Yasuhiko Asaka
Yasuhiko Asaka (朝香宮鳩彦王, Asaka-no-miya Yasuhiko-ō , – ), est un membre de la famille impériale du Japon, beau-fils de l'empereur Meiji (Mutsuhito), demi-frère du prince Naruhiko Higashikuni et oncle de l'empereur Hirohito. Officier de carrière au sein de l'Armée impériale japonaise, Asaka fut commandant des forces impériales lors de l'assaut final contre Nankin, alors capitale de la Chine nationaliste, en . Il fut impliqué dans le massacre de Nankin, mais exonéré de poursuite par le Commandant suprême des forces alliées.
Membre de la chambre des pairs du Japon |
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Nom dans la langue maternelle |
朝香宮鳩彦王 |
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Militaire, homme politique |
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Carrière militaire
modifierComme les autres princes impériaux, Asaka mena une carrière militaire active. Il reçut ses premiers enseignements au Gakushuin et à l'École militaire préparatoire centrale, avant d'être incorporé à l'Académie de l'armée impériale japonaise en 1908 comme second lieutenant. Il fut promu capitaine en 1912, lieutenant-colonel en 1917 et colonel en 1922.
Entre 1920 et 1923, Asaka étudia les tactiques militaires à l'École spéciale militaire de Saint-Cyr, en France, avec son demi-frère Naruhiko Higashikuni et son cousin Naruhisa Kitashirakawa. Le , il fut toutefois sérieusement blessé dans un accident d'automobile en Normandie [1], au cours duquel le prince Kitashirakawa trouva la mort. Il en garda des séquelles pour le reste de ses jours.
Le prince fut promu au rang de brigadier général en 1926, puis de major général en 1930. En 1933, il devint lieutenant général et assuma le commandement de la Garde impériale. En , il fut nommé membre du conseil suprême de guerre, ce qui en fit un conseiller direct de son neveu Hirohito[2].
Durant l'incident du 26 février, Asaka pressa l'empereur de nommer un nouveau gouvernement qui serait acceptable pour les rebelles, notamment en remplaçant le Premier ministre Keisuke Okada par Koki Hirota. Les sympathies du prince pour la faction de la voie impériale et le prince Yasuhito Chichibu, entraînèrent un froid avec l'empereur.
Rôle dans le Massacre de Nankin
modifierEn raison peut-être de cette rupture, Asaka fut transféré en 1937 par son neveu au sein de l'armée régionale japonaise de Chine centrale, alors sous la supervision du Général Iwane Matsui. En , il devint commandant des forces d'invasion devant Nanjing, alors capitale de la Chine. Comme commandant de l'assaut final, entre le 2 et le , le Prince émit apparemment l'ordre de « tuer tous les prisonniers » fournissant ainsi une sanction officielle à ce qui deviendrait le « massacre de Nankin ».
Certains auteurs soutiennent qu'Asaka signa lui-même cet ordre[3]. D'autres avancent que le lieutenant-colonel Isamu Chō, le chef d'état-major de l'Armée impériale de Chine centrale transmit cet ordre au nom du Prince avec son consentement[4]. Toutefois, même si Cho prit de lui-même l'initiative, Asaka, qui était le commandant en charge, ne donna aucun ordre pour faire cesser le carnage. Quant à Matsui, il ne pénétra dans la cité qu'une fois le massacre commencé.
Si la responsabilité d'Asaka pour le massacre demeure matière à débat, l'explication la plus rationnelle pour les crimes commis lors de l'invasion de la Chine, peut être trouvée dans la ratification, faite le par Hirohito, de la proposition de son état-major de suspendre les contraintes du droit international à l'égard des prisonniers chinois[5].
En , alors que Nankin était occupée, Asaka et Matsui furent rappelés au Japon. Matsui prit sa retraite mais Asaka demeura au sein du Conseil suprême de guerre jusqu'à la reddition en 1945. Il fut promu général en août 1939 mais n'occupa plus de poste de commandement. En 1944, il complota avec Naruhiko Higashikuni, son neveu Nobuhito Takamatsu, l'ancien premier ministre Fumimaro Konoe et l'impératrice Teimei pour faire destituer le cabinet de Hideki Tojo[6].
Des officiers du Commandement suprême des forces alliées interrogèrent Asaka sur le massacre le , mais ne l'assignèrent pas devant le Tribunal de Tokyo. Le général Douglas MacArthur décida en effet d'accorder l'immunité à tous les membres de la famille Impériale.
Vie après la guerre
modifierLe , le Prince et ses enfants perdirent leur statut princier et leurs privilèges, à la suite de la politique d'occupation visant l'abolition des branches collatérales de la famille impériale.
Le il se convertit au catholicisme romain. Il fut le premier membre de la famille impériale à se convertir[7].
Il passa la majeure partie de son temps à jouer au golf, et participa activement au développement de cette activité au Japon. Dans les années 1950 il fut l'architecte du "Plateau Golf Course" au Dai-Hakone Country Club.
Asaka mourut le à son domicile d'Atami, dans la préfecture de Shizuoka. Il était âgé de 93 ans.
Honneurs
modifierDistinctions honorifiques étrangères
modifier- Belgique : Grand Cordon de l’Ordre de Léopold (29 avril 1925)[8]
Galerie de portraits
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Princesse Nobuko Asaka, épouse
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Princesse Kikuko Asaka, fille aînée
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Prince Takahito Asaka, fils et héritier
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Princesse Kiyoko Asaka, fille cadette
Bibliographie
modifier- (en) Piers Brendon, The Dark Valley : A Panorama of the 1930s, New York, Vintage; Reprint edition, , 1re éd., 795 p., poche (ISBN 978-0-375-70808-4, LCCN 00034918)
- T Fujitani, Splendid Monarchy : Power and Pageantry in Modern Japan, University of California Press, , 305 p. (ISBN 978-0-520-21371-5, lire en ligne)
- (en) Iris Chang, The Rape of Nanking : The Forgotten Holocaust of World War II, Londres, Penguin, , 290 p., poche (ISBN 978-0-14-027744-9, LCCN 97024137)
- (en) David Bergamini, Japan's Imperial Conspiracy, Londres, William Morrow, , 290 p., poche (ISBN 978-0-14-027744-9, LCCN 97024137)
Notes et références
modifier- (en) « Nassandres.fr », sur nassandres.fr (consulté le ).
- Ammenthorp, The Generals of World War II.
- David Bergamini, Japan's imperial Conspiracy, 1971, p. 24
- Iris Chang, The Rape of Nanking, 1997, p. 40
- Akira Fujiwara, Nitchû Sensō ni Okeru Horyo Gyakusatsu, Kikan Sensō Sekinin Kenkyû 9, 1995, p. 22
- Chen, World War II Database.
- (en) « Gen Yasuhiko Asaka », sur Find a Gave (Trouver une tombe), findagrave.com, (consulté le )
- Arrêté royal de 1925 - Mémorial du centenaire de l’Ordre de Léopold. 1832–1932. Bruxelles, J. Rozez, 1933.