Église Saint-Martin de Vallenay

église à Vallenay (Cher)

L'église du prieuré Saint-Martin, ou plus simplement l'église Saint-Martin est une ancienne église romane située à Vallenay, désaffectée depuis la construction voisine de l'église Saint-Roch de la fin du XIXe siècle. Elle est inscrite au titre des monuments historiques en 1998[1], en raison de la présence de fresques datant du XIIe siècle.

Église du prieuré Saint-Martin à Vallenay
Image illustrative de l’article Église Saint-Martin de Vallenay
Église vue depuis le cimetière
Présentation
Nom local Le Clos Saint-Martin devenu Maison du patrimoine
Culte désaffectée
Début de la construction XIIe siècle
Fin des travaux XVIIe siècle
Style dominant roman et Renaissance
Date de désacralisation 1897
Protection Logo monument historique Inscrit MH (1998)
Géographie
Pays Drapeau de la France France
Ville Vallenay
Coordonnées 46° 47′ 03″ nord, 2° 22′ 21″ est
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Église Saint-Martin de Vallenay
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Église Saint-Martin de Vallenay
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Église Saint-Martin de Vallenay

Histoire modifier

L'église paroissiale Saint-Martin de Vallenay a été construite au XIIe siècle, puis remaniée et agrandie plusieurs fois. Au début du siècle suivant, Vallenay devient un prieuré dépendant de l'abbaye de chanoines réguliers de Plaimpied. Au XVe siècle, l'église est comprise dans l'enceinte du château des seigneurs de Vallenay, château dont il reste une tour et un corps de logis[2].

L'église est d'abord paroissiale, puis prieurale, enfin aussi seigneuriale. À la Révolution, la cure est démantelée. L'église devient d'abord un « temple de la raison » en 1793. Le culte reprend en 1797. Durant tout le XIXe siècle, l'église se dégrade, la cure n'est pas pourvue et le service est assuré par un curé venant de l'extérieur. La municipalité hésite et tergiverse devant l'ampleur des travaux[2]. C'est à la fin du XIXe siècle qu'est décidée la construction d'une nouvelle église et l'abandon de l'ancienne. Dans la nouvelle église sont placés des statues, lustres et meubles de l'ancienne, et une cloche datant de 1688 provenant de l'ancienne. Celle-ci est désaffectée, et est louée par la municipalité à un négociant en vin qui y établit son entrepôt jusqu'en 1982, date à laquelle il cesse ses activités[3]. D'importants travaux modifient considérablement le bâtiment : le portail d'entrée de la façade est remplacée par une ouverture carrée permettant le passage de charriots, de grandes ouvertures carrées sont faites sur le côté Sud, détruisant les peintures. Ensuite, la commune utilise la nef comme garage municipal. En 1987, avec l’aide du Pays d’accueil Boischaut, la municipalité entreprend la restauration du portail d’entrée et de la toiture. La restauration du chœur est entreprise sous l'impulsion de l'association « Les Amis du Vieux Vallenay »[3].

Des travaux de rénovation et de restauration d'envergure commencent vers 2010. L'association La Sauvegarde de l'art français participe en 2012 au financement des travaux de drainage[4]. En 2014, la restauration est achevée ; elle a duré quatre ans, et a été financée entre autres par un don de 36 000 dollars de l'association French Héritage Society, et par de nombreux autres dons[5], notamment à travers la Fondation du patrimoine. Le bâtiment, appelé un temps « Le Clos Saint-Martin », est devenu une Maison du patrimoine. Elle est utilisée, à intervalles irréguliers, pour des manifestations culturelles.

Description modifier

Architecture modifier

L'église est composée d'une nef romane unique couverte d'un plafond de bois ; c'est la partie la plus ancienne de l'édifice. Elle comporte plusieurs petites fenêtres, dont certaines en plein cintre ; une seule est encore de la construction initiale, les autres été ajoutées ou modifiées progressivement. L'église n'a pas de transept et la nef communique par une grande arcade cintrée avec deux travées de chœur bien plus récentes, et construites à la fin du XVe siècle ou au début du XVIe siècle. À cette occasion, l'ancien chevet roman est réemployé pour la plupart des modillons de la corniche extérieure[6]. Le chœur est voûté d'ogives. Une sacristie est accolée au chevet. Une chapelle seigneuriale, dite la chapelle de Bigny, a été édifiée à une époque légèrement plus tardive au côté sud, au niveau de la première travée du chœur. Au milieu du toit, entre la nef et les travées du chœur, se trouvait un petit clocher cubique surmonté d’un toit octogone, le tout revêtu de bardeaux ; le clocher a disparu, mais l'entrée qui permet l'accès, dans la chapelle de Bigny, a été conservée lors de la restauration.

L'église est de petite taille : largeur du chœur : 5,30 m, de la nef : 5,70 m, longueur du chœur : 9,50 m, totale : 25,40 m[7]. Dans la nef sont deux autels vides, un de chaque côté du chœur.

Dans la chapelle de Bigny, la paroi nord contient une grande épitaphe noire, en partie brisée, à la mémoire de Joseph de Bigny[8] et une autre, en pierre blanche, à la mémoire d'une Sylvine Binet et daté du [9]. Au sol, la pierre tombale de Claude de Bigny ; autour de sa représentation en habit de combat, une inscription qui rappelle sa mort le [10],[11].

Décor peint modifier

L'église abrite plusieurs décors peints, exécutés du XIVe au XVIIe siècle, encore en partie sous badigeon[12]. Ces peintures se trouvent dans la nef. Les murs de la nef conservent les vestiges d'un calendrier d'époque romane, représentant les travaux des mois de l'année, sous forme de médaillons. On reconnaît le mois de janvier à la tête à double face du dieu Janus ou le mois de mars illustré par la préparation de la vigne.

 
Mois de janvier.
 
Mois de mars.

Sur le mur nord, d'autres traces de peintures sont un grand quadrilobe à bordure ocre-rouge et ocre-jaune, presque totalement effacé, et, au-dessus de la baie, une scène datant peut-être du XIIIe siècle, dont subsiste une partie de l'inscription, au-dessus d'un visage de femme portant un touret ou un voile, et un motif difficile à identifier. Enfin, à gauche de cette même baie, un fragment de scène de l'époque romane, représentant le Repas chez Simon ou la pêche miraculeuse au lac de Tibériade. Les personnages y sont nommés ; de gauche à droite ce sont Judas, Thomas, Job, IHS (Jésus), Simon, Petrus et une femme dont le nom n'est pas lisible. Un autre décor, dont le sujet et l'époque ne peuvent être précisés, car recouverts d'un badigeon, existe aussi sur le mur diaphragme du chœur. Sur le chevet du chœur, apparaît un christ en gloire dans une mandorle, accompagné du tétramorphe.

 
Christ en gloire esquissé.

Ce décor est à peine visible et semble simplement esquissé ; il est plus récent et probablement contemporain ou de peu postérieur à la construction des deux travées du chœur.

 
Décor sur arc triomphal.

La travée Est possède une décoration picturale placée dans une architecture feinte datant du XVIIe siècle. Une litre funéraire a été apposée sur les murs de l'église au XVIIe ou XVIIIe siècle.

 
Élément de litre funéraire.

Elle fait tout le tour de l'église ; on en aperçoit un bout sur le mur Nord, à l'entrée, à moitié caché sous la tribune élevée par-dessus, et un autre sur le chevet du chœur, autour de l’autel.

Notes et références modifier

  1. « Église Saint-Martin », notice no PA18000011, sur la plateforme ouverte du patrimoine, base Mérimée, ministère français de la Culture.
  2. a et b L'Eglise Saint-Martin de Vallenay (Cher), coll. « dossier Ecclesia », , 44 p.
  3. a et b Erreur de référence : Balise <ref> incorrecte : aucun texte n’a été fourni pour les références nommées S
  4. Jean-Yves Ribault, « Vallenay, Église Saint-Martin », Fondation La Sauvegarde de l'art français].
  5. Le Clos Saint-Martin a été inauguré, 6 octobre 2014.
  6. Flohic 2001.
  7. Buhot de Kersers 1885, p. 315.
  8. Dont l'en-tête est : « Épitaphe dressé à la mémoire de haut et puissant seugneur Messire Joseph de Bigny, chevalier de l'ordre du roy et dédié par Madame de Bigny son épouse ».
  9. « FAICT LE 22 MAY 1693 CY GIST SYLVINE BINET VIVANTE FEMME DE MR PIERRE MENOUVRIER MARCHAND DEMEURANT À SARRU LAQUELLE DÉCÉDA S.T. LE 14 MAY 1693 ET A FONDÉ UNE MESSE À PERPÉTUITÉ A DIRE LE JOUR DE SON DECED ET A DONNÉ POUR ICELLE À LA CURE DE VALLENAY UNE VIGNE APPELÉE LA MALTERRE. REQUIESCAT IN PACE »
  10. Buhot de Kersers 1885, p. 375.
  11. « CY GIST PUISSANT SEIGNEUR MESSIRE CLAUDE DE BIGNY, CHEVALIER, VIVANT LIEUTENANT DE LA COMPAGNIE DE MONSEIGNEUR LE PRINCE, SEIGNEUR DE BIGNY, VALENÉ, CHANDIOU ET AUTRESSE TERRES ET SGRIES LEQUEL FUT TUÉ AU SIÈGE DE MONTPELIER PO LE SERVICE DU ROY LE 10 SEPTEMBRE 1622. PRIEZ DIEU PO LUY »
  12. Deshoulières se dit « surpris de trouver dans cette pauvre église des traces de peintures cachées ».

Annexes modifier

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Bibliographie modifier

  • Alphonse Buhot de Kersers, Histoire et statistique monumentale du département du Cher, Tome III.— « Cantons de la Chapelle-d'Angillon, Charenton, Chârost, Châteaumeillant et Châteauneuf », Bourges, Pigelet & Tardy, , 5 cartes, 79 pl. et 345.
  • François Deshoulières, « Vallenay », dans Les Églises de France : Cher, Paris, Librairie Letouzey et Ané, , p. 259-260.
  • Jean-Luc Flohic (direction), Le patrimoine des communes du Cher, t. I, Flohic Éditions, (ISBN 9782842340889), p. 376
  • L'Eglise Saint-Martin de Vallenay (Cher), coll. « dossier Ecclesia », , 44 p. — Exemplaire consultable à la Bibliothèque des Quatre Piliers de Bourges.
  • « Vallenay, Bigny, deux noms mais une seule commune », Le Berry Républicain,‎ (lire en ligne, consulté le ).

Liens externes modifier