Anneliese Kohlmann
Anneliese Kohlmann
Les gardes féminines peu après leur arrestation à Bergen-Belsen le . De gauche à droite : Marta Löbelt, Gertrud Rheinhold, Irene Haschke et Kohlmann (portant un habit masculin car capturée déguisée en prisonnière).

Naissance
Hambourg, République de Weimar
Décès (à 56 ans)
Berlin-Ouest, Allemagne de l'Ouest
Origine Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Allégeance Troisième Reich
Grade Aufseherin
Années de service 19441945
Conflits Seconde Guerre mondiale

Anneliese Kohlmann ( - ) était une gardienne SS dans les camps de concentration nazis de Neuengamme et de Bergen-Belsen pendant la Seconde Guerre mondiale. Elle a été jugée pour crime de guerre lors du deuxième procès de Belsen en 1945.

Biographie modifier

Fille de Margret et Georg Kohlmann, chef maçonnique, Kohlmann naît à Hambourg le . On en sait peu sur sa jeunesse et son éducation, bien qu'elle ait été élevée selon le rite chrétien. Elle fréquente une école privée jusqu'en 1938 avant de rejoindre le NSDAP le .

Contrôleuse de tramway à Hambourg jusqu'en , elle rejoint le les auxiliaires féminines SS au cours duquel elle est nommée Aufseherin au sous-camp de Neugraben du camp de concentration principal de Neuengamme. Elle surveille des travailleurs forcés venant de divers endroits du nord de l'Allemagne.

En , elle est transférée dans un camp de travail forcé à Hambourg-Tiefstack[1]. Peu après la libération, elle est arrêtée dans le camp Bergen-Belsen après avoir été identifié par ses anciennes victimes des sous-camps de Neugraben et de Tiefstack. Elle tentait de se fondre dans la masse de rescapés en portant des vêtements de prisonniers. Détenue dans la prison de Celle jusqu'à son procès, Kohlmann est accusée de mauvais traitements et tortures sur les détenus. Sa principale tâche consistait à enterrer les victimes des chambres à gaz. Elle est reconnue coupable d'avoir fouetté à plusieurs reprises des détenus, dont des femmes enceintes, jusqu'à ce qu'elles perdent connaissance, condamnant au moins une femme à 30 coups de fouet pour avoir volé un morceau de pain. En outre, elle abusait sexuellement des jeunes femmes.

Jugé en par tribunal militaire britannique lors du deuxième procès de Belsen, elle est condamnée à seulement deux ans de prison en raison de sa courte carrière dans la SS et en prétendant n'avoir « jamais tué personne ». Après avoir purgé sa peine (réduite de moitié par le temps passé en prison avant le procès), Kohlmann retourne à Hambourg, s'installant à Berlin-Ouest en 1965. Le , Kohlmann meurt à Berlin à l'âge de 56 ans[2].

L'Aufseherin Kohlmann est l'une des gardes féminines du camp SS de Bergen-Belsen à qui l'on a ordonné d'aider à enterrer les corps des victimes du camp dans une fosse commune. Elle a notamment été photographiée par le photojournaliste George Rodger du magazine Life. Ses photos ont fortement contribué à montrer la réalité des camps de la mort[3].

Dans la culture populaire modifier

  • Kohlmann est l'un des personnages principaux de la pièce Under the Skin (en) du dramaturge israélien Yonatan Calderon. La pièce dépeint une histoire d'amour entre une gardienne nazie lesbienne (Kohlmann) et l'une de ses prisonnières juives.

Notes et références modifier

Voir aussi modifier

Bibliographie modifier

  • The Camp Women: The Female Auxiliaries Who Assisted the SS in Running the Concentration Camp System, by Daniel Patrick Brown.
  • Profit für den Bremer Senat — Hunger für die Frauen
  • Anna Hájková, Den Holocaust Queer Erzählen, Sexualitäten 2018 (lire en ligne)

Liens externes modifier