Élections fédérales australiennes de 1998

élection de la Chambre des représentants et du Sénat australien siégeant de 1998 à 2001

Élections fédérales australiennes de 1998
148 sièges de la Chambre des représentants
(Majorité absolue : 75 sièges)
40 sièges du Sénat
Type d’élection élection parlementaire
Corps électoral et résultats
Inscrits 12 154 050
Votants 11 545 201
94,99 % en diminution 0,8
Votes exprimés 11 109 063
Blancs et nuls 436 138
Coalition – John Howard
Voix 4 388 809
39,51 %
en diminution 7,7
Représentants élus 80 en diminution 14
Sénateurs élus 17 en diminution 3
Travailliste – Kim Beazley
Voix 4 454 306
40,10 %
en augmentation 1,4
Représentants élus 67 en augmentation 18
Sénateurs élus 17 en augmentation 3
Composition politique de la Chambre
Diagramme
Composition politique du Sénat
Diagramme2
Premier ministre
Sortant Élu
John Howard
Libs
John Howard
Libs
australianpolitics.com

Les élections fédérales australiennes de (en anglais : Australian federal election, 1998) se tiennent le , afin d'élire les 148 représentants et 40 sénateurs sur 76 de la 39e législature du Parlement d'Australie.

Le scrutin permet au Premier ministre libéral John Howard d'engager un deuxième mandat à la tête du gouvernement fédéral, la Coalition ayant confirmé sa majorité absolue. Le Parti travailliste australien de Kim Beazley est ainsi maintenu dans l'opposition alors qu'il engrange plus de suffrages que ses concurrents de centre droit. Il réalise d'ailleurs la meilleure progression électorale d'un parti ayant perdu les précédentes élections législatives et perd le scrutin avec la plus forte avance en voix sur le vainqueur.

Contexte modifier

Au cours des élections fédérales du , la Coalition de l'ancien ministre des Finances John Howard défait le Parti travailliste australien (Labor) du Premier ministre Paul Keating, alors au gouvernement depuis 13 ans. L'alliance de centre droit l'emporte avec plus de 47 % des voix et une solide majorité de 94 représentants, soit 45 de plus que les travaillistes. Au Sénat, le Parti démocrate australien (Democrats) s'affirme comme la troisième force politique du pays avec près de 10 % des sièges.

Tandis qu'Howard s'installe à la direction de l'exécutif fédéral, l'ancien vice-Premier ministre Kim Beazley est élu sans opposant à la tête du Labor et devient le chef de l'Opposition.

Le , moins d'un mois après le scrutin parlementaire fédéral, les électeurs de l'État de Victoria sont invités à renouveler de manière anticiper les 88 sièges de leur Assemblée législative. Ils confirment au pouvoir la Coalition avec près de 60 sièges, le Labor engrangeant fort peu de gains. Un autre scrutin d'État a lieu le , en Australie-Occidentale. Là encore, la Coalition est maintenue au gouvernement et accroît sa majorité, passant de 32 à 35 députés sur 57 à l'Assemblée législative.

Les élections parlementaires en Australie-Méridionale du sont bien plus disputées : en hausse de 9,4 %, le Labor reprend 10 élus au Parti libéral d'Australie (Libs), qui contrôlait alors 37 des 47 mandats de la Chambre de l'Assemblée. Dans cet État où la Coalition n'est pas formalisée, le Premier ministre John Olsen est contraint de constituer un gouvernement minoritaire appuyé par le Parti national d'Australie (Nats) et deux indépendants.

Le , John Howard annonce qu'il a recommandé au gouverneur général William Deane de prononcer la dissolution de la Chambre et de convoquer des élections fédérales pour le , soit environ six mois avant le terme naturel de la 38e législature. Cette décision intervient après cinq semaines de campagne de communication institutionnelle sur le projet gouvernemental de réforme fiscale, dont la taxe sur la valeur ajoutée (en anglais : Goods and Services Tax, GST) est la pièce maîtresse.

Aucune des trois élections partielles organisées au cours de la 37e législature ne conduit à une alternance dans les circonscriptions concernées. Le Parti travailliste conserve notamment la circonscription de Blaxland, en Nouvelle-Galles-du-Sud, détenue par Paul Keating. La Coalition ne présente pas de candidat lors de scrutin, au cours duquel Michael Hatton l'emporte avec plus de 58 % des premiers votes.

Mode de scrutin modifier

Chambre des représentants modifier

 
L'hémicycle de la Chambre des représentants.

La Chambre des représentants (en anglais : House of Representatives) est composée de 148 représentants (Members of Parliament ou MPs) élus pour trois ans au scrutin uninominal majoritaire à un tour selon le système du vote alternatif.

Le jour du scrutin, chaque électeur exprime dans sa circonscription un ordre de préférence parmi les candidats qui se présentent. Il doit attribuer un classement à chacun d'entre eux, sous peine de nullité.

Lors du dépouillement, les premières préférences sont comptées. Si un postulant remporte la majorité absolue, il est proclamé élu. Dans le cas contraire, le candidat ayant reçu le plus faible nombre de suffrages est éliminé et les deuxièmes préférences sont de nouveau répartis. La procédure recommence jusqu'à ce qu'un candidat obtienne la moitié des voix, plus une. Ce système, institué en , évitait que la concurrence entre partis de centre droit ne facilite l'élection de candidats de gauche. Il engendre l'émergence d'un fort bipartisme : en , seuls cinq sièges à la Chambre échappe au Parti travailliste et à la Coalition.

Sénat modifier

 
L'hémicycle du Sénat.

La Sénat (Senate) est composé de 76 sénateurs (Senators) élus au scrutin à vote unique transférable. 72 sénateurs sont élus pour six ans, renouvelables par moitié, à raison de 12 par État. Quatre sont élus pour trois ans, renouvelés intégralement en même temps que la Chambre des représentants, à raison de deux par territoire.

Le jour du scrutin, chaque électeur exprime dans sa circonscription un ordre de préférence parmi les candidats qui se présentent. Les partis ont la possibilité d'instaurer des « group voting tickets » : ils déterminent à l'avance la répartition des préférences en cas d'échec ou victoire d'un candidat.

Lors du dépouillement, le nombre de suffrages exprimés est divisé par le nombre de sièges à pouvoir (six dans chaque État, deux dans chaque territoire), ce qui donne le quotient électoral, soit le nombre minimum de voix nécessaire pour être élu.

Les premières préférences sont ensuite comptées. Si un candidat est élu, son surplus de votes (la différence entre le quota et son nombre de suffrages reçus) est attribuée au candidat ayant reçu le plus grand nombre de préférences à suivre. Si celui-ci est à son tour élu, son surplus est également redistribué. Si à un quelconque moment, aucun candidat n'est élu alors que des sièges restent à pourvoir, le candidat arrivé en dernier des premières préférences est éliminé et ses deuxièmes préférences (ou les suivantes) sont réparties entre les candidats restants.

Campagne modifier

Partis politiques modifier

Force politique Idéologie Chef Résultats en 1996
Coalition
(en) The Coalition
Centre droit
Libéralisme, conservatisme, agrarisme
John Howard
Premier ministre
47,3 % des voix (H)
94 représentants
44 % des voix (S)
20 sénateurs
Parti travailliste australien
(en) Australian Labor Party
Centre gauche
Travaillisme, social-démocratie, progressisme
Kim Beazley
Chef de l'Opposition
38,8 % des voix (H)
49 représentants
36,2 % des voix (S)
14 sénateurs
Parti démocrate australien
(en) Australian Democrats
Centre
Social-libéralisme, social-démocratie
Meg Lees
Sénateur d'Australie-Méridionale
6,8 % des voix (H)
0 représentant
10,8 % des voix (S)
5 sénateurs

Résultats modifier

À la Chambre des représentants modifier

Parti Voix Sièges
Suffrages % +/- Députés +/-
Parti travailliste australien (Labor) 4 454 306 40,10   2,35 67   18
Coalition 4 388 809 39,51   7,74 80   14
Parti libéral d'Australie (Libs) 3 764 707 33,89   4,80 64   11
Parti national d'Australie (Nats) 588 088 5,29   2,92 16   2
Parti rural libéral (CLP) 36 014 0,32   0,03 0   1
Pauline Hanson's One Nation (One Nation) 936 612 8,43   8,43 0  
Parti démocrate australien (Democrats) 569 935 5,13   1,63 0  
Verts australiens (Greens) 290 709 2,62   0,30 0  
Autres 253 491 2,28   0,37 0  
Indépendants 215 201 1,94   0,47 1   4
Votes de préférence
Parti travailliste australien (Labor) 5 630 409 50,98   4,51 67   18
Coalition 5 413 431 49,02   4,51 80   14
Votes valides 11 109 063 96,22
Votes blancs et nuls 436 138 3,78
Total 11 545 201 100,00 N/A 148  
Abstentions 608 849 5,01
Inscrits / participation 12 154 050 94,99

Au Sénat modifier

Parti Voix Sièges
Suffrages % +/- Sénateurs +/- Total
Coalition 4 225 673 37,70   6,27 17   3 35
Candidatures conjointes Libs/Nats 2 452 404 21,88   2,61 N/A
Parti libéral d'Australie (Libs) 1 528 671 13,64   2,60 15   2 31
Parti national d'Australie (Nats) 208 535 1,86   1,01 1   1 3
Parti rural libéral (CLP) 36 063 0,32   0,05 1   1
Parti travailliste australien (Labor) 4 181 090 37,30   1,15 17   3 29
Pauline Hanson's One Nation (One Nation) 1 007 364 8,99   8,99 1   1 1
Parti démocrate australien (Democrats) 947 901 8,46   2,36 4   1 9
Verts australiens (Greens) 305 058 2,72   0,45 0   1 1
Autres 542 642 4,84   1,04 1   1 1
Votes valides 11 209 728 96,76
Votes blancs et nuls 375 181 3,24
Total 11 584 909 100,00 N/A 40   76
Abstentions 569 141 4,68
Inscrits / participation 12 154 050 95,32

Conséquences modifier

Bien que le Parti travailliste l'ait emporté en nombre de voix et de préférences, sa progression — la plus forte pour un parti ayant perdu les précédentes élections fédérales — ne lui permet pas de renverser la majorité de la Coalition. Le chef de l'Opposition Kim Beazley est ainsi confirmé dans ses fonctions, personne ne lui contestant la direction du Labor. De même, et malgré son échec électoral qui voit son avance à la Chambre fondre de 70 %, John Howard est reconduit comme Premier ministre et constitue son deuxième gouvernement. Le chef du Parti national Tim Fischer reste vice-Premier ministre, tout comme le ministre des Finances Peter Costello et le ministre des Affaires étrangères Alexander Downer.

Notes et références modifier

Voir aussi modifier

Articles connexes modifier