Bartolomeo Bartocci

commerçant italien
Bartolomeo Bartocci
Biographie
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Bartolomeo Bartocci, né vers 1535 à Città di Castello, et mort le à Rome, est un commerçant italien. Adhérant à la réforme calviniste, il prend la citoyenneté genevoise. Pendant un voyage en Italie il est arrêté à Gênes par l'inquisition et extradé à Rome où il est brûlé sur le bûcher..

Biographie modifier

Bartolomeo Bartocci naît vers 1535 à Città di Castello[1]. En 1555, il participe au siège de Sienne et, à cette occasion, se lie d'amitié avec un jeune homme de Gubbio, Fabrizio Tommasi, qui l'incite à adhérer aux doctrines des réformateurs transalpins[1]. Lorsque Vitellozzo Vitelli, évêque de Città di Castello, apprend qu'au cours d'une grave maladie il a refusé le réconfort religieux, il le convoque pour l'interroger mais Bartocci s'enfuit à Sienne, puis à Venise (où il reçoit un sermon de ses parents qu'il n'écoute pas) et enfin à Genève où, en 1557, il obtient la citoyenneté et épouse une certaine Maddalena dont il a trois enfants.

Son activité de marchand de soie lui apporte une grande richesse et, avec sa dévotion religieuse, la considération des autorités genevoises : le célèbre théologien Théodore de Bèze et Francesco Greco, qui avait été précepteur des filles de la duchesse Renée de France, assistent au baptême de ses enfants. Lorsqu'il entreprend un voyage en Italie en 1567, sa présence est signalée par le cardinal Scipione Rebiba, alors chef du Saint-Office, qui demande le aux autorités de Gênes de l'arrêter et de l'extrader à Rome. Bartolomeo Bartocci et un chevalier de Malte, ses compagnons de voyage, sont emprisonnés dans la tour du Palazzo Ducale.

L'extradition est reportée en raison des protestations de Genève et de Berne : depuis la Suisse, on rappelle aux autorités génoises que Bartocci est citoyen genevois, qu'il s'est rendu en Sicile et à Naples pour des raisons purement économiques, sans s'occuper de questions religieuses, que l'arrestation est donc illégitime et porte atteinte à la liberté de commerce, jusqu'ici respectée entre leurs villes, et on les menace de représailles si Bartocci n'est pas libéré. Les Génois pressent leur compatriote le cardinal Giovanni Battista Cicada, membre du Saint-Office, en soulignant les risques de compromission des activités économiques de la République que l'affaire entraîne.

En décembre, le cardinal rapporte qu'il a trouvé le pape Pie V inflexible dans son intention de juger Bartocci à Rome : ainsi, tandis que 24 000 scudo sont confisqués aux citoyens génois à Berne, Bartocci est transféré à Rome le . Les protestations de la Suisse et les timides pressions de Gênes sur Cicada se poursuivent afin qu'au moins Bartocci soit libéré à la fin du procès, même s'il est reconnu coupable. Il est également possible que Bartocci abjure son « hérésie » et évite ainsi une condamnation, mais il conserve une attitude ferme et inflexible tout au long du long procès et est brûlé vif le sur le Pont Saint-Ange.

Notes et références modifier

  1. a et b Ginzburg 1964.

Bibliographie modifier

  • Jean Crespin, Histoire des Martyrs persécutés et mis à mort pour la vérité de l'Evangile, depuis le temps des Apostres jusques à l'an 1597, comprinse en 12 livres, [Ginevra], s. t., 1597.
  • [Ginzburg 1964] (it) Carlo Ginzburg, « Bartocci, Bartolomeo », dans Dizionario Biografico degli Italiani, vol. 6, (lire en ligne)
  • Domenico Orano, Liberi pensatori bruciati in Roma dal XVI al XVIII secolo, Roma, Tipografia dell'Unione cooperativa editrice 1904.
  • Michele Rosi (en), La riforma religiosa in Liguria e l'eretico umbro Bartolomeo Bartocci, in «Atti della Società ligure di storia patria», XXIV, 2, 1894.
  • Michele Rosi, Storia delle relazioni fra la Repubblica di Genova e la Chiesa Romana specialmente considerate in rapporto alla Riforma religiosa, in «Atti della Reale Accademia dei Lincei», CCXCV, 1898.

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