Alfred Trzebinski
Naissance
Jutrosin, Province de Posen, Empire allemand
Décès (à 44 ans)
Prison de Hamelin, Allemagne de l'Ouest
Origine Drapeau de l'Allemagne Allemagne
Allégeance  Troisième Reich
Arme Schutzstaffel
Grade SS-Hauptsturmführer
Commandement Médecin SS dans les camps de concentration d'Auschwitz, Majdanek et Neuengamme
Conflits Seconde Guerre mondiale

Alfred Trzebinski () est un médecin SS allemand ayant opéré dans les camps de concentration d'Auschwitz, Majdanek et Neuengamme

Il joua un rôle important dans la création de la section spéciale Heißmeyer du département des expériences médicales. Il fut aussi impliqué dans le meurtre des enfants. Après la guerre, il essaya de passer incognito, mais fut arrêté le et condamné à mort au procès de Neuengamme.

Carrière modifier

Trzebinski naît à Jutrosin, dans la province de Posen (aujourd'hui le comté de Rawicz). Après ses études et son diplôme, il devient médecin en Saxe. Membre du parti nazi et de la SS, Trzebinski est médecin de camp (allemand: Lagerarzt) au camp de concentration d'Auschwitz de à et d' à au camp de Majdanek. Il est ensuite transféré au camp de concentration de Neuengamme, où il supervise le médecin SS Kurt Heißmeyer, médecin ayant pratiqué des expérimentations médicales nazies sur des enfants à Neuengamme et à Auschwitz. Trzebinski était responsable des soins médicaux des détenus du camp de Neuengamme et de tous ses sous-camps. Sur 100 000 détenus, au moins 42 900 moururent entre 1938 et 1945[1].

Expériences médicales humaines modifier

 
Place des enfants de Bullenhuser Damm à Hambourg, Allemagne.

Trzebinski est impliqué dans le meurtre de 20 enfants, Mania Altmann, Mania Birnbaum, Sergio De Simone, Surcis Goldinger, Riwka Herszberg, Alexander Hornemann, Eduard Hornemann, Marek James, Walter Jungleib, Lea Klygermann, Georges-Andre Kohn[2], Blumel Mekler, Jacqueline Morgenstern, Eduard Reichenbaum, Marek Steinbaum, H. Wassermann, Eleonora Witońska, Roman Witoński, Roman Zeller et Ruchla Zylberberg dans le sous-camp Bullenhuser Damm, une ancienne école partiellement détruite lors du bombardement de Hambourg pendant la Seconde Guerre mondiale.

Heißmeyer avait sélectionné 20 enfants juifs (10 garçons et 10 filles) d'Auschwitz afin de continuer ses expériences. Son but était d'injecter des bactéries tuberculeuses et d'exciser les ganglions lymphatiques axillaires. Avec les expériences humaines, Heissmeyer voulait prouver que la tuberculose peut être combattue par une tuberculose cutanée produite artificiellement et que les "personnes racialement inférieures" sont plus sensibles à la tuberculose[3], Trzebinski était responsable du traitement médical permanent. Ils ont ensuite retiré un ganglion lymphatique de chacun des enfants. Ceux-ci ont ensuite été préparés et emportés par Heissmeyer.

Dans la nuit du , Trzebinski leur injecta de la morphine (pour les endormir), après quoi ils furent pendus dans le sous-sol de l'école Bullenhuser Damm[4].

Leurs quatre soignants, deux médecins français, Gabriel Florence (1886-1945) de Lyon[5], depuis fin 1943 membre de Conseil national de la Résistance, et René Quenouille de Sarlat-la-Canéda[6], membre de Patriam Recuperare, de deux infirmières néerlandaises, les prisonniers politiques Dirk Deutekom d'Amsterdam et Antonie Hölzel de La Haye, ainsi que 24 prisonniers de guerre soviétiques ont également été assassinés avec les enfants.

Procès et exécution modifier

En fuite après la fin de la Seconde Guerre mondiale, il est finalement arrêté par les britanniques le .

Trzebinski est condamné à mort pendant le procès de Curio-Haus à Rotherbaum (en) en , pour complicité d'homicide sur des enfants[4]. Lors de son procès, il confesse[7] librement et franchement : « Si j'avais agi en héros, les enfants seraient peut-être morts un peu plus tard, mais ils ne pouvaient échapper à leur sort », tout en admettant « on ne peut pas exécuter des enfants, mais seulement les assassiner, ce n'était de toute façon “que” des juifs »[8]. Trzebinski est pendu par Albert Pierrepoint le à la prison de Hamelin[4],[9].

Notes et références modifier

  1. (de) « Geschichte », Memorial site Neuengamme (consulté le )
  2. (en) www.yadwashem.org, Page of Testimony, consultee 16 janvier 2022
  3. (de) « Vereinigung Kinder vom Bullenhuser Damm e.V. — Die Täter » (consulté le )
  4. a b et c (de) « Die Kinder vom Bullenhuser Damm », Hamburger Abendblatt, (consulté le )
  5. (de) « Vereinigung Kinder vom Bullenhuser Damm e.V. — Die Betreuer » (consulté le )
  6. (de) « Vereinigung Kinder vom Bullenhuser Damm e.V. — Die Betreuer » (consulté le )
  7. (en) Klaus Neumann, Shifting memories : The Nazi past in the new Germany : Social history, popular culture, and politics in Germany, Ann Arbor: University of Michigan Press, , 333 p. (ISBN 978-0-472-11147-3)
  8. Lawrence L Langer, Admitting the Holocaust : Collected essays, New York, Oxford University Press, (ISBN 978-0-19-510648-0), p. 67
  9. « Axis History Factbook: Neuengamme Trial » (consulté le )

Voir aussi modifier