Anna Mae Winburn

chanteuse de jazz américaine

Anna Mae Winburn, née Anna Mae Darden le à Port Royal (en) dans le Tennessee et morte le à Hempstead dans l'État de New York, est une chanteuse de jazz et dirigeante d'orchestre de jazz américaine réputée dans les années 1930. Afro-américaine, elle est connue pour avoir dirigé les International Sweethearts of Rhythm, un big band composé de femmes sans distinction de couleur de peau, et qui fut l'un des rares jazz-bands de la grande période du swing des années 1930-40 à ne pas avoir pratiqué de discrimination raciale[1].

Anna Mae Winburn
Nom de naissance Anna Mae Darden
Naissance
Port Royal, Tennessee, États-Unis
Nationalité : Drapeau des États-Unis Américaine
Décès (à 86 ans)
Hempstead, État de New York, États-Unis
Activité principale musicienne de jazz, chanteuse, bandleader
Style
Années d'activité 19361956
Collaborations Cotton Club Boys, International Sweethearts of Rhythm (1941-1949), Anna Mae Winburn and Her Sweethearts All Girl Band (1950-1955)
Éditeurs King, Guild Records, Rosetta Records

Origines

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Elle est la fille d'Andrew Jackson Darden (1881–1956) et Lula Carnell (1882–1929), une famille de musiciens. Sa famille part pour Kokomo dans l'Indiana alors qu'elle est enfant[2],[3].

Débuts

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On l'entend chanter en studio avec l'orchestre de la station de radio WOWO, basée à Fort Wayne dans l'Indiana. Elle se produit dans divers clubs dont le Château Lido[a] à Indianapolis où elle chante sous le pseudonyme d'Anita Door[4].

Elle part pour North Omaha (en), à Omaha dans le Nebraska, où elle chante et joue de la guitare dans plusieurs territory bands (en)[b] dirigés par Red Perkins (en)[2]. On la voit travailler avec les Serenaders du trompettiste Lloyd Hunter (en), et diriger les Cotton Club Boys (en) qui comptèrent parmi leurs membres le guitariste Charlie Christian. Quand nombre de musiciens se trouvent enrôlés dans l'armée à partir de 1940, elle part pour Oklahoma City, y dirige des orchestres, dont celui d'Eddie Durham composé uniquement de femmes, ce qui lui vaut d'être invitée à rejoindre les International Sweethearts of Rhythm[5].

International Sweethearts of Rhythm

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Eddie Durham compose pendant deux ans pour International Sweethearts of Rhythm avant de rejoindre le groupe de Count Basie[6]. Jimmie Jewel, propriétaire du club Dreamland Ballroom du Jewell Building (en) (le premier nightclub pour groupes de jazz), recommande Anna Winburn qui prend la tête de l'orchestre en 1941[7],[8]. Il est prétendu qu'on l'aurait à l'origine recrutée plus pour son physique que pour composer ou chanter[9]. Elle reste à la tête de la formation jusqu'à sa dissolution, fin 1949.

Dans les dix années qui suivent, elle forme plusieurs groupes sur le modèle des Sweethearts, accolant souvent son propre nom à celui du groupe, mais ceux-ci n'atteignent pas la notoriété du groupe originel[10]. Anna Mae Winburn and Her Sweethearts participent à la huitième édition du festival Cavalcade of Jazz (en) à Los Angeles en juin 1952 qui accueille également Jerry Wallace (en), Toni Harper (en), Roy Brown and His Mighty Men, Louis Jordan, Jimmy Witherspoon, et Josephine Baker[11].

Discographie

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  • Anna Mae Winburn And Her Sweethearts All Girl Orchestra : Fool Blues / Big Steal Blues, Unique Records, 1951.
  • International Sweethearts of Rhythm 1945-1946, LP Rosetta Records RR 1312, 1984[12].

Notes et références (en)

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Références

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  1. "The International Sweethearts of Rhythm", by Liz Sher, Sage: A Scholarly Journal on Black Women (Beverly Guy-Sheftall (en), founding co-editor) Vol. 4, No. 1, Spring 1987, pps. 59–60; (ISSN 0741-8639) (journal); (OCLC 425778299) (article)
  2. a et b Daniels, Douglas Henry, One O'clock Jump: The Unforgettable History Of The Oklahoma City Blue Devils. Beacon Press (2006), p. 197.
  3. Minnesota Death Certificate Index for Anna's sister, Julia M. Hughes.
  4. Grove Dictionary of Music and Musicians.
  5. Placksin, Sally (1982), American Women in Jazz: 1900 to the Present : Their Words, Lives, and Music, Seaview Books, p. 108.
  6. Hickok, G. V. and Barnhart, T. (1990), A Celebration of Women in the Arts: The Best Selections. Helicon Nine Editions, University of Michigan, p. 332.
  7. Philippe Carles, André Clergeat et Jean-Louis Comolli, Dictionnaire du jazz, Paris, Robert Laffont, coll. « Bouquins », , 2e éd. (1re éd. 1988), 1383 p. (ISBN 2-221-07822-5), p. 583
  8. Handy, D. A. (1998), Black Women in American Bands and Orchestras, Scarecrow Press, p. 63.
  9. Feather, L. (1987), Jazz Years: Earwitness to an Era, Da Capo Press, p. 137.
  10. Hine, D. C. (2005), Black Women in America, Oxford University Press, p. 132.
  11. “Largest Jazz Cavalcade in History To Feature Nation’s Top Entertainers” Article The California Eagle May 29, 1952.
  12. (en) « International Sweethearts of Rhythm, Hottest Women's Band of the 1940s », sur www.discogs.com (consulté le )
  1. Le Chateau Lido, situé à Indianapolis, était une maison privée transformée en club au 4424 Keystone Avenue, Allisonville Road. Il fut en activité de 1933 à 1935. Dans les années 1940, il devint The Southern Mansion et des big bands s'y produisent.
  2. Ce terme désignait à l'époque du swing des orchestres qui ne se produisaient pas dans les grandes métropoles mais effectuaient des tournées dans une zone géographique précise et qui étaient surtout connus dans leur État fédéral et les États voisins.

Liens externes

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