Bambari est une ville située au centre de la République centrafricaine, chef-lieu de la préfecture de la Ouaka, elle est avec plus de 40 000 habitants, la 5e ville du pays par sa population.

Bambari
Bambari
Baleinière près de Bambari (1913)
Administration
Pays Drapeau de la République centrafricaine République centrafricaine
Préfecture Ouaka
Démographie
Gentilé Bambarin, Bambarine
Population 41 356 hab. (2003[1])
Géographie
Coordonnées 5° 45′ 55″ nord, 20° 40′ 27″ est
Altitude 465 m
Localisation
Géolocalisation sur la carte : République centrafricaine
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Bambari

Géographie modifier

Bambari est située sur la rivière Ouaka. Elle est traversée par la route nationale (RN 2) à 384 km au Nord-Est de Bangui.

Le climat y est de type tropical de savane (Aw dans la classification de Köppen) durant toute l'année. La température moyenne annuelle est de 25,3 °C. Mars est le mois le plus chaud habituellement avec une température moyenne de 27,3 °C et juillet le mois le plus frais avec une température moyenne de 24,1 °C. La saison des pluies dure 7 mois autour du solstice d'été d'avril à octobre.

Histoire modifier

En 1909, le poste colonial français de Bambari est fondé sur les bords de la rivière Ouaka, après qu’une première implantation eut lieu en 1906[2]. L'année suivante, en 1910, les missionnaires spiritains fondent la mission catholique Saint-Joseph de Bambari[3]. La localité est chef-lieu de la circonscription de Kandjia-Kouango le , puis le , Bambari est chef-lieu de la circonscription de Kotto-Kouango ainsi que d’une subdivision. En 1918, la circonscription de Kouango prend le nom banda de Ouaka.

En juillet 1918, l'administrateur colonial Félix Éboué est en poste à Bambari, il dirige la circonscription pendant trois ans jusqu'en juillet 1921[4].

L'ouverture de la route Bangui-Bambari, qui va permettre la circulation automobile a lieu en 1920. En 1930, la Société textile africaine installe une usine d'égrenage, cette société cotonnière deviendra plus tard la Cotonaf[5].

Le , Bambari devient chef-lieu du département d’Oubangui-Ouaka[6].

L'année 1945 est marquée par la construction du pont sur la rivière Ouaka qui relie les deux parties de la ville. Il s'agit d'un pont en béton armé de 11 travées et de 145 m de long situé sur la route Sibut-Bambari (RN 2)[7]. Un discours d'inauguration est alors rédigé par Léon Mba.

Le , la ville est chef-lieu de la région de la Ouaka-Kotto, ainsi que d’un district qui porte son nom. En 1950, la région de la Ouaka-Kotto est divisée en deux : entre la région de la Ouaka et la région de la Basse-Kotto dont le chef-lieu est Mobaye. En 1957, la ville est érigée en commune de moyen exercice[8]. Le , la République centrafricaine indépendante instaure Bambari en chef-lieu de la préfecture de Ouaka[9]. Le , intervient la création du diocèse catholique romain de Bambari par détachement de l'archidiocèse de Bangui[10].

Lors de la reprise des combats en décembre 2012 entre les FACA loyalistes et la coalition rebelle de Séléka la ville tombe aux mains des rebelles[11],[12]. En , le site de la cathédrale Saint Joseph accueille près de douze mille réfugiés[13]. Début 2017, la MINUSCA lance une intervention pour déloger l’UPC, qui en avait fait sa base.

Administration modifier

La sous-préfecture de Bambari est constituée de 5 communes: la commune urbaine de Bambari et 4 communes rurales : Danga-Gboudou, Ngougbia, Pladama-Ouaka et Haute-Baïdou. La commune urbaine de Bambari compte 91 quartiers.

Communes limitrophes de Bambari
Danga-Gboudou
Pladama-Ouaka  
Ngougbia

Instances judiciaires modifier

La ville est le siège de la cour d'appel de Bambari, d'un tribunal de grande instance et d'un tribunal pour enfants[14].

Éducation modifier

Fondée en 1985, l’École Normale des Instituteurs (ENI) de Bambari est chargée de la formation des enseignants des différents établissements de l’enseignement fondamental I de Centrafrique[15].

L'enseignement primaire est assuré par 21 écoles fondamentales dont 5 écoles d'application: Application Centre-ville, Application Filles, Application Garçons, Application Saint-Christophe Filles, Application Saint-Christophe, Awal, Centre scolaire Soleil F1, Centre-ville Filles, Lapago Filles, Lapago Garçons, Maïdou (4 écoles: Filles A, Filles B, Garçons A, Garçons B), Michel Maitre, Ndemagofo, Ngouandji A (ex Saint-Joseph Garçons), Nicolas Barré, Notre-Dame des Victoires 2, Notre-Dame des Victoires Filles, Saint-Joseph Filles[16].

L'enseignement secondaire est assuré au lycée mixte de Bambari.

Population modifier

Après avoir triplé de 1940 à 1960, puis doublé durant les deux decennies qui ont suivi l'indépendance, la population de Bambari semble se stabiliser légèrement au-dessus de 40 000 habitants. Majoritairement composée par l'ethnie banda, la population de la ville se caractérise par une importante diversité. Dès 1959, il y est recensé 28 ethnies[réf. à confirmer][17].

Évolution de la population
1940 1945 1959 1971 1975 1980 1988 2003 2012
6 0009 36319 38229 00831 28541 98638 63341 35641 486
(Sources : 1959,1975,1988,2003: Bureau central du recensement[18], 1940, 1945, 1971,1980[17],2012[19]: estimations)

Cultes modifier

Depuis 1965, la ville est avec sa cathédrale Saint Joseph de Bambari le siège du diocèse catholique de Bambari créé par démembrement du diocèse de Bangui, il s'étend sur les préfectures de Ouaka, Haute-Kotto et Vakaga et compte 14 paroisses. La ville est le siège des paroisses catholiques, Saint-Joseph de Bambari fondée en 1920, Notre-Dame des Victoires fondée en 1953 et Saint Christophe.

Santé modifier

L'hôpital régional universitaire de Bambari (aussi appelé hôpital préfectoral de Bambari) est l'hôpital de référence de la région sanitaire n°4 du système de santé centrafricain. Elle couvre les trois préfectures de Ouaka, Kémo et Nana-Grébizi[20].

Économie modifier

 

Bambari possède un aéroport (code AITA : BBY).

Notes et références modifier

  1. Population des villes de RCA
  2. Jean-Bosco Peleket, Sangonet, juillet 2003
  3. Centrafrique Presse, 26 novembre 2011
  4. Élie Castor et Raymond Tarcy, Félix Eboué : gouverneur et philosophe, Paris, L'Harmattan, (ISBN 978-2-85802-426-1), p 20
  5. Auguste Chevalier, Revue internationale de botanique appliquée et d'agriculture tropicale : La culture du Cotonnier au Congo belge et en Afrique Equatoriale Française (no 343-344), , bulletin pp. 275-279
  6. Arrêté du 15 novembre 1934, portant organisation administrative et territoriale de l'AEF
  7. Tchakpa M'Brede, Ma Centrafrique !: Un état assujetti, un peuple humilié, Éditions Edilivre, janvier 2016 (ISBN 9782334041676)
  8. Juan Fandos-Rius et Jacques Serre, Répertoire de l'administration territoriale de la République centrafricaine, Paris, L'Harmattan, , 293 p. (ISBN 978-2-343-01298-8), p. 13
  9. Loi 60-179 du 23 janvier 1961 portant création des préfectures et des sous-préfectures sur le territoire de la République Centrafricaine
  10. (la) Paul VI, bulle papale In vitae naturalis, 18 décembre 1965
  11. Centrafrique: Bangui sous la menace des rebelles dans Le Figaro du 27 décembre 2012.
  12. La France n'est pas en Centrafrique pour y protéger «un régime» dans Libération du 27 décembre 2012.
  13. Agence Fides, Douze mille réfugiés dans la Cathédrale de Bambari, l’appel de l’évêque à Fides, 1er juillet 2014
  14. Centrafric Matin, 28 juillet 2011
  15. Pierre Kipre, Unesco, La formation des formateurs en République Centrafricaine, 2004
  16. Nations Unies, Coordination des Affaires Humanitaires (OCHA) Reliefweb, Écoles de la Ouaka, 31 janvier 2013
  17. a et b Placide Balengondji, Analyse d’un cas de ville en doublement de population depuis l’indépendance : 1960-1980, Bambari en République Centrafricaine. Thèse de doctorat de 3e cycle de géographie, Université de Rouen, 1983
  18. (en) « Central African Republic », sur citypopulation.de (consulté le ).
  19. « World Gazetteer : Central African Republic - largest cities (per geogr… », sur archive.is, (consulté le ).
  20. Ministère de la Santé et de la Population, Rapport Herams 2016, 22 mai 2017

Voir aussi modifier