Baza
Baza est une ville d’Espagne, située dans le nord-est de la province de Grenade dans la communauté autonome d’Andalousie.
Baza | |
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Administration | |
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Pays | ![]() |
Communauté autonome | ![]() |
Province | ![]() |
Comarque | Baza |
Maire Mandat |
Pedro Fernández Peñalver 2015-2019 |
Code postal | 18800 |
Démographie | |
Gentilé | Bastetano, -na |
Population | 20 562 hab. () |
Densité | 38 hab./km2 |
Géographie | |
Coordonnées | 37° 29′ 00″ nord, 2° 46′ 00″ ouest |
Altitude | 844 m |
Superficie | 54 500 ha = 545 km2 |
Divers | |
Saint patron | San Máximo |
Localisation | |
Liens | |
Site web | http://www.ayuntamientodebaza.es/ |
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Géographie
modifierLocalisation
modifierLa commune de Baza se trouve dans le sud-est de l'Espagne, vers l'est de la province de Grenade et dans le sud et le centre de la comarque de Baza[1].
Toute la commune est incluse dans le parc naturel de la sierra de Baza. Mais seul le sud de la commune est dans la sierra de Baza, qui prolonge vers l'ouest et sur la province de Grenade la sierra des Filabres sur la province d'Almería[1].
Grenade est à 96 km sud-ouest ; Almería (le plus proche accès à la mer) à 118 km sud-sud-est ; Madrid à 432 km nord ; Gibraltar à 351 km sud-ouest (distances par route)[2].
Communes voisines
modifierZújar | Cortes de Baza ~ • ~ Benamaurel | Cúllar | ||
Freila Guadix Gor Dólar |
N | Caniles Alcóntar (Almeria) | ||
O Baza[1] E | ||||
S | ||||
Fiñana (Almeria) Abla (Almeria) |
Las Tres Villas (Almeria) |
Gérgal (Almeria) |
Hydrographie
modifier- Réservoir du Negratín
La pointe nord de la commune est traversée dans le sens est-ouest par une petite partie du réservoir du Négratin (es), et plus précisément la branche du réservoir formée par le Guardal, qui y conflue avec le Guadiana Menor – ce dernier un affluent du fleuve Guadalquivir[1].
Noter que la sécheresse de 2024 a été si forte que cette branche du réservoir est totalement à sec, hormis un petit filet d'eau du Guardal[3].
- Cours d'eau
Le Guardal marque une partie de la limite de commune avec Benamaurel, et son affluent de rive droite (côté nord) le Castril marque une autre partie de la limite avec cette même commune. Le Baza, autre affluent du Guardal mais en rive gauche, marque aussi une partie de la limite de commune avec Benamaurel, après avoir traversé la commune de Baza dans le sens sud-nord en venant de Caniles où il prend source[1].
Généralités
modifierC'est la plus grande commune de la province de Grenade, avec une superficie de 545 km2.[réf. nécessaire] On y trouve des eaux sulfureuses qu’elle reçoit de la fontaine d'Alcrebite.[réf. nécessaire] Baza est aussi la plus grande ville de la vallée de Baza et le chef-lieu de la comarque de Baza qui comprend huit municipalités[1].
Une des particularités de la vallée de Baza (es) est la nature de son sol, très argileux. On y trouve aussi des habitats troglodytes ou cuevas (grottes), occupés par la suite par les Maures, puis plus tard par les paysans les plus pauvres.[réf. nécessaire]
Dans la partie montagneuse au sud, à une petite quinzaine de kilomètres au sud-ouest de Baza, se trouve le sommet de Santa Bárbara, plus haut sommet de la sierra de Baza à 2 269 m d'altitude[réf. nécessaire].
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Les alentours de la vallée de Baza
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Sierra de Baza
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Maisons troglodytes
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Le pont de Baúl, de l'ancien chemin de fer entre Baza et Gor
Histoire
modifierPréhistoire et protohistoire
modifierL'exploitation des minéraux dans la région remonte à la préhistoire ; parmi les lieux dédiés à cette entreprise, sont cités Cortijo Arévalo (sur Caniles), Santaolalla et los Rodeos (sur Baza)[4].
À l'époque ibère et dans l'Espagne byzantine, la ville de Baza est une ville importante du nom de Basti (es). On y a découvert la célèbre Dame de Baza, une statue funéraire vieille de plus de 2 000 ans.[réf. nécessaire]
Antiquité
modifierLes Romains conquièrent la ville et la développent.[réf. nécessaire]
À l'époque du haut-empire romain, faisant abstraction des 16 sites alentour, Baza a deux sites d'extraction de minerais : las Aleras et los Enebrillos 1, entre le bassin versant des eaux du Balax et celui des eaux du Sauco. Au Bas-Empire les 18 sites deviennent 26, l'extraction passe à une plus grande échelle. Au moins deux chemins historiques peuvent transporter les produits des mines : le chemin de Caniles à los Baños[n 1] et qui passe par Basti ; et le chemin de Cúllar a Caniles, qui connecte les mines à la via Augusta. Le chemin de Gérgal à Caniles a probablement une origine romaine lui aussi, car il passe aux Aleras et aux Enebrillos 1[4].
L'extraction du plomb continue dans l'ouest de la sierra, et on voir une prolifération de petites exploitations de minerai de fer et de cuivre, avec sur Caniles la fonderie de Cortijo Arévalo, et sur Baza le Barranco de las casas de Santaolalla 1-2 et le Picón del Castellón de los Rodeos. Ces exploitations de petite taille et sans grandes structures architecturales peuvent être interprétées comme des sites d’autosuffisance quasi domestique, probablement travaillées en régime saisonnier[4].
Seul le site de Montones de Piedras (sur Baza) diffère : situé sur un promontoire à côté de la rambla de Maclite, il s'étend sur un hectare et demi et inclut de nombreuses structures de bâti quadrangulaire avec des murs en maçonnerie d'un mètre d'épaisseur. Du côté de son accès naturel au sud, se trouvent deux grandes lignes parallèles d'empilements de roches carbonatées, que Sanchez (1991) a interprété comme des remparts. Caballero et al. (2017) pensent que celle interprétation est contredite par l'absence de parements et de mortier ; et comme ils ne connaissent pas de mines historiques dans les environs proches, ils pensent que ce site pourrait être lié à des pratiques d'élevage ou de chasse en haute montagne. La chronologie tardive du site fait qu'il ne peut pas être associé à l'extraction de l'or de l'époque du Haut-Empire. Il se trouve à environ deux kilomètres des Hoyas del Tullido[4].
Ces activités minières perdurent sans grands changement pendant l'Antiquité tardive[4].
Moyen âge
modifierÀ part l'exploitation de las Hoyas del Tullido qui perdure jusqu'au VIIIe siècle, pratiquement toutes les mines ferment[4]. Plusieurs communautés rurales s'installent dans les piémonts de la sierra, en particulier dans l'ancienne exploitation des Hoyas del Tullido, avec un petit fort arabe (Ḥiṣn (es)) sur le Cerro de la Zahurdilla, à côté des Covachas del Tullido sur Caniles, avec un petit cimetière musulman contigu ; et dans le cours inférieur du ruisseau de Morax, avec un enclos-refuge ou albacar, Portillo de la Semana 2 (sur Caniles), entouré par des établissements sur les pentes sur la rive opposée[5].
À l'époque musulmane, Baza devient une ville prospère, bien protégée par des murailles. Le grand mathématicien arabe Al-Qalasadi (القلصادي) y est né et y a vécu une grande partie de sa vie.[réf. nécessaire]
En 1489, les futurs Rois Catholiques (ils n'ont pas encore reçu ce titre) prennent la ville après un long siège. Baza devient alors une ville du royaume d'Espagne. Sa cathédrale est construite au siècle suivant.[réf. nécessaire]
Époque contemporaine
modifierPrès du hameau abandonné d'El Tesorero, dans le ravin Uclías( sierra de Baza), se trouve un groupe de mines appelées globalement « mines du Tesorero » et qui inclut la mine Hernan Cortés, la mine París, la mine Casualidad, la mine Cortijo de Don Martín et la mine du Moro. Elles sont notées pour le cuivre, le bismuth et la sidérite, mais on y a aussi trouvé goethite, hématite, malachite, pyrite, chalcopyrite, azurite et quelques-autres minéraux. Ces mines ont été intensément actives à la fin du XIXe et au début du XXe siècle ; elles ont fermées en 1923. Ces mines importantes ont laissé des vestiges de nombreux bâtiments et installations, en particulier la mine Hernan Cortes qui avait six niveaux de galeries et un système de transport aérien pour les fils de plus de 16 km de long[6].
Los Rodeos est un autre village minier abandonné.
- Le chemin de fer
Baza est sur le trajet de Grenade à Murcie[7].
La concession d'exploitation pour cette ligne est attribuée en 1885 à l'entrepreneur britannique Edmund Sykes Hett, qui la transmet en 1887 à la Great Southern of Spain Railway (en) (GSSR)[8].
Mais la compagnie de construction créée par Hett fait faillite en 1890, ayant largement sous-estimé les difficultés et les coûts de construction dans ces régions montagneuses. La GSSR prend le relais tant bien que mal. Le chemin de fer depuis Lorca rejoint Baza le 16 décembre 1894 (mais il n'est relié à un port, Águilas, qu'en 1899), principalement grâce aux efforts de Gustave Gillman (es) que certains créditent pour le développement hors normes des mines dans la sierra des Filabres en particulier : Gillman, constamment à la recherche de finances pour compenser les conséquences de la faillite de Hett, s'est démené pour vendre les services du chemin de fer aux mines sur le trajet de la ligne[9] (ayant commencé avec la GSSR comme simple employé, il est nommé directeur général en 1897[10]). C'est peut-être aussi en 1894 que la GSSR transmet la concession de la section de ligne de Baza à Grenade, à la Granada Railway Limited[11],[n 2]. La section Baza – Guadix entre en service en 1895[11].
La ligne Baza – Guadix est abandonnée dans les années 1980[13].
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La voie ferrée en construction à Baza, vers 1894
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La gare de Baza vers 1920
Lieux, monuments, culture locale
modifierDans Baza
modifier- La cathédrale Notre-Dame de l'Incarnation de Baza, édifiée en style gothique au XVIe siècle.
- Les bains arabes de Baza ou de la Marzuela, également connus sous le nom de bains du quartier juif (Baños de la Judería), du XIIIe siècle (époque almohade). Structurés en trois salles principales, ils sont liés à l'ancienne mosquée, actuelle église de Santiago (es).
- Le fort de Baza (es).
- Aujourd'hui, Baza est connue pour sa vieille ville, ses monuments et sa fête traditionnelle, la Cascamorras, où les habitants se recouvrent de peinture noire dans une ambiance festive.
- La fontaine des Caños Dorados.
- La fontaine de l'Alcrebite et son bassin : son eau est soufrée[14],[15].
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La Grand place
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Plafond à caissons, sacristie de l'église de Santiago (es)
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Une cour dans le fort de Baza (es)
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Bains arabes de Baza
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Fontaine des Caños Dorados
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Les enfants de Gustave Gillman (es) canotant sur le bassin de la fontaine de l'Alcrebite
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Arènes de Baza
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Palais des Enríquez
Sur la commune hors Baza
modifier- El Tesorero.
- Près du réservoir de Negratín :
- les vestiges du château de Benzalema (es), qui faisait partie du système de défense de la vallée de Baza (es)[16],[n 3],[17]. Il y a dans les environs immédiats un monastère appelé La Granja, fondé suite à la donation de Benzalema en 1504 par María de Luna (es), veuve de Enrique Enríquez de Quiñones (es)[n 4], au monastère de San Jeronimo à Baza (es)[18].
- La source chaude de los Baños de Zújar (d) , dont les thermes étaient à cheval sur Zújar et Baza sur la rive droite (côté sud) du Guardal, tout près du château de Benzalema (es).
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El Tesorero
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Castillo de Benzalema
Notes
modifier- ↑ Chemin de Caniles à los Baños : ce "los Baños" sont les bains qui étaient à l'époque romaine près du Guardal, et dont il reste des vestiges en rive sud du réservoir du Negratín. Voir Caballero 2014, p. 82, 85.
- ↑ Burgos et al. 2012, p. 3 accusent la GSSR s'avoir été intéressée uniquement par le profit qu'elle pouvait tirer du transport des produits des mines, et de n'avoir eu aucune intention de mener le chemin de fer jusqu'à Grenade. C'est ne tenir aucun compte des grosses difficultés auxquelles la GSSR a dû faire face suite à la faillite de Hett[9] ; c'est aussi passer sous silence la corruption des instances gouvernementales espagnoles elles-mêmes, tant locales que nationales, comme démontré dans les années 1840 en particulier avec les spéculations sur les concessions ferroviaires, des manipulations dues autant aux officiels espagnols qu'aux spéculateurs anglais[12].
- ↑ Le système de défense de la vallée de Baza (es) incluait aussi, entre autres, la tour de la Cañada (es) (sur Cortes de Baza), le Torrejón (sur Castril) et la tour de Cuevas de Luna (es) (sur Benamaurel)[16].
- ↑ Enrique Enríquez de Quiñones (es) a pour demi-sœur Jeanne Enríquez (du premier mariage de son père Fadrique Enríquez), reine consort de Navarre et d'Aragon par son mariage avec Jean II roi d'Aragon et mère de Ferdinand II d'Aragon dit Ferdinand le Catholique. Enrique Enríquez est donc beau-frère du roi de Navarre et d'Aragon, et oncle du roi d'Espagne.
Références
modifier- « Baza », carte avec les limites de la commune, sur openstreetmap.org.
- ↑ « Baza », carte marquant les limites de la ville, sur google.fr/maps. Les distances se calculent avec l'outil "Directions".
- ↑ « Réservoir du Negratín, branche du Guardal, en vue satellite, début 2025 », sur google.fr/maps.
- Caballero et al. 2017, p. 336.
- ↑ Caballero et al. 2017, p. 337.
- ↑ (en) « Del Tesorero Mines (Hernan Cortés Mine; París Mine; Casualidad Mine; Cortijo de Don Martín Mine; Del Moro Mine), Baza, Granada, Andalusia, Spain », sur mindat.org (consulté en ).
- ↑ « Trajet de Grenade à Murcie », carte, sur google.fr/maps.
- ↑ [Burgos et al. 2012] (es) Antonio Burgos Núñez, María Paz Sáez Pérez et Juan Carlos Olmo-García, « El puente ferroviario de Gor y Dúrcal, una experiencia singular de la ingeniería en España », Actas del VI Congreso de Historia Ferroviara - Trebidea Historia Batzarra, Alava, Vitoria, 5 juillet 2012 [PDF], sur adurcal.com, (consulté en ), p. 2.
- (en) « The Great Southern of Spain Railway (The GSSR) », sur faydon.com (consulté en ).
- ↑ (en) « Gustave (Gustavo) Gillman - an incredible life », sur gssr.es (consulté en ).
- Burgos et al. 2012, p. 3.
- ↑ (es) Domingo Cuéllar Villar, « Y Stephenson dijo no: Los capitales británicos en los ferrocarriles españoles », Actas del V Congreso De Historia Ferrviaria, Palma de Mallorca [PDF], sur docutren.com, (consulté en ), p. 7.
- ↑ Burgos et al. 2012, p. 18.
- ↑ (es) « Fuente de la Alcrebite », Manantiales y Fuentes de Andalucía, sur conocetusfuentes.com, Instituto Universitario de Investigación del Agua de la Universidad de Granada (consulté en ).
- ↑ « Fontaine de l'Alcrebite et son bassin », caméra de rue, sur google.fr/maps.
- (es) Mhamad Bader et Jose María Martín Civantos, « Análisis Arqueológico del Castillo de Benzalema (Benamaurel, Granada) », ANTIQVITAS, Université de Grenade, no 23, , p. 271-291 (voir résumé) (lire en ligne [PDF] sur dialnet.unirioja.es, consulté en ). Ces auteurs placent le château sur l'actuelle commune de Benamaurel, ce qui est une erreur : comparer la vue satellite (cette branche du réservoir est à sec au début de 2025) et la carte d'openstreetmap avec les limites de communes.
- ↑ (es) « Castillo de Benzalema », fiche. Voir l'onglet « Descripción », sur guiadigital.iaph.es, Instituto Andaluz del Patrimonio Histórico, Consejería de Cultura y Deporte (consulté en ).
- ↑ (es) collectif, Cortijos, Haciendas y Lagares. Arquitectura de las Grandes Explotaciones Agrarias de Andalucía. Provincia de Granada, Junta de Andalucía, , 120-122 p. (lire en ligne [PDF] sur juntadeandalucia.es).
Annexes
modifierArticles connexes
modifierBibliographie
modifier- [Caballero 2014] (es) Alejandro Caballero Cobos, Vías de comunicación en las comarcas de Baza y Huéscar: una aproximación histórico-arqueológica desde la prehistoria reciente a la edad media, vol. 1 (thèse de doctorat, dir. Andrés María Adroher Auroux), université de Grenade, (lire en ligne [PDF] sur digibug.ugr.es), p. 82, 85.
- [Caballero et al. 2017] (es) Alejandro Caballero Cobos, Luis José Garcia-Pulido, Francisco Contreras Cortés, Luis Arboledas Martínez, Eva Alarcón García, José María Martín Civantos, Andrés María Adroher Auroux, Auxilio Moreno Onorato et Lorenzo Sánchez Quirante, « Evolución del paisaje minero en las sierras andaluzas orientales que orlan los altiplanos de Baza y Guadix. Desde los origines hasta inicios de la Edad moderna », dans Garcia-Pulido, Arboledas Martínez, Alarcón García et Contreras Cortés (éds), Presente y futuro de los paisajes mineros del pasado. Estudios sobre minería, metalurgia y poblamiento (Annales du VIII Congreso Internacional sobre Minería y Metalurgia Históricas en el Suroeste europeo), Grenade, Editorial de la Universidad de Granada (EUG) / Sociedad Española para la Defensa del Patrimonio Geológico y Minero (SEDPGYM), , 339 p. (lire en ligne [PDF] sur prehistoriayarqueologia.es), p. 327-339 (voir p. 336).
Liens externes
modifier
- Site officiel
- Notices dans des dictionnaires ou encyclopédies généralistes :