Château de l'Impératrice

château à Pregny-Chambésy, Suisse

Château de l'Impératrice
Image illustrative de l’article Château de l'Impératrice
Le château de l'Impératrice.
Nom local Château de « Pregny-La-Tour »
Début construction 1810
Fin construction 1812
Propriétaire initial Joséphine de Beauharnais
Destination initiale Habitation
Propriétaire actuel Ville de Genève
Destination actuelle Mission permanente de la République Italienne
Protection Objet classé
Coordonnées 46° 13′ 49″ nord, 6° 08′ 39″ est
Pays Drapeau de la Suisse Suisse
Région historique Pays de Gex
Canton Drapeau du canton de Genève Genève
localité Pregny (Pregny - village)
Commune Pregny-Chambésy
Géolocalisation sur la carte : Suisse
(Voir situation sur carte : Suisse)
Château de l'Impératrice
Géolocalisation sur la carte : canton de Genève
(Voir situation sur carte : canton de Genève)
Château de l'Impératrice

Le château de l'Impératrice, dit aussi château de « Pregny-La-Tour », est un château situé dans le parc de l'Impératrice, dans la commune de Pregny-Chambésy, dans le canton de Genève, en Suisse. Il porte ce nom en référence à Joséphine de Beauharnais, première épouse de Napoléon Ier[1].

Localisation modifier

Au cours des siècles, Le domaine a relevé de diverses localités, jusqu'à ce que la commune de Pregny devienne un territoire genevois officiellement le [1]. Pendant la période de la République de Genève, le domaine se trouvait sur la limite dite des Franchises[N 1],[2].

Le château se situe dans la localité de Pregny, dans le sous-secteur de Pregny - village, dans le lieu-dit L'impératrice Pregny-La-Tour. Le château est situé au chemin de l'Impératrice[N 2], entre le domaine du château de Penthes et les « Terres de Pregny »[3]. Le domaine a une surface totale de 29 799 m2.

Histoire modifier

Château de « Pregny-La-Tour » modifier

À l'origine, le domaine comprenait le château de « Pregny-La-Tour ». Une ancienne forteresse dont le plus ancien document concernant le domaine est un acte de vente datant du 5 septembre 1486. Le 11 janvier 1538, Pierre Scarron échange son domaine de Pregny contre des terres située à Ruth appartenant à Ami Perrin (en)[N 3]. Lors de l'acquisition du château, Ami Perrin avait accordé à Pierre Scarron un droit de rachat de sa propriété « valable à partir de dix ans et au prix de 1'800 écus d'or au soleil »[4]. Après les échauffourées du 24 mai 1555, Ami Perrin (en), qui était un libertin et le principal opposant aux réformes religieuses de Jean Calvin, se réfugiait, avec ses adhérents, au château de « Pregny-La-Tour ». Comme celui-ci se trouvait en dehors des Franchises, en terre bernoise, ils étaient donc en sécurité[4]. Perrin mourut en 1561 et Pierre Scarron fit valoir son droit de rachat et vendit le domaine à Antoine de Saussure[N 4]. En 1574, Claude et Jean de Saussure vendent le domaine à Pierre Dupuys. Les détails des propriétaires entre 1574 et 1699 ne sont ensuite pas connus; Cependant il est noté que Marie Vaudenet en est la propriétaire à cette dernière date. Par la suite, le domaine se donna entre héritage et vente du XVIIe siècle au XIXe siècle[5].

Entre 1713 et 1718, la maison forte est agrandie[6].

En 1751, Alexandre de Sales acquiert la propriété. Bien qu'il conserve l'ancienne maison de maître, celui-ci remodèle complètement les façades du château donnant sur le lac et le Mont Blanc.

Le 11 juillet 1810, l'Impératrice Joséphine de Beauharnais vint pour la première fois à Genève. Lors de son passage, cette dernière se fascina pour le Mont Blanc ainsi que la région lémanique dont elle avait souvent exprimé le vœu d'avoir une résidence au bord du lac. Le , M. Noel, notaire à Paris, acheta pour l'Impératrice le domaine et le château au prix de 145 000 francs.

Château de l'Impératrice modifier

En ayant acquis le château de « Pregny-La-Tour », Joséphine de Beauharnais ne se rendit pas compte qu'il était trop petit pour y loger son personnel. L'Impératrice fit alors de considérables agrandissements au château[N 5]. La structure de l'ancien château est complètement modifié et détruit pour laisser place à l'actuel château de l'Impératrice. L'Impératrice s'y installera seulement en juillet 1812[5].

À la mort de Joséphine de Beauharnais en 1814, c'est sa fille Hortense de Beauharnais qui hérite du château. Cependant, Pregny étant devenue une commune suisse le 20 novembre 1815, le gouvernement genevois fut hostile à l'établissement d'une Impératrice française sur son futur territoire[N 6]; le gouvernement genevois lui fit signaler de s'éloigner au plus vite ce que Hortense de Beauharnais fit en s'installant finalement à Aix. Le domaine fut alors vendu et passa entre plusieurs propriétaires entre le XIXe siècle et le XXe siècle[7].

Le 26 juin 1954, le Conseil d'État genevois inscrit le château, les dépendances et le domaine comme « objets classés no 2011-26090 » à l'Office des patrimoines et des sites[6],[8].

Le domaine et le château son finalement acheté en 1983 par la commune et ville de Genève. Le château abrite actuellement les bureaux de la mission permanente de la République Italienne auprès de l'Organisation des Nations unies. Le domaine, quant à lui, est ouvert au public.

Propriétaires du domaine et du château modifier

Château de « Pregny-La-Tour » modifier

  • ? – 5 septembre 1486 : François d'Orly (ou Orlier, de Orliano) ;
  • 5 septembre 1486 – ? : Mathieu Scarron [N 7];
  • ? – 11 janvier 1538 : Pierre Scarron ;
  • 11 janvier 1538 – 1561 : Ami Perrin (en) ;
  • 1561 – 1574 : famille de Saussure ;
  • 1574 – ? : Pierre Dupuys ;
  • ? – 1699 : ? ;
  • 1699 – 1727 : Marie Vaudenet ;
  • 1727 – 1740 : ? ;
  • 1740 – ? : Jean-Louis et Marie Cramer ;
  • ? – 1750 : Jean Jallabert ;
  • 1750 – 1751 : Jean-Jacques Pallard ;
  • 1751 – 1801 : Alexandre de Sales ;
  • 1801 – 1802 : Jacques Lasserre ;
  • 1802 – 1808 (1810) : Henri Melly ;
  • 1810 – 1812 : Joséphine de Beauharnais.

Château de l'Impératrice modifier

Parc de l'Impératrice modifier

 
Vue depuis le bas du parc.

Le parc est composé en alternance de prairies et de forêts denses d'arbres séculaires[9]. Des arbres centenaires sont disposés autour de la pelouse qui descend du château jusqu’à la voie ferrée : un tulipier de Virginie et un séquoia trônent au haut de la terrasse. Un saule pleureur est situé un peu plus bas.

Sur le domaine prend également source le Ruisseau de l'impératrice ayant une longueur de 1 000 m et se jetant dans le Léman[10].

Le parc est devenu public lors de l'achat du sommaire par la ville de Genève en 1983.

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. « la dernière limite (borne) qui est au-dessous et au droit de la maison de feu Mathieu Scarron pas guère loin du lac »
  2. Anciennement appelé : Chemin de Borgnion.
  3. Il est alors indiqué que la propriété consiste en une « maison haute avec grange, treuil, curtines, etc., d'une surface de 50 poses, le tout situé au territoire de Pregny, près du chemin public tendant de Genève à Versoix du côté de l'orient »
  4. « avec tous les droits de rachats sur les dits biens pour le prix de 355 écus soleil »
  5. Construction de deux ailes, ajout de fenêtres côté lac, etc.
  6. La commune de Pregny deviendra officiellement commune Genevoise le 4 juillet 1816.
  7. Cinquante ans plus trad, son descendant Pierre Scarron était dit « de Pregny ».

Références modifier

  1. a et b « Chemin de l'Impératrice | Noms géographiques du canton de Genève »(Archive.orgWikiwixArchive.isGoogleQue faire ?), sur ge.ch (consulté le ).
  2. Registres du conseil, Vol. 30, fº 45.
  3. Palfi Véronique, Pregny-La-Tour ou domaine de l'Impératrice, Genève,
  4. a et b Guillaume Fatio & Raymond Perrot, Pregny-Chambésy, commune genevoise, Pregny-Chambésy, Commune de Pregny-Chambésy, 1947 / 1978, 360 p., p. 189-201
  5. a et b Commune de Pregny-Chambésy, carte historique, Gilles Gardet, Natalie Rilliet, Thierry Wenger et Commune de Pregny-Chambésy, 2016.
  6. a et b République et canton de Genève : Département du Territoire (DT) : Office du patrimoine et des sites (OPS), « Objet no 2011-26090 : Domaine de l'Impératrice »  , sur ge.ch, (consulté le ).
  7. « Pregny-Chambésy en ligne: Histoire », sur pregny-chambesy.ch (consulté le ).
  8. Conseil d'État, « Arrêté relatif au classement d'une propriété à Pregny », Feuille d'Avis Officielle (FAO),‎ (lire en ligne   [PDF])
  9. Georges Turrian, Genève...Ses parc et promenades, Genève, Cabédita, , 100 p., p. 74-75
  10. ass architectes associés SA, « Plan Directeur Communal : 8. Environnement »   [PDF], sur etat.geneve.ch, (consulté le ).

Bibliographie modifier

  • G. Fatio, Pregny-Chambésy, commune genevoise, 1978 (2000)

Voir aussi modifier

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Liens externes modifier