Ann Moyal

historienne des sciences australienne

Ann Moyal (née Hurley, anciennement Cousins et Mozley le à Northbridge et morte le ) est une historienne australienne connue pour ses travaux en histoire des sciences, notamment de la biologie. Elle a occupé des postes universitaires à l'université nationale australienne, à l'Institut de technologie de la Nouvelle-Galles du Sud et à l'université Griffith, puis a travaillé comme chercheuse indépendante.

Biographie modifier

Enfance et formation modifier

Ann Veronica Helen Moyal est née le à Northbridge (en), Sydney, Nouvelle-Galles du Sud. Son père était caissier de banque[1]. Elle a grandi à Sydney, mais a été envoyée au lycée de Canberra (en) pour sa dernière année d'études secondaires[2]. Elle a obtenu un baccalauréat ès arts avec mention très bien de l'université de Sydney et a par la suite reçu une bourse de l'université de Londres. Cependant, elle a abandonné ses études de troisième cycle au bout d'un an pour devenir assistante de recherche[1].

Carrière modifier

Moyal a travaillé comme assistante de recherche auprès de Lord Beaverbrook de 1954 à 1958, alors qu'il travaillait sur Men and Power 1917-1918[3]. Elle a vérifié les sources et rédigé des brouillons, travaillant avec lui dans son penthouse londonien, son domaine de Cherkley Court (en) et sa villa à Cap-d'Ail, en France. Dans ses mémoires, elle se souvient avoir été invitée à divertir Winston Churchill à Cap-d'Ail en nageant des longueurs dans une piscine. Beaverbrook l'a renvoyée lorsqu'elle l'a informé qu'elle se marierait pour la deuxième fois[2]. Après son retour en Australie, Moyal a refusé une bourse de doctorat à l'université nationale australienne et est devenue la première rédactrice en chef adjointe de l' Australian Dictionary of Biography de l'université, sous la direction de Keith Hancock (en)[1]. Manning Clark l'a décrite comme « l'une des héroïnes méconnues des années turbulentes » du projet[2]. Elle a quitté le dictionnaire en 1962 pour devenir associée de recherche à l'Académie australienne des sciences et à l'École de recherche des sciences sociales de l'université nationale australienne[1].

La carrière ultérieure de Moyal s'est concentrée sur l'histoire des sciences. Elle a été rédactrice scientifique aux University of Chicago Press (1967-1970) et à partir de 1972, elle a enseigné au New South Wales Institute of Technology. Un article de 1975 sur la Commission australienne de l'énergie atomique (en) « a fait sa réputation comme le principal expert australien sur l'histoire de l'énergie atomique en Australie »[1]. De 1977 à 1979, elle a été directrice du Center for Science Policy à l'université Griffith[3]. La dernière carrière de Moyal s'est déroulée en tant qu'universitaire indépendante et, en 1995, elle a aidé à établir l'Independent Scholars Association of Australia ; elle a été présidente de l'organisation jusqu'en 2000[4]. En 1996, elle a organisé une exposition sur les scientifiques australiens pour la National Portrait Gallery of Australia[3].

Vie privée et décès modifier

Moyal s'est mariée trois fois : à Michael Cousins en 1951, au colonel Everest Mozley en 1957 et au mathématicien José Enrique Moyal en 1962. Elle a pris le nom de son mari à chaque fois. Ses deux premiers mariages se sont soldés par un divorce et elle est devenue veuve en 1998[1].

Moyal est décédée le , à l'âge de 93 ans[4].

Distinctions modifier

Moyal était membre de la Royal Society of New South Wales (FRSN) et de l'Australian Academy of the Humanities (en) (FAHA). Elle a été nommée membre de l'ordre d'Australie (AM) en 1993 pour sa « contribution à l'histoire des sciences et de la technologie australiennes, en particulier l'écriture de son histoire », et a également reçu la médaille du centenaire[5]. Elle a reçu un doctorat honoris causa ès lettres de l'université nationale australienne (2003) et de l'université de Sydney (2007)[3]. Elle a reçu à titre posthume le prix Archibald-Ollé 2020 du meilleur article ("PAM Dirac and the maverick mathematician") publié dans le Journal & Proceedings of the Royal Society of New South Wales, en 2017.

Publications modifier

Parmi les livres académiques de Moyal figurent [1],[4] :

  • A Guide to the Manuscript Records of Australian Science (1966)
  • Scientists in Nineteenth Century Australia: A Documentary History (1976)
  • Clear Across Australia: A History of Telecommunications (1984)
  • A Bright and Savage Land: Scientists in Colonial Australia (1986)
  • Women and the Telephone in Australia (1989)
  • Platypus: The Extraordinary Story of How a Curious Creature Baffled the World (2001), Allen & Unwin, Crows Nest, (ISBN 0-8018-8052-1)
  • The Web of Science: The Scientific Correspondence of the Rev Clarke, Australia’s Pioneer Geologist (2003)
  • Koala: A Historical Biography (2006)
  • Maverick Mathematician: The Life and Science of J.E. Moyal (2006), ANU E-press, (ISBN 978-1920942588), en ligne.

Moyal a publié deux mémoires : Breakfast with Beaverbrook : Memoirs of an Independent Woman (1995) et A Woman of Influence : Science, Men & History (2014)[2],[6]. Elle a également édité Truant Surgeon (1963), les mémoires du premier ministre australien Earle Page qui ont été publiés à titre posthume[1].

Notes et références modifier

(en) Cet article est partiellement ou en totalité issu de l’article de Wikipédia en anglais intitulé « Ann Moyal » (voir la liste des auteurs).
  1. a b c d e f g et h (en) « Moyal, Ann », sur The Encyclopedia of Women and Leadership in Twentieth-Century Australia (consulté le ).
  2. a b c et d (en) Patricia Clarke, « A lifetime in pursuit of independence », The Canberra Times,‎ (lire en ligne).
  3. a b c et d (en) « Ann Moyal », sur National Portrait Gallery (consulté le ).
  4. a b et c Bradtke, « Vale: Ann Moyal », Australian Academy of the Humanities (consulté le )
  5. (en) « Dr Ann Moyal AM FRSN FAHA », sur Australian Academy of the Humanities (consulté le ).
  6. (en) Susan Magarey, « Ann Moyal's new memoir », Australian Book Review,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes modifier