Alessandro Tasca

politicien italien

Alessandro Tasca Filangeri, prince de Cutò est un homme politique italien, né à Palerme le , mort à Palerme le .

Alessandro Tasca
Fonctions
Député
XXIVe législature du royaume d'Italie
-
Député
XXIIIe législature du royaume d'Italie
-
Député
XXIIe législature du royaume d'Italie
-
Titre de noblesse
Prince
Biographie
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 69 ans)
PalermeVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Domicile
Activité
Enfant
Alessandro Tasca di Cutò (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Parentèle
Lucio Tasca (grand-père)
Giuseppe Tomasi di Lampedusa (neveu)
Romualdo Trigona di Sant'Elia (d) (beau-frère)
Giuseppe Tasca Lanza (oncle)Voir et modifier les données sur Wikidata
Autres informations
Parti politique

Riche prince sicilien, membre d'une des plus prestigieuses familles de l'île, il s'engage comme publiciste, patron de presse et député dans le socialisme ce qui lui vaut le surnom de « Prince rouge ».

Biographie

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Famille et formation

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Issu de la haute aristocratie sicilienne, il est le fils de la princesse Giovanna Filangieri di Cutò et du comte Lucio Mastrogiovanni Tasca[1]. Il est le petit-fils du maire de Palerme Lucio Mastrogiovanni Tasca et le neveu de Giuseppe Tasca Lanza, également maire de Palerme.

L'une de ses sœurs, Béatrice, mariée en 1891 à Giulio Tomasi, prince de Lampedusa, est la mère de Giuseppe Tomasi di Lampedusa, auteur du Guépard. Un autre sœur, Giulia, épouse du comte Romualdo Trigona est victime en 1911 à Rome, où elle est dame de cour de la reine Hélène, du premier féminicide médiatisée dans l'Italie du XXe siècle[1].

Après avoir fait de nombreux voyages en Europe durant sa jeunesse, dont un séjour à Paris, il s'engage dans les rangs socialistes en s'intéressant au sort des travailleurs, notamment aux faisceaux siciliens en 1891-1893. Lecteur de Mario Aldisio Sammito et de sociologues français et allemands[2], fidèle de Napoleone Colajanni[1] dont il finance le journal L'Isola à partir de 1892[3], il dénonce les collusions et la corruption de la vie politique palermitaine dans les colonnes des journaux qu'il a créé, Il Gibus et Il Siciliano, puis dans La Battaglia, qu'il fonde en avril 1898 et qui devient plus tard l'organe officiel du parti socialiste à Palerme[1].

Son arrestation en 1895 le lui fait pas ralentir ses activités politiques à sa libération en 1896. Il participe aux côtés des Grecs à la guerre de Trente jours[3]. En 1899, il est élu aux élections provinciales de Palerme[3].

Le Prince rouge

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Il se présente sur la liste socialiste lors des municipales de juillet 1900 à Palerme, attirant vers les forces de gauche des voix de certains aristocrates et monarchistes[4].

Attaquant les grandes personnalités de la ville et l'administration municipale[1], il est condamné en mars 1901 à onze mois et vingt jours de prison, à une amende de mille lires et des dommages moraux de cent mille lires pour ses écrits contre l'administration de l'ancien maire de Palerme, Emanuele Paternò[3]. Arrêté en pleine rue Maqueda le 5 mars 1902, il est incarcéré jusqu'au 22 août 1902 dans la prison d'Ucciardone, où il se fait attribuer trois cellules communicantes qu'il orne luxueusement[1]. Alors qu'il est élu conseiller municipal de Palerme durant son incarcération, sa sortie de prison est célébré avec un banquet par l'Union des Travailleurs et un autre par un comité réunissant hommes politiques, financiers, monde de la culture et journalistes[3]. L'enquête prouve que les accusations portées par Tasca contre Paternò sont fondées ce qui entraîne la dissolution du conseil municipal de Palerme[1].

Il épouse en 1903 Marie Thérèse Zakrzewska avec qui il a deux enfants : Gioia et Alessandro[1].

Non élu député dans le 4e collège de Palerme en en 1904 et en février 1905, il est envoyé à la Chambre par le collège de Sciacca lors des élections partielles du 25 mars 1906. Lors des élections municipales de Palerme du 22 juillet 1906[3], il est élu conseiller municipal. Il est réélu député en 1909 mais son élection est invalidée[2].

Membre du courant intransigeant au sein du Parti socialiste italien, il se rapproche de la branche progressiste incarnée par Leonida Bissolati et Ivanoe Bonomi au congrès d'Imola en septembre 1902 tout en accentuant son antiministérialisme. Il rejoint le Parti socialiste réformiste italien fondé en 1912[2].

Il retrouve facilement son siège de député de Palerme en 1913. Il suspend la parution de La Battaglia le 24 mai 1914 quand s'engage la Première Guerre mondiale pour laquelle il défend l'intervention italienne, encore plus après la défaite de Caporetto, position critiquée à gauche. Il est battu en 1919 à Palerme par son colistier Giuseppe Drago et en 1921 dans le collège de la Sicile occidentale[2].

Attiré par le maximalisme puis par la ligne réformiste tout en rejoignant le Grand Orient d'Italie à Rome[1]. Lors des élections municipales de 1925 à Palerme, il tente de s'opposer au pouvoir fasciste en présentant une liste menée par Vittorio Emanuele Orlando soutenue par les démocrates socialistes, réformistes, radicaux et libéraux[2].

Riche héritier[3], vivant dans le luxe, il dilapide sa grande richesse dans le jeu, les ses relations amoureuses[1] et le soutien aux journaux et organisations de gauche[2] ce qui lui vaut le surnom le prince Rouge[1].

Retiré de vie publique, il rejette les propositions des Mussoliniens et finit sa vie ruiné dans un hospice[2] après avoir vendu ses biens dont le palais Filangeri-Cutò à Santa Margherita di Belice[1].

Notes et références

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  1. a b c d e f g h i j k et l (it) « Chi era il "Principe Rosso" di Palermo: amava il lusso ma aiutava poveri e oppressi », sur Balarm.it (consulté le ).
  2. a b c d e f et g (it) « Alessandro Tasca di Cutò, il Barone Rosso », sur Avanti, (consulté le )
  3. a b c d e f et g [PDF] « Da Lucio Mastrogiovanni Tasca e Alessandro Tasca di Cutò », texte de l'exposé de Salvatore Scuderi, conférence du 27 août 1999, associazione Alessandro Tasca Filangeri di Cutò.
  4. Orazio Cancila, Palermo, Laterza, coll. « Biblioteca universale Laterza », , p. 196.

Voir aussi

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Articles connexes

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Liens externes

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