Bernard Ripert

avocat français

Bernard Ripert est un avocat français né en 1950.

Bernard Ripert
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Il est considéré comme étant l'avocat « historique » de l'organisation armée d'extrême gauche Action directe.

Biographie modifier

Bernard Ripert est né en 1950[source insuffisante][1] en Savoie, d'un père monteur de lignes à EDF et d'une mère femme au foyer[2]. Il travaille à l'usine pour payer ses études[2]. Il milite alors pour l'organisation maoïste la Gauche prolétarienne[2].

Il achève ses études de droit en 1972 en décrochant son certificat d’aptitude à la profession d’avocat. Ripert finit tout de même par prêter serment au barreau de Grenoble en septembre 1975.

Depuis la victoire de la gauche en 1981, il est le seul à accepter de défendre les membres d'Action directe[2].

En 2013, il revient d'un voyage en Syrie avec des photos en compagnie de Bachar el-Assad, et annonce son souhait de s'inscrire au barreau de Damas[3].

Causes célèbres modifier

Proche de la gauche révolutionnaire, il a été l'avocat de Joëlle Aubron[4], ex membre d’Action directe et morte en mars 2006.

Aux assises, en janvier 2007, Bernard Ripert « retourne les jurés et parvient à faire acquitter cinq accusés », dont un accusé de meurtre, Mehdi M'Sallaoui (22 ans)[5].

Bernard Ripert a aussi défendu Cyril Khider, qui avait tenté de délivrer son frère du centre pénitentiaire de Fresnes[6].

En 2008, il plaide au procès d'Antonio Ferrara[7],[8],[9] : il sollicite le déplacement de la cour dans les geôles du Palais de justice de Paris, au nom du droit à « la vérité », suivi par la majorité des avocats. Il déclare : « Ce sera pour les jurés une petite approche de ce qu'est la prison. C'est bien qu'ils se rendent compte des mauvais traitements ». Il qualifie d'« immondes » et « puantes » les cellules du palais[10]. L'avocat a aussi dit « Ils sont dans des conditions indécentes et inhumaines, dans des cellules sales, puantes. A même les toilettes »[11].

Il défendra en 2023 aux assises Hanine Benbouabdellah pour le meurtre présumé de Essma Cheambi commis en 2016[12].

Controverses modifier

Jeudi 11 septembre 2008, il comparaissait à Dijon pour outrage à magistrat. Bernard Ripert commente ainsi le bilan de cette affaire : « Sur le plan pénal, je suis définitivement « non condamné » [poursuites annulées]. Sur le plan déontologique, j’ai écopé d’un blâme. Après réflexion, je ne me pourvoirai pas en cassation. »

En 2009, le ministre de l'Intérieur Brice Hortefeux porte plainte pour « injure envers la police »[13]. Bernard Ripert est relaxé en appel[2].

En 2013, il est suspendu pendant un an pour avoir qualifié une avocate de « roquet » et affirmé qu’un président de cour d’assises avait « triché » et « menti »[14].

Le 25 mai 2016, Bernard Ripert ne s'étant pas présenté à une convocation à l'hôtel de police de Grenoble, il est arrêté. Pendant sa garde à vue, il est envoyé au CHU de Saint-Egrève où il est examiné par un psychiatre à la demande du procureur général de Grenoble. Le psychiatre préconise un placement sous contrainte en hôpital psychiatrique. Bernard Ripert est transféré à l'hôpital psychiatrique de Bassens. Il en sort le lendemain lorsque de nouveaux examens concluent que le sujet est parfaitement sain d'esprit[15], Bernard Ripert dénonce un « traitement inhumain »[16]. Il a obtenu le soutien de plusieurs confrères[17].

Le 23 juin 2016, la cour d'appel de Grenoble prononce l'interdiction d'exercer pendant 3 ans pour Bernard Ripert, alors poursuivi pour plusieurs manquements. En février 2017, Bernard Ripert obtient l'annulation de cette interdiction par la Cour de cassation[18],[19].

Notes et références modifier

  1. Le Figaro.fr avec AFP, « L'avocat historique d'Action Directe condamné », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  2. a b c d et e AFP, « L'avocat Bernard Ripert, la terreur du barreau », sur la-croix.com, (consulté le ).
  3. benoît BOUY, « JUSTICE / Bernard Ripert, robe noire et colère rouge », Le Dauphiné libéré,‎ (lire en ligne, consulté le ).
  4. Raphaëlle Bacqué et Nathalie Guibert, « Gravement malade, Joëlle Aubron est la première membre d'Action directe à être remise en liberté », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  5. Olivier Bertrand, « Chicago sur Isère », sur liberation.fr, (consulté le ).
  6. « 13 et 15 ans de prison pour une évasion ratée », sur lci.tf1.fr, (consulté le ).
  7. Stéphane Durand-Souffland, « Les débuts laborieux du procès Ferrara », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  8. Stéphane Durand-Souffland, « Le procès Ferrara émaillé par une succession d'incidents », sur lefigaro.fr, (consulté le ).
  9. « Ferrara : la défense dépeint les complices autrement », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  10. Le Monde.fr avec AFP, « Procès Ferrara : la cour visite les geôles du Palais de justice », sur lemonde.fr, (consulté le ).
  11. Aurélie Sarrot, « Procès Ferrara : tout le monde à la souricière », sur metronews.fr, (consulté le ).
  12. « Procès de l'assassin présumé d'une jeune femme sur fond de guerre de bandes », sur LEFIGARO, (consulté le )
  13. Nouvelobs.com avec AFP, « Un avocat poursuivi pour « injure envers la police » », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  14. « Savoie: Le domicile de l'avocat Bernard Ripert cambriolé », sur 20minutes.fr, (consulté le ).
  15. « L’avocat d’Action directe s'insurge contre son internement en psychiatrie », sur nouvelobs.com, (consulté le ).
  16. François Carrel, « Interné d'office, maître Ripert dénonce un «traitement inhumain» », sur liberation.fr, (consulté le ).
  17. « Bernard Ripert, l'avocat interné d'office », sur franceinter.fr, (consulté le ).
  18. L'avocat Bernard Ripert obtient l'annulation de son interdiction d'exercer, Europe 1, 8 février 2017
  19. L'avocat grenoblois Bernard Ripert obtient l'annulation de son interdiction d'exercer, France 3, 8 février 2017

Liens externes modifier