Basilique Notre-Dame-du-Mont-Carmel de Maipú

basilique catholique à Maipú au Chili

Basilique Notre-Dame-du-Mont-Carmel
Image illustrative de l’article Basilique Notre-Dame-du-Mont-Carmel de Maipú
Façade de la basilique.
Présentation
Nom local Templo Votivo
Culte catholicisme
Dédicataire la Vierge du Carmel
Type
Rattachement archidiocèse de Santiago
Début de la construction 1948
Fin des travaux 1974
Architecte Juan Martínez Gutiérrez (es)
Autres campagnes de travaux précédente église :
  • première pierre : 1818
  • construction : 1885-1892
  • destruction : 1974

aménagements :

  • carillon : 1997
  • illuminations : 2002
  • belvédère : 2011-2012
  • système son : 2012
Style dominant brutalisme
Protection Monument national (1984)
Site web santuarionacional.cl
Géographie
Pays Drapeau du Chili Chili
Région Santiago
Province Santiago
Commune Maipú
Coordonnées 33° 30′ 39″ sud, 70° 45′ 58″ ouest

Carte

La basilique Notre-Dame-du-Mont-Carmel de Maipú (en espagnol : basílica de Nuestra Señora del Carmen ; localement appelée Templo Votivo) est une église située à Maipú au Chili, à laquelle l’Église catholique donne les statuts de basilique mineure et de sanctuaire national. Elle est rattachée à l’archidiocèse de Santiago du Chili.

Historique modifier

Projet modifier

La dévotion locale à Notre-Dame du Mont-Carmel remonte à la dédicace d’une première église le [1]. Elle est également présente dans le reste du pays par la fête de La Tirana (es)[1]. Dès la Patria Vieja première période de semi-indépendance du Chili, la future nation se place sous son patronage, le [2].

Le , Luis de la Cruz, représentant de Bernardo O’Higgins, et l’ecclésiastique José Ignacio Cienfuegos (es) s’engagent à la cathédrale de Santiago à construire une église dédiée à la Vierge du Carmel là où se déciderait l’indépendance[3] ; cela arrive à la bataille de Maipú, le . O’Higgins l’officialise par décret le [4],[5].

La première pierre de cette « chapelle de la Victoire » est posée le , en présence du général San Martín et de son armée[6]. Cependant, la construction est reportée, et définitivement suspendue avec la démission de O’Higgins en 1923[6] ; les quelques murs qui avaient déjà été dressés servent alors à garder du bétail[6].

Première église modifier

La construction reprend finalement en 1885, poussée par le président Domingo Santa María[6]. Elle est inaugurée le [6] peu de temps après la fondation de la commune, le [4], et quelques années avant celle de la paroisse de Maipú par l’archevêque de Santiago, Mariano Casanova (es), le [2].

Les éléments évoquant la bataille, dont les statues de O’Higgins et de San Martín, en font un lieu de commémoration nationale[6].

L’édifice est endommagé par un tremblement de terre le [6], et finit par s’effondrer partiellement à la suite d’un second séisme en 1927[6]. Il sera démoli en 1974, et seuls quelques murs seront conservés[6] (qui seront couverts par la protection de Monument national avec la nouvelle basilique dès 1984 par le décret no 645[7]).

Construction modifier

Entre le et le , il est décidé de créer un grand sanctuaire dédié à la Vierge du Carmel[3]. Le , José María Caro Rodríguez, archevêque de Santiago et futur cardinal nomme une commission pour encadrer la construction[3]. Le est lancé un concours international d’architecture[3], le premier du Chili[8].

C’est l’architecte Juan Martínez Gutiérrez (es) qui remporte le concours[3], avec un édifice de style brutaliste assez inspiré de l’architecture européenne. Le [3], José María Caro Rodríguez en lance la construction[2]. Il lance également celle du musée du Carmel (es) en 1954[9], lequel ouvre deux ans plus tard[9].

Le nom « Templo Votivo de Maipú » (« sanctuaire votif de Maipú ») est officialisé par décret du président Carlos Ibáñez del Campo en 1958[2].

Les vitraux sont commandés le et en pour ceux du portail à l’artiste Adolfo Winternitz (en)[8] ; ils sont réalisés en France par une société suisse[3]. En 1968, l’historien Jaime Eyzaguirre (es) grave un historique du sanctuaire sur une plaque de granit, dévoilée pour le 150e anniversaire de la bataille de Maipú[3].

Inauguration modifier

L’église est ouverte au public à partir du [3], et inaugurée civilement le [2], anniversaire de la mort de O’Higgins[3], par le chef d’État Augusto Pinochet[3]. Le sanctuaire est consacré le [2] ; l’orchestre symphonique national (es) et les chœurs de l’université du Chili participent à la messe[3].

L’édifice est classé Monument national par le décret no 645[6] le , avec les murs de l’ancienne église[10],[7]. Le périmètre couvert, d’environ 10,8 hectares, est précisé par le décret no 2840 le [11]. Le , l’église est nommée basilique mineure[12],[2]. Jean-Paul II s’y rend la même année, le [12].

Histoire récente modifier

Le , lors du feu d’artifice tiré sur l’esplanade de la basilique pour célébrer le Nouvel An, une fusée dévie vers la foule, tuant deux personnes sur le coup et en blessant une grosse soixantaine[13]. La municipalité de Maipú et l’entreprise Pirotecnia entament alors une bataille juridique[13], que la municipalité finit par perdre[14].

En 1997, un carillon de 23 cloches, fabriqué aux Pays-Bas, est installé[15]. Le [réf. nécessaire] sont inaugurées les illuminations, dans le cadre du programme Iluminando Monumentos al Sur del Mundo[16], approuvé par la CECH en [17] et sponsorisé par divers fournisseurs d’électricités[17] rattachés au groupe Enel.

À partir de se déroulent des travaux d’aménagement du belvédère[18], situé à 63 mètres de hauteur sous le clocher[19],[8]. Le projet coûte 570 millions de pesos[20], et est financé par la Banque interaméricaine de développement[20]. Il est inauguré le [19], pour le 25e anniversaire de la visite de Jean-Paul II.

Un système son est installé à partir de , pour régler des problèmes de réverbérations[21].

Le sanctuaire est visité par le pape François le [12], à l’occasion de son 200e anniversaire.

Description modifier

L’édifice est construit dans un style brutaliste, assez inspiré de l’architecture européenne. Il mesure 90 mètres de large[2], 75 mètres de long[2], et 88,6 mètres de haut en comptant la croix[2] de neuf mètres[2] ce qui en fait la plus haute église du pays[8]. La nef centrale a une superficie de 4 500 m2[22]. L’esplanade s’étend sur 30 000 m2[22].

Le belvédère offre une vue sur Santiago depuis le sud-ouest ; une rose des vents permet de faire le lien avec d’autres sanctuaires mariaux[8]. Les portes, de 8 mètres de haut, pèsent 2 tonnes chacune[2]. Les vitraux sont l’œuvre de l’artiste Adolfo Winternitz (en)[8] ; le principal représente la Vierge du Carmel, et couvre une surface de 300 m2[3].

Sculpture de la Vierge modifier

Une sculpture de la Vierge est exposée au sanctuaire. Elle date de 1785[23]. Le pape Pie XI l’a nommé patronne du Chili en 1923[24], ce qui a été annoncé publiquement le [24]. Elle a été annoncée comme couronnée en 1926 par Benedetto Aloisi Masella, représentant du Saint-Siège, au parc Cousiño (maintenant parc O’Higgins)[24].

Elle est offerte au sanctuaire en 1945[23]. Celui-ci étant au début de sa construction, l’image est d’abord exposée à la cathédrale de Santiago[23], puis dans différents autres lieux de culte du pays[23], jusqu’à revenir à Maipú le [3],[2]. Lors de la visite papale de Jean-Paul II en 1987 a lieu une cérémonie de couronnement officielle[2].

Références modifier

  1. a et b (es) « Santuario Nacional de Maipú - Maipú - Santiago » [« Sanctuaire national de Maipú – Maipú – Santiago »], sur iglesia.cl, site de l’Église catholique au Chili (consulté le ).
  2. a b c d e f g h i j k l m et n (es) « “Constructores de la sociedad” reciben simbólico envío desde Maipú », sur iglesia.cl, (consulté le ).
  3. a b c d e f g h i j k l m et n (es) « Historia » [« Historique »], sur santuarionacional.cl (consulté le ).
  4. a b et c (es) « Orígenes de la comuna de Maipú », sur maipu.cl, site de Maipú (version du sur Internet Archive).
  5. Gaceta Ministerial, no 41, [4].
  6. a b c d e f g h i et j (es) « Templo Votivo Nacional » [« Sanctuaire votif national »], sur monumentos.gob.cl, site du Conseil des Monuments nationaux (es) (consulté le ).
  7. a et b (es) « Decreto 645 (1984) » [« Décret no 645 de 1984 »], sur monumentos.gob.cl, site du Conseil des Monuments nationaux (es) (consulté le ) (télécharger en pdf).
  8. a b c d e et f (es) María Francisca González, « El Templo Votivo de Maipú a 200 años de su primera piedra » [« Le Sanctuaire votif de Maipú, 200 ans après sa première pierre »], sur archdaily.co, (ISSN 0719-8914).
  9. a et b (en) « Tras el Templo el Museo del Carmen » [« Derrière le sanctuaire, le musée du Carmel »], sur labatalla.cl, (consulté le ).
  10. (es) « Muros de la antigua Iglesia de Maipú » [« Murs de l’ancienne église de Maipú »], sur monumentos.gob.cl, site du Conseil des Monuments nationaux (es) (consulté le ).
  11. (es) « Decreto 2840 (2008) » [« Décret no 2840 de 2008 »], sur monumentos.gob.cl, site du Conseil des Monuments nationaux (es) (consulté le ) (télécharger en pdf).
  12. a b et c (en) Gabriel Chow, « Basilica of Our Lady of Carmel », sur gcatholic.org (consulté le ).
  13. a et b (es) « Maipú aún no olvida “bombardeo” en fiesta de Año Nuevo del 2001 », sur lacuarta.cl, La Cuarta, (version du sur Internet Archive).
  14. (es) « Maipú pagará 437 millones de pesos a familiares por tragedia del Año Nuevo 2001 » [« Maipú paiera 437 millions de pesos aux familles pour la tragédie du Nouvel An 2001 »], sur cooperativa.cl, (consulté le ).
  15. (es) « Maipú. Basílica del Carmen-Santuario Nacional de Maipú », sur enersis.cl (version du sur Internet Archive).
  16. (es) « Iglesias Iluminadas », sur enersis.cl (version du sur Internet Archive).
  17. a et b (es) « Iluminando Iglesias al Sur del Mundo », sur enersis.cl (version du sur Internet Archive) : « Este proyecto se materializó mediante un convenio suscrito con la Conferencia Episcopal en octubre de 2000, renovándose en dos oportunidades: 2004 y a principios de 2007. En esta última oportunidad, el compromiso del Grupo Enersis se extendió hasta 2011. […] El Grupo Enersis destina un monto anual aproximado de US$ 250.000 para el desarrollo del programa Iluminando Monumentos al Sur del Mundo, a través del siguiente mecanismo: Fundación Endesa 40%, Enersis 20%, Endesa Chile 20%, Chilectra 20%. » (« Ce projet a été rendu possible par un accord signé avec la conférence épiscopale en , renouvelé deux fois : en 2004 et début 2007. À cette dernière reprise, l’implication du groupe Enersis a été prolongé jusqu’en 2011. […] Le groupe Enersis prévoit un montant annuel approximatif de 250 000 dollars pour le développement du programme Iluminando Monumentos al Sur del Mundo, ainsi répartis : la fondation Endesa à 40 %, Enersis à 20 %, Endesa Chile à 20 % et Chilectra à 20 %. »)
  18. (es) « Habrá Mirador en el Santuario Nacional para el 2012 », sur maipu.cl, site de Maipú, (version du sur Internet Archive).
  19. a et b (es) « Mirador del Santuario » [« Belvédère du sanctuaire »], sur santuarionacional.cl (consulté en ).
  20. a et b (es) Benjamín Blanco, « En julio comienzan obras para habilitar mirador del Templo Votivo de Maipú », sur diario.latercera.com, site de La Tercera, (version du sur Internet Archive).
  21. (es) Richard Santa, « Instalan sistema de sonido en el templo votivo de Maipú » [« Ils installent un système son au Sanctuaire votif de Maipú »], sur avilatinoamerica.com, (consulté le ).
  22. a et b (es) « 200 años » [« Bicentenaire »], sur santuarionacional.cl, (consulté le ).
  23. a b c et d (es) « Virgen del Carmen » [« La Vierge du Carmel »], sur santuarionacional.cl (consulté le ).
  24. a b et c (es) « ¿Por qué es feriado este jueves 16 de julio? » [« Pourquoi ce jeudi est-il férié ? »], sur t13.cl, (consulté le ).

Lien externe modifier