Chronologie de la vie d'Honoré de Balzac dans les années 1810

Cet article présente une chronologie de la vie d'Honoré de Balzac dans les 1810.

Années 1810 modifier

1810 modifier

7 septembre

Distribution des prix au collège de Vendôme. Pour le « cours » de 6e, « M. Honoré Balzac de Tours » obtient les premiers accessits en version latine et orthographe.

Appréciations :

  • Conduite : « bonne »
  • Caractère : « doux »
  • Dispositions : « heureuse »

1811 modifier

Septembre

Honoré achève sa cinquième classe d’Humanités : conduite « bonne », caractère « enfantin », dispositions « heureuses ».

1812 modifier

7 septembre

Élève de quatrième, Honoré remporte un second accessit de version latine, à mérite égal avec Henri Verdryès.

1813 modifier

22 avril

Honoré quitte le collège de Vendôme, et retourne quelques mois chez ses parents à Tours.

Début de l’été

Honoré entre à l’institution Lefebvre, rue de Thorigny à Paris (aujourd’hui musée Picasso), dirigée par Beuzelin et Ganzer.

Il suit les cours au lycée Charlemagne, rue Saint-Antoine.

1814 modifier

Fin février ou début mars

Mme Bernard François, craignant l’invasion des Alliés, vient chercher son fils à Paris pour le ramener à Tours.

Juillet - 15 septembre

Honoré « de » Balzac, externe au collège de Tours, redouble la classe de 3e.

5 septembre

Honoré « de » Balzac reçoit la décoration du Lys.

1815 modifier

Janvier

Honoré, élève de seconde, est mis en pension à l’institution Lepître, 9, rue Saint-Louis (actuellement 37, rue de Turenne). Il y reste jusqu’en septembre 1815. Il suit à nouveau les cours du lycée Charlemagne[1].

Selon B. Guyon, il semble que, malgré ce certificat élogieux, Balzac a été renvoyé de l’institution. Pendant les Cent-Jours, Lepître eut bien du mal à venir à bout de ses élèves bonapartistes. Beaucoup furent renvoyés après la seconde Restauration.

Automne

Honoré retourne chez Ganser et au lycée Charlemagne, où il suit la classe de rhétorique.

Entre le 29 septembre et novembre 1816

Il écrit une dissertation conservée ; « Autre discours sur la mort des enfants de Brutus » (Pl. XIII, 1003-1104), ainsi qu’un éloge du XVIe siècle.

1816 modifier

Janvier

32e en latin.

Fin de l’été

Honoré achève sa rhétorique sans passer le baccalauréat, et, après les vacances, devient petit clerc chez l’avoué Jean Baptiste Guillonnet-Merville, 42, rue Coquillère, dans le quartier des Halles.

4 novembre

Honoré prend sa première inscription à la faculté de droit de l‘Université de Paris (no 165). Professeurs : Boulage (code civil) ; Blondeau. Il suit également des cours à la Sorbonne et au Muséum.

Il suit les cours de Cuvier et de Geoffroy Saint-Hilaire au Muséum, de Guizot, Villemain et Victor Cousin à la Sorbonne.

1817 modifier

14 avril

Honoré prend sa deuxième inscription à la faculté de droit de l‘Université de Paris (no 1335). Professeurs : Boulage (code civil) ; Blondeau.

18 avril

Lettre de Bernard François à son neveu Jean François Balzac « praticien » à Albi : « Mon fils travaille dans une des plus fortes études de procureur à Paris depuis bientôt un an où il est 3e clerc et il fit en même temps son droit pour devenir avocat ».

11 juillet

Honoré prend sa troisième inscription à la faculté de droit de l'Université de Paris (no 1088). Professeurs : Boulage (code civil) ; Blondeau.

11 novembre

Honoré prend sa quatrième inscription à la faculté de droit de l’Université de Paris (no 988). Professeurs : Boulage (code civil) ; Blondeau.

1818 modifier

3 janvier

Honoré prend sa cinquième inscription à la faculté de droit de l'Université de Paris (no 159). Professeurs : Boulage (code civil) ; Pigeau (procédure civile).

Vers avril

Honoré entre à l’étude de Maître Victor Édouard Passez, notaire dans la même maison que les Balzac, 40, rue du Temple.

3 avril

Honoré prend sa sixième inscription à la faculté de droit de l‘Université de Paris (no 389). Professeurs : Boulage (code civil) ; Pigeau (procédure civile).

3 juillet

Honoré prend sa septième inscription à la faculté de droit de l'Université de Paris (no 549). Professeurs : Boulage (code civil) ; Pigeau (procédure civile).

10 novembre

Honoré prend sa huitième inscription à la faculté de droit de l'Université de Paris (no 1001). Professeurs : Boulage (code civil) ; Pigeau (procédure civile).

Durant l’année

Honoré prend des notes sur la philosophie et la religion, quelques lectures de philosophes, Malebranche, Descartes, Spinoza, d’Holbach (Pl. XIII, 561-589) pour un Discours sur l’immortalité de l’âme (Pl. XIII, 525-560) (il soutient la non-immortalité de l’âme), et entreprend un Essai sur le génie poétique (Pl. XIII, 591-600).

1819 modifier

  • 1819-1820 : Essai sur le génie poétique
  • 1819 à 1822 : rédaction de Sténie ou les Erreurs philosophiques.

Parallèlement à ses lectures de Descartes, il écrit « Essai sur le Génie poétique » dont il nous reste un manuscrit de huit pages (Pléiade OD, I, p. 594 et 1471)[2]

Il fait des recherches sur Malebranche – fin 1818 - (Pléiade, OD, I, p. 563-570) et Descartes (Ibid. p. 570-581)

4 janvier

Honoré prend sa neuvième inscription à la faculté de droit de l'Université de Paris (no 219). Professeurs : Boulage (code civil) ; Cotelle (code civil approfondi).

Il passe avec succès son premier examen de baccalauréat en droit (no 156)[1819 1].

7 avril

Honoré prend sa dixième et dernière inscription à la faculté de droit de l'Université de Paris (no 1147). Professeurs : Boulage (code civil) ; Cotelle (code civil approfondi).

14 avril

Louis Antoine Labois[2],[1819 2] rachète l’étude de Mtre Guillonnet de Merville pour 120 000 francs. Il sera plus tard l’avoué de Balzac jusqu’à ce qu’il cède sa charge en 1840 pour 250 000 francs.

Juillet (?)
  • Nouveau séjour d’Honoré à L’Isle-Adam. À la même époque, il quitte l’étude de Maitre Passez.

Dans Physiologie du mariage : « En 1819, j’habitais une chaumière au sein de la délicieuse vallée de L’Isle-Adam. Mon ermitage était voisin du parc Cassan, la plus suave des retraites, la plus voluptueuse à voir, la plus coquette pour le promeneur ; la plus humide en été de toutes celles que le luxe et l’art ont créées ».

4 août

Honoré qui a refusé de devenir notaire, et obtenu un délai de ses parents pour faire ses preuves en littérature, s’installe dans une mansarde (au 3e -Corr. 19-10- ; 5e) située à Paris, 9, rue de Lesdiguières, près de l’Arsenal[3]. Pour les relations de la famille, il est officiellement parti pour Albi, chez le notaire J.F. Balzac. Sa famille lui permet de tenter une expérience dans la littérature de deux ans, et lui alloue 1 500 Frs par an[3].

Le loyer est de 60 F par an, comme en témoigne la quittance suivante : « Je reconnais avoir reçu de Monsieur Balzac la somme de dix francs pour deux mois de loyer échus fin du mois dernier dont quittances./ 2 octobre 1819/[signé] Leullier ». La mansarde est décrite dans un article de Jules de Pétigny publié dans « La France centrale » du 4 mars 1855.

Septembre

Balzac songe[1] :

  • à un roman : Coquecigrue, « trop difficile et trop au-dessus de ses forces ». (1009) Le mot "coquecigrue" réapparaît cependant en 1833 dans Le Prosne du ioyeulx curé de Meudon, 8e conte drolatique du Second dixain.
  • à une tragédie : Sylla,
  • à un opéra-comique : Le Corsaire -(1008) – il établit un scénario et une liste de personnage. Il se fixe sur une tragédie : Cromwell.
Automne

Honoré débute Sténie ou les Erreurs philosophiques, un roman par lettres inspiré de Rousseau et de Werther. Un calibrage précis de ce manuscrit indique l’intention de présenter le texte à un éditeur. Ce roman sera en chantier jusqu’en 1822. La critique a depuis longtemps remarqué le choix, par Honoré, de genres ou de formes archaïques, qu’il s’agisse d’imiter La Nouvelle Héloïse ou d’écrire une tragédie en 1820. D’après Pierre Barbéris, l’anagramme R’Hoone (qui dissimule Honoré pour les trois romans publiés par Hubert en 1822, et pour Une heure de ma vie) apparaît pour la première fois dans le manuscrit de Sténie, dans une recherche de nom (« Wan Rhoon ») pour le héros de Vanhers.

Il entreprend certainement la traduction de l’« Éthique » de Spinoza qui n’existait alors pas en version français en qu’il consulte probablement à la bibliothèque de l’Arsenal – Pléiade OD, I, p. 581-587 et p. 1462-1465) – Voir « Louis Lambert » Pl ; XI, p. 679

Novembre

Balzac envoie à sa sœur Laure le plan détaillé de sa tragédie Cromwell. Il vient d’y travailler durant 7 mois.

Aucun manuscrit ne nous est parvenu, seul des copies calligraphiées par sa mère et sa sœur nous sont connus.

Il s’est documenté en utilisant l’Histoire de Cromwell, d’après les mémoires du temps et les recueils parlementaires de Villemain (2 vol., 1819), ainsi que l’Oraison funèbre d’Henriette-Marie de France, reine d’Angleterre de Bossuet.

Durant cette année il tâte de la poésie et ébauche quelques poèmes satiriques : Le Ventru, Saint-Louis, Livre de Job, Robert-le-Diable (Une femme bien propre), Pl. XIII, 1063-1068

Notes et références modifier

  1. Voir article de Michel Lichtle sur les étudiants à cette époque (AB 1982)
  2. AB 2001-no 2 : A. D. Mikhailov « Une lettre inédite de Balzac à Louis Antoine Labois ».
  1. a et b Roger Pierrot - Hervé Yon, Correspondance 1809-1835, Gallimard - Pléiade, 2006
  2. a et b Roger Pierrot, Honoré de Balzac, Fayard, 1994
  3. a et b André Maurois, Promothée ou la vie de Balzac, Hachette, 1965