Alain Desjacques, né le 15 mai 1956 à Nantes et mort le 8 octobre 2020 à Tourcoing[1], est un ethnomusicologue français, spécialiste de la musique traditionnelle mongole, maître de conférences, traducteur-interprète en langue mongole et officier supérieur de la Marine nationale.

Alain Desjacques
Alain Desjacques
Fonctions
Ethnomusicologue

Maître de Conférences (Université de Lille-III) Attaché d'Ambassade française à Oulan-Bator Traducteur-Interprète (Mongol)

Capitaine de Frégate de la Marine Nationale (R)
Biographie
Naissance
Décès
(à 64 ans)
Tourcoing
Nationalité
Française
Formation

Université de La Sorbonne (Paris IV) Centre d'Étude de la Musique Orientale (CEMO)

Institut National de Langues et de Cultures Orientales (INALCO)
Activité

Maître de conférences Ethnomusicologue

Traducteur-interprète en langue mogole
Autres informations
A travaillé pour

Université de Lille III Université Nationale de Mongolie

Conservatoire de Musique de Oulan-Bator
Arme
Marine Nationale Française
Grade
Capitaine de Frégate (réserve)
Instrument

Flûte traversière

Instruments de musique traditionnelle (Irlande, Mongolie)
Label
Auvidis et Ocora
Maître
Dir. de thèse
Genre artistique

Musique traditionnelle

Musique classique
Blog officiel
Distinction

Officier de l'ordre national du Mérite Ordre de l'Etoile Polaire (Mongolie) Médaille de la Paix (Mongolie)

Prix de la Vocation
Archives conservées par

MIM Bruxelles

Musée de l'Homme Ottawa

Biographie modifier

Né à Nantes en 1956, Alain Desjacques étudie la flûte traversière au Conservatoire National de Région de sa ville natale.

Il se passionne pour la musique traditionnelle qu'il découvre en 1976 en Hongrie. Un intérêt qui le mène à effectuer de nombreux voyages : Tunisie, Maroc, Italie du Sud, Madagascar, Canada, Antarctique, Irlande, Chine (Mongolie-Intérieure), Corée du Nord.

Il entame des études de musicologie à l'université de Nanterre pour les achever à La Sorbonne. Sa thèse de doctorat, consacrée aux Chants de l'Altaï mongol, est dirigée par Manfred Kelkel[2].

Alain Desjacques suit également les cours du CEMO (Centre d'Étude de Musique Orientale), à l'université de Jussieu.

Enfin, il est diplômé en langue mongole de l'INALCO. Il est alors interprète assermenté après du Ministère de la Justice à la Cour d'appel de Douai[3].

Ethnomusicologue modifier

À partir de 1983, Alain Desjacques fait de nombreux séjours en Mongolie et devient l'un des grands spécialistes de sa musique traditionnelle. Ses travaux portent en particulier sur le chant diphonique.

Il pratique plusieurs instruments traditionnels parmi lesquels le morin khuur et l'ekhelainsi que l'Irish flute[4] qu'il pratique lors des Rencontres Musicales Irlandaises de Tocane.

Au cours de ses voyages, Alain Desjacques collecte quantité d'enregistrements qui suscitent l'intérêt des médias[5]. On y retrouve des enregistrements consacrés à la musique canadienne : Canada. Musique des Inuits. La tradition des Eskimos du cuivre (1994); africaine : Madagascar : pays Antandroy, côte Sud-Ouest ; mongole : Mongolie. Chants Kazakhs et tradition épique de l’Ouest (2010). Mongolie. Chamanes et Lamas (2002).

En 1990, il participe à une expédition à cheval, Sur les traces de Guillaume de Rubrouk, à travers la steppe mongole sur la route du missionnaire et explorateur flamand[6].

Alain Desjacques participe également à des documentaires télévisés : Steppes Insolites de Mongolie (1991), Mongolie : L'Esprit Nomade (Ushuaia, 2004), Vièle mongole à tête de cheval (Arte, 2004).

En 1995, Alain Desjacques entame une carrière de Maître de Conférences à l'Université de Lille-III[7]. Il y enseigne l'ethnomusicologie au Département des études musicales ainsi que l’Histoire et la Civilisation mongole au Département des études chinoises.

À l'université nationale de Mongolie, il enseigne en qualité de professeur-invité au Départements des études romanes et des Arts traditionnels. Il participe aussi à des Universités d'été[8]. Il devient Membre étranger du Conseil des études au Conservatoire de musique et de danse d’Oulan-Bator.

En 2018, il est attaché de coopération culturelle et éducative à l’ambassade de France en Mongolie[9].

Alain Desjacques a traduit plusieurs œuvres mongoles en français et inversement : Nouvelles des Écrivains Mongols, Contes et Récits de Mongolie, La Geste de GHESAR, sans oublier Les Aventures de Tintin au Tibet (traduit en mongol)[10].

Alain Desjacques meurt à Tourcoing le 8 octobre 2020.

Fonds Alain Desjacques modifier

En 2015, il fait don de ses collectages au Musée des Instruments de Musique (MIM) en Belgique : trente-sept instruments accompagnés d’une riche collection d’enregistrements de terrain, de disques, photographies, livres et partitions consacrés à la musique mongole conservés dans le « Fonds Alain Desjacques ».

Officier de Marine modifier

Parallèlement à ses activités universitaires et ethnomusicologiques, Alain Desjacques est marin et sous-marinier, à bord du Bévéziers[11]. Il parvient au grade de capitaine de corvette (réserve) de la Marine nationale française. À ce titre, il est rattaché au COMAR (Commandement de la Marine) à Dunkerque. Il donnera des conférences dédiées aux sous-marins français (de type Naïade), actifs lors de la première guerre mondiale[12].

Distinctions modifier

  • Chevalier de l'ordre de l'Étoile Polaire (Mongolie)
  • Médaille de la Paix (Mongolie)
  • Prix de la Vocation

Bibliographie sélective modifier

  • Une considération phonétique sur quelques techniques vocales diphoniques mongoles, in : Bulletin du Centre d’Études de Musique Orientale 31, 1988.
  • La dimension orphique de la musique mongole, in : Cahiers de Musique Traditionnelle, 1990.
  • Chants de l’Altaï mongol, thèse de doctorat sous la dir. de M. Kelkel et J. Legrand, Université Paris IV-Sorbonne, 1992.
  • Fondre l’épopée, in : L’actualisation du répertoire épique de Mongolie Occidentale, Analyse Musicale 42, 2002.
  • La mythologie comme présupposé au savoir musical ?, in Monique Desroches et Ghyslaine Guertin, dirs. : Construire le savoir musical : enjeux épistémologiques, esthétiques et sociaux. Paris : L’Harmattan, 2003.
  • Dix-huit chants mongols zahtchin et ourianhaï (avec 1 CD). Oulan-Bator : Université Nationale de Mongolie, 2003.
  • Manuel d’Écriture Mongole. Oulan-Bator : Université Nationale de Mongolie, 2003.
  • Mélodies de flûte d’un berger mongol (avec 1 CD). Oulan-Bator : Admon, 2004.
  • Sur quelques huchements mongols adressés aux ‘cinq museaux’, in : Revue de la Société d’Ethnozootechnie 84, « L’homme et l’animal : voix, sons, musique..., 2009.
  • Rhapsodie en sol mongol. Lille, Le Riffle, 2009.
  • La matière et le son : considérations ethnomusicologiques sur les classifications instrumentales, in Methodos 11, URL : https://journals.openedition.org/methodos/2508
  • Analogy between Laryngeal Gesture in Mongolian Long Song and Supracricoid Partial Laryngectomy (avec Lise Crevier-Buchman, Claire Pillot-Loiseau, Annie Rialland, Narantuya Teresa et Coralie Vincent), in : Clinical Linguistics & Phonetics 26/1 : 86-99.
  • Quand souffler, c’est jouer. Du hoquet musical dans les situations rituelles du quotidien, in : Déméter. Théories & pratiques artistiques contemporaines #1, URL : https://demeter.univ-lille.fr

Discographie sélective modifier

  • Canada. Musique des Inuits. La tradition des Eskimos du cuivre, avec Jean-François Le Mouël, [1 vinyle D8053], AUVIDIS-UNESCO, [1983], 1994.
  • Mongolie. Chants Kazakhs et tradition épique de l’Ouest, [1 vinyle C580051], OCORA Radio-France, [1986], 2010.
  • Mongolie. Musique et chants de l’Altai, 1 vinyle CETO 811, ORSTOM – SELAF, 1986.
  • Mongolia. Traditional Music, 1 CD D8207, AUVIDIS-UNESCO, 1991.
  • Mongolie. Chamanes et Lamas, 1 CD C560059, OCORA Radio-France, [1994], 2002.
  • Talyn Duulal. Le Chant des Steppes, 1 CD LBLC 2523, Label Bleu Indigo, 1995.

Filmographie modifier

  • Busnel René Guy, Parole, Langages et Langues Sifflées, 26’, CERIMES, 1990.
  • Draper Heidi, Steppes Insolites de Mongolie, 52’, Société Lizard, 1991.
  • Hulot Nicolas, Ushuaïa, Mongolie : L’Esprit Nomade, 92’, TF1/Studio 107, 2004 [14].
  • Segarra Ludovic, Vièle mongole à tête de cheval, 26’, Program 33/ARTE, 2004.

Document vidéo modifier

Ce document vidéo présente une communication d'Alain Desjacques intitulée : Le chant des âmes" - l'acte de création dans une séance chamanique mongole. Elle a été donnée à Lille en 2011 dans le cadre du Colloque International "Analyser les Processus de Création Musicale" organisé à la Maison Européenne des Sciences de l'Homme et de la Société : https://www.youtube.com/watch?v=6Z3sIWvk6xA

Articles consacrés à Alain Desjacques modifier

Notes modifier

  1. Relevé des fichiers de l'Insee
  2. Alain Desjacques, « Chants de l'Altaï mongol », Thèses.fr,‎ (lire en ligne, consulté le )
  3. « Liste des experts judiciaires établie pour le ressort de la Cour d'appel de Douai pour l'année 2020 », courdecassation.fr,‎ , p. 243 (lire en ligne [PDF])
  4. « I buried my wife and danced on top of her » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
  5. « Alain Desjacques », sur lefigaro.fr (consulté le ).
  6. « akg-images - Search Result », sur www.akg-images.com (consulté le )
  7. (en) « Alain Desjacques », sur academia.edu (consulté le ).
  8. « Université d’été « Les enjeux du tourisme en Mongolie » à l’Université Nationale de Mongolie », sur AUF (consulté le ).
  9. « Décès de Monsieur Alain Desjacques », sur La France en Mongolie (consulté le )
  10. acfm-mongolie, « Alain Desjacques, l'homme qui a traduit « Tintin au Tibet » en mongol », sur over-blog.com, Le blog de acfm-mongolie, (consulté le ).
  11. « Sous Mama - Page d'accueil », sur www.sous-mama.org (consulté le )
  12. « Conférence "14-18 : Les sous-marins entrent en guerre" », sur www.patrimoine-maritime.com (consulté le )
  13. « Ordre national du Mérite - Nominations et promotions du 04-11-2016 », sur www.france-phaleristique.com (consulté le )
  14. « Ushuaia » [vidéo], sur YouTube (consulté le ).
  15. https://www.seminaire-tournai.be/images/PDF/Academie_Saint-Gregoire/Courrier_de_Saint-Gregoire/Courrier-105.pdf

Liens externes modifier