Chapelle dorée (église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris)

chapelle située à Paris, en France

Chapelle dorée
Intérieur de la chapelle.
Intérieur de la chapelle.
Présentation
Culte Catholique romain
Type Chapelle
Rattachement Archidiocèse de Paris
Début de la construction Avant 1634
Fin des travaux XVIIe siècle
Style dominant Architecture ?? ; décoration Louis XIII
Protection ?
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Région Île-de-France
Département Paris
Ville Paris
Arrondissement 4e arrondissement
Coordonnées 48° 51′ 20″ nord, 2° 21′ 16″ est
Géolocalisation sur la carte : Paris
(Voir situation sur carte : Paris)
Chapelle dorée

La Chapelle dorée est une chapelle de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais de Paris. Concédée à Antoine Goussault et sa femme Geneviève Fayet en 1628 et construite avant 1634, cette chapelle minuscule, qui ne se visite qu'exceptionnellement, possède une décoration remarquable de style Louis XIII qui la recouvre entièrement[1].

Histoire modifier

Le , les marguilliers de l'église Saint-Gervais-Saint-Protais accèdent à la requête d'Antoine Goussault, conseiller au parlement et commissaire aux requêtes du Palais, et de sa femme Geneviève Fayet, tous deux paroissiens depuis de nombreuses années, qui demandent d'une part la concession d'un terrain du cimetière de l'église pour construire une petite chapelle funéraire et d'autre part la permission de percer la partie basse du mur de la chapelle Saint-Michel (chapelle Sainte-Anne actuelle) pour créer une entrée fermée de portes donnant directement dans l'église. Une cave de même dimension que la chapelle est prévue en sous-sol pour accueillir les sépultures de la famille. Cette autorisation est accordée moyennant une somme de 1000 livres et une rente annuelle de 30 sols ; la cession du terrain est effective le [2].

La décoration de la chapelle est probablement conçue et réalisée par le couple et ce avant le , date du décès d'Antoine.

Cette chapelle reste ensuite dans la famille Goussault jusqu'au , date à laquelle la veuve d'Antoine Goussault III, Madeleine de Baugy, la vend à Louis Betauld dont les descendants ne semblent pas avoir cédé la concession. Sous les Betauld, la chapelle ne subit pas de changements significatifs, hormis la condamnation de la fenêtre qui ouvrait sur le charnier.

À la suite de la disparition de certains panneaux et aux remontages hasardeux du XIXe siècle, la disposition actuelle des lambris ne correspond probablement plus à leur disposition initiale. La chapelle a été restaurée plusieurs fois, en 1825, 1930 et 2000[1].

Description modifier

La chapelle, minuscule (environ 8 m sur 4 m) et totalement aveugle, comporte un vestibule à deux parties ouvrant sur une nef étroite de forme rectangulaire possédant une voute trapézoïdale à caissons imitant l'architecture de tombeaux antiques. Toute sa surface est couverte de lambris, tableaux et autres motifs décoratifs. Un autel se dresse dans sa partie orientale.

Les murs et les voussures du plafond présentent une grande variété de décorations : vingt et une scènes de la Passion et de la Résurrection du Christ, sept figures de saints portant les prénoms des membres de la famille Goussault et trois cartouches représentant les évangélistes. Le reste des lambris est agrémenté de têtes de chérubins et autres motifs ornementaux.

Quelques scènes de la vie du Christ
Quelques autres éléments décoratifs

Parmi les symboles religieux on peut remarquer, en plusieurs endroits, la représentation d'un cœur avec les trois clous de la crucifixion au centre d'un soleil en gloire, symbole de la dévotion au Sacré-Cœur qui ne se diffusera que quelques années plus tard[3].

Un cœur aux trois clous

Au-dessus de l'autel se trouve une œuvre de Claude Vignon, Le Christ au mont des oliviers.

Quelques vues de l'autel

La décoration de cette chapelle s'inspire directement de celle des maisons nobles de l'époque, aux cabinets lambrissés. Toutefois la présence, au cœur de ce décor mondain, de nombreux symboles de dévotion rappelle la ferveur religieuse d'une grande partie de l'aristocratie du XVIIe siècle[3].

Notes et références modifier

  1. a et b Chapelle Dorée sur le site Paris.catholique
  2. Guillaume Kazerouni - La Chapelle dorée - fascicule paroissial
  3. a et b Frère Charles-Marie - Sources vives - No 100, novembre 2001