Nicolas Greschny

peintre français

Nicolas Greschny, Nicolaï Greschny, est un fresquiste et peintre d'icônes du XXe siècle, né le à Tallin, en Estonie et mort le à La Maurinié[1], Marsal, dans le Tarn.

Nicolas Greschny
Naissance
Décès
Voir et modifier les données sur Wikidata (à 72 ans)
MarsalVoir et modifier les données sur Wikidata
Nationalité
Activité
Formation

Biographie modifier

Nicolaï Greschny nait en 1912 à Réval, dans le Gouvernement d'Estonie qui fait alors partie de l'empire russe. Il est issu d'une famille de peintre d'icônes[2] qui doit fuir la Russie où les Bolchevicks persécutent les chrétiens et émigre en Silésie en 1917, alors qu'il n'a que cinq ans. Son père est diacre, d'origine russe ; sa mère est allemande, d'un père allemand et d'une mère française. Nicolaï, qui peint sa première fresque à l'âge de sept ans (une locomotive), commence sa formation de peintre sous l'égide de son père, en s'appuyant sur les canons et les recettes de son Podlinnik. Il fait ses études à Wrocław, au Collège des Jésuites, où il obtient l'Abitur et prépare son admission au Russicum de Rome[3].

À vingt ans, Nicolaï part étudier à l'école des beaux-arts de Berlin. En janvier 1933, Hitler devient Chancelier du Reich, fonction qu'il cumule avec celle de président du Reich après le plébiscite du 19 août 1934. Il met alors en œuvre la Gleichschaltung et impose un pouvoir total sur l'Allemagne et entreprend de subvertir le catholicisme[4] en s'en prenant notamment aux groupements et aux organisations de jeunes catholiques[5]. Fuyant le nazisme, Nicolaï devient stagiaire au musée de Nysa en Pologne avant de partir pour Vienne où il continue de se perfectionner en peinture et en théologie. Avec l'annexion de l'Autriche par le troisième Reich en mars 1938, Nicolaï quitte Vienne pour Venise, puis Rome, d'où il repart finalement pour sa ville natale qui a été renommée Tallinn en décembre 1918 ; il continue de peindre des icônes pour gagner sa vie. Il s'installe ensuite en Belgique en 1938, il y reste deux ans pour étudier la théologie à l'université de Louvain[6].

 
Détail d'une fresque à l'Église Saint-Hilaire

En 1940, l'invasion de la Belgique par les troupes allemandes oblige Nicolaï à fuir vers la France. Il est arrêté à Orléans avant d'être envoyé au camp de Saint-Cyprien[7]. Il s'évade au bout de deux mois et rejoint Toulouse pour y reprendre ses études de théologie à l'Institut Catholique. Il peint une première fresque à la chapelle de Lagarde, aujourd'hui détruite. L'arrivée des Allemands, en novembre 1942, le pousse à partir à Albi où il va terminer ses études de théologie au Grand Séminaire[6].

 
Chapelle de la Maurinié

En 1949, il achète le hameau en ruine de la Maurinié pour quarante mille francs, somme qu'il emprunte à des amis faute d'avoir le moindre sou vaillant. Il entreprend sa restauration et commence à y construire une chapelle en 1951, avec l'accord de l'archevêque d'Albi. Le chœur et la nef sont achevés en 1953[8],[9]. Dans le même temps, il entreprend de réaliser des fresques dans la Haute-Garonne, l'Aveyron, Puy-de-Dôme, Haute-Savoie, Tarn, etc. Il se marie en 1957 et aura deux enfants.

Vers 1970, il commence à organiser des stages de formation artistique où il enseigne les techniques de peinture traditionnelle (Icône, Tempera, Fresque, Caséine, etc.)[10].

Nicolaï Greschny a peint de très nombreuses icônes et plus de 100 fresques, principalement sur les murs d'églises situées dans le Sud et le Sud-Ouest de la France[11]. À son décès, le 24 avril 1985, il est enterré dans sa chapelle de la Maurinié.

  • 1922-1923 : Sa famille part en exil victime de persécutions anti-religieuses orchestrées par le régime communiste.
  • 1927-1928 : Il étudie aux Beaux-Arts à Berlin, en Allemagne. Par le biais de Jésuites, il devient gréco-catholique.
  • 1934: Alors qu'il réside en Allemagne, Nicolas Greschny doit fuir vers Vienne en Autriche, persécuté cette fois-ci par les nazis, puis il gagnera la Tchécoslovaquie au moment de l'Anschluss.
  • 1939: Nicolas Greschny est au Danemark d'où il rejoint la Norvège, puis l'Angleterre en 1940.
  • 1940: Nicolas étudie la théologie à l'université de Louvain en Belgique. Rattrapé par la guerre, il est encore en fuite, en France, où il sera arrêté, puis interné au camp d'Argelès-sur-Mer.
  • 1940-1942 : caché chez les Jésuites de Toulouse, Nicolaï passe sa licence de théologie.
  • Après 1945 : Le vicaire général d'Albi, Gilbert Assémat, l'encourage et lui ouvre de nombreuses paroisses des environs.
  • 1948 : en parcourant la région albigeoise à vélo, il découvre à Marsal un tas de ruines et de ronces, la ferme de la Maurinié qu'il a acheté en 1949. Il y a construit sa chapelle selon les canons de l'art roman[12].
  • 1985 : Il meurt dans son hameau de la Maurinié et repose dans la chapelle qu'il y a construite[13].

Œuvres modifier

 
L'église Saint-Martin en Lagardiolle (2021)
 
Les fresques de l'église Sainte-Anne de Châtel-Guyon ont été intégralement réalisées par Nicolas Greschny.

Liste des œuvres[14] réalisées dans des chapelles, églises et autres bâtiments, classées ici par départements. Les quatre départements Haute-Garonne, Tarn, Aveyron et Hérault qui en comprennent un plus grand nombre sont présentés dans une section particulière.

Aveyron modifier

Monument Ville Année et commentaire
Oratoire contenant la châsse du saint Voile Coupiac
Église Saint Pierre aux Liens de Cannac Durenque
Notre Dame de la Lauzière Esplas (Rebourguil)
le chœur de l’église Gabriac durant le ministère de M. l’abbé Mouly, curé de Gabriac. Les visages des petits anges représentent des enfants du village.
Clercs de Saint Viateur - Chapelle La Fouillade
Église Saint Martial - Chœur Lagarde
la crypte de la chapelle située sur la place du Foirail Laguiole
Couvent des Clarisses Millau
église Saint-Julien Rodelle dans le chœur et les fonts baptismaux.
salle paroissiale
Hall de la Mairie Roquefort sur Soulzon
Église Sainte Foi et Saint Romain Saint-Rome-de-Cernon
Décoration entière de l’église de Saint-Victor Saint-Victor-et-Melvieu 1953
la chapelle de l'ex-école Saint-Joseph Salles-la-Source Chapelle détruite vers l'année 2000. Reste des panneaux (du Pantocrator) entreposés dans la sacristie de église Saint-Amans.
la chapelle de Treize-Pierres Villefranche-de-Rouergue 1952

Haute-Garonne modifier

Monument Ville Année et commentaire
le baptistère de église Notre-Dame et de la buvette des thermes Encausse-les-Thermes[15] l’une des rares œuvres profanes de sa création, 1949
Chapelle Notre-Dame d’Escalère Gouaux-de-Larboust
église Saint-Pierre Le Cuing réalisées en 1949.
Chapelle Saint Aventin Les Granges d’Astau,
Maison particulière - Entrée Loudet
la chapelle Notre-Dame-des-Sept-Douleurs (Calvaire) Miramont-de-Comminges[16] en collaboration avec Pierre Saint-Paul, réalisées en 1949.
baptistère de église Saint-Martin réalisées en 1949.
Chapelle Saint Jean C.D 633 - Chœur Ponlat-Taillebourg
École de garçons - Entrée

Église - Baptistère

Saint-Plancard

Hérault modifier

Monument Ville Année et commentaire
Chapelle du centre Baldy Agde
Notre Dame de Consolation Béziers
église Saint-Amans Cazedarnes 1950 et 1959/1960
église Saint-Léonce Corneilhan
Église du Saint-Esprit - Triptyque peint Montpellier
église Saint-Étienne Pailhès
Église Saint-Martin Puimisson
église Saint-Didier Saint-Drézéry 3 fresques, réalisées en 1975.
Église Saint-Jean Saint-Jean-de-Minervois

Tarn modifier

Monument Ville Année et commentaire
église Notre-Dame de l’Assomption Alban
Archevêché - Chapelle

Hôpital - Chapelle
Maison particulière

Albi
Église Saint Louis Blaye-les-Mines
Église de Notre-Dame de l’Assomption Briatexte
Église Notre Dame de l’Assomption Cadalen
Église Sainte Barbe Cagnac-les-Mines
Église Saint Thomas de Cantorbery Cahuzac-sur-Vère
Église Saint Jean Camalières, Lacaze (Tarn)
Église Saint Privat Carmaux
Église Saint André Castanet
église Saint-Jacques de Villegoudou dans la chapelle des fonts baptismaux Castres 1951
église Saint-Hilaire Fréjeville
Église Notre Dame Fonlabour près d’Albi
Église Notre Dame Jonquières
Église Notre Dame

église Saint-Louis

Lacabarède
Église Notre-Dame de l’Assomption Lacaune
Notre-Dame de l’Assomption Lacrouzette
Salle paroissiale Laparrouquial
église Saint-Martin Lagardiolle[17]
chœur de église Saint-Pierre Lescure-d'Albigeois
Église Saint Pierre aux Liens Le Ségur
le baptistère de église Saint Pierre et Saint Paul Le Verdier
Église Notre Dame Lintin
Saint Gérard d’Admissards Lisle-sur-Tarn
Église Saint Pierre - Chœur Marsal
Demeure du peintre - Chapelle, Chœur
Restaurant “A la bonne Auberge” - Entrée
Église Saint Orens Marssac-sur-Tarn
Église Saint Eugène Rosières
Église Roussayrolles
Église Saint Benoit Saint-Benoit-de-Carmaux
Église du château - Sacristie Saint-Hippolyte-près-Monestiés
Collège Saint Jean ex-Petit Séminaire Saint-Sulpice
Église Saint Urcisse Saint-Urcisse
Église Notre-Dame de l’Assomption Salvagnac
Chapelle Saint Louis Vabre centre de Pratlong
Chapelle Sainte Thérèse
Église Notre Dame Vaour
Quatre grands tableaux bibliques en l’église Viane
les Mystères du Rosaire, Notre Dame de la Gardelle près Villeneuve-sur-Vère

Autres départements modifier

Monument Ville Département Année et commentaire
la chapelle de l'Institut Stanislas Cannes Alpes-Maritimes 1954
Église Saint Pierre et Saint Paul Aston Ariège
Chœur et fond de l’église
église Sainte-Colombe Les Issards
Église de la Sainte Face - Panneau arrière Sainte-Croix-Volvestre
Notre-Dame de L’Assomption Limoux Aude
École de la Tour Sainte Marseille Bouches-du-Rhône
Église saint Victor - panneau peint
Église Ytrac Cantal
église Saint-Pierre Saint-Pierre-d'Oléron Charente-Maritime
la chapelle du village de vacances Les Buissonnets Saint-Georges-de-Didonne ancienne colonie de vacances aveyronnaise.
église Saint-Jacques-le Majeur et Sainte Anne Auzances Creuse
Église Saint Luperc Eauze Gers
Église Saint Pierre-Saint Paul Crolles Isère
Couvent des Lazaristes - Tribune Dax Landes
la chapelle de Notre-Dame-de-Pitié Saint-Genest-Lerpt Loire
la chapelle du Sacré-Cœur Chirac Lozère
Église Sainte Anne Châtel-Guyon Puy-de-Dôme 800 m2 de fresques réalisées en 1956, par un hiver si froid que le mortier gelait… Il s’agit selon Greschny d’une de ses œuvres les plus réussies car il a pu s’y exprimer pleinement et librement.
Église Notre-Dame du Marthuret Rioms
chœur de l'église Saint-Michel Ferrère Hautes-Pyrénées
le baptistère de église Saint-Philippe Mauléon-Barousse
Église Saint Lazare Le Mans Sarthe
Église Sainte Thérèse Bassens Savoie
Église Saint Jean-Baptiste Cranves-Sales Haute-Savoie
Institution Saint Théodard - Chapelle Montauban Tarn-et-Garonne
Église Ardus
Saint Pierre de Najac Miramont-de-Quercy
église Sainte-Jeanne-d'Arc Limoges Haute-Vienne le Credo
église Saint-Sauveur Rochechouart

Notes et références modifier

  1. Association des Amis de Nicolaï Greschny : La Maurinié
  2. Assémat Bertrand, p. 131.
  3. Assémat Bertrand, p. 146.
  4. Paul Thibaud, « Le contre-catholicisme d'Adolf Hitler », Esprit (1940-), no 374 (5),‎ , p. 110–136 (ISSN 0014-0759, lire en ligne, consulté le )
  5. Joseph Rovan, « Le Catholicisme allemand au temps d'Hitler », Esprit (1940-), no 234 (1),‎ , p. 55–76 (ISSN 0014-0759, lire en ligne, consulté le )
  6. a et b Assémat Bertrand, p. 147.
  7. « Le camp de concentration de Saint-Cyprien (1939-1941) », sur OCCITANIE (consulté le )
  8. Rouquier 1963.
  9. « Les couleurs de la foi Nicolas Greschny » (consulté le )
  10. Assémat Bertrand, p. 148.
  11. « Nicolaï Greschny, toute une vie de fresques », sur Franceinfo, (consulté le )
  12. La dépêche : La Maurinié, paradis de Nicolaï Greschny (12/11/2010)
  13. La dépêche : Marsal. Marie-Thérèse Greschny, la Maurinié et son «oiseau» russe (24/06/2012)
  14. « Nicolaï Greschny – fresquiste et peintre d'icônes » Liste des Oeuvres », sur www.nicolaigreschny.net (consulté le )
  15. « Encausse les Thermes - Syndicat d'initiative - Patrimoine - Les fresques de Nicolas Greschny », sur www.encausselesthermes-tourisme.fr (consulté le )
  16. Miramont-de-Comminges
  17. « Eglise Saint-Martin de Lagardiolle », sur Tarn Occitanie (consulté le )

Annexes modifier

Bibliographie modifier

  • Gilbert Assémat, Un Peintre d'icônes Nicolai Greschny, Nouan-le-Fuzelier, 1990, (ISBN 978-2-90548063-7)
  • Gilbert Assémat, Les fresques de Nicolaï Greschny, Nouan-le-Fuzelier, Editions du Lion de Juda, , 222 p. (ISBN 978-2-84024024-2)
  • Thierry Allrd, « Les fresques byzantines de Nicolaï Greschny en Charente-Maritime », dans Le Festin, été 2018, no 106, p. 64-69
  • Gilbert Assémat, Pierre Bertrand, Michaël et Claire Greschny, Hiéromoine Jean, Michel Paillé, Yves Rouquette et René Rouquier, Nicolaï Greschny, Des fresques aux icônes, Valence d'Albigeois, Vent Terral, , 156 p. (ISBN 978-2-85927-125-1, lire en ligne)
  • René Rouquier, Revue du Tarn, Albi, Archives départementales, coll. « La revue du Tarn / 3 » (no 31), (lire en ligne), p. 370-374

Vidéos modifier

Liens externes modifier

Sur les autres projets Wikimedia :