Soumet, Gérard Carle et Horace Vernet, Gros, le général de Girardin, etc. En tout cas en 1829, après la publication du dernier Chouan il devient un des habitués de ce salon ».

(Corr. 09-01 p. 1189) Son ancien condisciple de Vendôme, André Olivier Sain de Bois-Le-Comte, renoue avec Honoré, imprimeur du Gymnase.

Le Gymnase, recueil de morale et de littérature.- 1er vol. 1er 2e et 3e cahiers.- 1828 par Balzac. Ce journal paraîtra de mai à décembre 1828, en 8 vol.in-12. Chaque volume est divisé en trois cahiers d’environ 100 pages chacun. Tous les 10 jours seront publiés un de ces cahiers. Le prix des 8 vol. est de 32 F. Après Balzac, il sera imprimé par H. Picard.

Janvier modifier

Janvier

(2) Mise en vente par Canel et impression par Balzac des « Tableaux poétiques » de Jules de Rességuier.

5 janvier

(3 – p. 1241) Enregistrement à la B.F. des Annales romantiques, recueil de morceaux de morceaux choisis de la littérature contemporaine, 1827-1828, imprimées par Balzac et éditées par Urbain Canel. Deux pièces de Balzac y figurent : À une jeune fille, ode, et Vers écrits sur un album. Elles seront recyclées en février 1837 dans les Deux Poètes, premières parties d’Illusions perdues, où, avec quelques variantes, elles sont prêtées, attribution ironique ou attendrie, au personnage de Lucien Chardon. La première est rebaptisée A Elle et réputée avoir été écrite en hommage à Mme de Bargeton, muse de Lucien. La seconde, sans titre, est destinée à son album.

À une jeune fille lui avait été inspiré par Julie Campi, la fille de Mme de Berny que l'on voulait lui faire épouser en 1824.

14 janvier

Dans Malheur et sensibilité par la comtesse d'Hautefeuille :« Déclaration d'Anna Forster.

Madame Nahié est allée dans la chambre de madame d'Hautefeuille, après que cette dernière était couchée, et elle a laissé la porte ouverte. Madame d'Hautefeuille, s'en étant aperçue, rappela madame Nabié qui ne put la fermer. Voyant qu'elle ne pouvait réussir, madame d'Hautefeuille lui a dit de se retirer, qu'elle allait fermer la porte elle-même; fait dont madame Nabié est convenue devant moi. Au moment où madame d'Hautefeuille a fermé cette porte, madame Nabié s'est écriée : « Vous voulez me tuer, je vous en fais bien mon compliment! » Exclamation extraordinaire dans la bouche d'une personne qui venait d'être frappée comme elle le disait. J'ai regardé le front de madame Nabié et, en effet, j'ai vu une petite marque rouge sur le sourcil droit, soit qu'elle fût causée par la porte, soit que madame Nabié l'eût frottée exprès, je ne sais lequel. Au même instant madame Nabié m'a préparé un lait de poule qu'elle m'a donné, et je n'ai remarqué aucune altération ni dans ses mouvements ni dans sa marche. Le lendemain, j'ai regardé le front de cette personne et je n'ai aperçu ni contusion ni trace du coup dont elle se plaignait. J'ai revu madame Nabié huit jours après, et il ne paraissait rien sur son front.

J'observe que c'est à cette place que madame Nabié déclarait avoir été frappée.

Avant le départ de madame Nabié, madame d'Hautefeuille lui a dit devant moi : « Vous n'aviez sans doute aucune mauvaise intention en vous écriant que je voulais vous tuer; mais, comme à peine sortie de chez moi on s'emparera de vous pour en faire un instrument de méchanceté, je vous prie de signer, avant de vous retirer, que vous avez reçu votre payement, vos effets, et que vous n'avez aucun sujet de plainte. » Madame Nabié répondit qu'elle voulait bien, et qu'elle n'était pas de caractère à se si mal conduire ; elle ajouta que si madame d'Hautefeuille avait voulu mettre plus de confiance en elle et son neveu, ils auraient pu s'arranger avec elle ».

17 janvier

Premier emprunt à la BNF par Balzac de Voyage au Japon de C.P. Thunberg[1]

Février modifier

Février (?)

Corr. 28-1 : Paris - Mme de Berny à Honoré. Lettre qui semble indiquer que Mme de Berny a eu un différend sentimental avec Honoré.

« Puisque tu vois janvier ce matin arrange notre affaire comme tu le voulais d’abord, il me sera indifférent d’y paraître en nom. Cependant, j’aurai eu le plaisir à ce que nos intérêts ne fussent pas séparés ».

3 février

Paris. Dissolution de la société d'imprimerie Balzac et Barbier fondée le 1er juillet 1826. M. Balzac est nommé liquidateur et reste seul possesseur de l'établissement d'imprimerie.

(1008) Balzac doit verser 12 000 fr à Barbier pour sa part.

Dissolution de la société de fonderie Laurent, Balzac et Barbier. Laurent et Balzac sont nommés liquidateurs et restent propriétaires de la fonderie.

Corr. 28-2 : Contrat avec Jean François Laurent.

Une société de fonderie est créée en nom collectif entre Laurent et Balzac, en commandite envers Mme de Berny (fondée de procuration de son mari) qui apporte 9 000 F.

4 février

Dans Malheur et sensibilité par la comtesse d'Hautefeuille : « Citation en police correctionnelle.

L'an mil huit cent vingt-huit, le quatre février, à la requête de la dame veuve Nabié, demeurant à Paris, rue du Four Saint-Germain, no 56, pour laquelle domicile est élu en sa demeure,

J'ai, François-Marie Dethorre, huissier audiencier au tribunal de première instance du département de la Seine, séant à Paris, y demeurant rue Vieille-du-Temple, quartier Saint-Jean, patenté le 11 avril dernier, no 17, soussigné, donné assignation à la dame de Hautcfeuille, demeurant à Paris, me de Sèvres, no 5, à l'Abbaye-aux-Bois, en son domicile, parlant à madame la concierge ainsi déclarée, À comparaître en personne le mardi douze février courant, à dix heures du matin, à l'audience du tribunal de première instance du département de la Seine, septième chambre, jugeant en police correctionnelle, séant au palais de justice, à Paris, pour à l'égard de la prévenue répondre et procéder sur la plainte en voies de fait et blessures par imprudence que porte contre elle par ces présentes la requérante sur les faits qui suivent : Que le 19 décembre dernier, la requérante étant au service de la dame de Hautefeuille en qualité de femme de chambre, et se présentant pour fermer la porte de la chambre à coucher de ladite dame de Hautefeuille, celle-ci, soit méchamment, soit par imprudence, lui poussa vivement et avec colère cette porte sur elle, de manière qu'elle en reçut un coup très-violent à la tête, qui la renversa et lui fit une forte contusion qui, jusqu'alors, l'a empêchée de se livrer à aucun travail, ainsi qu'il est constaté par le certificat du médecin qui a traité la requérante. Pourquoi il est porté plainte.

Lesquels faits constituent le délit prévu par les articles 311 et 320 du Code pénal.

S'entendre en outre, ladite dame de Hautefeuille, condamner et par corps, en tels dommages-intérêts qui seront réclamés à l'audience, et aux dépens.

Sauf à M. le procureur du roi à faire telles réquisitions qu'il avisera pour la vindicte publique, d'après l'instruction à l'audience.

Et j'ai, audit susnommé, parlant comme ci-dessus, laissé cette copie. Le coût est de cinquante centimes.

Dethobbe ».

10 février

Dans Malheur et sensibilité par la comtesse d'Hautefeuille : « Madame la Comtesse,

Ma femme et moi nous sommes également à vos ordres pour telles démarches que vous jugerez nécessaires, car il est impossible d'être plus indignés que nous ne le sommes des moyens que l'on emploie pour vous obliger à quitter l'Abbaye-aux-Bois.

Madame de Menou, qui vous est bien dévouée, ira demain vous voir. Tranquillisez-vous donc, Madame ; les amis que vous savez si bien vous acquérir ne vous feront pas défaut, et vous triompherez de manœuvres qu'il suffit de connaître pour mépriser profondément leurs auteurs.

Veuillez agréer, Madame la Comtesse, l'assurance de mon respectueux dévouement.

Comte De Menou ».

12 février

Dans Malheur et sensibilité par la comtesse d'Hautefeuille : « Je présente mes hommages respectueux à madame la comtesse d'Hautefeuille, en lui renvoyant les papiers relatifs à l'affaire Nabié, et enfin son désistement obtenu pour prix et somme de trois cents francs.

Je regrette beaucoup que madame d'Hautefeuille n'ait pas voulu suivre une autre marche, elle aurait obtenu un plus heureux résultat.

Je la prie d'agréer l'assurance de mon profond respect et de mon entier dévouement.

L. Moullin, avoué ».

20 février

Corr. 28-3 : Balzac à Louis de Manne. Il lui demande de lui prêter Histoire du Japon de Engelbert Kaempfer.

29 février

Corr. 28-4 : Victor Hugo à M. « de Balzac ».

À la suite d'une proposition qu’Honoré lui a faite, il lui propose de venir ce soir avant huit heure. « Quelle que soit l’issue de notre négociation, j’aurai toujours grand plaisir à passer une heure ou deux avec un homme dont j’estime la personne et le talent, quand même ce ne serait que pour causer commerce ».

Il pourrait s'agir de l'impression, faite par Balzac, des Annales romantiques où figurent trois pièces de V. Hugo.

Mars modifier

Mars

Assiégé par les créanciers, Balzac se réfugie chez son ami Latouche.

8 mars

La B.F. annonce le Corsaire Rouge de Fenimore Cooper.

17 mars

Corr. 28-5 : Adolphe de Saint-Valry à Balzac.

Malgré plusieurs rappels, il ne peut régler les sommes dues à Balzac pour l’impression de son livre De la tolérance arbitraire. il réglera dès qu’il aura des liquidités.

18 mars

Corr. 28-6 : Latouche (domicilié 4, rue de la Paix) à Balzac. Il a trouvé une chambre rue Saint Honoré au prix de 140 F. « Je l’ai retenue pour votre ami ». (Balzac, fuyant ses créanciers ?)

26 mars

Corr. 28-7 : Balzac à Charles François Frémeau. Elle concerne « une affaire...extrêmement importante pour moi et... de toute complaisance pour vous ».

30(?) mars

Corr. 28-8 : Balzac à Théodore Dablin.

Il vient de donner 1 000 F, et supplie son « petit père » de lui prêter 1 500 F, « c’est la moitié de qu’il faut ». Il passera ce soir à h 30 car il doit régler à 8h.

Fin mars

Corr. 28-9 : Balzac à Théodore Dablin « Nous avons pu payer... mais voici le 30, nouveau combat ».

Avril modifier

Vers avril (?)

Corr. 28-10 : Balzac à Loëve-Véimars Ce correspondant à du lui demander des manuscrits de ses œuvres précédentes. Il indique que ceux-ci son chez son père ou prêtés. « J’ai oublié l’homme de lettres, il a fait place à l’homme de lettres de plomb ».

5 avril

Corr. 28-11 : Grégoire Cyr Hubert à Balzac Il vend pour 500 F l’autorisation de réimprimer en mille exemplaire Melmoth ou l’Homme errant de la traduction de Jean Cohen du roman de Mathurin, qu’il avait publié il y a quelques années.

Les deux tiers resteront entre les mains d’Honoré en paiement des sommes qu’il lui doit, le dernier tiers à M. Jean Cohen, par billet à dix mois.

Il lui demande de lui signifier son accord.

14 avril

Balzac demande une autorisation d’imprimer pour Gertrude de Mme Hortense de Thérase. Il ne la réalisera pas car l’ouvrage est enregistré à la BF le 25/10/1828 imprimé par Tastu.

15 avril

« Reçu de M. Surville la somme de cinquante francs à valoir sur le terme qui échera le premier juillet prochain d’un appartement que je lui ai loué dans ma maison rue Cassini, no 1 à partir du premier avril présent, mais dont quittance sera sans préjudice. Paris le 15 avril 1828 »[2].

Sous le nom de son beau-frère Surville, Balzac loue un appartement au 2e étage d’une petite maison située 1, rue Cassini, près de l’Observatoire.

16 avril

Corr. 28-12 : Dissolution de la société de fonderie. Balzac est évincé au profit d’Alexandre de Berny. Création de la société Laurent et de Berny. Mme de Berny donne quittance à Balzac de 15 000 F de dettes. (il pourrait s’agir de 45 000 F)

Pour l’imprimerie, la liquidation fut plus longue et Barbier fut substitué à Balzac. Pour l'occasion, Alexandre de Berny sera émancipé par ses parents le 12 avril 1828, par le juge de paix du XIIe arrondissement.

24 avril

Corr. 28-13 : Honoré à Louis de Manne à la Bibliothèque royale.

Pour le prêt de Voyage au Japon de Thunberg.

29 avril

(A.B. 1960) Balzac commande chez le tailleur Buisson, 108, rue Richelieu, un pantalon noir habillé de 45 frs et un gilet piqué blanc de 15 frs.

Mai modifier

Mai

(Arrigon) Honoré achète la Collection des Mémoires relatif à la Révolution française publiées chez Baudoin et La Guerre des Vendéens et des Chouans de J.J. Savary en six volumes.

Vers cette époque, il achète aussi le Dictionnaire de Bayle, l'Histoire des ordres religieux de Hélyot en 8 volumes et divers autres ouvrages dont les Mille et une nuits, la plupart richement reliés par Thouvenin.

1er mai

Honoré emprunte à nouveau à la BNF Voyages de C.P. Thunberg au Japon..[1] Corr. 28-14 ; Teissier à Surville pour Balzac.

Il déclare avoir reçu 50 F de Surville, ingénieur des Ponts et chaussées rue Cassini no 1, pour deux corps de bibliothèque en acajou, qu’il devra mettre en place dans l’appartement. À la fin des travaux, il lui sera réglé 220 F à fin de mois.

8 mai

Premier numéros du Gymnase, revue Saint Simoniste où collabore le condisciple de Vendôme, Bois le Comte.

14 mai

Corr. 28-15 : Honoré à Latouche. Il lui demande de lui apporter l’effet que G…à chez lui pour vendredi matin, « avant de revoir les B…y ».

17 mai

La B.F., no 3009, enregistre la publication du premier cahier du Gymnase, recueil de morale et de littérature, imprimé par Balzac.

Cette publication pourrait marquer le premier contact d'Honoré avec les Saint-simoniens, H. Carnot et H. Auger.

18 mai

(A.B.1962, p. 51)Sur le manuscrit de la pièce de théâtre de Tableaux d'une vie privée, Balzac note la date dimanche 18 puis énumère les jours de la semaine jusqu'au dimanche 25, ce qui correspond à l'année 1828. De plus, l'écriture de Balzac est tout à fait semblable à celle qui couvre les premiers feuillets du Dernier Chouan.

23 mai

(A.B. 1960) Balzac commande chez Buisson, une redingote bleue en drap fin de Louviers de 120 frs; un pantalon de courtil marengo de 28 frs et un gilet piqué chamois.

Juin modifier

7 juin

La BF enregistre la publication, no 3446, de La Jacquerie, scènes féodales suivies de La Famille Carjaval, drame par l’auteur du Théâtre de Clara Gazul (Prosper Mérimée), chez Brissot-Thivars, imprimé par Balzac.

13 juin

Fin du réméré du 16/03/1827 moyennant 10 079 F versés par Balzac à d’Assonvillez ou Dassonvillez qui « remet de ce jour en la possession et propriété de M. Honoré Balzac les objets ci-dessus détaillés et formant l'objet d'une vente à réméré »[3].

Juillet modifier

11 juillet

(A.B. 1960) Balzac emprunte à la B.R. les Mémoires sur la ville de Gand, par le chevalier Charles-Louis Diericx (Gand 1814-1815)

12 juillet

(A.B. 1960) Balzac emprunte à la B.M. les Mémoires de Jean d'Hollander sur la révolte des Gantois en l'an 1559 (La Haye, 1747)et le tome III de l'Histoire du règne de l'empereur Charles Quint, par William Robertson (Paris, 1817)

C'est vers cette date que doit débuter l'ébauche du Roi des Merciers.

(A.B. 1960) Honoré, rencontrait chez Latouche, un ami de jeunesse, Germeau, qui s'intéressait à la même époque de l'Histoire que lui, et qui fera paraître anonymement en 1829, Le Tumulte d'Amboise, dont Balzac s'inspira, de son propre aveu, pour Sur Catherine de Médicis.

17 juillet

Corr. 28-16 : Balzac à Voisin, huissier. Au sujet de sommes à régler pour les saisies

20 juillet

Versailles - Mme B.F. à Charles Sédillot[3]« Mon cher cousin,

Nous recevons à l’instant votre lettre et je m’empresse d’y répondre. Votre amitié et votre intervention dans notre malheureuse affaire est la seule consolation que je pouvais recevoir.

Je vous autorise, mon cher cousin, à prendre tous les engagements qui vous paraîtrons nécessaire pour terminer l’affaire de mon fils aîné, comme vous le feriez pour vous-même ; m’engageant à reconnaître tout ce que vous ferez, notamment pour la renonciation aux sommes qui peuvent nous être dues, et pour la garantie de ma part du règlement d’ouvrages qui restent à faire, et qui doivent être employés aux paiements arriérés des ouvriers. M’en rapportant entièrement à vous, j’attendrai votre avis pour me rendre à Paris signé toutes les conditions que vous aurez souscrites pour moi.

Recevez, cher cousin, et mes remerciements et l’expression de ma reconnaissance pour vos bons offices dans cette circonstance malheureuse.

Tout à vous.

Balzac née Sallambier ».

Dans un précédente lettre, non datée, elle le supplie de faire son possible pour que son mari ignore tout de cette affaire : « Evitons à ce bon père le chagrin qu'il ressentirait de tout cela ».

24 juillet

Mort à Lardy, de Anne Françoise, deuxième femme de Sébastien Malus.

30 juillet

(2) 230e et dernière autorisation d’imprimer. On en a dénombré 225 impressions effectives.

Après juillet

Corr. 28-18 : Balzac à André Barbier. Honoré a besoin d’une copie des différents compte au sujet du réméré signé avec d’Assonvillez (16/03/1827).

Août modifier

Août

Balzac revient à la littérature, il travaille au Capitaine des Boutefeux (qui reprend le thème de la querelle entre les Armagnacs et les Bourguignons) ; au Roi des merciers, pour lequel il emprunte à la B.R. des ouvrages sur la révolte de Gand) et au Dernier Chouan.

8 août (vendredi)

Corr. 28-17 : Paris - Balzac à André Barbier, 17, rue de Vaugirard. Il lui demande d’être demain chez M. Waddington, fondeur, pour qu’il donne la signature (Waddington figure parmi les créanciers de Balzac, il a signé l’acte de vente de l’imprimerie à André Barbier).

14 août

Corr. 28-19 : Paris - Latouche à Balzac : « Au premier mars prochain, je paierai à M. H. Balzac ou à son ordre la somme de trois cents francs, valeur en compte ».

Balzac envoie sa démission au ministère de l’intérieur en souhaitant que son brevet soit transmis à André Barbier.

15 août

Corr. 28-20 : Mme B.F. à Honoré ; adresse : M. Surville, 1, rue Cassini.

Elle lui demande de se trouver chez le cousin Sédillot le lendemain à 7 h du matin. Ils iront ensuite Rue des Vieux-Augustins. « Il faudra nous tenir sans dire un mot ».

16 août

Corr. 28 – 23 : Paris - Contrat avec André Barbier.

Barbier rachète l’imprimerie pour 67 000 F. qui seront versés aux créanciers de Balzac.

M. et Mme Balzac, qui avaient avancé 37 600 F. à leur fils, prennent à leur charge le reste des dettes. Ainsi, Balzac, dépossédée de ses établissements, se trouve avec 45 000 F. dus à ses parents.

Mme Balzac avait caché à son mari, jusqu’au dernier moment, la situation financière catastrophique de leurs fils.

(1008) Abandonnant leurs créances, les parents Balzac réinjectent 12 700 Frs. Honoré doit près de 60 000 Frs.

Corr. 28-22 : État de la situation du sieur Honoré Balzac.

Bilan concernant l’imprimerie : Passif : 113 081,42 F ; Actif approximatif : 67 000 F. Situation du « sieur Honoré Balzac »[4]

Trois créanciers au nom de Montgolfier domicilié respectivement, no 14 rue Saint-Germain, no 14 quai de la Cité et rue de Seine.

Corr. 28-21 : Balzac au ministre de l’Intérieur (Jean-Baptiste Gay, vicomte de Martignac).

Lettre de démission de Balzac, en demandant que son brevet d’imprimeur soit transférer à André Barbier.

(A.B.1960) Le même jour, une convention est signée entre Honoré Balzac, André Barbier et Charles Sédillot aux termes de laquelle ce dernier versera à Barbier la somme de 4 527,30 frs destinée à payer les ouvriers de l'imprimerie.

18 août

28-24 : Paris - Lettre de B.F. à Charles Sédillot[5]« Mon cher parent,

Mme Balzac ne m’a rien laissé ignorer de tout ce que vous avez bien voulu faire pour nous ; je vous en remercie bien sincèrement. J’approuve tout ce que vous avez fait et ferez pour le complément de votre œuvre. Vous avez cicatrisé la plus grande de nos plaies, et je serai bien heureux, lorsque je trouverai l’occasion de vous en témoigner ou aux vôtres, la profonde reconnaissance dont je suis pénétré.

Agréer, mon cher parent, les sentiments du plus inviolable attachement avec lequel je suis tout à vous.

Balzac »

Fin août

(1008) Revenant à la littérature, Honoré travaille au Capitaine Boutefeux, au Roi des merciers et au Gars.

Septembre modifier

1er septembre

Corr. 28-24 : de Paris d’Honoré au général baron de Pommereul.

  • Il lui annonce qu’il a arrêté l’imprimerie en raison des « événements financiers qui troublent la place de Paris » et que l’honneur de la famille Balzac est sauf grâce « au dévouement de sa mère et aux bontés de son père ». Sa liquidation paye intégralement ses dettes... (reste ses parents… !!!).
  • Il a pris une nouvelle résolution : il va « reprendre la plume » ; depuis « un mois il travaille à des ouvrages historiques ». (Le Gars, le Capitaine Boutefeux; le Roi des Merciers).
  • « ... l’on m’a présenté, par le hasard le plus pur, un fait historique de 1798 qui a rapport à la guerre des chouans et des vendéens, lequel me fournit un ouvrage facile à exécuter. Il n’exige aucune recherche, si ce n’est celle des localités ». Il demande au général de l’héberger une vingtaine de jours.
  • B.F. a été si malade que l’on a craint pour ses jours.
  • Surville travaille au canal de L’Essonne, et vient de perdre une petite fille
  • Honoré à la goutte.
  • Il présente ses hommages à la mère du général, à sa femme et à M. Henry
  • Le général semble s’être intéressé à la vente du fond de François Piranèse, graveur.

Le général lui raconta l’attaque de Fougères par les paysans insurgés, les prêtres fanatiques : l’abbé Bernier, l’abbé Duval (abbé Gudin)[6].

14 septembre

Corr. 28-25 : Latouche à Honoré (adressé à M. Surville, 1, rue Cassini).

  • Il évoque une affaire ratée avec Mame.
  • Il demande à Honoré de lui rendre 32 F avant qu’il ne parte.
15 septembre

Corr. 28-26 : Paris – Honoré à Charles Sédillot. Compte d’Honoré des sommes que des clients lui doivent (à prendre).

17 septembre

Corr. 28-27 : Honoré à Eugène Duverger. À proposer de somme due au prote Noguès.

Vers le 19 septembre

Dit 17/09[7]

Balzac s’arrêta à Alençon à l’hôtel des Maures. Il visita la ville et remarqua dans la rue du Val-Noble, un vieil hôtel.

Balzac quitte Paris pour Fougères où il séjourne jusqu’à fin octobre. Il s’y documente pour le Dernier Chouan.

Le château de Fougères et celui de Marignyi propriété des Pommereul. De la fenêtre de l’actuel presbytère -où Balzac prend logis chez son ami Gilbert de Pommereul-, son œil embrasse les collines de Mayenne aux talus plantés d’ajoncs et d’ormes.

À Fougères, Balzac est reçu dans l’hôtel Bertin de la Hautière, situé rue du Marché et loué par les Pommereul depuis 1827. Il y occupe, au second étage, une vaste chambre à deux fenêtre donnant sur le jardin d’où on découvre les coteaux de La Pèlerine. La Baronne de Pommereul, née Sidonie Novel de La Touche (1806-1886) se souviendra : « C’était un petit homme avec une grosse taille, qu’un vêtement mal fait rendait encore plus grossière ; ses mains étaient magnifiques ; il avait un bien vilain chapeau, mais aussitôt qu’il se découvrit tout le reste s’effaça. Je ne regardai plus que sa tête... ; vous ne pouvez pas comprendre ce front et ses yeux-là, vous qui ne l’avez jamais vu : un grand front où il y avait comme un reflet de lampe et des yeux bruns remplis d’or, qui exprimaient tout avec autant de netteté que la parole. Il avait un gros nez carré, une bouche énorme, qui riait toujours malgré ses mauvaises dents ; il portait la moustache épaisse et ses cheveux très longs rejetés en arrière ; à cette époque, surtout quand il nous arriva, il était plutôt maigre et nous parut affamé…Il dévorait, le pauvre garçon…Enfin, que vous dirais-je ? Il y avait dans tout son ensemble, dans ses gestes, dans sa manière de parler, de se tenir, tant de franchise qu’il était impossible de le connaître sans l’aimer. Et puis, ce qu’il y avait encore de plus extraordinaire chez lui, c’était sa perpétuelle bonne humeur, tellement exubérante qu’elle devenait contagieuse. En dépit des malheurs qu’il venait de subir, il n’avait pas été un quart d’heure au milieu de nous, nous ne lui avions pas encore montré sa chambre, et déjà il nous avait fait rire aux larmes, le général et moi ». (Du Pontavice : « Balzac en Bretagne »)

Septembre – octobre – mercredi soir

Corr. 28-28 : Paris – Madame de Berny (elle habite rue d’Enfer) à Honoré.

  • Lettre pleine d’amour de La Dilecta.
  • Elle est en correspondance avec Laure.
  • Elle cherche « un chimiste » pour la stéréotypie.
26 septembre

Barbier obtient son brevet.

Septembre ou octobre

(A.B.1960) Dernière production des presses de l'imprimerie Balzac. Il s'agit de La Princesse Christine de Henri Zschokke, cet ouvrage étant traduit de l'allemand par A. Loëve-Veimars.

Octobre modifier

9 octobre

Corr. 28-29 : Paris – Latouche (il habite rue Saint-Honoré) à Balzac. Il critique l’exile d’Honoré à Fougères.

19 octobre

(1004) Enregistrement à la B.F. d’Une blonde d’Horace Raisson (1 vo l. in-8°, Jules Bréauté. (Voir AB, 1963)

Mi ou fin octobre

Balzac part de Fougères.

Novembre modifier

Novembre

Balzac passe la plus grande partie du mois chez les Surville à Versailles, travaillant au Dernier Chouan qui avance lentement. Pendant ce temps, Latouche aménage la rue Cassini.

Novembre (?)

Corr. 28-30 : Paris – Latouche à Balzac

  • Il se plaint une nouvelle fois de l’absence d’Honoré.
  • Evocation de Gertrude.

Corr. 28-31 : Paris – Latouche à Balzac

  • « J’aurai mieux aimé vous que le livre ».
  • « Je vous espère encore vers 4 heures ».

Corr. 28-37 : Honoré à Pierre Joseph Fessin. À propos de sommes dues par l’ancien imprimeur (réglé par Sédillot le 05/12/1828).

12 novembre

Retour probable d’Honoré à Versailles chez Laure. (Corr.28-32)

Après le 12 novembre

Corr. 28-34 : Mercredi – Latouche à Balzac.

  • Latouche a été reçu à Versailles chez les Surville 2, rue Maurepas.
  • Latouche a été « ému de l’embuscade la Pèlerine »…. « On pouvait encore perfectionner » ; « Votre « bien » pouvait devenir « mieux ».
  • Honoré pense à déménager.
  • Latouche lui demande à quel prix il céderait son manuscrit.
  • Il lui demande de venir vendredi le voir.
15 novembre

Corr. 28-32 : Versailles – Honoré au général baron Pommereul.

  • « la cause de la pauvre Perrote est perdue » (?)
  • « Mon ouvrage n’avance pas. J’ai encore un mois environ de travail... J’ai concurrence dans les offres... ». Il espère une publication d’ici deux mois.
  • Ce sont des problèmes liés à sa faillite qui l’on obligé à quitter Fougères.
  • Il est depuis trois jours à Paris
  • Mme Pommereul « Lady Bourrant »
  • Il a gardé « un jour et demi » la mère du général. Elle est en procès et Surville s’occupe de l’affaire.
  • À la suite du désir de Mme de Pommereul il a changé le titre Le Gars en Les Chouans ou la Bretagne il y a trente ans.

Corr. 28-33 : Honoré à Laurens jeune. À propos des intérêts dus à Laurens aîné.

26 novembre (mercredi)

Corr. 28-35 : Latouche à Honoré. Latouche attend Honoré qui est à Versailles, depuis deux jours. Latouche refuse les conditions d’Honoré à propos de l’édition des Chouans.

Corr. 28-36 : Honoré à Orzali. À propos de sommes dues par l’ancien imprimeur (réglé par Sédillot le 28/11/1828).

30 novembre (dimanche)

Corr. 23-38 : Latouche à Balzac 2, rue Maurepas à Versailles.

  • Il lui reproche de n’être resté qu’une ½ heure mercredi
  • De ne pas demeurer rue Cassini
  • De ne se préoccuper que de l’achat de Bibelots, livres, auquel il l’oblige à participer sans avoir un sou.

Décembre modifier

Décembre (?)

Corr. 28-40 : Latouche à Balzac (de la Vivetière).

  • Il ira rue Cassini de cinq à six lui parler de Fragoletta et entendre un chapitre des Chouans.
Décembre (?) mercredi

Corr. 28*41 : Latouche à Balzac* Il pense aller voir Honoré Vendredi.* « Car à la lenteur tout à fait inattendue, tout à fait inacceptable avec laquelle ce fier Honoré, ce foudre de Romans, qui en fait 4 en six semaines, a mis à parachever son Chouan, je crois que le dis Chouan a le diable au corps...

N’y a-t-il assez longtemps que vous léchez ce petit ours !

Nous le vendrons comme du pain ».

6 décembre

Paiement par Mme B.F. Balzac de la dote prévue au contrat de mariage de Laure pour équilibrer un prêt de la même somme consenti à Honoré.

19 décembre

Corr. 28-39 : Jean Buisson à Balzac

  • Semble être en compte avec Honoré auquel il réclame un reliquat de 230,25 F sur une facture globale de 3 140,25 F couvrant la période du 12/11/1826 au 14/11/1828.
1828 (?)

Corr. 28-42 : Edouard Gautier d’Arc à Balzac.

Demande à Honoré de remettre à Saint Ange Martini « une portion de manuscrit que je vous laissait en passant pour Naples ».

1828(?) lundi

Corr. 28-43 : Latouche à Balzac.

  • Honoré est passé chez Latouche et il était absent.
  • Il y a dix jours qu’ils ne sont pas vus.
1828(?) mercredi

Corr. 28-44 : Rue de la Paix, no 4 – Latouche à Balzac.

  • « J’ai accepté et je suis à la besogne ».
  • « Si vous avez signé votre association, venez ».
1828 (?)

Corr.28-45 : Latouche à Balzac. Sur une somme qu’Honoré lui devrait.

1828 ou 1829

Corr. 28-46 : Honoré à un collectionneur d’autographe. Proposition d’autographe de diverses personnalités dont Hugo (voir p. 1255, no 1 à 11)

Fin de 1828 ou début de 1829

Corr.28-47 : Déclaration de Balzac à propos du stéréotype de Corps du Droit français dont Malher et Cie sont les éditeurs.

Corr. 28-48 : Balzac au libraire Romain Merlin. Honoré lui demande s’il a une cinquante d’ouvrages dont il donne la liste.

Notes et références modifier

  1. a et b Roger Pierrot - Hervé Yon, Correspondance 1809-1835, Gallimard - Pléiade, 2006, p. 1248
  2. Roger Pierrot, Hervé Yon, Correspondance 1809-1835, Gallimard, Pléiade, 2006, p. 1246
  3. a et b Roger Pierrot, Hervé Yon, Correspondance 1809-1835, Gallimard, Pléiade, 2006, p. 1249
  4. Roger Pierrot - Hervé Yon, Correspondance 1809-1835, Gallimard - Pléiade, 2006, p. 1245
  5. Roger Pierrot - Hervé Yon, Correspondance 1809-1835, Gallimard - Pléiade, 2006
  6. André Maurois, Promothée ou la vie de Balzac, Hachette, 1965
  7. Roger Pierrot, Honoré de Balzac, Fayard, 1994