Akiko Dōmoto

personnalité politique américaine
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Akiko Dōmoto (堂本 暁子, Dōmoto Akiko?) est une femme politique japonaise née le , qui a notamment été gouverneure de la préfecture de Chiba de à , la première femme élue gouverneur de cette préfecture et la troisième femme gouverneur au Japon.

Akiko Dōmoto
Illustration.
Fonctions
Gouverneur de la Préfecture de Chiba

(8 ans)
Réélection 2005
Circonscription Préfecture de Chiba
Prédécesseur Takeshi Numata
Successeur Kensaku Morita
Présidente du Nouveau Parti pionnier

(2 ans)
Prédécesseur Shōichi Ide
Successeur Masayoshi Takemura
Conseillère du Japon

(11 ans, 7 mois et 13 jours)
Réélection
Groupe politique Présidente du groupe parlementaire Nouveau Parti pionnier
Biographie
Date de naissance (91 ans)
Lieu de naissance San Francisco, Californie, États-Unis
Parti politique Parti socialiste japonais
Nouveau Parti pionnier
Diplômée de Tokyo Woman's Christian University
Profession Femme politique
Animatrice de télévision
Site web Site officiel

Jeunesse, études et carrière pré-électorale modifier

Akiko Dōmoto naît le à San Francisco, en Californie[1]. Elle étudie jusqu'en 1959 à la Tokyo Woman's Christian University, avant de rejoindre la chaîne de télévision Tokyo Broadcasting System[2]. Elle réalise le documentaire Baby Hotel en 1980, récompensé du Japan Newspaper Publishers and Editors Association (en)[3].

Carrière électorale modifier

Conseillère du Japon et présidente du Nouveau Parti pionnier modifier

 
Akiko Dotomo en 2008.

Lors des 15e élections de la Chambre des conseillers du Japon en 1989, Domoto fait son entrée à la Diète du Japon sous l'étiquette du Parti socialiste japonais grâce à la dose de proportionnelle instaurée[2]. Lors du renouvellement de la moitié de la Chambre des conseillers du 23 juillet 1995, elle fait partie des candidats proposés par le Nouveau Parti pionnier, qu'elle a rejoint en 1994, sur la liste proportionnelle. Elle est élue et prend ainsi la tête du groupe parlementaire du Nouveau Parti pionnier à la chambre haute[2]. Durant son mandat, elle se bat pour l'égalité homme-femme[4], contre la prostitution infantile et les violences domestiques[2], notamment en dénonçant en 1999 le sexisme du gouvernement japonais, ayant rapidement autorisé les pilules de Viagra mais bannissant toujours l'usage de la pilule contraceptive[5]. Elle est également opposée aux limitations et aux contraintes utilisées comme moyen thérapeutique[6]. Elle se bat aussi pour autoriser l'avortement au Japon[7].

À la suite de l'échec de son parti aux élections législatives japonaises de 1996, Shōichi Ide, le président, démissionne et Akiko Dōmoto le remplace alors à ce poste jusqu'en 2001, date à laquelle elle démissionne de ses activités parlementaires et de la présidence du parti pour briguer la gouvernance de la préfecture de Chiba en tant qu'indépendante, bien que soutenue par le Nouveau Parti pionnier[8].

Gouverneur de Chiba modifier

Elle obtient ce poste, devenant ainsi la première femme gouverneure de cette préfecture[9], la première en tant qu'indépendante[10]. Très sensible aux causes environnementales[11],[12], elle s'engage dès son élection en annulant un projet visant à remplacer les zones humides de Sanbanze par un centre de traitement des eaux usées, préservant ainsi l'un des derniers lieux de refuge pour les oiseaux migrateurs de la région de la baie de Tokyo[13],[14], respectant l'une de ses promesses de campagne[15],[16]. Le budget alloué à ce projet est alors redistribué dans des projets initiés par les habitants de la préfecture de Chiba, la participation citoyenne tenant à cœur de Dōmoto[13]. Les activistes de l'époque saluent ce geste de la gouverneure[13]. Par souci de transparence avec ses électeurs, elle dévoile ses revenus en tant que gouverneure dès 2002, bien que n'étant pas obligée de le faire[17].

Initialement tentée par un troisième mandat en tant que gouverneure de Chiba, elle décide finalement de ne pas briguer ce poste, partant ainsi à la retraite à l'âge de 77 ans après huit ans à la gouvernance de Chiba[18]. Elle soutient alors Yoshida Hira[19], mais ce dernier est battu par Kensaku Morita, qui lui succède[20].

Elle reste impliquée dans la vie politique japonaise, notamment sur des sujets liées à l'égalité homme-femme[1], ou l'environnement[21],[22],[23].

Prises de position modifier

Elle est également présidente de l'association des femmes japonaises agissant pour la réduction des risques de catastrophes naturelles. Elle s'est notamment impliquée dans la reconstruction des dommages causés par le tsunami de 2011 au Japon, en plus de la lutte contre les discriminations faites aux femmes[24],[25].

Dōmoto s'implique également contre les discriminations faites aux personnes en situation de handicap, notamment par le personnel hospitalier[26].

Notes et références modifier

  1. a et b (ja) Taichi Kobayashi, « 4年で5人の女性首長誕生 千葉初の女性知事・堂本暁子さんの願い », sur Asahi shinbun,‎ (consulté le )
  2. a b c et d (en) John Zumerchik et Steven Laurence Danver, Seas and Waterways of the World: An Encyclopedia of History, Uses, and Issues, Volume 1, , 731 p. (lire en ligne), p. 516.
  3. (en) « Akiko Domoto », sur Bloomberg News, (consulté le ).
  4. (en) Yuki Matsuoka, « Japanese experts call for gender equality », sur ReliefWeb, (consulté le ).
  5. (en) Richard Pierre Claude, Science in the Service of Human Rights, University of Pennsylvania Press, , 267 p. (lire en ligne), p. 48.
  6. (en) Tomoko Otake, « Citizens group calls for review on use of restraints after New Zealand teacher’s death », sur Japan Times, (consulté le ).
  7. (en) Marianne Githens et Dorothy McBride Stetson, Abortion Politics: Public Policy in Cross-Cultural Perspective, Routledge, , 248 p. (lire en ligne), p. 129.
  8. (en) Jeffrey Kopstein, Mark Lichbach et Stephen E. Hanson, Comparative Politics: Interests, Identities, and Institutions in a Changing Global Order, Cambridge University Press, , 599 p. (lire en ligne), p. 183.
  9. (en) Naonori Kodate et Kashiko Kodate, Japanese Women in Science and Engineering: History and Policy Change, , p. 77.
  10. (en) « Chiba sends a signal to the parties », sur Japan Times, (consulté le ).
  11. (en) Mick Corliss, « Wetland conservation efforts gain ground », sur Japan Times, (consulté le ).
  12. (en) Stephen Hesse, « Environmentalist on the stump », sur Japan Times, (consulté le ).
  13. a b et c (en) Jeff Kingston, Japan's Quiet Transformation: Social Change and Civil Society in the Twenty-first Century, Psychology Press, , 348 p. (lire en ligne), p. 147.
  14. (en) Stephen Hesse, « Singing the praises of glorious mud flats », sur Japan Times, (consulté le ).
  15. (en) Atsuo Tsuji, « Summary of the Status of Japanese Wetlands During the Past Triennium, and Outlook for the Next Triennium », sur Japan Wetlands Action Network, (consulté le ).
  16. (en) « Domoto promises further review of contentious works », sur Japan Times, (consulté le ).
  17. (en) « Governors’ income averages 23 million yen », sur Japan Times, (consulté le ).
  18. (ja) « 宣言ではないが…堂本知事3選ヤル気満々 », sur Asahi Shinbun, (version du sur Internet Archive).
  19. (en) « Five vie to run for Chiba governor », sur Japan Times, (consulté le ).
  20. (ja) « 平成21年中に予定される選挙 », sur Préfecture de Chiba (version du sur Internet Archive).
  21. (ja) « 女性問題、当事者が立って 元千葉知事・堂本暁子さん、政界内外で声上げ 「意思決定、男女半々がベスト」 », sur Mainichi shinbun,‎ (consulté le )
  22. (ja) « 89歳、キャリアは続く 樋口恵子さん・堂本暁子さん対談 », sur Nihon keizai shinbun,‎ (consulté le )
  23. (ja) « 県と市で対立、都構想には理解 堂本暁子・元千葉県知事 », sur Asahi shinbun,‎ (consulté le )
  24. (en) Catherine Tsalikis, « How Japan Rode a Tsunami to Equality », sur Foreign Policy, (consulté le ).
  25. (en) Maragareta Wahlstrom, « Sustainability begins in Sendai », sur The Japan Times, (consulté le ).
  26. (en) Tomoko Otake, « Citizens group calls for review on use of restraints after New Zealand teacher’s death », sur The Japan Times, (consulté le ).

Liens externes modifier

  • (en) Akiko Domoto, « Disaster and Biodiversity from the Perspective of Gender », Biodiversity Network Japan,‎ (lire en ligne)