Chrístos Tsiggirídis

ingénieur électricien grec

Chrístos Tsiggirídis (en grec moderne : Χρίστος Τσιγγιρίδης), né à Philippopoli (actuellement Plovdiv), dans l'Empire ottoman, en 1877 et mort à Athènes, dans le royaume de Grèce, le , est un ingénieur électricien grec, ainsi qu'un grand innovateur de son temps. Il est le premier à introduire en Grèce le savoir-faire et la technologie de l'installation de microphones et est responsable de l'installation du premier système de sonorisation du Parlement grec.

Chrístos Tsiggirídis
Biographie
Naissance
Décès
Nationalité
Formation
Activité

Il est surtout connu en tant que fondateur de la première station de radio en Grèce et dans les Balkans, basée dans la ville de Thessalonique, en Macédoine[1],[2],[3].

Biographie modifier

Naissance et jeunesse modifier

Né en 1877 à Philippopoli[2],[3],[4] dans l'Empire ottoman — quelques années plus tard, la ville est rattachée à la Bulgarie — de parents grecs[2], Tsiggirídis grandit dans des conditions difficiles, en raison de la mort de son père. Il fréquente le lycée français de sa ville natale et, à l'âge de 20 ans, il se rend à Stuttgart, en Allemagne, où l'un de ses frères, également propriétaire d'une petite fabrique de tabac, est installé.

Études et années en Allemagne modifier

Au cours de son séjour en Allemagne, Tsiggirídis suit des études à l'école d'électrotechnique de l'université technique de Stuttgart. En 1906, il rentre à Philippopoli, mais quitte rapidement la ville en raison de la persécution subie par la minorité grecque en Bulgarie[2] et rentre de nouveau à Stuttgart.

Au cours de son second séjour en Allemagne, il se lance dans le commerce du tabac et fait la connaissance de son future épouse, Marie Louise Vogel, une aristocrate allemande d'origine belge, avec laquelle il a deux filles, Eléa et Georgette, qui devient, par la suite, une soliste de ballet et une chorégraphe de renom[5]. Quelques années plus tard, il décide de s'installer définitivement en Grèce.

En Grèce modifier

Il s'installe initialement dans la ville de Larissa, en Thessalie, où il prend la direction du service de distribution d'eau et d'électricité de la ville, avant, en 1925, de s'installer dans la ville de Thessalonique[6],[7]. Au cours de l'année suivante, Tsiggirídis participe à la première édition de l'Exposition internationale de Thessalonique, où il présente des haut-parleurs et des amplificateurs en tant que représentant de la société allemande Siemens & Halske[8]. Il est supposé qu'entre 1925 et 1926, il réalise ses premières émissions radiophoniques expérimentales[6],[9].

La station de radio modifier

Le 25 mars 1927, à l'occasion de la fête nationale grecque, Tsiggirídis aurait réalisé la première émission radio expérimentale, d'une durée d'une demi-heure[9]. Au cours de l'année suivante, il lance officiellement les émissions régulières de « Rádio Tsiggirídis » depuis le Champ-de-Mars de Thessalonique. Il s'agit de la première station de radio du pays et des Balkans. Le coût de son fonctionnement est couvert par Tsiggirídis en personne, ainsi que par les recettes publicitaires[3],[10]. Au cours de la période entre 1936 et 1938, « Rádio Tsiggirídis » collabore avec le journal « Makedonía » d'Ioánnis Vellídis, enrichissant, ainsi, son programme d'émissions à caractère journalistique et artistique[11].

Dernières années modifier

Au cours de la période de l'Occupation, les autorités allemandes procèdent à l'emprisonnement temporaire de Tsiggirídis, ainsi qu'à la confiscation de ses installations[2],[12]. Après la Libération, l'émetteur de sa station de radio passe temporairement en possession de l'ELAS, avant d'être restitué à son propriétaire en 1945, mais, cependant, en 1947, celui-ci est exproprié par la Fondation nationale de la radio[2],[12].

Tsiggirídis meurt le 17 décembre 1947, tandis que ses funérailles sont organisées aux frais du dème de Thessalonique, en présence d'un grand nombre de personnes[13].

Notes et références modifier

  1. (el) « Τσιγγιρίδης Χρίστος » [« Tsiggirídis Chrístos »], dans Encyclopédie moderne Eleftheroudákis, vol. XXI, Athènes, Éditions encyclopédiques N. Níkas & Cie,‎ , p. 660
  2. a b c d e et f (el) D. K. Vogazlís, « Χρήστος Τσιγγερίδης » [« Chrístos Tsiggirídis »], Archives du trésor folklorique et linguistique de Thrace, Athènes, vol. XIII,‎ 1946-47, p. 265 (lire en ligne)
  3. a b et c (el) « Οι πρώτες προσπάθειες » [« Les premières tentatives »], sur noesis.edu.gr, Noesis (consulté le ).
  4. (el) « Τσιγγιρίδης [1/6] » [« Tsiggirídis [1/6] »] [archive du ], sur radiomuseum.gr, Musée de la radiophonie de Thessalonique (consulté le ).
  5. (el) Dímitra Kyranoúdi, « Ζωρζέτ Τσιγγιρίδη, μια μπαλαρίνα ετών 90 » [« Georgette Tsiggirídi, une ballerine âgée de 90 ans »], sur dw.com, Deutsche Welle,‎ (consulté le ).
  6. a et b (el) Giórgos Chatzidákis, « H ραδιοφωνική πρωτοπορία. Oι πρώτες πειραματικές απόπειρες, το Ράδιο Tσιγκιρίδη και η δημιουργία της YPE » [« A la découverte de la radio. Les premières tentatives expérimentales, Rádio Tsiggirídis et la création de l'YRE »], I Kathimeriní,‎ , p. 8-9 (lire en ligne)
  7. (el) « Τσιγγιρίδης [2/6] » [« Tsiggirídis [2/6] »] [archive du ], sur radiomuseum.gr, Musée de la radiophonie de Thessalonique (consulté le ).
  8. (el) « Τσιγγιρίδης [3/6] » [« Tsiggirídis [3/6] »] [archive du ], sur radiomuseum.gr, Musée de la radiophonie de Thessalonique (consulté le ).
  9. a et b (el) Vassílis Kechagiás, « Ιστορίες: Ραδιόφωνο, Τσιγγιρίδης και ΔΕΘ » [« Histoires : la Radio, Tsiggirídis et l'Exposition internationale de Thessalonique »], sur makthes.gr, Makedonía,‎ (consulté le ).
  10. (el) « Τσιγγιρίδης [5/6] » [« Tsiggirídis [5/6] »] [archive du ], sur radiomuseum.gr, Musée de la radiophonie de Thessalonique (consulté le ).
  11. (el) Vassílis Pángalos, « Οι όμιλοι ΜΜΕ ξεκίνησαν από τη "Μακεδονία" » [« Les groupes de médias ont ont pour point de départ « Makedonía » »], sur greek-language.gr, Centre pour la langue grecque,‎ (consulté le ).
  12. a et b (el) « Τσιγγιρίδης [6/6] » [« Tsiggirídis [6/6] »] [archive du ], sur radiomuseum.gr, Musée de la radiophonie de Thessalonique (consulté le ).
  13. Vogazlís 1946-47, p. 266.

Annexes modifier

Liens externes modifier