Charles Poplimont

Historien, héraldiste, romancier et généalogiste belge francophone.

Charles Poplimont, chevalier de l’ordre des Saints-Maurice-et-Lazare, né à Termonde le et mort à Chorlton près de Manchester le , où il s'était rendu afin de faire des recherches et des études généalogiques sur la noblesse anglaise, est un historien, héraldiste, romancier[1] et généalogiste belge francophone.

Charles Poplimont
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Distinction

Biographie modifier

Charles Poplimont qui avait épousé à Bruxelles le , Thérèse Pauline Césarine Kesteloot, née à Paris le dont il divorça le à Laeken pour se remarier, avait commencé très jeune une carrière militaire dans laquelle il parvint au grade de maréchal des logis au 2e régiment d'artillerie en garnison à Gand. Autodidacte, il consacra ses loisirs à s'instruire dans les domaines de l'histoire et des lettres.

Il est l'auteur de romans historiques dans lesquels il recrée un passé glorieux. Le succès de ses premiers romans tels le Sequin du juif, lui permit de quitter la carrière militaire pour se consacrer tout entier à l'écriture[2].

À côté de son activité de romancier, il travaille pour un journal de Gand et au Journal de la Belgique[1]. Il fut ce qu'on appelle de nos jours correspondant de guerre quand en 1858, le journal belge l'Observateur belge lui demanda de faire un reportage[3] sur la guerre d'Italie de 1859 qui venait d'éclater et qui vit s’affronter d'une part les armées françaises de Napoléon III et sardo-piémontaises de Victor-Emmanuel, futur roi d'Italie, contre celles de l’empire d'Autriche. Il adressa à ce journal des articles sous forme de correspondance qui eurent beaucoup d'impact et furent réédités sous le titre Campagne d'Italie.

Sollicité et encouragé par des familles nobles de Belgique, de France et d'Angleterre et pour répondre à leurs demandes, il alla résider tour à tour dans ces différents pays, s'intéressant progressivement à la généalogie et à l'héraldique, d'abord à côté du roman historique, puis s'y consacrant exclusivement en rédigeant et publiant à partir de 1863 des recueils de dossiers généalogiques en plusieurs volumes[4].

Si son œuvre romanesque est aujourd'hui oubliée, il reste connu comme l'auteur d'ouvrages de généalogie[5].

Critique modifier

L'œuvre romanesque de Charles Poplimont considérée comme relevant des premières tentatives de roman de mœurs[6] et ayant connu un «succès populiste», est, au XXe siècle, jugée sans valeur littéraire par le professeur de lettres Gustave Charlier dans son essai de 1948 Le mouvement romantique en Belgique [7]; quant à l'universitaire Pierre Halen en 1988 dans Lettres françaises de Belgique, à propos du Sequin du juif, celui-ci indique que « ce roman contient nombre d'invraisemblances où foisonnent les incorrections et intrusions d’auteur à des fins documentaires ou morales.»[8].

Ses ouvrages contenant des biographies et des généalogies ont également été l'objet de plusieurs critiques[9], ainsi en 1857, pour: donner des informations généalogiques fournies par les intéressés[10]. En 1864, Le beffroi écrit : « Nous croyions que les Poplimont, les O'Gilvy, les van der Heyden, voire les Goethals, etc., avaient suffisamment massacré, embrouillé, amplifié ou simplifié les généalogies des familles belges, pour que l'orgueil héraldique des nobles et des roturiers fut désormais assouvi...»[11]. En 1893, pour « plus ou moins habilement marier le vrai au faux »[12], en 1896, « dont on peut douter »[13]. En 1911, La Revue tournaisienne histoire, archéologie, art, folklore écrit, à propos de Charles Poplimont : « Il y a des généalogistes qui aiment à joindre l'impossible à l'invraisemblable et obtiennent par là des effets de haut comique. On ne peut pas toujours être sérieux.»[14]. En 1912, le généalogiste Paul-Armand du Chastel de la Howarderie relève une « filiation grandiosement erronée »[15]. En 1921, pour faire preuve de complaisance[16], en 1925, pour contenir des erreurs et inventions[17]. Bertrand Galimard Flavigny dans Noblesse: mode d'emploi, (1999) classe Charles Poplimont dans une liste de cinq auteurs de généalogies (avec le chevalier de Courcelles, P. Louis Lainé, La Chesnaye-Desbois, Henri J.G. de Milleville) « à utiliser avec prudence »[18].

Publications modifier

Romans
  • L'Expédition du Milianah, 1844
  • Le Sequin du Juif, aventure d’un belge en Algérie, Gand, 1845, 2 volumes, roman d'aventures
  • Le Colon de Guatemala et La Grisette Gantoise: Esquisses de Mœurs Militaires... , Gand, Verhulst, 1845, 3 volumes, (roman réaliste)
  • Conrard le Tisserand; chronique gantoise du XIVe siècle, Gand, 1845, 3 volumes
  • Le juge Lynch, ou Vie et aventures de Jonathan Jefferson Whitlaw, Bruxelles, A. Lebègue, 1860-1861, 3 volumes, traduit de l'anglais par Charles Poplimont. (présenté comme une traduction)
Lettres
  • Lettres sur la campagne d'Italie en 1859, Paris : Ch. Tanera, 1860 [19]
Ouvrages historiques et généalogiques
  • La Belgique depuis mil huit cent trente : Révolution belge 1830-1848, Bruxelles, Labroue, 1852[20]
  • La Noblesse belge. Biographies nationales, Bruxelles, Labroue et Cie, 1856 - 1858
  • Généalogie historique de la maison de Chanaleilles, Bonaventure et Ducessois, Paris, 1856 (disponible sur le site Gallica de la BnF)
  • La Belgique héraldique. Recueil historique, chronologique, généalogique et biographique complet de toutes les maisons nobles reconnues de la Belgique, Bruxelles, 1863-1867 ; 11 volumes[21].
  • La Dynastie belge, Bruxelles , Imp.-Lith. A. Ternen & C., 1868 [22]
  • La France héraldique, Saint-Germain, E. Heutte et Cie. 1873-1875 ; 8 volumes.
  • Notice généalogique sur la maison de Chanaleilles, Antonio Azur, Paris, 1873 (disponible sur le site Gallica de la BnF)

Bibliographie modifier

  • Louis Tierenteyn, "Poplimont, Charles-Emmanuel-Joseph", dans Biographie Nationale de Belgique, tome XVIII, 1905, col. 32-33.
  • Bibliographie nationale, tome III, qui contient la nomenclature complète de ses ouvrages.
  • Eugène De Seyn, Dictionnaire, II, p. 833.
  • Gustave Charlier, Le mouvement romantique en Belgique, 1815-1850, volume 2, 1948, p. 274[6].
  • Pierre Halen, "Le Sequin du Juif", dans: Lettres françaises de Belgique (dir. Robert Frickx et Raymond Trousson), Bruxelles, 1988, p. 457.

Notes et références modifier

  1. a et b Système universitaire de documentation
  2. Pierre Halen, « Le Sequin du Juif », dans : Lettres françaises de Belgique (dir. Robert Frickx et Raymond Trousson), Bruxelles, 1988, tome I, p. 457 : « Les œuvres narratives de Charles Poplimont (1821-1887) connurent le succès au point de décider leur auteur à abandonner la carrière militaire pour se consacrer à la littérature et à l'histoire ».
  3. Sabina Gola, Un demi-siècle de relations culturelles entre l'Italie et la Belgique (1830-1880), Rome, Institut historique Belge de Rome, 1999, p. 122 : « Emmanuel-Joseph Poplimont, ancien maréchal (sic) de l'armée belge, fut envoyé en Italie, par le directeur de l’Observateur belge, pour suivre la campagne des troupes franco-piémontaises contre l’armée autrichienne, en 1859 ».
  4. Louis Tierenteyn, Biographie Nationale, première série, sub verbo : "Poplimont avait quitté l'armée de bonne heure pour ne plus s'occuper que de littérature, d'histoire et de généalogie". "Encouragé et sollicité par des familles nobles de Belgique, de France et d'Angleterre, il alla résider tour à tour dans ces différents pays, et à la fin de sa carrière il se voua exclusivement aux études généalogiques."
  5. Notices du catalogue Bnf
  6. a et b arllfb.be
  7. Gustave Charlier, Le mouvement romantique en Belgique, 1815-1850, volume 2, 1948, p. 274 : « Passons sans insister, vu leur manque de valeur littéraire, sur les fictions de Charles Poplimont (né en 1821) qui, au même moment, cultive le genre historique avec Conrad le Tisserand, chronique gantoise du XIVe siècle (Gand, 1845 »)
  8. Pierre Halen, « Le Sequin du Juif », dans : Lettres françaises de Belgique (dir. Robert Frickx et Raymond Trousson), Bruxelles, 1988, tome I, p. 457 : « Cependant, nombre d'invraisemblances et de faiblesses narratives s'ajoutent aux faiblesses d'écriture de ce roman, où foisonnent les incorrections et les intrusions d'auteur à des fins documentaires ou morales.»
  9. Le beffroi: arts, héraldique, archéologie, volume 2, 1864, page 327 : « Nous croyions que les Poplimont, les O'Gilvy, les van der Heyden, voire les Goethals, etc., avaient suffisamment massacré, embrouillé, amplifié ou simplifié les généalogies des familles belges, pour que l'orgueil héraldique des nobles et des roturiers fut désormais assouvi...». Bulletin du cercle royal archéologique, littéraire et artistique de Malines, tome 4, 1893, p. 115. « plus ou moins habilement marier le vrai au faux » en Annales du Cercle archéologique de Mons, 1896, p. 258., et Revue tournaisienne : histoire, archéologie, art, folklore, vol. 7 à 8, Établissements Casterman, 1911, p. 68 : "Nous avons lu dans la Belgique héraldique de Charles Poplimont que la famille Obert était issue tout à la fois d'Obert, évêque de Liège et d'Obert Grimaldi seigneur de Monaco. Il y a des généalogistes qui aiment à joindre l'impossible à l'invraisemblable et obtiennent par là des effets de haut comique. On ne peut pas toujours être sérieux". Revue tournaisienne: histoire, archéologie, art, folklore, Volumes 7 à 8,Etablissements Casterman, 1911, page 68. et [1]. En 1912, le généalogiste Paul-Armand du Chastel de la Howarderie parle d'« filiation grandiosement erronée » Mémoires de la Société archéologique & historique de l'arrondissement d'Avesnes, tome XVI, 1936, page 46, et La Noblesse belge, Annuaire de 1921, Partie 1, page 70. ou "contenir des erreurs et inventions" Société d'études de la province de Cambrai, Lille, 1925, p. 6.
  10. Eugène van Bemmel, Revue trimestrielle, 1857, page 390
  11. Le beffroi: arts, héraldique, archéologie, Volume 2, 1864, page 327
  12. Bulletin du cercle royal archéologique, littéraire et artistique de Malines, Volume 4, 1893, page 115.
  13. Annales du Cercle archéologique de Mons, 1896, page 258.
  14. Revue tournaisienne : histoire, archéologie, art, folklore, vol. 7 à 8, Établissements Casterman, 1911, p. 68 : « Nous avons lu dans la Belgique héraldique de Charles Poplimont que la famille Obert était issue tout à la fois d'Obert, évêque de Liège et d'Obert Grimaldi seigneur de Monaco. Il y a des généalogistes qui aiment à joindre l'impossible à l'invraisemblable et obtiennent par là des effets de haut comique. On ne peut pas toujours être sérieux ». Revue tournaisienne: histoire, archéologie, art, folklore, Volumes 7 à 8, Etablissements Casterman, 1911, page 68. et [2].
  15. Mémoires de la Société archéologique & historique de l'arrondissement d'Avesnes, tome XVI, 1936, page 46
  16. La Noblesse belge, Annuaire de 1921, Partie 1, page 70.
  17. Société d'études de la province de Cambrai, Lille, 1925, page 6.
  18. Bertrand Galimard Flavigny, Noblesse: mode d'emploi, Dictionnaire à l'usage des nobles et des autres, Editions Christian, 1999, page 34.
  19. Internet Archives, Lire en ligne
  20. Biographie générale des Belges morts et vivants, P.166
  21. Internet archives, Tome 1, Toutes les Maisons Nobles Reconnues de la Belgique, Lire en ligne
  22. worldcat

Liens externes modifier