Bab el-Mrissa

site du patrimoine culturel marocain
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Bab el-Mrissa[3],[Note 1] (arabe : باب المريسى), appelée aussi Bab Mellah[3] (arabe : باب الملاح), est une porte fortifiée datant du XIIIe siècle et se situant à Salé, au Maroc. Ancienne porte maritime, elle fait partie des principales portes de l'actuelle enceinte de la médina de Salé et en est la plus imposante.

Bab el-Mrissa
باب المرسى
Bab el-Mrissa.
Présentation
Type
Style
Architecte
Construction
Entre 1260 et 1270
Hauteur
Hauteurs maximales du monument et de l'arc : respectivement, env. 20 m[1] et 9,60 m[2]
Patrimonialité
Patrimoine culturel du Maroc (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Localisation
Pays
Commune
Coordonnées
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Histoire modifier

Bab el-Mrissa est l'une des deux portes monumentales d'un ancien arsenal maritime, bâties entre 1260 et 1270 par les mérinides[4]. D'après le Kitâb el-lstiqçâ, sa conception revient à Mohamed ben Ali[4] (un ingénieur andalou venu de Séville[5]). Quant à sa construction, elle coïncide avec la prise de Salé par Alphonse X de Castille en 1260[6] et marque le point de départ de la « guerre sainte » mérinide[4].

Mohamed Mnouni, dans son Mémorial du Maroc, décrit son ancien fonctionnement :

« Quand un vaisseau était construit et qu'on voulait le lancer à la mer, on ouvrait le bassin de la porte nord. Quand l'eau le remplissait, on y lançait le vaisseau qui naviguait ensuite par la porte Mrissa jusqu'à atteindre le fleuve [Bouregreg]. C'est pour cela que l'arcade de cette porte se situait très haut pour permettre aux navires de passer au-dessous[1]. »

Selon Henri Terrasse, à l'époque de la République du Bouregreg (XVIIe siècle), l'arsenal sur lequel elle donnait, de l'autre côté des remparts, était probablement déjà ensablé[7], et les deux siècles précédents, seuls de « rares vaisseaux corsaires » furent équipés par Salé[7]. L'activité de l'arsenal – a fortiori celle de Bab el-Mrissa en tant que porte maritime – serait donc avant tout associée à la guerre sainte mérinide.

Inscriptions modifier

Les inscriptions koufiques dans les trois bandes contournant l'arc sont les ayats 10, 11, 12 et 13 de la sourate As-Saff[8],[Note 2] :

«  يَا أَيُّهَا الَّذِينَ آَمَنُوا هَلْ أَدُلُّكُمْ عَلَى تِجَارَةٍ تُنْجِيكُمْ مِنْ عَذَابٍ أَلِيمٍ  »

«  تُؤْمِنُونَ بِاللَّهِ وَرَسُولِهِ وَتُجَاهِدُونَ فِي سَبِيلِ اللَّهِ بِأَمْوَالِكُمْ وَأَنْفُسِكُمْ ذَلِكُمْ خَيْرٌ لَكُمْ إِنْ كُنْتُمْ تَعْلَمُونَ  »

«  يَغْفِرْ لَكُمْ ذُنُوبَكُمْ وَيُدْخِلْكُمْ جَنَّاتٍ تَجْرِي مِنْ تَحْتِهَا الْأَنْهَارُ وَمَسَاكِنَ طَيِّبَةً فِي جَنَّاتِ عَدْنٍ ذَلِكَ الْفَوْزُ الْعَظِيمُ  »

«  وَأُخْرَى تُحِبُّونَهَا نَصْرٌ مِنَ اللَّهِ وَفَتْحٌ قَرِيبٌ وَبَشِّرِ الْمُؤْمِنِينَ  »

Dans la culture modifier

  • Tel Brahim Aâmiri[9], plusieurs artistes en ont fait le sujet de leurs toiles.
  • Bab el-Mrissa figure sur le logo de l'équipe de football de Salé, l'AS Salé.
  • Bab el-Mrissa figure sur un timbre émis en 2007[10].

Notes et références modifier

Notes modifier

  1. Variantes : Bab Lamrissa, Bab al-Mrissa, Bab Lemrissa, Bab Mrissa, Bab Mrisa…
  2. La traduction française des versets 10 à 13 de la sourate As-Saff :

    « Ô croyants ! Voulez-vous que Je vous indique un commerce qui vous sauvera d'un châtiment cruel ? »

    « C'est celui de croire en Dieu et à Son Prophète, de lutter pour la Cause de Dieu par vos biens et vos personnes. Cela est dans votre propre intérêt, si vous pouviez savoir ! »

    « En échange, Dieu vous pardonnera vos péchés et vous accueillera dans des Jardins baignés de ruisseaux et dans de magnifiques demeures au Paradis d'Éden. Et ce sera pour vous le triomphe suprême ! »

    « Cela sans parler d'une autre faveur que vous n'avez cessé d'appeler de tous vos vœux, à savoir l'assistance de Dieu et une prochaine victoire sur l'adversaire. Annonce cette bonne nouvelle aux croyants ! »

Références modifier

  1. a et b Ismaïl Alaoui (dir.) et Driss Mrini (dir.), Salé : Cité millénaire, Rabat, Éclat, [détail de l’édition], p. 46.
  2. Terrasse 1922, p. 358.
  3. a et b Fiche du ministère de la Culture (consulté le ).
  4. a b et c Terrasse 1922, p. 369.
  5. F.E.J., « Richesses de Salé », La Gazette du Maroc,‎ (lire en ligne).
  6. Patrice Cressier, « Les portes monumentales urbaines almohades : symboles et fonctions », dans (es) Patrice Cressier (dir.), Maribel Fierro (dir.) et Luis Molina (dir.), Los Almohades : problemas y perspectivas, Madrid, Consejo Superior de Investigaciones Científicas, coll. « Estudios árabes e islámicos : Monografías » (no 11), , 1230 p. (ISBN 84-00-08393-8), p. 149-187.
  7. a et b Terrasse 1922, p. 370.
  8. Terrasse 1922, p. 367.
  9. « Galerie Brahim Aâmiri », sur art-maroc.co.ma.
  10. « Timbre › Bab Lamrissa (Salé) », sur Colnect.

Annexes modifier

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Articles connexes modifier

Bibliographie modifier

  : document utilisé comme source pour la rédaction de cet article.

  • Henri Terrasse, « Les portes de l’arsenal de Salé », Hespéris : Archives berbères et Bulletin de l'Institut des hautes études marocaines,‎ , p. 357-371 (lire en ligne).  

Liens externes modifier