Abdallah Senoussi

ancien chef des services de renseignement libyen et beau-frère de Mouammar Kadhafi
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Abdallah Senoussi
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Biographie
Naissance
Nom dans la langue maternelle
عبد الله السنوسيVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Allégeance
Jamahiriya (en)Voir et modifier les données sur Wikidata
Activités
Autres informations
Arme
Armée libyenne (d)Voir et modifier les données sur Wikidata
Grade militaire
Conflits
Condamné pour

Abdallah Senoussi, né en 1949 au Soudan, est un militaire libyen. Marié avec la sœur de Safia Farkash, il est le beau-frère par alliance de Mouammar Kadhafi[1].

Biographie modifier

Abdallah Senoussi est issu de la tribu Magarha. Pendant les années 1980, il est responsable de la sécurité intérieure de l'ex-Jamahiriya arabe libyenne, à une période où beaucoup d'opposants au régime sont tués. En 2002, il est nommé à la tête du Service de renseignements militaires de la Jamahiriya[2].

En 1999, la France le condamne par contumace à la réclusion criminelle à perpétuité pour son rôle dans l'attentat du DC-10 d'UTA qui a coûté la vie à 170 passagers[3]. D'après des dissidents libyens, il serait également responsable du massacre de prisonniers dans la prison d'Abou Salim en 1996. Il est par ailleurs suspecté d'avoir organisé un complot visant à assassiner le prince héritier Abdallah d'Arabie saoudite, en 2003[1],[4]. Cependant, à partir de 2005 il reçoit le soutien de Nicolas Sarkozy, alors ministre et futur candidat à l'élection présidentielle : il met à sa disposition son avocat personnel Me Thierry Herzog, et promet selon le témoignage de Ziad Takieddine « Dès ma prise de fonctions à la présidence de la République, pas le premier acte, mais le deuxième acte d’amnistie sera pour M. Senoussi »[3]. Claude Guéant et Brice Hortefeux font également le déplacement à Tripoli et rencontrent secrètement Abdallah Senoussi[5].

Du 15 au , au début de la révolte contre le régime de Kadhafi, il mène une répression violente contre le soulèvement de Benghazi. Ces événements font l'objet d'une enquête de la Cour pénale internationale, qui aboutit le à un mandat d'arrêt international pour crime contre l'humanité[6].

Le , Abdallah Senoussi est arrêté à l’aéroport de Nouakchott (Mauritanie) en provenance de Casablanca avec un faux passeport malien[7]. Le , il est remis par la Mauritanie aux autorités libyennes[8]. Lors de son procès en , il déclare : « Pour ce qui est du soutien apporté à des personnalités occidentales pour leur permettre d'accéder au pouvoir, la somme de 5 millions d'euros a été versée pour la campagne du président français Nicolas Sarkozy en 2006-2007. J'ai personnellement supervisé le transfert de cette somme via un intermédiaire français, en la personne du directeur de cabinet du ministre de l'Intérieur. Sarkozy était alors ministre de l'Intérieur. Il y avait aussi un second intermédiaire, le nommé Takieddine »[3]. Entendu séparément, Ziad Takieddine fournit un témoignage concordant[3].

Références modifier

  1. a et b (en)Ian Black Middle East editor, « Gaddafi's confidant is Abdullah Senussi, a brutal right-hand man », The Guardian,‎ (lire en ligne, consulté le )
  2. Antoine Basbous, Le Tsunami arabe, Fayard, 2011, page 214
  3. a b c et d Fabrice Arfi et Karl Laske, « Sarkozy, second jour de garde à vue », sur Mediapart, .
  4. Abdullah Senussi, site de la Cour pénale internationale de La Haye
  5. Fabrice Arfi, L'Empire qui ne veut pas mourir: Une histoire de la Françafrique, Seuil, , p. 875
  6. Mandat d'arrêt international téléchargeable en français sur le site du CPI
  7. Le Figaro Online: Un proche de Kadhafi arrêté en Mauritanie récupéré 17 mars 2012
  8. La Mauritanie remet Al-Senoussi, l'ex-espion de Kadhafi, aux autorités libyennes, Le Monde, 5 septembre 2012

Voir aussi modifier

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Sources de traduction modifier

Liens externes modifier