Antoine Bottemanne

médecin français
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Antonius Bottemanne, né le à Varsovie et mort le à Krajanów (voïvodie de Basse-Silésie), était le médecin et le conseiller aulique du dernier roi de Pologne, Stanislas II Augustus. Il est considéré comme l'un des premiers anatomistes plastiques du XVIIIe siècle[1].

Antoine Bottemanne
Biographie
Naissance
Décès
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Nationalité
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Biographie modifier

Issu d'une famille roturière originaire du Hainaut dans les Pays-Bas du Sud, il naît le à Varsovie. Il est le fils de Antoine-Joseph Bottemanne, intendant du comte Oginski, grand hetman de Lituanie, et de la comtesse Anne-Marie de Basta, descendante du gouverneur de Transylvanie Georg Basta.

Il est envoyé très jeune en France par son père au collège de Mazarin de Paris. Créé en 1661 par le cardinal Mazarin, qui y destine dans son testament l'emploi de sa fortune, le collège est dressé par Louis Le Vau face au palais du Louvre et voué à l'instruction gratuite de soixante gentilshommes des nations réunies à l'obédience royale par le traité de Westphalie (1648) et le traité des Pyrénées (1659). Il dédicace sa thèse de physique expérimentale au Roi de Pologne Stanislas II en 1781[2]: c'est le premier hommage que cette institution ait présenté à un souverain[3].

Nommé conseiller aulique du roi de Pologne le , il est reçu maître ès arts à Paris le , puis docteur en médecine à Reims le sous Didier Le Camus, arborant ses certificats universitaires et une attestation de François Doublet, son professeur de pathologie. Il prononce après son doctorat un discours sur La nature de l’homme, comparaison faite avec les autres animaux[4].

Il suit à Paris les cours d'anatomie de Jean-Joseph Sue, professeur au collège royal de chirurgie, et Philippe-Jean Pelletan, chirurgien à l'Hôtel-Dieu[5], et obtient peu après le titre de médecin de la faculté de Paris. Il intègre la franc-maçonnerie, tout d'abord la loge de Sainte Sophie jusqu'en 1783, puis la Nouvelle Astrée de 1783 à 1789[6], et s'installe au 33 rue du Four Saint-Germain dans le VIe arrondissement de Paris.

Il publie en 1788 le Cours d'anatomie à l'usage des artistes[7]. L'ouvrage est divisé en quatre parties, Traité du squelette, Muscles et écorché, L'homme recouvert de ses téguments, L'homme en mouvement[8], et présente les grandes notions anatomiques à l'usage des artistes. Son œuvre est alors considérée comme le premier manuel d'anatomie plastique moderne[9].

« La nature consultée ouvrira son livre dans le sein même de la mort, et ce n'est que dans les débris sanglants du cadavre qu'elle laissera lire les efforts savants qui le faisait mouvoir […] Ils ne verront plus alors qu'un spectacle intéressant et beau, dans l'image affreuse qui épouvante et fait reculer d'horreur les autres hommes. »

— Bottemanne, Cours d'anatomie à l'usage des artistes

Il est nommé médecin personnel du roi Stanislas II de Pologne, et épouse Elizabeth-Anne Glénisson, veuve du directeur des messageries royales françaises. La déchéance progressive de la monarchie polonaise[10] et l'abdication du roi en 1795 mettent fin à ses charges. Il meurt le à Krajanów, dans la voïvodie de Basse-Silésie.

Œuvres et publications modifier

  • Cours d'anatomie à l'usage des artistes (1788).
  • Quæstio medica & Quæstio medico-Chirurgica: Utrum in triplici corporis cavitate, diversus Sanguinis motus (1787), An in partu difficili, manu potius quam instrumentis utendum (1788), An in gonorrhaea virulenta aqua simplex (1787), An a sols lymphae muco, prae ipsius affinitate cum solidis corporis viventis partibus, nutritio (1787).

Notes et références modifier

  1. Mathias Duval & Édouard Cuyer, Histoire de l'anatomie plastique : les maîtres, les livres et les écorchés (1898).
  2. Journal historique et politique des principaux événements des différentes cours d'Europe", n°35 (1781)
  3. Mercure de France, n° 28 (1781)
  4. Willem Frijhof, Le recrutement étranger de l'académie Royale de Chirurgie de Paris (1752 - 1791) : la place des Allemands.
  5. Willem Frijhof, Ibid.
  6. Alain Le Bihan, Francs-maçons parisiens du Grand Orient de France.
  7. Les canons du corps humain au XIXe siècle : L'art et la règle, Claire Barbillon
  8. Mathias Duval & Édouard Cuyer, Ibid
  9. De chair et de marbre: imiter et exprimer le nu en France (1745-1815), Martial Guédron
  10. Le deuxième partage en 1793, où la Russie reçoit la Biélorussie lituanienne et l'ouest de l'Ukraine, et la Prusse les villes de Dantzig et Thorn, ainsi que le reste de la Grande-Pologne et une partie de la Mazovie.

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